I HATE THAT YOU'RE UNATTAINABLE NOW
Année 41 – saison intermédiaire (soirée 74)

Tu travailles à l'armurerie pour une fois. Il y fait froid mais tu as besoin de faire fonctionner la machine à aiguiser pour une épée particulièrement précieuse que tu ne prendras pas le risque de rater. Tu gardais cette tendance à craindre que son propriétaire décide d'en tester le tranchant sur toi s'il n'était pas satisfait. Les lieux sont quasiment déserts. Juste un mécano qui prépare quelques balles dans le coin le plus éloigné. Vous ne vous entendiez déjà pas lorsque tu étais comme lui mais maintenant tu n'as plus droit qu'à une haine froide dans ses yeux. Encore un qui n'est pas satisfait de ta montée en grade. Cela ne change rien que tu ne sois pas une ennemie pour lui puisque vous avez des spécialités différentes. Il devrait garder ses mauvais sentiments pour l'autre armurier mais celui-ci a l'avantage d'être un natif. On t'approche pendant que tu lustres la lame, les mains foncées par l'huile. La faire disparaître promet encore d'être ardu mais tu as oublié la possibilité d'être un minimum propre depuis longtemps déjà. Cela ne va pas avec ton mode de vie. « L'autre mec, il est là ? » Tu sursautes par réflexe en entendant sa voix. Kaiden. Bien sûr. Il se donne l'image même de la nonchalance mais tu vois son visage crispé. Tu le connais trop bien quoi qu'il en dise. Tu as pris l'habitude de pouvoir le décrypter très vite. Question de survie. Cette situation dans laquelle vous vous trouvez l'insupporte. Et tu mets une seconde à comprendre pourquoi. Vraiment tu ne t'habitueras jamais au fait d'être plus gradée que les trois quarts de ton clan. Que la majorité de tes bourreaux. Tu es encore trop nouvelle dans cet exercice pour même envisager d'en profiter. « Non. » Tu avales ta salive, forçant de la fermeté dans ta voix. « Je peux t'aider avec quelque chose ? » Tu ne dois pas oublier que tu es là pour servir le clan. Pour t'occuper des armes. C'est bien ce que tu comptes faire quoi qu'il en pense.

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There’s always been a disconnect running from my heart to my head and no it’s never made much sense. I’ve been feeling so distant, can you be the one to connect? Pick up all the pieces again? As long as they don’t separate you from me I’ll be fine.

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Année 41 – saison intermédiaire (soirée 74)

« J'en doute. » Comme c'est étonnant. Toi tu n'es pas étonnée en tout cas. Il te considère avec un certain dédain, ne te croit pas capable. Tu n'es peut-être pas une as avec les armes à feu mais tu te démerdes correctement. Tu n'aurais pas ce poste dans le cas contraire. Il ne prends même pas la peine de te regarder correctement. Son regard se balade, il observe le vide du hangar. Cherche l'autre travailleur. « Je ne voudrais pas prendre de ton temps. J'suis sûr que ce gars là pourra me dépanner. Tu es si importante, tu dois avoir autre chose à faire que d'aider un Spécialiste. » Tu as cette envie soudaine de lever les yeux au ciel. Il en fait tellement des caisses. Pourquoi ne peut-il pas simplement se concentrer sur l'aspect business de votre relation ? Tu ne veux rien de lui, tu veux juste faire ton job. Tu te redresses légèrement sur le tabouret, posant un regard plus ferme sur lui. Il ne t'empêchera pas de bosser correctement. « Non. Ne te gêne surtout pas pour moi. Je suis là pour ça. » Tu lui sers un sourire mielleux, parfaitement faux, en tendant la main pour recevoir l'arme défectueuse. « Je ne voudrais pas que Garett prenne du retard sur son travail. »

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Année 41 – saison intermédiaire (soirée 74)

Tu le vois qui s'agace, qui le vit mal. Il serait probablement bon qu'il cesse de serrer les mâchoires avant de se fêler une dent. Tu en tires une légère satisfaction, quelque chose d'à peine présent mais de nouveau quand même. Il ne supporte pas cette situation là où tu t'y habitues doucement. Ce grade est de plus en plus plaisant à porter même si tu t'attends à ce qu'un mauvais coup vienne te prendre en traître à tout moment. La nomination est trop belle. Tu n'en démords pas. Il y a toujours cette petite voix en toi qui te murmure que c'est une erreur, qu'ils vont vite s'en rendre compte et que tu en payeras le prix. C'est toujours comme ça. Qu'importe que l'erreur ne vienne pas de toi, tu ramasses quand même. En attendant tu es dans cette étrange position de force. Et Kaiden plie. Il te remet son arme que tu soupèses avec attention. Il n'a pas choisi dans du bas de gamme. Une revolver puissant pour quelqu'un qui semble toujours avoir quelque chose à compenser. Oui elle lui va bien. Tu éjectes le chargeur, vérifie la culasse avant déposer chaque pièce méthodiquement sur l'établi. Entre temps tu t'es assisse sur le tabouret qui pivote pour être plus à l'aise. « Toute gradée que tu sois, t'as pas intérêt à te planter. » La menace ne t'affecte pas tellement. Même s'il t'a fait du mal, tu as appris qu'avec lui les mots sont souvent plus douloureux que les coups. Pour une raison qui t'échappe il ne semble pas vouloir se salir les mains. Au sens littéral. « Comme si c'était mon genre. » Tu grommelles pour toi-même alors qu'il se décale et campe à tes côtés. L’œil rapace. La confiance règne. Il fait tout un cirque de pas grand chose. Ce n'est même pas comme si le travail était compliqué. Il veut une révision basique et tu es en mesure de lui offrir. Ce n'est pas comme si c'était ta première fois. Tu continues à démonter le revolver avec minutie, vérifiant chaque partie. Il prends soin de son arme c'est sûr. Un truc que tu ne peux pas lui reprocher. « Tu perds ton temps. Je ne vais pas me planter. » Tu craques soudain, un peu agacée par l'insistance de son regard et tous ces mauvais sentiments qu'il dégage. Tu n'as jamais aimé être fixée de la sorte. Tu te sens bien trop visible sous ses yeux.

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