le début des emmerdes (reyna)

JAGUARS DU SUD

Reyna

année 32 ; première saison tempérée

le début des emmerdes

J'aurais dû le sentir, le voir venir mais en sa présence, j'oubliais tout le reste et c'était bien là le problème. Sans ça, il n'aurait pas réussi à nous approcher et n'aurait pas réussi à s'immiscer dans mon espace vital si facilement. Je n'avais pas la prétention de me croire invincible ou un génie, j'avais mes talents mais je n'étais pas non plus l'as de la fournée, j'avais juste eu beaucoup de chance depuis mon enfance et un soutien infaillible autour de moi. En plus d'avoir la trouille pour ma famille. Seulement, oublié le facteur chance depuis tant de saisons avait été ma plus grosse erreur. Leurrer Joshua n'était pas impossible parce qu'il se souciait beaucoup trop de son ambition pour les Jaguars et il ne faisait pas assez d'efforts mais il ne s'était pas trop mal entouré. La position de Tireur d'Elite allait de pair avec un paquet d'envieux et ça aussi, je l'avais un peu trop sous-estimé à force de goûter à ce bonheur à ses côtés.

Je sentais son envie de briller, d'être celui qui ramènerait des informations alléchantes au chef à travers la force qu'il mettait dans son geste, le couteau sous la gorge. La sensation n'était pas agréable mais ce n'était pas la première horreur de ma vie, on ne s'amusait plus depuis un moment sur le territoire et Joshua avait poussé le clan dans ce sens. Toujours plus de cruauté, de compétition malsaine. « Depuis combien de temps tu joues avec elle ? Et c'est qui ? » Il avait été assez malin que pour comprendre qu'elle n'était pas une vulgaire Membre mais c'était bien la preuve que nous ne nous ouvrions pas assez aux autres clans pour en tirer un avantage. Un des nombreux paradoxes des Jaguars. Même si c'était pour tirer son épingle du jeu - et même surtout -, il fallait connaître au moins les têtes importantes de chaque clan. En guise de réponse, je lui avais offert un sourire narquois. Peu connaissait cette facette de ma personnalité mais l'occasion était trop belle.

« Elle est trop bien pour toi, Fred ? Ah non, Nolan ? T'es qui encore ? Je me rappelle pas bien. » J'avais fini par lui cracher à la figure. Geste qui lui avait arraché un rire nerveux. Il était presque trop simple de l'énerver. Il avait répondu en pressant avec son couteau et j'avais serré le poing droit. Je pouvais jouer les dures, la douleur était quand même là. « C'est quoi l'enjeu ? Tu l'aimes trop mais il ne te voit pas ? Je suis désolée. Je comprends pas trop. Jamais vécu ça. » Parler n'était pas une partie de plaisir mais quitte à être coincée là, je préférais lui faire perdre du temps parce que Rey venait juste de partir. J'avais encore une fois eu beaucoup de chance qu'il ne me tombe dessus qu'une fois que j'étais seule mais je ne voulais pas plus jouer avec le feu. Elle découvrait enfin ce que c'était que d'avoir des ailes de liberté, je voulais pas qu'elle les brûle.

Il n'avait pas attendu pour répondre de plus belle, me balançant un coup de poing avant de profiter d'un instant de déséquilibre pour me prendre par le col et me balancer contre un mur. Le bruit était fracassant mais au pire, les Libres n'oseraient pas s'en mêler. Les Membres et Soumis d'autres clans, s'il y en avait dans les parages ne voudraient probablement pas se mouiller non plus. Je m'étais redressée un peu et après m'être essuyé les lèvres pleines de sang à l'aide de mes poings toujours attachés, j'avais ri. Je ne cherchais pas la merde. Il avait commencé. Je décompressais simplement à ma manière. Je devais encore encaissé la chute psychologique. Je redescendais de ma petite tour dorée. La plaie à l'arrière du crâne n'était rien en comparaison. Je me moquais aussi pertinemment du fait que je n'en menais pas large et que je pouvais y laisser ma peau si je ne trouvais pas rapidement une solution pour m'extraire de ce merdier. « T'es vraiment qu'une pauv' conne. Jouer ta vie pour une étrangère. T'es la risée des Jaguars. » J'avais péniblement haussé les épaules, feignant la nonchalance. Il n'imaginait pas à quel point je me moquais des adeptes de notre chef. Il m'avait asséné un nouveau coup de poing et cette fois, c'était mon oeil droit qui prenait cher. Ma vision était trouble et avec ça, mes chances d'en finir fièrement chutaient encore drastiquement.

AVENGEDINCHAINS

DRAGONS DU NORD

le début des emmerdes
Année 32 - saison tempérée 1

La vie prends des détours souvent bien cruels. Elle berce doucement, route dégagée sous les yeux, mais un tournant attends toujours. Surprenant même si on le voit venir. Tu devrais le savoir. Ne pas l'avoir oublié. Mais cette Jaguar à ce curieux pouvoir sur toi. Elle te glisse à chaque rencontre des pépites d'espoir dans le cœur. Te donnes une raison de vivre plutôt que de ne pas mourir. La différence est presque palpable. Changes la façon dont tu interprètes ce qui t'entoure. Les moments volés viennent avec leurs lots de complication. Rien de si grave. Disons que ton attitude n'échappe pas à tout le monde. Que ta mère sent sa prise sur ta nuque s'affaiblir. Elle essaye bien de s'imposer et se heurte à ton désintérêt. Tu n'es plus cette gosse docile à qui elle pouvait faire ce qu'elle voulait. Tu as des choses à perdre. Ce qui sous-entends que tu dois les protéger. Ce sentiment est galvanisant. Avoir une raison derrière les actes. Tu comprends mieux certaines leçons. Vois un sens en ce rôle que tu joues au sein du clan. Mais voilà le revers de la médaille. A trop apprécier la lumière tu en as sous-estimé cette ombre s'étendant autour de toi. De vous. Le danger qui venait non seulement de derrière tes frontières mais aussi des siennes. C'est ironiquement drôle. Lorsque tu avais imaginé votre chute tu avais trouvé la responsabilité sur tes épaules. Ton clan faisant couler le sang comme il était si doué pour le faire. Vieux reste peut-être de cet ego dragon que tu t'étais pourtant juré de ne jamais développer comme ces idiots. Cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de vos têtes depuis l'instant où tu avais cédé à son sourire s'abat avec toute sa violence sous la forme d'échos de bagarre. La ville avait cette façon de faire ricocher les sons. Cela arrête ton pas, assombrit tes traits. Ce petit nuage sur lequel tu flottais disparait et te voilà en chute libre vers le sol. Tu t'y heurtes avec cette impression désagréable au creux du ventre, ce mauvais pressentiment. Tu pivotes, scrutes l'horizon. Cette direction d'où tu viens. Il y a ce fracas qui te serre la gorge et tu te met à courir avant d'enregistrer le mouvement de tes jambes. Non. Non. Non. Ca n'a pas de sens. Vous venez de vous séparer. Tu dois faire erreur. Elle a eu tout le temps de reprendre sa route vers son territoire. Plus tu approches plus les signes deviennent claires. Nourrissent cette idée que tu te refuses à accepter. Tout ceci ne vous concerne pas. Ce ne doit être qu'une bagarre. Peut-être que tu trouveras Nana sur la scène parce qu'elle est comme ça. Qu'elle n'aurait sans doute pas pu s'empêcher d'aller voir, d'intervenir. Tu détestes que ta respiration ne garde pas sa régularité. Ton corps si soigneusement entraîné te refuse ses capacités sous des émotions auxquelles tu n'es pas habituée. Et comme tu regrettes de ne pas connaitre la ville aussi bien qu'elle. De ne pas t'y être perdue plus souvent. Tu voudrais tellement savoir comment arriver là-bas plus vite. Pensée regrettée elle aussi durant le quart de seconde de paralysie face à une scène pour laquelle tu n'es pas préparée. Un moment au sens frappant quand on se souvient de celle que tu as été à quatorze ans, déjà trop vide, au pied du corps de ta sœur. Le contact de ton arme dans ta main te connecte à la réalité. Te fait réaliser l'urgence de la situation. Les mouvements sont mécaniques. Retirer la sécurité, viser, appuyer sur la détente. Une balle part et l'homme à l'audace de gémir de douleur lorsqu'elle pénètre sa cuisse. Il trébuche avec un juron. Il y a cette chose hideuse à l'intérieur de toi qui se développe. Qui veut tout dévorer lorsque tu vois le sang, son si joli visage malmené, les liens autour de ses poignets. Le lâche. « Tu pensais que tu pouvais faire ce que tu voulais ? Qu'il n'y aurait pas de conséquence ? » Il lui a fait du mal. Alors que tu étais si proche. Une deuxième balle part quand s'impose cette réflexion que tu aurais pu arriver trop tard. Aussi douée soit-elle il a pris ses précautions. Personne n'est invincible. Le rouge s'étends dans le tissu de son pantalon, une jambe presque miroir de l'autre. Il tombe avec un cri si pathétique à tes oreilles. Tu n'as aucune pitié pour lui. Tu ne lui dédies que de la rage. Le pistolet retrouve sa place dans l'étui à ta ceinture. Malgré la tentation de lui vider tout ton chargeur dans le corps ça ne serait pas assez. Tu lui destines un autre sort. Et ta priorité est ailleurs, une voix te rappelle. Tu combles la distance avec ce misérable ver et d'un coup de pied violent en plein visage tu l'envoies vers les brumes. Malgré la douleur de ses blessures elles ne le tueront pas de si tôt. Tu t'en es assurée en visant. La tentation susurré par la colère ne t'a pas complètement avalé. La froideur qu'on t'a battu dans le corps ne peut pas disparaître si vite. Tes méthodes sont autres. Tu connais l'importance de reconnaître la valeur de chacun. Quelqu'un d'autre pourra tout lui arracher, creuser si loin qu'il désirera la mort et puis continuer, ne pas lui accorder jusqu'à la toute dernière seconde où il polluera l'air. Ta mère n'a pas échoué en faisant de toi son héritière. Elle t'a façonné avec tellement de soin. Mais elle n'a pas pu prévoir Nana. Personne ne l'aurait pu. Tes mains ne tremblent pas lorsqu'elle se saisisse de ton couteau pour couper les entraves. Cela ne dure pas. La lame tombe au sol sans autre forme de cérémonie et tu encadres maladroitement son visage. Ton front touche le sien avec le peu de délicatesse que tu peux trouver en toi quand trop de choses appellent encore à la violence. Tu connais encore mal la douceur malgré tous les efforts de cette précieuse féline. « J'ai jamais eu aussi peur. » Tu gémis presque à cause de cette impression qu'on a cherché à t'arracher le cœur. Sans doute car ce n'est pas qu'une impression.

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I guess you never know, never know and if you never bleed, you're never gonna grow and it's alright now. But we were something, don't you think so? And if my wishes came true it would've been you.

JAGUARS DU SUD

Reyna

année 32 ; première saison tempérée

le début des emmerdes

J'avais entendu les gémissements de mon bourreau du moment et j'avais souri, satisfaite qu'il s'en prenne une à son tour et une bonne dérouillée, les cris ne trompaient pas. Assommée par tout ce qu'il m'avait envoyé, j'arrivais à tourner la tête vers la personne qui était venue, soit à ma rescousse, soit pour jouer un peu. Je ne pouvais pas jurer que ce n'était pas un autre Jaguar qui l'avait suivi et qui cherchait, lui aussi, la rançon de la gloire. Jusqu'à ce qu'elle parle. « Tu pensais que tu pouvais faire ce que tu voulais ? Qu'il n'y aurait pas de conséquence ? » J'avais souri, non sans me crisper un peu et me plaindre un petit peu à cause de la douleur. Elle était venue. J'avais beaucoup trop de chance. Une étoile veillait sur moi, comme ma mère le soutenait. Il n'y avait que ça pour expliquer que j'aie survécu jusque-là et qu'elle soit là, prête à me protéger, risquant par la même occasion de se faire coincer à son tour par des rats qui traineraient dans les environs. Quoi qu'on en dise, les Jaguars n'étaient pas cons, pas tous en tout cas.

Une part de moi aurait voulu lui crier de partir pour ne pas risquer d'avoir des embrouilles avec notre clan et par défaut avec le sien, pour éviter les conflits entre clans qui sont ridicules à mon avis mais une autre part, beaucoup plus égoïste, prenait le dessus et souhaitait simplement profiter du moment, là, à ses côtés. Je n'avais pas la force de la rejeter, je tenais au contraire à recevoir un peu de son attention et de sa douceur. Son front contre le mien, je sentais que la tension redescendait, juste un peu. J'étais forcément en sécurité quand elle était là. J'avais souri, d'un sourire terni par les bleus sur mon visage et le sang mais j'étais vraiment heureuse de la savoir contre moi. « J'ai jamais eu aussi peur. » Encore une fois, c'était égoïste et sacrément malsain de penser ça mais ça me réchauffait le cœur de savoir qu'elle s'était inquiétée pour moi. Heureusement, je n'étais pas que soulagée. Je m'en voulais également d'avoir été prévisible, d'avoir été si faible et d'être tombée dans ce panneau et plus encore de l'avoir mise dans cet état.

« Merci. » C'était tout ce qui avait réussi à s'échapper de ma gorge dans un premier temps. J'étais encore en état de choc, je tremblais d'un peu partout et mes bras me faisaient un mal de chien mais je m'accrochais surtout à elle, une façon comme une autre de lui signaler que j'avais besoin de ce moment. Juste un instant. C'était beaucoup trop précieux. « Et désolée. Je ne voulais pas t'inquiéter. » Parce que c'était inévitable. Je ne pouvais pas juste la remercier, pas après tout ça. Pas alors qu'elle me retrouvait attachée et à la merci d'un crétin.

AVENGEDINCHAINS

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DRAGONS DU NORD

le début des emmerdes
Année 32 - saison tempérée 1

Tu ne sais que faire de cette fragilité soulignée par ses blessures. Tu n'en as pas l'habitude. N'a pas envisagé la chose depuis que tu as cessé de la voir comme une Jaguar trop excitée. Nana est solide, douée avec son arc entre les mains. Mais pas infaillible. Logique. Personne ne l'est. Cela ne devrait pas te frapper comme ça le fait là. Il faut parfois être rattrapé par la réalité pour voir ce qu'on a juste sous les yeux. Tu peux la perdre. Pas juste à cause de votre secret. Il suffirait d'un rien. Un petit con bien préparé a laissé sa trace. Et jusqu'où aurait-il été ? Une gradée tuée par un Membre n'a rien de nouveau. Si cela semble plus normal chez les Dragons, les autres clans ne sont pas en reste. « Merci. » Un petit son agacé s'arrache à ta gorge. Les remerciements sont inutiles. Tu es trop consciente d'avoir agi pour toi. Parce qu'elle est trop importante, que tu détestes avoir à envisager de la perdre. Il n'y a rien de charitable dans ton attitude. Tu te refuses à la lâcher, les bras serrés fort autour d'elle dans un évident manque de délicatesse pour son corps meurtri. « Et désolée. Je ne voulais pas t'inquiéter. » Le goût du fer s'insinue lentement dans ta bouche lorsque tes mâchoires pincent un peu trop fort l'intérieur de ta joue. Quelle idiote. Tu pourrais la frapper si elle n'était pas déjà assez amochée. C'est risible. Qu'est-ce qu'à cette Jaguar à s'excuser quand la faute repose sur son agresseur ? La colère revient te rouler dans les veines, allume un feu dans ton regard. « Je veux plus t'entendre dire ça. Garde tes excuses pour un truc valable. » Tu grognes. Profondément dérangée par sa culpabilité.

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JAGUARS DU SUD

Reyna

année 32 ; première saison tempérée

le début des emmerdes

C'était visible que Rey retenait un commentaire en elle, que les remerciement ne la convenaient pas mais je n'avais pas envie de rajouter une couche à ce bordel monstre en insistant dans ce sens. Elle avait bien le droit de garder certains éléments pour elle, elle ne me devait rien. Une part égoïste de moi n'aurait pas voulu l'énerver de toute manière, de peur qu'elle ne s'en aille trop rapidement. La savoir là, à mes côtés, tout contre moi même, c'était digne d'un rêve, elle ressemblait encore plus à l'idéal que je m'étais fait d'elle, celle d'une personne forte et capable de me sauver de tous les dangers. Je ne lui en avais pas encore parlé mais ça ne saurait tarder.

« Je veux plus t'entendre dire ça. Garde tes excuses pour un truc valable. » Il n'y avait donc pas que les remerciements qui l'avaient mise hors d'elle. Le problème en l'occurrence, c'était que je n'étais pas d'accord avec elle à ce sujet. Ce qu'on apprenait chez les Jaguars et sûrement partout à Paris, c'était qu'il fallait rester continuellement sur ses gardes, que la menace venait de partout, même au sein de son propre territoire. C'était moins le problème avant au sud mais c'était une règle d'or sous les ordres de Joshua.

J'avais froncé les sourcils en tentant de reprendre un peu de force pour lui expliquer ce raisonnement mais mon petit doigt me disait qu'elle n'en démordrait pas, elle non plus. « On a dû t'apprendre ça aussi, chez les Dragons. On ne vit pas dans un monde bienveillant. C'est mon erreur, au moins en partie. J'aurais dû être plus vigilante. Si mon chef l'apprenait, il me rirait au nez. » Avec ces mots, j'allais peut-être quand même réveillé une part d'elle. On n'était pas Tireuse d'Elite, encore moins dans le nord, quand on n'était pas conscient de cette réalité. Même si j'aurais préféré que la ville soit moins chaotique.

AVENGEDINCHAINS

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» le début de l'attachement (reyna)
» attire les emmerdes tel un aimant (Kerouac)
» le début de la méfiance (os)
» C'est comme le début d'une blague (team ravitailleurs)
» there's no way that it's not going there with the way that we're looking at each other (reyna)

le début des emmerdes (reyna)

le début des emmerdes (reyna)

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