familiarité (Petra)

VIPERES DE L'OUEST

familiarité
Année 41 - saison tempérée 2 (journée 89)

Retour au bercail. Question de nécessité pour tenir le coup. Les blessures sont trop handicapantes pour que tu puisses te permettre de t'assumer seule. Après presque deux ans en solo la transition n'est pas si difficile. La vague de froid a été passée parmi la famille dans un souci d'économie des ressources. C'était aussi plus confortable comme ça. Tu n'es donc pas retournée chez toi très longtemps. Juste de quoi te réhabituer et tout remettre en route. Et il faudra à nouveau recommencer plus tard. Avant ça il y aura beaucoup d'étapes. Tu as simplement hâte de retrouver plus de mobilité. Devoir te reposer à ce point sur les autres est dérangeant. D'autant plus quand t'es pas la seule à souffrir. Mais tu sais bien que plus tu vas lutter au pire ce sera. Tu dois accepter la situation. Faire avec pour te sortir de là le plus rapidement possible. Ne pas rester un poids mort trop longtemps pour ta famille, ton clan. « T'étais sortie ? » Tu glisses à ta cadette lorsqu'elle passe la porte d'entrée. Comme si ce n'était pas évident vu qu'elle vient de dehors. Mais c'est surtout une façon de savoir où elle était. Tu ne cherches pas à jouer les vigiles surprotectrices. Tu n'as jamais été ce genre de grande sœur. Tu es juste curieuse. Et un peu concernée c'est vrai parce que tu as vu ses blessures. Que tu as presque les mêmes dans le dos. Tu gesticules un instant sur ta chaise pour trouver une position plus confortable. Difficile de trouver le juste milieu. Ne pas mettre de pression sur tes omoplates mais surtout ne pas tirer trop sur ton ventre. Tu t'en sors plus au moins allongée. Assisse c'est une autre histoire. Mais tu avais besoin d'un peu de mouvement. De voir un peu de vie autour de toi.

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Petra & Amara

année 41 ; seconde saison tempérée ; journée 89

familiarité

Amara était revenue depuis que la tempête nous était tombée dessus et elle avait bien fait de revenir parce qu'elle était sérieusement amochée. J'avais fait la même chose parce que j'avais du mal à faire quoi que ce soit dans ma maison et j'avais l'impression de retrouver une vie qu'on avait quitté il y a plusieurs saisons. J'avais peur d'une certaine façon que la cohabitation soit compliquée après tout ce temps mais même si ce n'était pas parfait, nous arrivions à prendre de nouvelles habitudes, comme plusieurs colocataires. Celle qui éprouvait le plus de difficultés, c'était mon aînée, sans aucun doute. Notre mère faisait des efforts constants mais elle ne pouvait pas faire de miracle malheureusement. Notre grand-mère n'était pas encore venue nous voir alors naturellement je m'inquiétais un peu mais je n'étais pas en état de rejoindre le territoire des Jaguars. Quelques mouvements c'était une chose, une telle distance, c'était autre chose, à la limite du masochisme.

J'étais sortie pour m'aérer l'esprit et par esprit de combativité, il n'était pas question de me morfondre, je devais avancer petit pas par petit pas, chaque jour, sans trop en faire. Tout était toujours une question de mesure. Dès que je sentais de la résistance, je tournais les talons. Je ne m'écartais jamais beaucoup de la maison mais au moins je sortais pour prendre l'air. C'était le plus important pour moi. « T'étais sortie ? » Le moindre mouvement était compliqué, ça tirait rapidement alors j'avais été en douceur pour me tourner vers mon aînée. « J'ai été prendre l'air. » J'avais pris une pause pour me concentrer sur le chemin jusqu'à une chaise. Le changement de position me tuait à chaque fois. « Tu tiens le coup ? »

AVENGEDINCHAINS

VIPERES DE L'OUEST

familiarité
Année 41 - saison tempérée 2 (journée 89)

« J'ai été prendre l'air. » Tu comprends sans mal l'envie. Vous sortez à peine d'une période enfermée. Revenir à une situation de confinement à l'intérieur n'est pas facile. D'autant plus que le temps dehors semble plaisant. Froid tu n'en doutes pas. Mais la luminosité est différente de ce que tu en vois depuis l'intérieur. Ce n'est pas plaisant de voir les difficultés qu'elle traverse. Même les gestes les plus simples paraissent pénibles. « Tu tiens le coup ? » « Je fais avec. » Vous êtes les plus chanceuses en ville. Votre contrôle sur la majorité des remèdes signifie plus d'accès. Les Vipères sont loin d'être cruelles. Elles tiennent à ce que vous puissiez vous retaper dans les meilleures conditions possibles. Cela sous-entends que même vis à vis de la douleur il y a des solutions. Tu souffrirais bien plus ailleurs. « Toi ? » Tu sais qu'elle est forte ta petite sœur. Qu'elle a la tête solide. Mais un tel événement a son impact sur le mental. On tourne vite en rond. On pense à ce qu'on ne peut pas faire. A ce qu'on loupe. Aux gens qu'on pourrait aider. Il faut apprendre à penser à tout ce qu'on pourra faire plus tard. Une fois sortit des ennuis et guérit.

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Petra & Amara

année 41 ; seconde saison tempérée ; journée 89

familiarité

« Je fais avec. » C'était globalement l'esprit familial. On continuait d'avancer malgré les événements parce que nous n'avions pas d'autre solution et parce que nous n'imaginions pas nous lamenter. Ca ne signifiait pas que c'était facile tous les jours, ni pour elle, ni pour moi mais nous prenions conscience de la chance que nous avions d'être des Vipères, d'avoir la main mise sur les remèdes et les médicaments. Annebella était une exception parmi les chefs, avec une mentalité particulière mais Théa fonctionnait comme les précédentes, elle ne nous lancerait pas directement dans le feu de l'action quand nous devions nous reposer. Prendre conscience de tout ça et profiter de cet avantage était plus facile dans un tel environnement.

« Toi ? » Je ne pouvais pas lui mentir au sujet de mon corps. Ca crevait les yeux que le moindre mouvement était compliqué et générait de la douleur. Je souriais autant que possible parce que je ne perdais pas espoir pour autant. Je vivais avec tout ça, comme elle l'avait si bien dit. « J'ai l'impression désagréable d'avoir un étau autour de mon corps. Que chaque mouvement va m'achever. C'est désagréable. Mais je suis toujours entière. »

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