once in a blue moon (Cornelia)

JAGUARS DU SUD · Messages : 48 Crédits : jojo (ava)

once in a blue moon
année 41 – saison tempérée 2 (soirée 91)

« Si on m'avait dit que je verrais ça un jour. » Le ton est moqueur mais pas réellement médisant. Il y a aussi cette surprise en toi. Celle que tu caches parce que tu ne veux pas lui donner l'impression que tu te soucies de tout ça. Tu te rapproches de ta démarche habituelle, celle qui n'est pas altérée par l'écharpe qui te bloque le bras. Qu'importe que ça fasse mal. Tu n'auras pas l'air faible devant elle. Tu ne peux rien faire pour cacher les preuves mais tu peux au moins feindre de ne pas être dérangée par une blessure qui va te pourrir la vie un bon moment. « Miss Perfection en visite chez les moins que rien. » Le surnom n'est pas choisi au hasard. C'est ce qu'elle t'a sorti la dernière fois que vous vous êtes parlé. Les mots qu'elle a utilisé pour désigner le clan que tu avais choisi de rejoindre. Parce qu'à la différence de Meryl, elle te parle au moins. Tu ne sais pas si tu y gagnes vraiment au change. Ses commentaires ne sont pas des cadeaux. Tu ne sais même pas ce que ça peut bien lui faire au fond. Même si tu t'étais vraiment gâchée la vie en partant ce serait ton choix. Un truc que toi seule pouvait assumer. « Maman sait que t'es là ? » Tu t'appuies au mur à ses côtés de ton épaule valide. Tu pourrais aller voir ailleurs, t'amuser comme tu le peux et comme tu l'avais prévu. Sauf qu'elle ne paraît vraiment pas dans son élément ici. Toute paumée dans son coin sans même un verre à la main. Tu lui tends la tasse qui se trouve dans la tienne. Secouant un peu l'alcool la remplissant encore à moitié. Tu passes peut-être pour une idiote mais tu as toujours eu une vision différente de l'amitié. Tu connais cette fille depuis que tu es gosse. Ça doit au moins valoir un truc. Tu tentes et si elle refuse encore ce sera tant pis pour elle. Tu ne feras pas des efforts par millier pour elle. Pour personne. Mais encore une fois elle te parle. Elle mord mais elle réagit. C'est comme un bout de relation que vous entretenez. Si elle pense le contraire, elle se leurre.

VIPERES DE L'OUEST

Cornelia & Erin
A41 SI J91 (soirée)

once in a blue moon

Consciemment, elle savait que sa place n'était pas ici. Elle n'avait jamais eu d'affinité particulière avec les Jaguars et le quartier des jeux ne correspondait même pas à ses standards habituels. Même au bar à drogue, elle n'y mettait les pieds qu'après avoir été invitée avec insistance. Le comble était qu'elle ne pouvait pas blâmer sa mère cette fois-ci, celle-ci n'avait pas cherché à la pousser à perdre son temps hors des frontières, qu'importe que le mouvement soit collectif. Elle n'avait même pas ressenti le besoin de le lui interdire, incapable qu'elle était d'imaginer sa fille agir de la sorte. Trouver une couverture n'avait pas été particulièrement compliqué. Une visite chez une amie habitant dans un autre quartier, quelqu'un de parfaitement respectable qui saurait convaincre la matriarche qu'elles avaient passé une soirée au calme. Tout ça ne lui ressemblait vraiment pas, mais elle n'avait pas pu s'empêcher de sauter sur l'occasion de sortir. La migration Vipère vers le Sud avait été fortement encouragée, mais elle se fichait bien de satisfaire qui que ce soit en venant. L'acte était personnel, juste un besoin de respirer un peu ailleurs. Les lieux n'avaient pourtant pas eu l'effet escompté et avaient eu vite fait de lui rappeler qu'elle était ici en zone inconnue, au milieu de gens tout aussi étrangers, et baignée dans des us et coutumes qu'elle n'aurait pas pu imaginer. A cause des dégâts laissés par la tempête, elle supposait, l'ambiance n'était pas complètement sauvage, mais il y avait comme cette énergie qui se déplaçait dans la foule et qui laissait sous-entendre qu'il n'aurait pas fallu grand chose pour que les gens passent à la vitesse supérieure. Malgré les occasion qui s'étaient présentées, elle n'avait pas non plus voulu se joindre à d'autres Vipères, trop fière pour admettre qu'elle était ici complètement paumée. Ce n'était pas le genre de la maison et ces filles n'étaient que des connaissances devant lesquelles elle se sentait obligée de sauvegarder les apparences. Pourtant, et elle aurait dû y penser beaucoup plus tôt, il n'y avait pas que des têtes nouvelles parmi les Jaguars. Erin s'était sentie obligée de venir se moquer d'elle.

- Très drôle.

Le ton trop sérieux avait moins d'impact que d'habitude alors qu'elle était trop occupée à vérifier que son bonnet cachait toujours bien le bandage léger couvrant sa blessure à la tête. Le reste avait été nettement plus facile à camoufler. Heureusement, le temps nécessitait encore que l'on se couvre, surtout à une heure si tardive. L'attitude était clairement idiote, surtout alors qu'il était facile de voir que Erin avait eu beaucoup moins de chance. Son regard resta posé peut-être une seconde de trop sur le bras blessé et l'autre en profita pour venir squatter le coin de mur qu'elle s'était attribué. Elle grimaça à la question beaucoup trop bien placée et s'obstina à poser le regard sur un groupe installé un peu plus loin.

- Ouais, bien sûr.

Elle mentait beaucoup mieux habituellement, mais la réponse était trop évidente. Même en ne vivant plus chez les Vipères, la transfuge devait savoir que les choses n'avaient pas réellement changées. Trop tard, elle se rendit aussi compte qu'elle aurait plutôt dû s'offusquer que l'on pense qu'elle ait besoin de l'autorisation maternelle. Cela restait vrai, mais un tel aveu était honteux à dix-huit ans, alors qu'elle était Membre depuis un bout de temps déjà. A cet âge, on était adulte, sauf quand maman pensait le contraire. Pour camoufler cette soudaine bouffée d'émotion, elle s'empressa d'attraper la tasse proposée et en avala une grande gorgée. L'alcool lui brûla l’œsophage, mais elle le laissa continuer sa route, sans pouvoir néanmoins tuer une grimace de dégoût. Ce truc était beaucoup trop fort et elle manquait d'expérience. Elle eut vite fait de lui rendre le verre, toute envie passée de continuer pour le moment.

- Pourquoi tu me parles ? T'as pas mieux à faire ?

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« Très drôle. » Toujours aussi marrante. C'est beau de voir que des trucs ne changent pas dans le clan voisin. Votre dernière rencontre ne date pas. Aucune raison qu'elle ait évolué en si peu de temps. Mais tu peux rêver. Si on peut dire que tu en rêves. Tu ne lui souhaites pas de mal à Cornelia mais tu ne vas pas te bagarrer à sa place. elle sait qu'un autre monde existe hors des frontières. A elle d'en profiter. Elle n'a rien d'une princesse coincée dans sa tour. Contrairement à quelqu'un d'autre. « Ouais, bien sûr. » Donc c'est non. Tu en rigoles franchement. Un brin de regret te faisant te mordre la lèvre inférieure lorsque le mouvement réveille la douleur dans ton épaule. Tu voudrais presque être une petite souris. Juste pour être là si jamais sa mère la prends en faute à son retour à l'Ouest. L'alcool gommant un peu ses réflexes. La tête que la vieille bique ferait. Et dire que dans l'assemblée il doit sans doute y avoir Rina. Sa présence probablement pas remise en cause. Tu observes ses réactions avec amusement. Lui accordant un point de respect car elle n'a pas recraché par réflexe. Peut-être a-t-elle grandi finalement. « Pourquoi tu me parles ? T'as pas mieux à faire ? » « Tu m'as fait pitié. » Du tac-o-tac. Sans doute pas le truc à dire. Tu manques trop souvent d'un filtre bien utile dans un tel cas. D'autant plus avec elle car tu la connais. Mais ça fait partie du jeu. Du plaisir. Elle est drôle lorsqu'elle s'offusque. Et tu es douée pour ça. « Comment elle va ? » D'un coup tu es plus sobre. Cassant ton plan. Tu fais tourner l'alcool dans ton verre, avales une gorgée. C'est con. Tu devrais pas gâcher ta soirée en parlant de Meryl. Mais y a des blessures qui restent.

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Peut-être que le départ d'Erin avait été pour le mieux. Personne ne pouvait dire comment elle aurait évolué si elle était resté la Vipère qu'elle était destinée à être, mais son caractère n'avait pas été totalement influencé par le clan qu'elle s'était choisi. Elle avait toujours été un peu trop sauvage, pour ne pas dire chiante, et il aurait été difficile de la supporter sur le long terme. Même si elle aurait pris des habitudes différentes en l'ayant tout le temps dans les pattes, elle n'était pas certaine qu'elle n'aurait pas succombé à l'envie de l'étrangler à une ou deux reprises. Malgré ce semblant d'affection qu'elle lui portait, elle n'aurait jamais nié que cette fille rassemblait beaucoup trop de caractéristiques qui lui déplaisait fortement. Elle s'efforça de prendre une longue inspiration par le nez, fixant un point au hasard face à elle. Ce n'était vraiment pas le lieu pour perdre son sang-froid et elle n'aurait ressenti aucune fierté en collant un coup à une blessée. Le changement de sujet était donc de bon ton et elle tourna sans trop réfléchir un regard étonné vers sa squatteuse. Là, comme ça, elle semblait presque fragile et elle ne savait pas comment réagir. Ce n'était pas un secret que Meryl était un sujet sensible, mais il s'évitait généralement. Avec cette désastreuse tempête, il y avait sans doute de quoi s'inquiéter et il aurait été tentant de la laisser là-dessus, avec ses questions, mais elle n'était pas une garce.

- Quelques trucs au visage. Rien qui justifie qu'elle s'arrête de bosser. Ca paye de rester derrière les frontières.

Des blessées, il y en avait aussi eu dans les rues du territoire, bien sûr, mais c'était plus pour le principe. Un peu dérangée par cette ambiance lourde, elle récupéra le verre et se força à en avaler une nouvelle gorgée, plus modeste cette fois.

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année 41 – saison tempérée 2 (soirée 91)

Il ne faut pas croire, c'est difficile d'agir comme ça avec Cornelia. De lui demander un truc. D'autant plus parce qu'elle pourrait en profiter. C'est Meryl. Pas une Vipère lambda pour l'une de vous deux. C'est trop réel. Vous n'en êtes plus à balancer des piques au hasard. T'es un peu trop amochée, pas en état de mal prendre un truc si sensible. « Quelques trucs au visage. Rien qui justifie qu'elle s'arrête de bosser. Ca paye de rester derrière les frontières. » Ton souffle s'échappe en un coup. Tu es soulagée. Bien sûr que Corny ne serait pas là à te faire la conversation si sa binôme allait vraiment mal mais ce n'est pas la question. Tu te laisses voler ton verre sans réagir. La main lâchant simplement prise. Un fou rire idiot t'échappe néanmoins face à un tel réflexe. Vous ferez peut-être un truc d'elle à force. « J'suppose que tu me l'aurais dit si chez moi c'était la cata. » Tu as beau paraître plus nonchalante ce n'est qu'une façade. Bien sûr que tu t'inquiètes pour ta famille. Juste autrement parce que tu peux te dire qu'on te l'aurait fait savoir depuis le temps si un problème s'était produit. Ton père l'aurait fait tu en es sûre. Et si c'était lui qui était amoché il y aurait ta mère. Ou Yara. Vous avez beau ne pas être soudées comme certaines sœurs le sont, elle ne te ferait pas un coup pareil.

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A les voir, on aurait peut-être pu s'imaginer des choses, les voir comme les amies qu'elles auraient pu être si les circonstances avaient été différentes, mais un brin de tension restait et il y avait une limite qu'elle n'était pas forcément prête à dépasser. Après tout, Erin avait fait son choix, aussi étrange qu'il ait été. Au milieu des différentes émotions qu'elle avait pu traverser à cause d'elle, il y avait bien eu de la curiosité, pourtant elle n'avait jamais été assez forte pour la pousser à lui demander des réponses. L'envie de savoir restait peut-être un peu présente, bien enfouie au fond d'elle, mais elle ne serait pas celle qui irait la questionner sur le pourquoi. Malgré un équilibre familial un peu compliqué, elle ne se serait jamais vue partir ailleurs. La question ne s'était vraiment pas posée, alors il y avait de quoi ne pas comprendre qu'une gamine de dix ans saute le pas avec une apparente facilité. Si il y avait bien une chose qu'elle savait, néanmoins, c'était bien que la brune ne dévoilait pas ses sentiments si facilement. Rien ne lui assurait qu'assumer son choix avait été réellement facile.

- T'es une traîtresse, pas un monstre.

Elle l'avait grommelé dans sa tasse en guise de réponse. Elle avait vu Yara bosser au Labo et elle n'avait pas paru particulièrement mal, ses parents devaient donc être relativement indemnes aussi. En plus, sa mère n'aurait pas manqué de lui en parler si le pire s'était produit. Prenant un peu pitié d'Erin, elle soupira.

- Tu crois pas que quelqu'un te l'aurait dit si ça allait pas ?

Si elle revenait régulièrement sur le territoire, c'était bien que l'ambiance ne devait pas être trop mauvaise avec sa famille. Sur ce point, elle n'avait aucune certitude, elle ne s'intéressait pas à ce genre de détails, elle ne pouvait donc que faire des suppositions.

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» in the darkside of the moon (Viulia)
» la jalousie me ronge (Cornelia)
» cornelia • e fructu arbor cognoscitur

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