Sujet: attire les emmerdes tel un aimant (Kerouac) Jeu 9 Déc - 21:32
Cloé & Kerouac
année 41, saison intermédiaire, journée 89
attire les emmerdes tel un aimant
A mon sens, la punition de Meera n'était pas suffisante mais je supposais que l'état des lieux de la nourriture était trop préoccupante pour la laisser un peu plus longtemps encore sur le territoire comme une paria. Sans même parler des nombreuses blessées. Depuis les premiers pas hors du territoire, je la fuyais comme la peste. Tant que nous étions là, aux yeux de tout le monde, il était inenvisageable de l'emmerder même un tout petit peu et je n'avais pas envie d'être sermonnée parce que d'autres personnes se mêleraient de nos histoires. Dans un monde idéal, j'aurais averti les Jaguars qu'on ne pouvait pas se fier à elle mais, encore une fois, on me traiterait de fauteuse de troubles et je n'avais pas besoin de remarques supplémentaires au sujet de mon comportement alors qu'elle en était la cause. Je voyageais en solitaire, c'était le plus prudent, je n'étais pas de bonne compagnie et le but n'était pas forcément de devenir de grands copains. La plupart des chasseurs travaillaient en solo, c'était connu. Même au campement, je m'étais isolée. La période n'était clairement pas propice aux petites discussions autour d'un feu. J'étais un putain de bordel humain ambulant.
Le lendemain, une fois réveillée, je n'avais pas traîné pour manger un bout avant de prendre le chemin. Mon poignet était mon plus gros point faible mais je ne pouvais pas faire chou blanc. Il était hors de question de perdre la face quand cette garce était dans les environs. Le problème était qu'avec un tel état d'esprit, je commençais mal la chasse. J'étais trop bruyante, trop nerveuse. A tous les coups, j'allais au mieux faire fuir les bêtes, au pire, les attirer sur moi, proie idéale dans un environnement inconnu. J'avais le couteau à la main mais j'étais ailleurs, je m'en rendais compte sans avoir le sentiment de pouvoir modifier le tir.
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Kerouac
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Sujet: Re: attire les emmerdes tel un aimant (Kerouac) Mer 7 Déc - 21:40
attire les emmerdes tel un aimant Année 41 - saison tempérée 2 (jour 98)
Ce sont pas tes affaires. Tu le sais bien. T'appliques le concept sans problème en temps normal. Mais vous n'êtes pas en temps normal. Vous êtes loin de chez vous. Dans un endroit que les plus chevronnés évitent. Et les consignes sont claires. Tu vis ta vie depuis le départ. Être à l'extérieur est une habitude. Tu as cette chance de t'être éloigné plus d'une fois. Tu sais y faire. La compagnie ne te dérange pas non plus. Tu le vois comme une expérience tout en considérant l'environnement avec l'œil méfiant qu'il mérite. Tu as pu faire tes plans la veille. Il y a deux gars avec qui tu vas partir fouiller. Vous ne devriez pas vous marcher sur les pieds. Sauf que l'idée s'envole vite une fois le matin venu. T'en es à vérifier ton sac lorsque tu vois la silhouette solitaire s'éloigner. Mauvais plan. Par acquis de conscience tu attends un instant, on sait jamais qu'elle soit rejointe, mais tous les autres s'éloignent dans une autre direction. Donc ouais ce ne sont pas tes affaires mais le but n'est pas de revenir en ville avec des pertes. Alors tu as un mot rapide pour tes comparses avant de décoller en disant adieu à tes plans. Faut croire que tu iras dans les bois ce matin. « Attends. » Tu appelles à voix basse. Inutile de rameuter tous les animaux du coin. Tu as eu de la chance de retrouver si vite cette chasseuse malgré l'avance qu'elle a pris. Tu ne sais pas quoi en penser. Tu ne la connais pas. C'est une Vipère donc. Si tu la supposes chasseuse parce qu'elle est dans les bois tu peux te tromper. Après tout tu ne l'es pas et tu es là. Tu termines de la rattraper en trottinant. « On est pas censé partir seul. » Tu te sens comme un rabat-joie. Petit Membre trop fidèle aux ordres que tu n'es pas. Mais c'est qu'on déconne pas avec le bois aux bêtes.
Sujet: Re: attire les emmerdes tel un aimant (Kerouac) Sam 28 Jan - 13:03
Cloé & Kerouac
année 41, saison intermédiaire, journée 89
attire les emmerdes tel un aimant
« Attends. » Je m'étais crispée dès que j'avais entendu le mot et j'avais pris le temps de regarder autour de moi, cherchant à me convaincre qu'il y avait quelqu'un d'autre dans les parages et qu'il ne me parlait pas. J'aurais préféré que ce soit le cas parce que je n'avais pas besoin, encore moins envie d'être accompagnée, même si je fonçais vers ce qui ressemblait trait pour trait à une mission suicide. Je l'avais regardé un instant, de la tête aux pieds, avant de me tourner à nouveau, signal clair que je n'étais pas de bonne compagnie et que je n'allais pas m'attarder sur ce qu'il disait.
« On est pas censé partir seul. » Pour seule réponse, j'avais haussé les épaules, balayant ses inquiétudes ou ses remontrances au passage. On n'est pas censé, c'était vrai mais à ce moment précis, je m'en moquais. Je ne le pensais pas. J'aurais donné ce conseil à n'importe qui. Seulement, là, ce n'était pas la forme et je n'avais pas réfléchi aux conséquences en fonçant jusque-là. Je m'étais éloignée de deux ou trois pas maximum avant de m'arrêter net. Il avait raison. J'étais sur le point de rebrousser chemin quand je vis des bois majestueux devant moi. Devant nous. Au point où j'en étais, ce serait dommage de retourner au campement.
« Je peux pas repartir. Pas maintenant. » J'avais articulé autant que possible pour que mon message soit correctement transmis. Je refusais de perdre une telle proie. Ce serait un véritable trophée. Je m'étais armée de mon fusil, prête à en découdre. Il comprendrait le message et s'éloignerait s'il tenait à sa vie. Avec mon poignet, la corpulence de la proie était un risque majeur mais je devais prouver que j'étais encore capable de prendre de bonnes décisions. D'agir correctement pour le bien du clan et, par extension, des Jaguars.
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A mon sens, la punition de Meera n'était pas suffisante mais je supposais que l'état des lieux de la nourriture était trop préoccupante pour la laisser un peu plus longtemps encore sur le territoire comme une paria. Sans même parler des nombreuses blessées. Depuis les premiers pas hors du territoire, je la fuyais comme la peste. Tant que nous étions là, aux yeux de tout le monde, il était inenvisageable de l'emmerder même un tout petit peu et je n'avais pas envie d'être sermonnée parce que d'autres personnes se mêleraient de nos histoires. Dans un monde idéal, j'aurais averti les Jaguars qu'on ne pouvait pas se fier à elle mais, encore une fois, on me traiterait de fauteuse de troubles et je n'avais pas besoin de remarques supplémentaires au sujet de mon comportement alors qu'elle en était la cause. Je voyageais en solitaire, c'était le plus prudent, je n'étais pas de bonne compagnie et le but n'était pas forcément de devenir de grands copains. La plupart des chasseurs travaillaient en solo, c'était connu. Même au campement, je m'étais isolée. La période n'était clairement pas propice aux petites discussions autour d'un feu. J'étais un putain de bordel humain ambulant.
