Nana & poussin (Elio)

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 94

 la visite d'un poussin

Je n'avais plus vu Rey depuis deux jours seulement et je faisais déjà les cent pas, me retenant d'aller gentiment frapper aux frontières dragonnes pour aller voir l'ancienne tireuse. Je connaissais le comportement du nord depuis de nombreuses années et de loin, ça n'avait pas l'air d'aller en s'arrangeant, je doutais donc sincèrement qu'on m'accueille les bras ouverts alors qu'ils avaient profité de la rébellion pour mettre leur grain de sel. Dans le fond, j'étais tentée depuis que je connaissais réellement Noâ d'aller les rencontrer pour donner une leçon à Samuel. Ce n'était pas comme s'il ne méritait pas de recevoir un savon depuis qu'il enchaînait les conneries en général et vis-à-vis de Jude et Noâ plus particulièrement. Si je n'avais pas été consciente des réalités entre nos clans et si j'étais si suicidaire, j'aurais eu plus d'une occasion de me mêler de ce qui ne me mêlait pas et de gaffer en allant directement chez eux mais contrairement à ce qui circulait à mon sujet, je n'étais pas que cette grande enfant spontanée. J'étais ça mais en partie seulement.

J'avais traîné dans les pattes de Noâ en partie parce que je tournais en rond, que je ne savais pas quoi faire de ma journée, comme si le fait d'avoir revu Rey m'avait soudainement détraquée et m'avait fait perdre toute notion d'occupations que j'avais. C'était à force d'être dans son environnement direct que j'avais appris pour le voyage qui concernait les ramasseurs et les chasseurs et j'avais naturellement pensé à quelques anciens enfants qui étaient désormais devenu Membres. Je n'avais pas pensé que d'y réfléchir aussi fort aurait pour conséquence d'en ramener un chez moi en soirée. Je n'allais pas cracher sur une visite imprévue, j'adorais beaucoup trop ça. « Elio ! Je suis contente de te voir ! » Je l'avais accueilli avec un câlin comme il se devait. C'était la règle à la maison. Je disais ça mais je ne forçais personne, je respectais beaucoup trop l'espace vital de chacun mais ils avaient toujours accepté jusque-là. Je l'avais finalement invité à rentrer dans la maison pour qu'il pose ses affaires à l'entrée. Je m'étais posée dans un fauteuil, excitée comme une puce d'avoir un peu de compagnie.