yeah, i got issues
and one of them is how bad i need you

Atterrissage bancal. Bien loin de la précision chirurgicale dont tu fais preuve en temps normal. Le mobile suit comme un prolongement de ton corps. Tu étouffes dans le cockpit. Le harnais trop serré autour de ta poitrine où trop d'émotions grondent. Il s'est encore échappé. La pensée te fait jaillir hors de la machine. Le cœur battant. Tu dégringoles toujours aussi peu délicatement sur la passerelle qui vient de s'abaisser. Dévales bruyamment les marches. Sautes les cinq dernières pour atteindre le sol du hangar. La lutte avec ton casque ne prends pas longtemps non plus avant qu'il n'aille rebondir contre la jambe de ton MS sous le regard outré d'un mécanicien. Il ne dit rien. Se détournes en secouant la tête après que tu l'ais fusillé des yeux. Ton attitude de ces dernières semaines aide. Le rouge de ta combinaison aussi. Le dernier qui est venu te chercher est reparti avec un nez en sang et le capitaine t'a juste taper sur les doigts. Il n'y a pas eu exactement que ça. Tu sais qu'une convocation chez le psy t'attendra lors de ton prochain retour à la base. Comme si tu avais un truc à lui dire. Ou plutôt comme si lui pourrait t'aider. Tu n'as pas besoin de blabla. Juste que ce connard de l'Alliance crève. Ton poing s'est déjà abattu deux fois contre une paroi avant que ton esprit ne puisse attraper ton geste. Mais tu continues. Encore. Et encore. C'est défoulant. Libérateur. Exactement ce que tu voudrais faire à celui qui a tué Chad.

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It’s always right person and wrong way. on again, off again. I don't know what to say or do. On again, off again. You don’t know what I’d do for you.

Love you like oxygen

Devoir rester sur le vaisseau pendant que les autres se battaient avait été l'une des expériences les plus frustrantes qu'elle avait vécue depuis sa sortie de l'académie militaire. Yulia s'était bêtement amoché le bras. Un accident qui n'avait rien à voir avec le combat. C'était d'autant plus ridicule. La blessure étant suffisamment gênante que pour l'empêcher de piloter correctement, les ordres du capitaine avaient été sans appel. Elle avait passé d'angoissants moments, plantée devant un écran retransmettant le combat. Les autres pilotes composant l'équipage n'avaient pourtant pas eu beaucoup de mal à imposer leur supériorité. Elle n'en avait jamais vraiment douté mais elle n'aimait pas le sentiment d'être laissée en arrière de la sorte.

Le combat s'était soldé sur un repli de la part de l'ennemi. Yulia s'était aussitôt précipitée vers les hangars pour accueillir les combattants. L'un d'eux en particulier. Un choix qu'elle ne regretta vraiment pas.

En émergeant de l'ascenseur, elle avait vite perçu l'agitation. Tout aussi vite, elle en avait trouvé la source. Violette dont les crises commençaient à être redondantes pour certains. Yulia se contentait de s'inquiéter pour elle et pour l'état de ce poing qu'elle cognait avec un peu trop de vigueur contre le mur. Elle s'empressa de la rejoindre, ignorant tous les regards. Tristement, elle commençait à avoir l'habitude de la gérer. La brune n'était plus tout à fait elle-même depuis l'attaque surprise qui leur avait arraché le lieutenant. Pour Violette, Chad avait été plus que ça. Depuis, elle s'était promise de le venger et chaque échec la faisait marcher sur un chemin de plus en plus sombre. De toute évidence, elle avait dû faire face au fameux pilote aujourd'hui encore.

Egoïstement, Yulia était juste heureuse de la retrouver entière. Cet ennemi là ne devait pas être sous-estimé et la colère poussait aux erreurs.

Sans l'ombre d'une crainte, elle se força dans l'espace entre Violette et le mur. D'une main, elle intercepta son bras et tenta de le maintenir fermement. L'autre s'était posée plus doucement sur la joue de la brune.

— Hé ! Violette. tenta-t-elle avant de continuer d'une voix plus ferme. Violette ! Regarde-moi.

Elle essayait de capter le regard de l'autre pilote en suivant chacun de ses légers mouvements de tête. Elle continua à presser sa paume contre son visage. Son pouce y dessinant de petits cercles pour tenter de l'ancrer à sa présence.

yeah, i got issues
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Tu ne remarques rien. Ni les regards, ni le bruissement des murmures. Tu ne sens pas non plus cette présence soudainement si proche. Un problème en soi. Tu aurais eu l'occasion de te faire tuer un paquet de fois. Mais le danger n'est pas existant. Ce n'est pas une excuse. Juste une constatation. Tu as de la chance. La poigne qui t'arrête est ferme autour de ton bras. « Hé ! Violette. » Tu finis presque ton mouvement. Tu sens aussi comme un sursaut dans ton corps, presque à deux doigts que tu es de te débattre. De repousser cette entrave. « Violette ! Regarde-moi. » Mais contre toutes attentes tu t'arrêtes net. Yulia. Ton esprit retrouve un semblant de contrôle sur tes faits et gestes avec toute la délicatesse d'un trois tonnes te tombant sur la tête. Tu en titubes presque, ta main allant se rattraper à l'épaule de ta camarade. « Yulia... » Il y a des larmes au bord de tes yeux. Malgré ta fierté tu ne fais rien pour les essuyer avant qu'elles ne coulent car tu ne veux pas déloger la main de Yulia. Alors tu fermes les yeux. Tu presses un peu ta joue contre ce contact. Ta respiration est encore trop rapide. Chaque inspiration te loge un inconfort supplémentaire au niveau de la cage thoracique.

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Love you like oxygen

Un sourire un peu triste se dessina sur les lèvres de Yulia quand Violette sembla recouvrer ses esprits. Le soulagement n'avait pas pu réellement s'installer à cause du mal-être évident de cette dernière. Mais au moins, elle avait quitté cette sorte de trance provoquée par la colère. C'était déjà quelque chose. Elle essayait de s'en rassurer tout du moins. Le fait que la brunette ne rejette pas son contact était une victoire en plus. Elle semblait même y trouver du réconfort. Suivant son instinct, Yulia passa son bras dans le dos de la pilote et l'attira vers elle.

— Je suis là. murmura-t-elle doucement.

Elle n'avait rien à faire du regard des autres. Ils étaient en guerre, tous coincés dans ce vaisseau à essayer de faire une différence, il y avait pire que deux pilotes cherchant le confort l'une de l'autre. Les autres soldats auraient été bien idiots de les trouver faibles pour ça.