virago — violette

JAGUARS DU SUD

virago

thiago & violette
(A41 SI J82 ; nuit)

Les brumes couvraient son esprit, des arcs lumineux déchirant l'obscurité à chaque fois qu'une image se succédait à une autre, qu'une sensation parvenait à s'imposer. Les flèches éparpillées dans les feuilles mortes. Son carquois pressant douloureusement son dos, la sangle comprimant trop fort son torse. La lune se reflétant sur la lame d'un couteau qu'il aurait préféré dans sa main. Un visage brouillé au-dessus de lui. La douleur à la tempe, là où il s'était cogné contre un arbre en tombant. Le rictus victorieux de celui qui l'avait attaqué par surprise. Une lanterne abandonnée au loin, sa flamme menaçant de mourir à cause de la brise. La pulsation étrange à son côté. Quelque chose de poisseux sur ses doigts.

- Si tu savais depuis combien de temps j'attends ça.

Cette fois, les mots déchirèrent sans mal le voile. Il était en train de monter la garde, un peu à l'écart de la grotte, lorsque ce type s'était jeté sur lui. Persuadé que la menace viendrait de l'extérieur, il n'avait pas fait attention à ses alliés. Idiot qu'il était, à croire qu'il n'apprendrait jamais. Il avait de justesse évité un coup de couteau qui se voulait mortel, mais la lame avait entamée la peau et il avait perdu l'équilibre, aggravant plus encore son cas en tombant. La douleur avait explosée dans sa tête et il lui avait fallu un instant pour récupérer du choc. Désormais, ils en étaient là. Même s'il se doutait de ce qui poussait l'autre à attaquer, il ne comprenait pas un tel degré de haine. Pour la première fois, il se sentait réellement en danger face à l'un de ses agresseurs. Il ne s'agissait pas d'un bully profitant de l'occasion pour passer ses nerfs, non, ça avait tout l'air d'une vengeance.

- J'ai guetté le moment idéal. Je ne voulais pas tomber avec toi, comme tous ces idiots. Non, fallait que je te crève et que je te survive. Je le devais à Bailey.
- Je vois pas de quoi tu parles. Je te connais pas.
- Ma sœur est morte à cause de toi ! Si tu nous avais pas trahi, si tu t'étais battu comme tous les autres, elle serait vivante. J'en suis sûr. Tout ça, c'est de ta faute ! Et t'as l'audace d'être vivant ? T'as trahi les Jaguars et tu oses être encore parmi nous ?! Je peux pas le supporter. Elle est morte et tu dois crever aussi. Seul comme un chien.

En une seconde, le type fut sur lui, sa gorge maintenue par une prise vicieuse qui lui coupa le souffle. Alors qu'il s'étouffait sur sa salive, l'instinct pris le dessus et il tenta de se défendre, cognant des poings, enfonçant ses ongles dans le visage de son agresseur à chaque fois qu'il le parvenait, mais rien n'y faisait. Il se sentait plus impuissant qu'il ne l'avait jamais été, démuni, ses forces l'abandonnant alors que l'oxygène se faisait de plus en plus rare dans ses poumons. Désespéré, il tâtonna les alentours d'une main, cherchant une arme, n'importe quoi lui permettant de se défendre. Du bout des doigts, il pouvait sentir le contact glacé d'une pierre, mais elle était tout juste hors d'atteinte et l'autre le bloquait efficacement contre le sol. Rassemblant toute l'énergie qu'il lui restait, il lutta une dernière fois, tentant de s'étendre jusqu'à la pierre en ignorant la douleur qui lui tirait le côté. Ce qui suivit se passa comme en accéléré. Son poing se referma sur le caillou, mais il n'eut pas le temps de frapper. Un son sourd résonna avant que tout le poids de son agresseur ne lui retombe dessus. Choqué, il n'osa pas bouger un muscle alors qu'une nouvelle ombre s'invitait dans la partie.

(c) DΛNDELION

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They told me all of my cages were mental so I got wasted like all my potential and my words shoot to kill when I'm mad, I have a lot of regrets about that. this is me trying.

DRAGONS DU NORD

virago
Année 41 - saison intermédiaire (nuit 82)

La garde nocturne est une forme de bénédiction. Tu as été rapide pour te porter volontaire aujourd'hui, offrant l'impression d'être une Lieutenant travailleuse et égalitaire là où tu n'es qu'une lâche. Tu fuis le sommeil et cette erreur faite la nuit passée. Une telle incartade ne peut tout simplement plus se produire. Le risque pris et le mal que tu t'étais fait en recherchant cette fausse proximité étaient des raisons suffisantes pour l'interdire. A cause de ça tu avais passé une bonne partie de la journée à ruminer, fuyant les Dragons cherchant à communiquer dès que rien n'était urgent. Tu avais la même volonté pour ce quart. Tu t'étais écartée dans les bois sombres, respirant enfin dans la solitude. Longtemps tu étais demeurée contre un tronc, les yeux tournés vers les étoiles se détaillant entre les branches. Jusqu'à ce que les éclats d'une bagarre n'arrivent à tes oreilles. Tu t'étais tendue, plus prudente désormais. Ta lance à la main, tu avais suivi la voix qui vociférait un flux de haine constant. Les questions se multipliant dans ta tête alors que les mots gagnaient en netteté. Des Jaguars se battaient entre eux, rien d'étonnant pour ces sauvages. Mais un détail en particulier avait attiré ton attention. Quelque chose de plaisant pour celle que tu étais. L'idée d'un traître parmi leur rang était délicieusement satisfaisant. Un comble au vu du désamour que tu éprouvais pour les lâches qui retournaient leur veste. Ton point de vue se voulait maintenant plus nuancé. Jamais tu n'aurais pardonné un Dragon mais tu devais reconnaître qu'un traître Jaguar avait une forme de valeur à tes yeux à défaut d'être un être humain doté d'une quelconque dignité. Le plus surprenant dans tout ça restait encore que ce type soit vivant. Personne ne survivait un tel écart parmi les Dragons. Encore qu'un nom te venait bien en tête, souvenir lointain d'une injustice commise par votre Chef qui avait déjà annoncé la couleur sur la débâcle de son règne. Dryss. Tu t'étais sorti tout ça de la tête en pressant le pas dès que le conflit s'était enflammé. Lorsque tu les avais enfin rejoint, ils en étaient arrivés aux mains. Si tu te fichais bien des affaires internes du Sud, il était hors de question qu'ils viennent foutre le boxon dans ce voyage alors que l'on demandait aux Dragons de faire tant d'efforts et de faire profil bas. Tu avais progressé silencieusement jusqu'à eux avant d'abattre un coup avec la hampe de ta lance sur le crâne du plus brutal. Il s'écroula aussitôt, vivant mais HS pour un moment. Ton arme fut plantée d'un coup sec dans la terre quelques mètres plus loin pour te permettre d'avoir les mains libres. Tu avais ramassé la lanterne échouée au loin pour allumer la flamme et avoir enfin un bon point de vue sur la situation. « On peut dire que t'es un petit veinard, le traître. » Dans bien des sens. Tu n'avais pas eu un autre geste pour lui, le laissant se débrouiller avec l'inconscient qui le surplombait toujours. A la place tu t'étais assisse sur un arbre tombé, lance à portée de main. Même si tu n'en n'aurais pas besoin pour te défendre au vu de son état, l'idée n'était pas d'apparaître comme étant sympathique ou trop relaxée. « T'allais le laisser te crever comme ça ou tu comptais réagir à un moment ? » Ta voix se fait désintéressée mais le simple fait que tu sois encore là prouve le contraire pour peu que l'on te connaisse un peu. « Si j'ai interrompu ta mort programmée, tu me le dis direct on arrangera ça. Je travaille nettement plus proprement que cet abruti. » L'humour macabre si caractéristique de ta profession revient avec la satisfaction. Depuis le temps que tu as l'envie cuisante d'en coller une à un matou sans que ça ne fasse un incident diplomatique.

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It’s always right person and wrong way. on again, off again. I don't know what to say or do. On again, off again. You don’t know what I’d do for you.
Love you like oxygen

JAGUARS DU SUD

virago

thiago & violette
(A41 SI J82 ; nuit)

L'oxygène était revenue trop vite, agressant sa gorge et ses poumons en feu, mais il ne pouvait s'empêcher de tenter d'inspirer, chaque prise de souffle étant suivie d'une toux particulièrement bruyante. Le corps inconscient sur lui continuait à l'étouffer et l'empêchait de se courber sur le côté comme un réflexe semblait le vouloir. Il commençait seulement à comprendre à quel point il avait été proche d'y passer. Une soudaine clarté avait attiré son œil et, aveuglé, il avait tenté de détailler ce qu'il supposait être son sauveur. Sa sauveuse, même, d'après sa voix. Un instant, il eut l'espoir futile qu'elle continuerait à l'aider, mais le poids de son agresseur ne disparu pas. La lanterne s'était un peu éloignée, restant néanmoins dans la zone au vu de son halo. Un peu trop tard, il sembla imprimer les mots prononcés. Elle l'avait appelé le traître. Qu'une Jaguar l'aide n'aurait pas dû l'étonner à ce point là, mais il s'en trouva quand même surpris. Habituellement, on ne bougeait pas le petit doigt pour lui. Ses forces revenant au fil de ses inspirations régulières, il parvint enfin à faire rouler le type sur le côté et à se relever sur les coudes. Il attendrait encore un peu avant de se mettre debout, en attendant son champ de vision s'étendait.

- Tu m'en as pas laissé le temps.

Sa voix était éraillée et faiblarde, clairement affectée par l'agression. Il sentait comme des pulsations tout autour de sa gorge, suivant le tracé de mains qu'il devinait apparent sur sa peau. Il pouvait presque visualiser les deux marques se rejoignant par les pouces. Même si le réflexe avait été tardif, il avait vraiment voulu se défendre. La question à se poser était plutôt pourquoi lui avait-il fallu aussi longtemps ? Maintenant qu'il pouvait la détailler plus clairement, il fut frappé par la certitude de ne pas la connaître. Cette fille ne pouvait tout simplement pas être une Jaguar. Sa façon de s'exprimer lui évoquait un tout autre clan. Il ne prit même pas le temps de relever sa proposition, se suicider n'avait jamais été dans ses projets. Ce n'était pas pour rien qu'il vivait un tel calvaire depuis la rébellion. Il avait voulu vivre, quel qu'en soit le prix.

- Pourquoi tu m'as aidé ?

Il ne lui trouvait rien de sympathique et, de toute évidence, elle les avait entendu parler. Même si elle venait d'un autre clan, elle n'aurait pas dû vouloir se mouiller pour un étranger, d'autant plus pour une pourriture de traître. Sa rencontre de la veille aurait pu le convaincre du contraire, mais il la voyait plus comme une exception qui confirmait la règle. Peut-être se trompait-il complètement. Il avait prouvé avec le temps que son ouverture d'esprit était à revoir.

(c) DΛNDELION

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DRAGONS DU NORD

virago
Année 41 - saison intermédiaire (nuit 82)

Pitoyable Jaguar. C'est à se demander comment celui-ci est parvenu jusqu'à la maturité avec cette attitude. Tu ne vois qu'une raison : c'est un privilégié. Tu sais désormais que la vie au Sud n'est pas aussi facile que tu as pu l'imaginer, que certains ont un jour eu la vie dure. Les nuances sont encore difficiles à faire mais tu t'y es efforcée un peu à cause de-. C'est sans importance. Ce type ne se comporte pas comme il le devrait. Même si tu l'as aidé, il prends trop ses aises. Il ne tient pas assez conscience du danger. Vous êtes au milieu de nulle part, il ne te connait pas, il est en position de faiblesse mais il agit trop lentement pour y remédier. Tu l'observes avec une fascination étrange, comme on le ferait avec une fourmi. Ce qu'il va faire ensuite attise bien trop ta curiosité. Si ce n'est pas la preuve que ce voyage te fait un peu dérailler. « Tu m'en as pas laissé le temps. » A les voir, ils semblaient pourtant occupés depuis un moment déjà. Tu étais arrivée sur la fin et tu ne t'étais pas particulièrement pressée pour le sortir du pétrin. A tes yeux il avait ignoré les occasions qui s'offraient à lui. Tu te fiches de savoir si cela a été volontaire ou non. C'est pour ça que tu ne dis rien. « Pourquoi tu m'as aidé ? » Enfin une question qui à le mérite d'être bonne. Malgré tout tu soupires, les yeux montant vers le ciel. Tes doigts s'agitent quelques secondes sur ta cuisse avant que tu ne réagisses enfin. « On est pas là pour se foutre sur la gueule. Même en interne. Vos conneries je m'en balance en vrai mais je voudrais pas que cela vienne compliquer la vie des autres. » Et puis il faut l'admettre que tu n'es pas aussi mauvaise que tu n'essayes de le montrer. Tu es capable de ne pas réagir lorsque quelqu'un se fait agresser, tu l'avais fait plus d'une fois sans que cela ne vienne agiter ta conscience mais, dans ton état d'esprit actuel, tu n'as pas pu passer à côté. Une part de toi cherchait à arrondir les angles. « Puis je crache pas sur les occasions d'en foutre une à un Jaguar. » Il y avait ça aussi. Ce mauvais sentiment viscéral que tu éprouvais pour ces étrangers qui t'avaient arraché Chad. Pour le moment tu met tout ça de côté. Tes pensées se focalisent bien plus sur quelqu'un d'autre ces derniers temps. « T'as pas vraiment la carrure d'un mec fait pour être une victime. Alors raconte, c'est pas comme si on avait autre chose à foutre de la nuit. Il t'a fait quoi ton clan pour que tu le trahisses ? Et que tu survives. J't'avoue que c'est ça qui me perturbe le plus. » Une distraction. C'est ce qu'il devient. Tu n'as jamais été une commère mais sa vie semble si bordélique que tu songes qu'elle te fera oublier tes propres problèmes. C'est un truc que tu n'as pas encore tenté alors ça vaut le coup d'essayer. L'occasion est trop belle et cela t'évitera au moins de reproduire l'erreur de la nuit précédente.

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