Messages : 63 âge : 31 Crédits : blossom (ava) Tâche : surveillante. âge du personnage : 18 ans.
Sujet: la jalousie me ronge (Cornelia) Dim 22 Nov - 16:28
Rina & Cornelia
année 41 ; seconde saison tempérée ; soirée 87
la jalousie me ronge
J'étais naturellement soulagée de ne pas avoir subi de dégâts plus lourds que cette plaie à la tête parce que ça signifiait que je n'étais pas coincée à la maison. Ce n'était pas que je détestais y être, d'avoir un peu d'attention de la part de ma mère qui s'était fait un sang d'encre mais dès les premiers instants, elle s'était souciée de l'état de Cornelia d'une autre façon, elle s'était inquiétée du fait qu'elle puisse reprendre le travail et les entraînements. C'était moche à dire et encore plus monstrueux à penser mais j'aurais préféré que mon aînée soit en mauvaise posture, incapable de se décoller de son lit, qu'elle y soit alitée pour qu'une fois la chef de famille se tourne vers moi et me demande comment se passaient mes propres entraînements. Le destin s'était moqué de mes espérances, elle avait eu exactement les mêmes blessures, les mêmes pauvres petites séquelles de la tempête. Ce serait nier que de prétendre qu'une part de moi n'était pas soulagée qu'elle soit en vie et en bon état mais j'étais incapable de tuer cette autre part, celle qui en aurait voulu plus, toujours plus pour être remarquée, pour être enfin sous le feu des projecteurs. Il n'était pas question de le verbaliser, je vivais suffisamment mal l'idée d'y avoir sincèrement pensé, seulement je n'allais pas nier que j'étais contente d'être en état de l'éviter les premiers instants. Je rentrais tard, ce soir précisément du bar à drogue.
La croiser dans la pièce de vie me fit me tendre spontanément. Je n'étais pas prête à avoir une discussion avec elle, pas prête à sentir que quelque chose clochait entre nous. J'enviais nos moments plus simples quand nous n'étions encore que des enfants, une enfance bien trop rapidement détruite à cause de la différence de traitement. Je ne pouvais pas l'éviter, je pouvais difficilement détourner le regard et foncer dans ma chambre mais je ne savais pas par quel bout lancer la conversation. Oui, j'avais été inquiète pendant toute la tempête mais désormais je savais qu'elle allait bien. Je ne voulais pas l'entendre parler de sa binôme. Je n'avais pas non plus envie de l'entendre parler de grands projets que notre mère avait pour elle. Alors, je m'étais posée dans un coin, dans un fauteuil, sans un mot de plus, à part peut-être un salut, lancé vaguement, je me moquais bien qu'elle saute sur l'occasion ou non. Je ne me sentais réellement bien qu'en dehors de cette maison parce que je n'étais pas jalouse des autres. Juste d'elle.