Abigail & Dina

année 41, seconde saison tempérée, fin de soirée 93

mission du moment, discrétion

J'avais traîné, traîné et traîné pendant encore un long moment, n'arrivant pas à rejoindre la maison où Dina devait être en train de se reposer et elle aurait eu bien raison d'en profiter entre deux périodes de chasse. Le mot d'ordre en rentrant était de se faire la plus discrète possible pour ne pas la déranger, encore moins avec ma mauvaise humeur. Je n'avais pas attendu tout ce temps pour me montrer agressive vis-à-vis d'elle. Les crétins méritaient bien ma colère noire, bien que ce soit encore plus sage de s'acharner au Colisée ou au quartier général, mais pas elle. J'étais étonnée que nos stupides parents n'aient pas encore pointé leur nez pour foutre le bordel mais tant qu'à faire, il valait mieux ne pas leur donner trop d'arguments. Ils ne louperaient pas une telle occasion. J'aurais dû trouver Connor pour lui en toucher deux mots mais il avait probablement d'autres chats à fouetter. Comme tout le monde. Personne n'était à l'abri actuellement, celui avec qui j'avais parlé avec tout compris.

J'étais entrée à pas de loup, si on oubliait les coups ratés. Cette béquille me rendait complètement chèvre et j'étais beaucoup moins consciente de l'espace que j'occupais avec celle-ci. Avec ma chance, je l'avais réveillée, si elle était en train de dormir. J'avais soupiré, une fois installée dans un fauteuil devant le feu. Je n'avais pas réussi à me démerder pour relever ma jambe mais ce n'était qu'un détail à ce stade. J'étais aussi délicate qu'un éléphant, que ma cheville me tire ou non était le cadet de mes soucis pour encore plusieurs minutes.