Some nights aren't for loneliness [Kyra]

VIPERES DE L'OUEST

some nights aren't for loneliness
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 90)

« Quelqu'un veut te voir. » Qu'il toque pour voir comment tu allais n'aurait pas été étonnant mais ce qu'il dit te rend un instant pensive. La nuit est déjà tombée et une sous-infirmière ne devait pas passer pour vérifier ta blessure avant le lendemain. Après le petit tour que tu lui avais joué en allant chez Hazel ton père avait aussi été bien plus attentif et strict. Clairement tu t'étais sentie comme une enfant à nouveau. Parce que tu sais qu'il n'a rien à envier à sa mère à elle tu n'envisages même pas que sa visite soit possible. Une bonne chose que tu t'évites ce faux espoir. Lorsque c'est Kyra qui entre dans ta chambre tu es clairement choquée. Pas vraiment dans le mauvais sens du terme. C'est juste curieux. Aux dernières nouvelles elle était absente du territoire. Tu es assez peu au courant de ce qu'il se passe mais il ne te semble pas qu'assez de jours se soient écoulés. Même si techniquement vous n'aviez eu aucune précision. Tu finis tout de même par lui sourire. « Qui voilà. Ils en ont eu marre de toi et t'ont fait rentrer plus tôt ? » Même si la plaisanterie roule avec la force de l'habitude tu te rends bien compte qu'elle n'est pas aussi énergique que d'habitude. Ce n'est pas forcément le bon mot. Énergique. Kyra avait habituellement un côté plus incisif. Quelque chose qui ne vous donnait pas envie de la regarder de haut et de la prendre en pitié. Ici ce n'est pas vraiment le cas. Elle ne te fait pas pitié non plus. Elle est juste...molle ?C'est peut-être juste la fatigue du voyage mais tu as cette sensation qu'il n'y a peut-être pas que ça. Et puis elle est là alors qu'elle pourrait être ailleurs. Seule. En train de se reposer. C'est un peu trop de détails étranges qui s'accumulent. « On dirait que tu n'as plus dormi depuis que tu es partie. »

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Après être passée voir Hazel, en faire de même avec Maze était l'étape logique. Tout ce qu'elle n'était pas parvenue à faire cracher à l'une pouvait être complété par l'autre. La méthode était un peu roublarde, mais elle manquait de patience. Dans le fond, elle voulait aussi s'assurer de son état. Plus elle avançait, plus elle se rendait compte des dégâts faits en ville. Fort heureusement, elle ne s'inquiétait pas réellement pour grand monde sur le territoire, le nombre de ses visites n'allait donc pas la forcer à se montrer trop sociable. De toute façon, elle avait besoin de cette occupation. Depuis son retour, elle évitait de se poser trop longtemps. La solitude qu'elle chérissait tant ne lui réussissait pas, son esprit s'emballant à la première occasion venue. Retarder le moment où il faudrait qu'elle rentre chez elle était donc parfait. Toquer à la porte de la maison eut pourtant l'art de faire remonter des souvenirs gênants qui ne furent pas aidés par l'apparition du propriétaire des lieux. Elle ne se souvenait que trop bien que ce matin où elle s'était réveillée ici avec la pire gueule de bois de sa vie. Elle n'était pas parvenue à s'extraire de là avant plusieurs heures, l'homme voulant s'assurer qu'elle allait bien et la remercier avec un petit déjeuner d'avoir ramené sa fille entière. Comme si leur retour n'avait pas été un pur hasard. Se dire ça était nettement plus facile que d'avouer qu'elle s'était laissé entraîner parce qu'elle n'avait pas voulu laisser Maze seule alors qu'elle paraissait si mal en point. Ne sachant clairement pas comment se comporter avec un adulte tel que lui, elle se contenta de hocher la tête à ses questions, lâchant de temps en temps un mot lorsqu'il le fallait vraiment, mais gardant toujours les yeux tournés vers le sol. Heureusement, il ne poussa pas très longtemps avant de l'introduire dans la chambre où elle se sentit plus gênée encore. Avec Hazel, la chose avait été plus facile. Les règles entre elles étaient plus claires. Qu'elle l'accueille sur une touche un peu plus légère l'aida donc à souffler.

- Un truc comme ça.

Elle avait simplement haussé les épaules, pas décidée à en dire plus sur le moment. Elle n'était pas là pour ça après tout. Le sujet de la conversation qu'elle voulait avoir se trouvait juste en face d'elle. Mais avant même qu'elle n'ait le temps de dire un mot de plus, elle devint le centre de l'attention. Elle n'avait pas besoin qu'on lui dise ça, elle s'était bien rendue compte la veille, lorsqu'elle avait eu l'occasion d'enfin se décrasser, qu'elle avait une tête de déterrée. La fièvre et le sang perdu avaient eu raison de son énergie. Elle sentait bien qu'elle manquait d'endurance et qu'elle aurait eu besoin de repos, mais la nuit n'avait pas été trop favorable à ça. Il y avait eu trop de cauchemars pour lui permettre de réellement récupérer.

- On est pas vraiment parti en balade détente.

La morsure dans le fond de sa voix n'avait été qu'un réflexe qu'elle ne parvint même pas à regretter. C'était plus facile comme ça. Au moins, Maze comprendrait le message.

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Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 90)

« Un truc comme ça. » Un truc comme ça. C'est cryptique. Agaçant. Tu aurais de loin préféré qu'elle te dise de la fermer ou te gratifie d'une pique. Tu la sens comme une gosse prise en faute. Toute bravado laissée aux vestiaires. Rien n'aide cette petite pointe d'inquiétude que tu ressens. S'inquiéter pour Kyra est trop étrange. Les raisons seraient là pourtant mais elle n'en laisse à personne l'occasion. Tu ne pousses pas le sujet parce qu'elle est ici et que c'est déjà bien. Tu ne veux pas qu'elle parte après tout le chemin parcouru. Il te faut des réponses. Et surtout tu veux mettre le doigt sur ce qui pèse sur ses épaules plus qu'un autre jour. Alors oui peut-être que ça déborde malgré ton idée de départ et que tu fais l'erreur de lui montrer que tu te soucies d'elle. Une erreur de débutante. Si la bombe doit te claquer dans les mains ce sera à cause de ça. Elle est stupidement bornée. Stupidement blessée aussi. « On est pas vraiment parti en balade détente. » La morsure est prévisible. Premier avertissement. Dommage pour elle tu es tenace. Trop pour ton propre bien. Et si elle est stupidement bornée, tu es stupidement loyale. C'est plus fort que toi. Depuis cette nuit là il y a cette connexion qui t'empêche d'abandonner l'idée d'être là pour elle. Il y a des trucs qu'on ne peut pas voir pour les oublier juste après. « C'est ça, c'est ça. Et dire que j'ai évité de te dire que tu avais une sale gueule. » Tu chasses sa mauvaise humeur comme on se débarrasse d'une mouche. Dans le lit tu te décales contre le mur, créant un espace à tes côtés que tu tapotes fermement. « Amène toi. Tu vas faire un trou dans le parquet à force de rester là. » Petit à petit mais avec une ferme volonté. Ne pas l'effaroucher avec trop d'émotions mais ne pas lui laisser l'option de s'enfuir non plus. « Raconte-moi alors. Tu reviens d'un lieu mystérieux quand même faut que je sache ce que j'ai manqué. »

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Tout était plus facile comme ça, lorsque Maze ne cherchait pas à se mêler de trucs qui ne la regardaient pas ou à s'inquiéter un peu trop de son état. Elle n'était pas venue ici pour ça, c'était même tout le contraire. Même ça, elle n'aurait pas dû le faire. S'inquiéter pour quelqu'un était la première étape sur le trop court chemin vers l'attachement et il était hors de question qu'elle en arrive là. Cette fille était juste un peu moins agaçante que les autres et son amour désespéré pour Hazel faisait un sacré spectacle. Pas qu'elle s'y intéressait sincèrement, il s'agissait juste d'une curiosité un peu mal placée. Tout ce qu'elle n'aurait pas fait pour se convaincre que la vérité était beaucoup plus simple. Il aurait été hypocrite de prétendre que les potins amoureux ne l'agaçaient pas en temps normal. Rien ne collait dans cette histoire.

- Je vois comment tu as charmé ta meuf.

L'attaque était facile et avec une dose suffisante de venin pour qu'elle puisse prétendre être elle-même, mais cela aurait été mieux si elle ne s'était pas contenté de le murmurer suffisamment bas que pour ne pas être entendue. Elle eut un moment de regret face à l'invitation, un commentaire sur Hazel n'aurait eu aucun mal à lui épargner ce moment gênant. Elle resta tout de même silencieuse, fixant la place libre sur lit comme si elle allait s'ouvrir en deux pour l'avaler. Ce n'était pas non plus la fin du monde, elles avaient déjà été proches physiquement. Plus pour avoir la paix qu'autre chose, elle s'approcha, chaque pas calculé, et alla se poser au bord du matelas, de toute évidence peu à l'aise. Elle ne partageait pas ce genre de moments avec les autres Membres en temps normal. Il y avait toujours eu une dimension sexuelle pour lui permettre de créer une distance, quelque chose qui n'était pas vraiment possible avec Maze. Elle ne savait même pas ce qu'elle aurait pu lui dire. Pourtant, il s'en était passé des choses pendant le voyage et il y avait eu les paysages, ces différences si évidentes avec la ville, mais ce n'était pas ce qu'elle en avait retenu. Ce qui l'avait le plus marqué était le sentiment de solitude. Du début à la fin, elle n'avait voulu qu'une chose : rentrer à la maison. Un sentiment qu'elle pensait ne plus pouvoir ressentir et qui en rajoutait une couche à sa confusion. Une raison supplémentaire pour laquelle elle aurait mieux fait d'être chez elle, plutôt qu'ici, à prendre des risques inutiles.

- On a multiplié les emmerdes. Un éboulement dans des ruines, des problèmes avec des Libres, et puis on est tous tombés malades. Enfin, une bonne partie des voyageurs.

Encore une tactique facile que de se concentrer sur le négatif. Elle n'était de toute façon pas certaine de ce que Maze voulait vraiment entendre. Comment était-elle censé savoir quelle histoire aurait pu lui plaire ? Ce n'était pas comme si elles étaient amies ou se connaissaient même vraiment.

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Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 90)

Elle grommelle. Rien de nouveau. Rien qui ne puisse te pousser à te dégonfler non plus. Tu as un certain ennui dans ton camp en plus. Tu tournes en rond ici depuis quatre jours et c'est insupportable. Dire qu'elle s'est si gentiment proposée pour te divertir. Tu ne vas pas refuser. Avec Kyra tu as la sensation d'être en permanence en train d'apprivoiser un animal sauvage. Un pas de trop et elle mord. Mais si tu restes statique rien ne se passe et elle finira pas s'enfuir. Tu en es à cette étape où tu as fait un geste vers elle et tu ne peux qu'attendre qu'elle réagisse. La main proverbiale bêtement tendue dans le vide pendant qu'elle la renifle pour s'assurer que tu n'es pas une menace. Si elle savait que tu la vois comme ça. Disons que tu ne serais peut-être plus en mesure de tendre cette main. Elle ne peut pas te la bouffer mais elle peut te la briser avec cette force stockée tu ne sais où dans ce si petit corps. Elle est mignonne Kyra lorsqu'elle la boucle et fait l'effort de ne pas tirer la tronche. Une menace dormante pour peu que l'on était un peu naïf et qu'on se fiait un peu trop à l'allure de poupée. Une connerie que trop de mecs faisaient. Elle comble enfin la distance et tu t'efforces de ne pas sourire trop vite. Ne pas vendre la peau du chien sauvage avant de l'avoir tuer. Tu restes parfaitement immobile jusqu'à ce qu'elle vienne s'asseoir. La distance toujours beaucoup trop grande. Même sa position est trop rigide. Cela ne doit pas être confortable. « On a multiplié les emmerdes. Un éboulement dans des ruines, des problèmes avec des Libres, et puis on est tous tombés malades. Enfin, une bonne partie des voyageurs. » Et soudain tu es plus sérieuse. Ce n'est pas rien. Elle l'explique avec détachement mais tu te doutes bien que ce n'est pas si simple. « Toi aussi. » Pas une question. Tu en es quasiment certaine. Tu as déjà vu une Kyra épuisée mais c'est encore différent cette fois. Plus pâle, moins énergique. Moins mordante surtout. Tu t'en sors trop bien. « Merde tu m'étonnes que tu ais cette tête. » Vous n'en avez pas beaucoup de vrais maladies. A peine plus chez les Vipères plus spécifiquement. Mais vous êtes censées être plus fortes. Plus résistantes. C'est toujours ce qu'on vous dit. Et physiquement au moins elle n'est pas fragile. Ca te fait bizarre. L'imaginer malade. « C'était quoi ? La fièvre ? »

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Elle n'appréciait pas d'offrir une image qu'il était si facile de reconstruire. Malgré l'explication succincte, il n'en avait pas fallu plus pour que Maze comprenne, mais, heureusement, son attitude ne changea pas. Elle en faisait toujours un peu trop et tentait de lui arracher des mots, mais cela n'avait rien de nouveau. Si elle éprouvait de la pitié, elle parvenait à la garder loin de la surface. Elle ne prit pas la peine de lui donner raison, les yeux restant fermement fixés devant elle et cette rigidité dans le corps toujours présente. Peut-être que ce serait plus facile si elle prétendait qu'il n'y avait pas cette proximité entre elles et qu'il n'aurait pas fallu grand chose pour qu'elle puisse être touchée. Sur le lit, cela restait plus compliqué parce qu'il n'était inconfortable et que son corps restait
fatigué par le voyage et la maladie.

- Si tu continues d'insinuer que je suis moche, je vais te foutre en bas de ton lit.

A force, il était facile de prétendre qu'elle pourrait le faire, mais elle n'aurait pas été si brutale avec une blessée. Elle se contenta de lui envoyer un regard mauvais, les bras se croisant sur sa poitrine parce qu'elle ne savait pas trop quoi en faire. En dehors des dégâts supplémentaires qu'elle aurait pu faire, il y avait aussi le fait que se chamailler de la sorte aurait été beaucoup trop amical, quelque chose qu'elle ne faisait pas, contrairement à l'impression que cette discussion donnait. Elle n'aurait vraiment pas dû s'asseoir. Le sujet, sous son apparente mondanité, n'aidait pas des masses.

- En plus sanglant.

Il lui avait été impossible de ne pas voir les similarités. Des rappels dont elle se serait bien passés. La maladie en elle-même était déjà bien assez pénible sans savoir qui son état semi-délirant l'avait poussé à réclamer. Ses doigts se crispèrent durement sur ses avant-bras alors qu'elle se forçait à respirer plus doucement. Elle ne reprit que lorsqu'elle se sentit un peu plus détachée, un sentiment qui ne dura vraiment pas.

- Y a eu beaucoup de morts. C'était moche.

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Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 90)

Ce n'est pas si facile qu'il n'y paraît. Garder le ton de l'humour. Ne pas céder à la tentation de tendre une main pour la poser sur la sienne. Le geste ne serait pas toléré. Cela se voit. Se sent tout autant. « Si tu continues d'insinuer que je suis moche, je vais te foutre en bas de ton lit. » Tu dois néanmoins appliquer une technique décente. Aussi faible soit la morsure c'est plus proche de sa normalité. Elle ne s'est pas non plus complètement fermée. Elle boude et c'est touchant quelque part. Tu n'es pas sûre qu'elle soit consciente de l'image qu'elle renvoi. Cela accentue la jeunesse de ses traits. Tu n'as que plus envie de lui draper la couverture dessus pour qu'elle prenne le temps de se reposer. Tu peines à croire qu'elle le fera d'elle-même. La preuve : elle est là. Tu sais que tu n'appartiens pas à la liste de ses priorités. Il y a plus de chance qu'elle soit en train de fuir autre chose. « En plus sanglant. » Difficile d'imaginer ça. Tu ne t'y attardes pas longtemps non plus. Tu ne peux pas passer à côté du changement même subtil dans son attitude. La rigidité est revenue. Ce que tout ça lui évoque ne semble pas plaisant bien que tu ne comprennes pas exactement pourquoi. Tu ne la connais pas assez. Juste la surface à laquelle tout le monde à droit et un simple coup d'œil plus en profondeur que tu as eu la chance de jeter à cause des circonstances. Tu n'es vraiment pas une experte. Encore une fois tu luttes contre tes réflexes. Tu la laisses gérer comme elle l'entend. La tête basculée contre le mur pour observer le plafond plutôt qu'elle. Une sorte d'intimité que tu lui laisses là. « Y a eu beaucoup de morts. C'était moche. » Tu tiens peut-être un début de réponse. Tu bouges un peu de façon à lui faire face. « Tu connaissais bien l'un d'eux ? » Tu tentes. Tu ne peux pas t'en empêcher. Tu ne veux pas qu'elle loupe une occasion d'en parler si elle le désire parce que tu as pris trop de pincettes.

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Elle ne savait même pas pourquoi elles étaient en train d'avoir cette discussion. Elle aurait dû s'être éclipsée depuis longtemps, juste après avoir pu constater que Maze était bel et bien entière, mais, à la place, elle parlait de choses auxquelles elle aurait préféré ne pas penser. Elle n'irait pas dire que l'expérience était particulièrement plaisante et elle n'était pas particulièrement soulagée non plus de se confier de la sorte, mais le fait qu'elle continue à répondre aux questions devaient bien signifier quelque chose. Il fallait dire qu'elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de revenir sur la maladie, à part peut-être quand elle avait dû vivre l'humiliante expérience de se faire attraper au collet par un rayon de soleil ambulant. A ce moment là, il n'y avait pas vraiment eu de conversation non plus, juste des menaces étrangement efficaces.

- Pas vraiment. C'est juste...

Elle n'en revenait pas d'évoquer ce détail là précisément, mais il fallait croire que cette sous-armurière de malheur était particulièrement douée pour faire avouer les autres. Ou qu'elle allait devoir admettre que voir Zola dans cet état l'avait bien plus bousculée qu'elle ne l'avait anticipé.

- Um. La sœur de Zola n'a pas survécu. C'est moi qui lui ait annoncé. Elle le vit mal, assez logiquement.

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Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 90)

« Pas vraiment. C'est juste... » Tu ne presses pas. Tu attends patiemment en espérant qu'elle parvienne à s'exprimer. Elle doit en avoir besoin. Elle se serait contenté de nier dans le cas contraire. Cela aurait été facile. « Um. La sœur de Zola n'a pas survécu. C'est moi qui lui ait annoncé. Elle le vit mal, assez logiquement. » Tu ne l'as pas vue venir celle-là. Tu n'es pas de celles qui pensent que Kyra se fichent des autres, c'est un peu plus subtil, mais c'est encore différent lorsqu'elle avoue ça. Une véritable bombe malgré l'hésitation et la fragilité dans sa voix. Est-ce que tu te poses des questions depuis un moment sur ces deux-là ? Bien sûr. Difficile de louper leurs prises de tête quand elles se montrent si vocales au milieu de la rue. Mais encore une fois c'est différent ici. Plus intime. Significatif. Tu ne sais pas quoi dire. Tu ne connais pas bien la blonde non plus. Cela ne t'empêche pas d'être désolée pour elle. Un truc moche comme ça ne se souhaite à personne. A l'instant tu penses plus à Kyra parce qu'elle est juste à côté de toi. Que ce n'est vraiment pas courant qu'elle laisse sortir la moindre information personnelle. Encore moins sur ce qu'elle ressent. Puis tu te doutes bien que Zola t'enverrait chier si tu l'approchais d'un coup. « Quelle merde. » C'est la seule chose que tu trouves à dire. Il n'y a pas de mot magique ou de discours super efficace dans cette situation. Tu ne veux juste pas la laisser dans un silence gênant. Tu te doutes bien qu'elle n'en dira pas plus quoi que tu fasses. Un exploit à la fois. Tu oses quand même lui poser une main sur l'épaule. Juste un instant. Histoire de serrer légèrement avant de revenir dans ton espace. « Tu t'en fous sans doute mais j'suis contente que tu sois revenue. » C'est dit sur le ton de la conversation malgré ta sincérité. Tu préfères même regarder le fond de la chambre plutôt que de la scruter pour ne pas trop la gêner.

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Il n'y avait rien qu'elle avait moins envie d'entendre que des mots affectés qui n'auraient rien changés à la situation et, sincèrement, auraient été déplacés au vu de sa position dans l'histoire. Elle n'avait été qu'une sorte de dégât collatéral qui assumait mal la notion d'être touché par la mort de cette fille qu'elle connaissait à peine. C'était bien sûr la souffrance de Zola qui la dérangeait en réalité, mais cela revenait au même. Heureusement, aussi chiante puisse-t-elle être par moment, Maze savait aussi quand la boucler. Ils pouvaient tous se dire que la situation était merdique, tout comme celle de la ville après la tempête. Ils vivaient dans un bourbier où la vie était trop souvent difficile. Alors oui, quelle merde. Le contact physique fut plus surprenant, mais, plus étonnant encore fut le fait que Kyra ne fit que se tendre sous la main sur son épaule sans chercher à se dégager. Le contact n'avait pas duré, juste de quoi être immanquable en lui laissant trop de questions dans la tête dont elle se débarrassa d'un mouvement de main métaphorique. Elle ne voulait vraiment pas penser encore à l'étrangeté de ses propres réactions. D'autant plus par le fait qu'elle s'était senti touchée qu'il existe quelqu'un sur ce territoire qui puisse être sincèrement heureuse de la voir encore en vie. Un pari qu'elle n'aurait vraiment pas fait sans douter de perdre sa mise.

- T'es trop sentimentale.

Elle grommela, incapable de satisfaire ce fond d'envie de la remercier avec sincérité pour une fois. Aussi bizarre que cela soit, Maze avait toujours été patiente avec elle. Bien sûr, elle s'amusait aussi beaucoup de ses réactions et ne manquait pas de le signifier, mais elle n'avait pas mauvais fond derrière ses allures d'emmerdeuse. Elle n'allait pas non plus lui lâcher trop de leste. Elle avait suffisamment de points faibles où aller taper pour changer le sujet.

- T'as pas l'air au fond du trou donc j'suppose que t'as enfin arrêté de lui traîner autour avec la gueule ouverte et les yeux larmoyants ?

Inutile de préciser de qui on parlait ici.

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» in search of loneliness — violette
» kyra • it's not like I don't like you, I just have low tolerance for stupidity
» Bloody mess (PV Kyra)

Some nights aren't for loneliness [Kyra]

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