ezio & nyx
A41 SI J75 (après-midi)

and we meet again

Laisser traîner ses sales pattes aux entrepôts avait été trop tentant. Tous ces regroupements allaient pouvoir lui offrir des occasions de se faire un tour quelque part. Et, pour ça, il n'avait même pas à participer à l'effort collectif des autres Dragons. Le fait d'être en mission lui avait permis d'éviter d'être recruté pour le déménagement des entrepôts. Une tâche ingrate et ô combien épuisante dans ce froid. A la place, il guettait l'occasion en déambulant parmi les bâtiments comme s'il avait eu toutes les raisons du monde d'être ici. Un gardien effectuant sa ronde, un Jaguar venu défendre les intérêts de son clan, il aurait pu être n'importe qui. Pourtant, il allait être reconnu pour celui qu'il était vraiment. Ezio, Dragon par choix et Jaguar de naissance. Bien trop connu de cette brute qu'était Nyx. En la croisant, il ne pu s'empêcher de ricaner.

- Le destin nous unit, tu ne peux plus le nier, mon chaton.

Pourtant, elle n'avait pas beaucoup de raisons d'être dans les parages, pas plus que lui, en apparence. Mais là n'était pas la question. Il n'était pas particulièrement dérangé de la voir. Ici, elle n'était pas vraiment une gêne pour ses recherches, ce n'était pas tous les jours qu'ils se retrouvaient en zone neutre.

- J'espère que tu m'en veux pas pour la dernière fois.

La dernière fois n'était rien d'autre qu'un coup bien placé pour lui permettre de fuir le territoire des Jaguars avant qu'elle n'ait l'idée de le vendre aux sentinelles. Rien de nouveau en soi, mais ce n'était pas tous les jours que cela fonctionnait. Se tirer dans les pattes avec Nyx était devenu un jeu bien trop amusant. Une évolution étrange de ces jeux joués par deux gamins séparés par la vie. Quoi qu'il en dise, il aurait toujours pour elle un attachement particulier et il avait l'espoir que le sentiment était partagé. Ils avaient juste pris des routes différentes qui se croisaient parfois, pour de bonnes ou mauvais raisons.

Nyx & Ezio

année 41 ; saison intermédiaire ; après-midi 75

  and we meet again

L'idée de se dégourdir un peu les jambes et de vivre autre chose que l'Armurerie pour une journée avait été alléchante, même si je me caillais dehors. J'aimais réellement travailler avec cet ours qui me faisait confiance depuis ces années mais j'avais envie de retrouver l'excitation du terrain pour une journée au moins. Dégommer quelques Dragons trop curieux me ferait certainement du bien. Ils se moquaient de la ville et des autres clans, il était donc temps qu'on leur rappelle qu'ils ne pouvaient pas faire ce qu'ils voulaient impunément. Ce que les Aigles avaient subi n'était pas de mon ressort et je mettais ça de côté parce que nous avions nous-mêmes vécu des périodes difficiles. A aucun moment qui que ce soit ne s'était soucié de notre vie, personne ne nous avait réellement soutenu ni pendant notre rébellion, ni après celle-ci. Nous avions écrasé cette rébellion avec notre sueur et notre sang. Les Dragons étaient plus costauds que quelques péquenauds croyant pouvoir duper tout un clan, mais c'était aux Aigles d'être préparés à tout et en tout temps. Pendant que nous n'étions qu'un clan poubelle à leurs yeux, nous avions tenu bon et ils n'avaient rien tenté.

Je ne comptais pas exactement coopérer avec les Vipères, pas tant que nous n'étions pas certains qu'elles étaient nos alliées. En plus, elle avait la réputation d'être fière et de pouvoir se débrouiller comme des grandes. Je n'allais pas leur faire cette offense. Cependant, je ratissais large la zone réservée aux Jaguars. Le but n'était pas qu'on soit serrés les uns contre les autres. J'aurais pourtant dû m'abstenir et restée tout contre notre parcelle de la zone industrielle. « Le destin nous unit, tu ne peux plus le nier, mon chaton. » Mon chaton. L'enfoiré ! Je me tournai, les poings serrés, rien qu'au souvenir de nos dernières retrouvailles. Je n'avais toujours pas digéré cette affaire. « J'espère que tu m'en veux pas pour la dernière fois. » Il avait fallu qu'il enfonce le couteau dans la plaie, avec sa tête de crâneur à deux balles. Il se prenait pour qui ? Oh oui, un stupide Dragon. « Appelle-moi encore une fois chaton et c'est toi qui te retrouveras à terre, cette fois. » C'était plus fort que moi, il avait le don de me hérisser les poils. Il avait beaucoup de chance que je ne sois pas capable de tuer quelqu'un qui comptait encore pour moi. Il ne m'entendrait jamais le lui dire, c'était mieux pour ma fierté. « T'es venu pour te manger la raclée de ta vie ? Ça me démange de salir mon glaive et de voir si j'ai toujours la main quand il s'agit d'aiguiser les armes blanches. » J'avais déjà sorti mon glaive de son fourreau de la main droite, toujours particulièrement tendue, énervée.

ezio & nyx
A41 SI J75 (après-midi)

and we meet again

Elle s'était embrasée en une seconde, comme à chaque fois qu'ils se croisaient. Peut-être même un peu plus vite que d'habitude, la faute à ce mauvais coup qu'il lui avait joué la dernière fois. Il ne s'était pas attendu à mieux. Nyx était dotée d'un tempérament explosif et elle avalait mal l'échec. Une Jaguar en somme, comme ceux dont on lui avait parlé enfant, ces vrais Jaguars qui renaissaient peu à peu sur un territoire mieux dirigé. Il aurait aimé dire qu'il y avait un peu de cette fierté féline en lui, mais il ne se leurrait plus. Même si la fourrure se mêlait aux écailles, il n'avait pas les crocs et son feu à lui se voulait plus froid, insidieux. Pur produit d'un mélange de deux cultures qui s'accordaient pourtant bien. Si on cessait de se concentrer sur les différences entre le Nord et le Sud, on pouvait voir les traces de cette vieille époque où ils étaient semblables. Mais il était bien plus facile de s'accrocher à ce qui détonnait.

- J'aime quand tu es toute grognon. C'est plus convivial.

Se moquer faisait aussi partie du jeu. Il préférait de loin la voir comme ça, lui feulant au visage, plutôt que de recevoir son indifférence. Même si cela signifiait qu'il allait probablement se manger un mauvais coup qui laisserait sur lui une trace gênante.

- La violence, tout de suite. On est en zone neutre, mon p'tit chat. Comment vas-tu te justifier si tu me fais la peau ?

Au vu de la situation actuelle, il ne doutait pas du fait qu'elle n'aurait pas vraiment de problème, mais il n'avait pas pu s'empêcher de parler. Toujours méfiant, cela ne l'empêcha quand même pas de dégainer sa lame. Juste au cas où. Il ne serait pas une cible facile.

Nyx & Ezio

année 41 ; saison intermédiaire ; après-midi 75

  and we meet again

« J'aime quand tu es toute grognon. C'est plus convivial. » J'avais levé les yeux au ciel, agacée par ses remarques. Il avait le don de vous mettre hors de vous. C'était les Dragons qui avaient déteint sur lui, sans aucun doute. S'il était resté chez les Jaguars, il aurait été moins détestable, moins emmerdeur. Rien n'était moins sûr, en réalité, mais c'était tellement plus facile de tout amputer au clan qu'il avait choisi de suivre à ses dix ans. Je comprenais, quelque part, qu'il ait préféré jouer la carte de la sécurité, nous n'étions pas certains de revoir des jours meilleurs apportés par la disparition de Joshua. Seulement, c'était vexant qu'il n'ait pas juste misé sur un bon réseau et sur ses amis. Ouais, parce que j'avais été son amie, même si on pouvait en douter à ce moment-là. Il n'était plus qu'un jeune homme arrogant et trop sûr de lui qui se permettait de me parler comme si tout allait bien entre nous, comme s'il avait pu oublier le coup foireux qu'il m'avait fait sur mon territoire. Un abruti prétentieux. « Il ne faut pas me taper pour que je sois d'aussi mauvaise humeur pendant quelques jours encore. Il me suffit de voir ta gueule et ton air d'homme bien sous tout rapport pour me rendre cynique. » Un premier coup. La guerre était lancée et je sentais que je n'allais pas remporter les premières manches face à lui.

« La violence, tout de suite. On est en zone neutre, mon p'tit chat. Comment vas-tu te justifier si tu me fais la peau ? » Je détestais qu'il me donne ce genre de petits surnoms ridicules mais la situation aurait été d'autant plus critique s'il y avait eu des petits malins comme témoins. Je ne voulais pas exactement le blesser et il n'avait pas tout à fait tort au sujet de la zone neutre. Il me faudrait m'arranger pour réagir plus discrètement. Il était attentif, alors il faudrait faire vite. Le temps qu'il dégaine sa lame, je m'étais approchée le plus possible pour tenter un coup de pied au niveau du ventre, en espérant lui faire perdre son équilibre ou le blesser même un peu, en espérant avoir réussi mon coup. « Ça, c'est pour m'avoir encore appelée ton p'tit chat malgré l'avertissement. » Il fallait quand même qu'il comprenne que je ne rigolais pas à ce sujet. Il ne le savait que trop bien, c'était ça le plus rageant. En sa présence, je n'arrivais tout simplement pas à me contenir.