running out of breath (Rory)

VIPERES DE L'OUEST

running out of breath
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 87)
Charlotte t'avait mise en garde. Des mauvais jours il y en aurait. Elle ne t'avait même pas caché la possibilité que tu rechutes. Mais naïvement tu avais cru tes démons lointains. Tu avais cru être suffisamment solide. Les excès avaient été des erreurs de jeunesse et tu n'avais fait que grandir depuis. Tu avais gagné en maturité. Tu aurais d'autant plus dû comprendre. Te méfier. Ne rien prendre pour acquis. Le problème était que tu n'avais jamais eu à affronter une situation pareille. Il y avait eu des problèmes en ville mais jamais de cette ampleur là. Tu n'avais jamais été à deux doigts de perdre June. Tu n'avais jamais essuyé pareil échec non plus. Que Lara ait succombé à la maladie t'affectait naturellement. Elle était ta binôme depuis quelques saisons déjà. Vous n'aviez jamais été réellement proches mais elle existait dans ton univers et il était de ta responsabilité d'assurer ses arrières. Mais tu ne te battais vraiment pas à armes égales avec la maladie. Cela ne changeait rien aux faits. Tu n'avais pas été foutue de la protéger. Charlotte avait dit qu'il y aurait des mauvais jours mais elle avait aussi parlé des tentations. Elles pouvaient surgir de nulle part sans se soucier de ton état d'esprit. Le monde ne ferait pas d'efforts pour toi. Malgré tout ça, si tu craquais, tu serais la seule coupable. Tu avais depuis longtemps appris à prendre tes responsabilités. A accepter qu'il n'y avait personne à blâmer si tu t'étais détruite et qu'il en serait de même si tu le faisais encore. Tu ne serais que plus stupide en recommençant à cause de toutes les connaissances emmagasinées. Les dégâts que tu avais fait à cause de l'addiction. Autant à toi qu'aux autres. Les efforts titanesques que tu avais eu à faire pour t'en sortir. Mais à l'instant tout paraît si lointain et craquer paraît trop facile. Et il y a cette petite voix dans le fond de ta tête qui te susurre des choses, tente de te faire céder. Tu es pleine de contradictions. L'odeur ne t'évoque que du dégoût mais elle allume aussi cette étincelle de familiarité en toi. Tu sens le bout de tes doigts qui picotent, tes muscles qui se crispent et comme un courant qui te parcoure. Tu pourrais craquer. Marcher jusqu'à ce groupe de filles, te mêler à la conversation, te saisir du joint alors qui circule entre leurs mains inconscientes. Juste une bouffée. Quel mal pourrait faire une bouffée ? Après des saisons d’abstinence ce serait même suffisant pour te détendre. Tu pourrais passer plus facilement ce moment difficile. Mais à quel prix ? Tu te forces à respirer. Les poings se serrant sur le tissu de ton pantalon pour tenter de tuer le tremblement dans tes membres. C'est trop. Tu dois faire quelque chose. Ne pas craquer. Trouver quelqu'un. Rien ne t'oblige à te battre seule. Tu as dû l'apprendre. Elle s'impose à toi comme une évidence. Un ange tombé du ciel pour l'addict que tu es. Tu ravales ta honte en arrivant près d'elle. La peur formant comme un étau autour de ta poitrine et t'empêchant de respirer correctement. Une part de toi est toujours là-bas. Près de ces filles. Prête à céder. L'autre tente d'appeler à l'aide. « J'ai besoin que tu me parles. Que tu me changes les idées. Convaincs-moi de ne pas faire une connerie. » C'est plus facile parce que tu la connais. Mais surtout parce qu'il y a ce petit quelque chose de Charlotte qui lui colle à la peau. Elles sont loin d'être pareilles mais on sent d'où elle vient. Qui l'a formée et continue de le faire. Elle est comme une extension de l'Infirmière pendant que vous êtes si loin du territoire. « S'il te plaît. »

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VIPERES DE L'OUEST

Rory & Zoya
A41 ST2 87 (soirée)

running out of breath

Elle avait dans le corps une fatigue qui lui donnait l'impression d'avoir vécu plusieurs semaines en une seule journée. Une sensation que beaucoup de personnes dans le métier avaient dû apprendre à apprivoiser et qu'elle découvrait à peine, loin de la ville, de ses repères, et de Charlotte. Elle aurait donné beaucoup pour voir sa mentor et entendre ses conseils. Elle n'était pas toujours tendre, mais elle savait quoi dire et elle aurait compris ce qu'elle ressentait. Après avoir quitté Esfir, elle avait eu besoin de prendre le frais. Elle ne savait pas si c'était réel ou non, mais, dans le campement, l'air semblait vicié, lourdement impacté par toutes les morts qui s'étaient enchaînées. Par ce froid, la décomposition serait lente, mais il faudrait rapidement faire quelque chose, une histoire dont elle n'aurait pas à se mêler heureusement et qui serait sans doute pour demain de toute façon. Elle avait déjà eu assez à faire avec les vivants et cela ne s'arrêterait pas parce que la maladie n'était plus aussi active. Il y aurait des blessés pendant les fouilles et même ceux qui avaient survécu à la fièvre pouvaient tomber à cause de conséquences que personne n'aurait pu prévoir. Le chemin vers la maison serait encore terriblement long, autant concrètement que figurativement.

- Zo..?

Preuve que la vie ne s'arrêtait jamais, elle s'était faite alpaguer par Zoya dont le débit verbal était si rapide qu'elle n'avait pas eu le temps d'en placer une, comme si leurs rôles avaient été échangées. Elle avait perdu de sa superbe, de toute évidence paniquée, et cela la poussa à chasser la fatigue et toutes les émotions qu'elle pouvait ressentir pour répondre à l'urgence.

- Je peux te toucher ?

Elle n'avait pas pu s'empêcher de le demander, une main survolant à peine le bras de sa camarade. La voir dans cet état était vraiment déroutant, depuis deux ans qu'elles se connaissaient, elle ne l'avait jamais vue perdre son calme autrement qu'en cédant à la colère. Elle donnait plus l'air d'être la personne solide contre laquelle on s'appuyait et non le contraire, mais elle savait bien que tout le monde avait un jour besoin d'un soutien. Ce qu'elle lui demandait était simple, mais elle se sentait prise de court, assez peu au clair avec l'ennemi que son amie combattait.

AVENGEDINCHAINS

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I can't think of any better representation of beauty than someone who is unafraid to be herself.

VIPERES DE L'OUEST

running out of breath
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 87)
« Zo..? » Tu la prends par surprise. N'as pas l'occasion de t'en soucier. De réellement intégrer ce détail. Le venin qui te ronge est trop puissant. Agissant sur ta tête mais aussi sur ton corps. L'esprit commandant le tout. Te laissant des traces de manques qui ne sont plus vraiment là. Tremblements. La respiration difficile. Une sueur froide qui s'agglutine dans ta nuque. Se refuses à couler à cause de l'air glacial. « Je peux te toucher ? » Tu n'enregistres pas le geste. Ni le sien, ni le tien. Pourtant tu as déjà dodeliné de la tête dans un mouvement pressé. N'importe quoi tant qu'elle t'aide. Tu accepterais même sans mal qu'elle te mette K.O d'un coup bien placé. Une solution de facilité qui n'arrangera rien au réel problème. C'est une épreuve. Une de plus. Tu dois passer au-dessus. Te raffermir. Dans tous les cas elle reviendra se présenter devant toi. Mais si tu l'affrontes aujourd'hui peut-être que ce sera plus facile la prochaine fois. Cette prochaine fois où tu n'auras peut-être pas quelqu'un sous la main pour te soutenir. « J'ai vu ces filles. June. Elles fumaient. J'ai eu peur. Faut pas que je retombe. Et Lara. » Ton discours est décousu. Tes pensées pas vraiment dans un meilleur état. Malgré toi tu jettes un œil derrière toi. De là où tu es venue. Là où les filles sont toujours agglutinées.

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VIPERES DE L'OUEST

Rory & Zoya
A41 ST2 87 (soirée)

running out of breath

Parce que le monde était petit et qu'elle avait toujours un peu traîné dans les bottes de Charlotte, elle était consciente de l'existence d'une connexion avec Zoya, mais elle n'avait jamais su ce qui s'était produit pour qu'elles se rapprochent soudainement. Elle n'avait pas non plus été confrontée à des problèmes d'addiction, même si elle savait qu'ils existaient à cause des discours de Mima qui n'avait jamais aimé la voir traîner trop souvent au bar à drogue. Cela n'était tout de même pas assez pour faire le lien entre tout ça et elle interpréta les signes comme ceux déclenché par l'angoisse, ce qui n'était de toute façon pas si faux. Elle paraissait terrorisée, elle comprit simplement la raison plus tard, lorsque des mots vinrent l'aiguiller. Cela restait confus, mais elle détricota le tout, une main pesant lourdement sur l'épaule de Zoya pour l'ancrer.

- June va bien maintenant.

Elle en était certaine, elle l'avait vue un peu plus tôt et, même si elle était faible, elle se remettrait. Un mouvement de tête de la part de sa camarade la poussa à glisser son autre main contre sa joue, les doigts allant jusqu'à l'arrière de sa nuque pour la forcer à la regarder.

- On vient de passer une période horrible, mais June va bien. Elle est là et elle va avoir besoin de toi. Et moi, je suis là pour toi. Okay ?

Elle avait volontairement laissé Lara de côté, trop consciente du fait qu'elle avait dû noter son nom aussi dans la liste. Une vague d'émotion tenta de la submerger à cette pensée, Louane revenant comme pour la hanter, avec cette souffrance qu'elle avait vu chez Esfir et cette douleur plus forte encore qu'elle trouverait en rentrant chez Zola, mais elle se força à la chasser. Elle ne pouvait pas se le permettre maintenant.

- On va faire un tour.

Elle n'avait pas laissé une once de choix à Zoya, son bras passant autour de ses épaules pour la maintenir contre elle et l'entraîner dans la direction contraire à ce groupe de Vipères qui semblait la travailler. Loin d'elles et même d'autres gens, en s'enfonçant plus profondément dans les ruines, elle pourrait sans doute mieux respirer.

AVENGEDINCHAINS

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VIPERES DE L'OUEST

running out of breath
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 87)
« June va bien maintenant. » Une part de toi veut prétendre le contraire. Parce que June allait bien il y a deux nuits, puis la maladie a frappé. En comparaison elle va mieux. Pas bien. Qui sait de quoi le futur sera fait. Mais tu dois te rappeler que Rory sait ce qu'elle dit. Elle est sous-infirmière. Elle vient d'une famille qui en connait un paquet dans le milieu. Et elle a été formée par Charlotte. Elle est mieux placée que toi pour parler de ça. Tu te laisses manipuler sans broncher. Te laisses accrocher par son regard plein de certitude. Elle fait solide en cet instant. Plus que d'habitude. « On vient de passer une période horrible, mais June va bien. Elle est là et elle va avoir besoin de toi. Et moi, je suis là pour toi. Okay ? » Tu n'as la force que pour un hochement de tête. Elle a raison. Il faut que tu sois là pour ta sœur. Tu lui dois bien ça. C'est ton rôle en tant que membre de sa famille. « On va faire un tour. » Et elle t'entraîne. La pression de son corps contre le tien est rassurante. Réelle. D'autant plus réconfortante après tout ce qui s'est produit. Ce n'est pas tous les jours que tu acceptes une telle proximité. Mais c'est facile avec elle. Elle n'est pas une étrangère non plus. C'est aussi la tentation dont vous vous éloignez et c'est une source de soulagement. Il sera moins facile d'aller vers ces filles. « T'es sûre que June ira bien ? » Tu demandes d'une petite voix. Encore secouée. Mais vous marchez depuis un moment et la fraîcheur de la nuit te fait bien. Il fait aussi plus calme. Les autres voyageurs ont été laissés derrière vous. Il ne reste que quelques sentinelles dans le coin. Des points lumineux dans l'obscurité qui vous entoure.

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» a breath of fresh air (Sewann)
» our own definition of friendship ft. Rory
» a healthy training ft. Rory
» les galères des grandes ft. Rory
» It was impossible to tame, like leeches. (Rory)

running out of breath (Rory)

running out of breath (Rory)

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