there's no way that it's not going there with the way that we're looking at each other (reyna)

DRAGONS DU NORD

There's no way that it's not going there
With the way that we're looking at each other
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

Tu n'avais pas pu t'en empêcher. Les mots sur le bout de la langue durant de longues minutes alors qu'il devenait évident que l'heure des séparations arrivait. Ils étaient sorti. Facilement au final. Et tu n'avais eu aucun regret. Juste de l'excitation à l'idée qu'elle avait accepté et que vous alliez pouvoir vous revoir. Et puis était venu la nervosité. Elle avait surtout été là lorsque tu t'étais retrouvé seule. Une fois que Luz avait été déposée chez quelqu'un de confiance il n'y avait plus eu que tes pensées et toi sur tout le chemin séparant le territoire du bar à drogue. Tu lui avais demandé de passer la soirée avec toi et elle avait dit oui. L'idée roulait en boucle dans ta tête. Difficile de ne pas être trop optimiste. De ne pas te faire des plans. Et cette fois vous serez seules. Plus d'adorable petite fille pour attirer l'attention loin de choses évidentes dont il faudrait parler. Du temps à rattraper. Malgré toi tu doutes. Peu fière de ces dernières années. De certains choix que tu ne regretteras jamais parce qu'ils ont été pour Luz mais que tu aurais pu faire autrement. Son point de vue compte. C'est un truc qui reste. Parce qu'elle compte elle aussi. La table dans un coin du bar à drogue est familière. Tu es loin de ton premier passage ici tu n'en as juste plus eu l'occasion ces derniers temps. Et tu sais que Ofélia sera outrée que tu sois passée sur son territoire sans venir la voir. Mais c'est pour la bonne cause. Tu te promet de lui accorder à elle aussi le temps qu'elle mérite. Ton sourire revient aussitôt que Nana passe la porte de l'établissement. Sincère. Fort. Comme si c'était la seule réponse à offrir face à sa présence. Tu es hors de ta chaise pour l'accueillir. Les bras se tendant naturellement pour l'enlacer. « Je suis contente que tu ais pu venir. » Deux jours et tu te sens déjà retomber dans une vieille familiarité. Comme si votre histoire ne s'était pas achevée. Il y avait pourtant eu une fin. Mais tu as la sensation que pendant tout ce temps les pages ont continués à défiler pour vous mener ici. Et un peu plus tôt au lac. Comme si tout était écrit et que tu ne pouvais que suivre l'histoire.

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I guess you never know, never know and if you never bleed, you're never gonna grow and it's alright now. But we were something, don't you think so? And if my wishes came true it would've been you.

JAGUARS DU SUD

Reyna

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

there's no way that it's not going there with the way that we're looking at each other

Quand Rey m'avait proposé de passer la soirée avec elle au bar à drogue, j'avais spontanément accepté. J'avais apprécié passer du temps avec Luz, la découvrir et lui partager un secret qui n'en était pas vraiment un mais de vraies retrouvailles me ferait un bien fou. Je ne pouvais pas poser toutes les questions qui me traversaient devant sa fille, certaines étaient trop délicates. Sans même parler du fait qu'elle arrivait sans trop de mal à monopoliser mon attention. J'étais un public facile mais j'avais presque l'impression d'avoir mis Rey complètement de côté. Ce détail m'avait frappée un peu tardivement, sur le chemin jusqu'au bar à drogue. D'une façon ou d'une autre, la discussion mouvementée lors de la soirée au quartier des jeux avait dû m'aider à y voir plus clair. Oui, je me savais chanceuse d'avoir rencontrée la petite Luz mais je n'avais pas laissé beaucoup de place à l'ancienne Tireuse, ce qui était dommage quand on connaissait l'importance qu'elle avait pour moi. On ne pouvait même pas parler de protection, cette décision nous l'avions prise toutes les deux. Elle n'était pas la seule.

A mesure que j'avançais, je sentais la pression monter en moi. C'était ridicule, elle était sûrement passé à autre chose et voulait seulement se mettre à jour, apprendre comment j'avais avancé dans la vie. Je ne pouvais pas me laisser aller, elle avait une enfant, une vie. Elle pensait sans aucun doute que j'avais, moi aussi, quelqu'un dans la vie. Même si ça bougeait autour de moi, je n'avais jamais réussi à me poser avec qui que ce soit. Comme une malédiction. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir ou lui faire regretter sa propre évolution. Je devais garder ça en tête.

Le seul problème, c'était que ça promettait d'être compliqué. Quand elle m'avait accueillie les bras ouvertes, je m'étais fondue entre ceux-là, tout contre elle et ce que j'avais essayé vainement de construire comme murs contre ma propre stupidité s'était brisé violemment. C'était mentir que de prétendre que je n'avais pas attendu ça depuis trop longtemps, depuis de nombreuses saisons. Il n'aurait pas fallu beaucoup plus de tension pour que je craque complètement et que je pleure. Pour l'instant, c'était encore le sourire qui dominait. « Je suis contente que tu ais pu venir. » J'avais profité encore un peu de ce contact avant de m'écarter un tout petit peu pour parler de façon intelligible. « Ca faisait longtemps qu'on n'avait plus passer du temps juste nous deux. » Ca m'avait manqué. J'avais évité d'en rajouter une couche. Je n'avais pas le droit d'insister là-dessus. Pas après tant de temps à respecter cette distance nécessaire.

AVENGEDINCHAINS

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DRAGONS DU NORD

There's no way that it's not going there
With the way that we're looking at each other
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

Tu n'as pas tout à fait manqué de contacts physiques pendant toutes ces années. Mais c'est différent. C'est elle. Tu as la sensation de combler un vide que tu ne pensais pas présent lorsqu'elle se fond dans tes bras. Son engouement poussant ton cœur à pulser plus fort dans ta poitrine. C'est toujours quelque chose de l'avoir contre toi. Moment privilégié presque volé. C'était en quelque sorte le cas par le passé. Des étreintes qui n'avaient d'amicales que le nom. Toujours trop longues. Vos corps un peu trop serrés. Tu soupires, la tête nichée contre son épaule. Respirant lentement. T'impregnant de trop de choses que les années auraient dû changer mais que tu ne trouves pas si différentes. Elle s'écarte un peu et tu es soulagée qu'elle n'aille pas plus loin. Tu as les doigts toujours accrochés à sa veste. Pas certaine d'être en mesure de lâcher prise tout de suite. « Ca faisait longtemps qu'on n'avait plus passer du temps juste nous deux. » Par la force des choses. Vos vies avaient changées. Et puis peut-être était-ce mieux. Tu n'es pas certaine que tu aurais pu rester juste son amie à l'époque. Ne pas franchir les limites ou brouiller les lignes. C'était presque un mal nécessaire même si tu lui donnes de moins en moins de sens. « Trop longtemps. » Tu souris doucement. Tellement de choses auraient pu se produire. Faire que ce moment n'arrive jamais. La porte qui claque un peu plus loin te rappelle les bruits du bar. Le fait que vous êtes toujours debout à côté de votre table. Ce n'est pas tout à fait suffisant pour créer une vraie distance. Tu la tiens juste un peu moins serrée. L'idée de migrer vers les sièges se faisant doucement. « Merci pour hier. Luz a pris soin de parler de ses découvertes à tous les amis auxquels nous avons parlé. Je crois que tu t'es fait une nouvelle fan. » Tu as réussi à lui faire garder quelques détails pour elle. Peu ont eu droit à la version parlant d'une Jaguar pour des raisons de prudence. Tu n'as pas besoin d'attirer une telle attention sur toi. Vivre sur le territoire est déjà assez compliqué. Tu n'en as pas honte non plus. C'est lâchement plus facile. Le sujet est plus léger. Temporaire. Tu recules un peu. Les mains glissant le long de ses bras pour aller s'accrocher aux siennes. Tu en relâches une avant de bouger vers les sièges, la tirant à ta suite. Ce contact qui perdure est réconfortant. Te pousse à occuper un seul côté de la table, le dos posé contre le mur pour t'orienter vers Nana. Tu devrais maintenir plus de distances. Sûrement. Te comporter comme l'adulte que tu es. Mais l'idée semble sur le moment idiote. Et tu ne veux pas te refuser ce moment.

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JAGUARS DU SUD

Reyna

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

there's no way that it's not going there with the way that we're looking at each other

J'avais bien senti les battements de son cœur s'accélérer mais j'avais évité de me poser trop de questions, certainement parce que j'avais peur que tout devienne trop compliqué alors que nous nous étions retenues jusque-là. Je ne pouvais pas m'empêcher de garder à l'esprit qu'elle avait une enfant et que c'était lourd de sens, je ne m'étais pas retirée pour venir foutre un coup de pied dans sa vie sûrement beaucoup trop construite, chronométrée pour le bien de Luz. Je ne devais pas me faire de film. Je devrais me contenter du fait que j'étais importante à ses yeux, ça devrait me suffire. Malheureusement, ça me confortait dans l'idée qu'elle m'avait manqué et que j'étais bien avec elle. Un nouvel instant de nostalgie. Même si j'avais eu le courage de lâcher prise à l'époque, force était de constater que quelque chose se réveillait trop bruyamment. Je n'aurais certainement pas cette force une nouvelle fois. Même si ça signifiait la partager avec l'homme qu'elle aimait.

« Trop longtemps. » J'avais envie de croire égoïstement que je lui avais manqué au moins autant que l'inverse. Ca ne semblait pas complètement fou puisqu'elle s'accrochait toujours à ma veste. Je prenais tout ce qui venait pour me réconforter. Ce n'était que deux mots mais ceux-là précisément et son sourire me firent sourire de plus belle, c'était trop communicatif. Quand elle partageait mon enthousiasme, à sa manière, je retrouvais tellement d'énergie, j'étais reboostée et ce depuis que nous nous sommes rencontrées. C'était différent de l'effet que Noâ avait sur moi. Il n'y avait qu'elle qui avait cet effet sur moi. Mon coeur s'emballait à son tour, comme une enfant à qui on répondait ce qu'elle attendait.

« Merci pour hier. Luz a pris soin de parler de ses découvertes à tous les amis auxquels nous avons parlé. Je crois que tu t'es fait une nouvelle fan. » D'une certaine façon, je me sentais fière. C'était sûrement stupide mais j'aimais bien l'idée que Luz soit fan de moi, comme elle venait de le dire. Parce que ça faisait plaisir qu'un petit bout de chou comme ça puisse parler de moi avec tant d'entrain. Mais surtout parce qu'elle était la fierté de Rey. Et ça, ça comptait énormément. C'était une victoire, en quelque sorte. Je l'avais suivie naturellement, profitant de nos mains l'une dans l'autre. Je ne pus m'empêcher de rougir juste un peu, le sourire toujours plus grande.

Ca m'avait frappée. Soudainement. Je me demandais comment j'avais fait pour tenir sans aller toquer à sa porte. Ce n'était pas une question de frontière. Ce n'était pas la peur des Dragons. J'avais eu un tout petit peu de force, un peu de jugeote. Un vrai petit miracle. J'avais hésité un moment, passant mon regard de sa tête à nos jambes et sa tête à nouveau. « Dis-moi, tu es heureuse maintenant ? Avec Luz et, tu sais, ta vie de famille ? » Au fond, c'était tout ce qui comptait à mes yeux, son bonheur. Je n'aurais certainement pas pu lui offrir une vraie vie à cause de cette vie compliquée chez les Jaguars. Alors, je serais heureuse de l'entendre dire qu'elle avait une vraie vie de famille chez les Dragons. Et tant pis si des sentiments poussaient pour se faire entendre. Je n'aurais jamais pu lui offrir ce qu'elle méritait.

AVENGEDINCHAINS

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DRAGONS DU NORD

There's no way that it's not going there
With the way that we're looking at each other
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

L'ambiance est moins facile. Emplie de quelque chose que tu ne comprends pas tout de suite. Elle semble pensive. Hésitante. Tu attends sans trop savoir quoi dire. Sans la quitter des yeux. Curieuse de ce qui se passe dans sa tête mais un peu inquiète aussi. Pour de nombreuses raisons. Les années ont passées et tu n'en sais plus assez sur elle. Tu peux facilement passer à côté de quelqu'un chose. Prendre une mauvaise décision. Tu ne veux pas venir mettre du désordre dans la vie qu'elle a dû se construire parce que tes émotions s'agitent un peu trop. Même si tu veux croire que tu décryptes bien les signes. Qu'il y a toujours ce quelque chose entre vous. « Dis-moi, tu es heureuse maintenant ? Avec Luz et, tu sais, ta vie de famille ? » Question légitime après tout ça. Elle a vu Luz il y a de quoi s'interroger sur le reste. C'est à ton tour de baisser les yeux. Mal à l'aise. Le sujet n'est pas simple parce que tout est frais et que tu batailles encore avec certains points. La réponse se veut pourtant simple. « Avec Luz oui. » La partie facile. Tu n'as jamais eu aucun doute à son sujet. Tu as tout fait pour ta fille. Pour son bonheur. Tu aurais sacrifié bien plus encore si cela avait été pour son bien. « Son père n'était pas l'homme que je pensais. Je le sais depuis longtemps mais j'ai cru qu'il serait au moins là pour elle. Je voulais qu'elle puisse grandir avec cette sécurité. Même si ça voulait dire mener une vie- » Tu ne sais pas comment tourner la chose. Honteuse d'avoir renié certaines parts de toi. Toujours aussi paumée entre deux extrêmes. Ce que la mère que tu es accepte mais que la femme rejette. « -...différente de ce que j'avais imaginé. J'ai fait des choix que je ne regrette pas. Ils étaient pour elle. Mais ça ne veut pas dire que je n'aurais pas préféré qu'il en soit autrement. » Tu déglutis difficilement, serrant un peu plus fort sa main. Les émotions trop agitées. « Evan... Après tout ça il a voulu partir avec elle. Vivre avec une autre femme et prendre Luz parce qu'il allait pouvoir l'entraîner. Il s'est à peine intéressé à elle mais soudain il estimait être le mieux placé pour l'élever. C'était au début de l'année. Il ne fait plus partie de notre vie maintenant. »

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JAGUARS DU SUD

Reyna

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

there's no way that it's not going there with the way that we're looking at each other

Je regrettai ma question dès qu'elle baissa les yeux. Il était difficile de nier que j'avais appuyé sur une cicatrice qui n'était pas encore bien refermée. Je l'avais sans doute blessée sans le vouloir, c'était toujours la même chose avec moi. Ça n'aurait pas été la première fois que je gaffais et que je la mettais mal à l'aise depuis que nous nous connaissions. J'aurais voulu retourner en arrière et m'empêche de poser une question aussi idiote, question qui me faisait passer pour une fille complètement égoïste. Je le reconnaissais sans trop de mal. Je pensais souvent aux autres mais quand il s'agissait d'elle, je devenais quelqu'un d'autre, quelqu'un que je n'appréciais pas toujours.

« Avec Luz oui. » Je comprenais malheureusement le sous-entendu. Je n'avais vu que la partie émergente de l'histoire, de sa situation actuelle. J'avais effectivement foutu un coup de pied dans la fourmilière. Je m'en voulais énormément de l'avoir forcée à parler de quelque chose qu'elle voulait probablement garder pour elle, tout ça parce que j'étais curieuse.

« Son père n'était pas l'homme que je pensais. Je le sais depuis longtemps mais j'ai cru qu'il serait au moins là pour elle. Je voulais qu'elle puisse grandir avec cette sécurité. Même si ça voulait dire mener une vie- » Je ne pouvais pas la lâcher, pas après avoir forcé les choses, raison pour laquelle je tâchais de soutenir son regard quand elle avait la force de le relever. Ce n'était pas grand-chose, même pas un effort, c'était naturel de tenter de l'aider avec les moyens du bord.

« -...différente de ce que j'avais imaginé. J'ai fait des choix que je ne regrette pas. Ils étaient pour elle. Mais ça ne veut pas dire que je n'aurais pas préféré qu'il en soit autrement. » J'aurais souhaité qu'on n'ait pas à eu à se séparer à cause de mon clan et de sa mauvaise influence pour être là pour elle, présente quand la vie avait été compliquée. Je m'étais dégoûtée de penser comme ça, en remettant si facilement tout ça de côté. Même si rien n'avait été possible entre nous, j'aurais dû faire l'effort de la rencontrer plus souvent, quand bien même c'était douloureux sur le moment. Je l'avais lâchement abandonnée à son sort.

« Evan... Après tout ça il a voulu partir avec elle. Vivre avec une autre femme et prendre Luz parce qu'il allait pouvoir l'entraîner. Il s'est à peine intéressé à elle mais soudain il estimait être le mieux placé pour l'élever. C'était au début de l'année. Il ne fait plus partie de notre vie maintenant. » Elle me serrait la main et j'entourai celle-ci de mes deux mains. Dans ma tête, c'était clair, si je croisais cet enfoiré d'Evan, je lui dirais ma façon de penser. Un petit coup bien placé aussi. J'avais connu des éléments dans son genre chez les Jaguars et j'étais prête à en découdre pour l'honneur de Rey. Et parce que je ne comprenais pas qu'on puisse gâcher la possibilité d'être avec une fille aussi merveilleuse.

« Je suis désolée de tout ce qui t'est arrivé. Il ne te méritait pas. Il faut être vachement con pour ne pas réaliser que c'est une vraie chance d'avoir une femme aussi incroyable que toi dans sa vie. Il faut l'être encore plus pour ruiner une vie à tes côtés. » Je lui souris, serrant un peu plus sa main, profitant plus que jamais de ce contact, de cette proximité. Elle m'enivrait. Si je m'étais écoutée, je l'aurais embrassée mais je ne pouvais pas plus me le permettre que cet abruti. Moi aussi, j'avais gâché une telle opportunité, même si mes raisons étaient certainement plus louables. En plus, je n'étais pas certaine que ce soit réciproque. Surtout après tant d'années.

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There's no way that it's not going there
With the way that we're looking at each other
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

Tu ne sais pas trop à quoi t'attendre. Un peu. Tu sais comment elle est. Était. N'est-ce pas la même chose ? On ne changeait pas sur des points si fondamentaux. Même si ton attitude et ta lâcheté ne lui plaisent pas elle ne se détournera pas comme ça. Elle vaut mieux que ça. Mais pour le reste tu es dans le flou. Pas certaine de vouloir de sa pitié. Mais en même temps prête à accepter n'importe quelle réaction. Dans le flou donc. Paumée. Le cœur trop à vif d'avoir eu à mettre les choses au clair. Une étape trop importante. Des détails que tu n'avais pas voulu lui cacher. Elle tient ta main. Toujours plus fort des deux siennes et tu puises un peu de force dans ce geste. Oses un regard vers elle. « Je suis désolée de tout ce qui t'est arrivé. Il ne te méritait pas. Il faut être vachement con pour ne pas réaliser que c'est une vraie chance d'avoir une femme aussi incroyable que toi dans sa vie. Il faut l'être encore plus pour ruiner une vie à tes côtés. » C'est trop. Elle t'accorde trop de crédit. Bien que tu peux admettre que Evan ne t'a jamais mérité. Luz non plus. Vos vies avaient été liées par un miraculeux accident. Sans ta fille il n'y aurait rien eu de tout ça. Il avait toujours été loin du partenaire idéal pour construire une vie. Il l'avait juste été pour quelques nuits. Construire une vie. Quelque chose que tu n'avais jamais vraiment imaginé avant qu'on t'annonce la nouvelle. Tu avais toujours su qu'il le faudrait un jour, une case de plus à cocher dans ta vie de Dragonne. Mais il n'y avait pas eu de rêve. De futur désiré. Pas parce que tu n'avais pas voulu de ça un jour. Mais parce que ce n'était pas une option. Parce que la seule personne qui t'avait donné envie de vivre comme ça un jour était précisément celle avec qui c'était impossible. Un futur si doux n'était pas accessible. « Paradoxalement c'est la meilleure chose qui me soit arrivé ces dernières saisons. » Parce que la vie est comme ça. Que le changement se fait dans la souffrance. Même si tu es mieux sans lui. Délivrée. Il y a tout le reste. Les années à encaisser que tu peux seulement commencer à avaler. L'impact que tout ça a sur Luz. Assumer que tu as perdu beaucoup à cause de lui mais surtout à cause de toi. « Même si rattraper tout ce que j'ai manqué n'est pas si facile. » Tu ajoutes plus sombrement. La situation du clan te mine. Tu ne penses pas que si tu avais été plus active au sein du Conseil tu aurais pu changer les choses mais tu aurais pu voir certains mouvements. Faire ta part. Tu te sens bien inutile face aux actions d'autres Anciens. Mais tu n'es pas ici pour penser à ça. Cela occupe déjà assez tes pensées en temps normal. Alors tu souris doucement. La regardes. « Mais te retrouver arrive à la même place. Je suis heureuse que tout ça m'ait remise sur ta route. »

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Reyna

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

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« Paradoxalement c'est la meilleure chose qui me soit arrivé ces dernières saisons. » D'une certaine façon si elle n'était pas tombée dans ses bras, elle n'aurait jamais eu Luz. Je supposais que c'était effectivement ce qu'elle retenait de cette relation. Je mentirais si je disais que je n'aurais jamais voulu avoir un enfant, être maman et c'était peut-être à cause de ce désir que j'adoptais quelques fois des adolescents paumés et abandonnés par la vie parce que je n'arrivais pas à me poser réellement avec qui que ce soit, il manquait toujours ce petit peps, cette petite touche que je n'avais connue qu'avec elle, sans jamais avoir pu l'avouer, jamais. Je n'avais pas voulu être égoïste à l'époque et je ne le voulais toujours pas.

« Même si rattraper tout ce que j'ai manqué n'est pas si facile. » Je comprenais ce sentiment, même si l'ambiance avait été différente sur certains points mais nous avions été enfermés par la force des choses sous le règne de Joshua. Je m'en étais certainement mieux sortie que beaucoup d'autres Jaguars parce que j'avais réussi à trouver une faille mais nous n'étions pas libres de nos actes. Pouvoir découvrir une vie de libertés, une vie beaucoup plus ouverte sur le reste de Paris n'était pas rien. Ce fut compliqué les premiers temps. J'avais pincé et étiré mes lèvres, désolée de l'entendre dire ça et ne sachant quoi répondre. Quoi que je puisse dire, ça aurait été bateau.

« Mais te retrouver arrive à la même place. Je suis heureuse que tout ça m'ait remise sur ta route. » Je me sentais me réchauffer en entendant ses mots. Au fond, je mourais d'envie de l'entendre me dire ça, c'était important de savoir que je comptais encore pour elle, même après tant de temps, même après une telle séparation pour son propre bien. Je sentais mes joues chauffer et je me sentais drôlement idiote, idiote de bloquer là-dessus. C'était important et touchant mais je réagissais comme si j'étais cette jeune Tireuse d'Elite, comme si je n'avais pas réussi à évoluer. Elle, elle avait toujours été beaucoup plus mature que moi. C'était ce que j'admirais chez elle, elle avait un vrai charisme.

« Je pensais souvent à toi mais je ne voulais pas gâcher ta chance. C'était trop important pour moi que tu trouves ta place. Je pouvais pas interférer. » Même si j'en avais terriblement envie. A ce moment là encore je n'osais pas trop en dire, je ne voulais surtout pas qu'elle regrette quoi que ce soit ou qu'elle se reproche de ne pas avoir bougé avant. De mon côté, même si c'était difficile certains jours, j'avais gardé en tête que c'était pour elle que j'avais décidé de m'écarter.

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Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

« Je pensais souvent à toi mais je ne voulais pas gâcher ta chance. C'était trop important pour moi que tu trouves ta place. Je pouvais pas interférer. » Et légitimement tu te questionnes. Si tu l'avais revue. Si tu avais recroisé ce regard, l'avais vue sourire. Beaucoup de choses avaient été enfouies durant toutes ces années. Des bonnes comme des moins bonnes. Des envies tuées car elle n'aurait pas été justes. Mais tu n'avais eu que des souvenirs. Rien de concret. Aucune nouveauté à ajouter à la pile. L'envie de la revoir n'avait jamais disparue mais elle était devenue de moins en moins légitime. Après tant d'années tu n'aurais pas osé revenir. Même si il y avait eu comme des tentatives manquées. Des espoirs. Des passages à cet endroit même. Ofélia sur ton dos les premières années. La revoir aurait pu être si facile. Rester cloîtrée derrière les murailles l'était encore plus. Un devoir autant qu'une volonté. Mais tu sais à quel point la situation est tristement ridicule. Et désespérante. Parce que sans ça il n'y aurait pas eu Luz. Tu n'avais accordé de l'attention à Evan qu'à cause de tous ces détails qui les rendaient si différents. Il avait été comme une façon de te convaincre qu'il pourrait y avoir quelqu'un d'autre qu'elle. La réponse était non. Et puis Luz était venue et tu avais dû espérer un peut-être. Pour elle. Les choses s'étaient trop bien accordées pour vous séparer. « J'ai été idiote de penser que ce serait possible. » Tu t'efforces de passer la main sous tes yeux. Pour déloger l'humidité qui y stagne un peu trop. Tu devrais être beaucoup plus soucieuse de l'image que tu donnes mais tu t'en fiches sur le moment. « Trouver ma place quelque part où tu n'étais pas. » Les signes avaient toujours été là. Avec elle tu t'étais toujours sentie plus vivante. Tu avais accepté de perdre le contrôle. Accepté d'être jeune et de te laisser tenter par des aventures dont tu n'avais jamais parlé à d'autres Dragons. Les idées préconçues avaient été troquées contre un regard plus ouvert. L'intouchable statut et les dorures sur ton armure mises de côté le temps de moments volés avec celle qui aurait dû être autant ta rivale que ton ennemie. La première approche avait suivi ce raisonnement. Une façon de tester les eaux, de voir de quoi la Tireuse d'en face était faite. Tu t'étais faite avoir avant même d'avoir senti venir le danger. Comme une bleue. Toujours pour les mêmes raisons. Le bleu intense de ses yeux. Un sourire trop brillant pour l'obscurité dont tu provenais. La chaleur déroutante que tu avais crue Jaguar avant de comprendre que c'était simplement elle. Ton erreur avait été de ne pas la voir pour le danger qu'elle était vraiment. D'avoir vu les griffes mais pas le reste. Tu aurais été incapable d'imaginer que tu pourrais un jour songer que vivre sans elle avait beau être possible, c'était comme un gâchis. Que tu avais perdu un petit bout de toi trop important le jour où vous vous étiez mutuellement convaincues qu'il fallait mieux arrêter là. Ne pas avancer plus loin pour quitter l'entre-deux mais plutôt retourner chacune sur votre côté respectif.

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Reyna

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

there's no way that it's not going there with the way that we're looking at each other

J'appréhendais naturellement sa réaction, ce n'était pas anodin et ça sortait de nulle part, comme si dire quelque chose comme ça risquait de faire avancer les choses. J'avais peur de dire des mots blessants, des mots qui lui feraient regretter d'avoir agi comme elle l'avait fait, surtout quand j'étais en partie responsable. Elle n'était pas la seule à avoir posé un acte, à avoir décidé d'agir comme nous l'avions fait, elle ne m'avait pas forcé la main et je ne pouvais rien reprocher à qui que ce soit si ce n'est peut-être mon propre clan à l'époque. Si ça s'était passé sous le règne de Reed, ça aurait été une autre histoire. Même chose pour le règne de Noâ. Mais le destin en avait décidé autrement. Le destin et cette épave de Joshua, cet être sans état d'âme. C'était mal vu de traîner avec un homme ou une femme d'un autre clan mais c'était encore moins envisageable avec lui. Je savais bien ce qui l'attendait si l'un de ses suiveurs avaient appris pour notre rapprochement. Ce jeu nous aurait brûlé les ailes. On ne s'en serait jamais relevées. Pour toutes ces raisons, elle aurait pu trouver une situation beaucoup plus confortable chez les Dragons.

« J'ai été idiote de penser que ce serait possible. » Ses mots m'interpelèrent, curieuse de comprendre ce qu'elle voulait dire par-là. J'avais peur de m'imaginer le scénario le plus réjouissant pour moi mais beaucoup moins sympathique pour elle, encore une fois beaucoup trop égoïste. Je me sentais mal aussi. Mal de l'avoir mise dans un tel état. A croire que j'étais toujours aussi gauche. On trouvait mon côté spontané mignon mais on ne m'enlèverait pas de l'esprit que je mettais bien trop souvent les pieds dans le plat, malgré toutes mes bonnes intentions.

« Trouver ma place quelque part où tu n'étais pas. » Et là, ça me frappa d'un coup, d'un seul, violemment. Un frisson me traversa le dos. Je me revoyais tirer un trait sur ce qui aurait tant compté pour moi pour elle, pour qu'elle puisse s'épanouir et pour la première fois, la jeune adulte que j'étais se sentait moins seule, on lui donnait enfin la main qu'elle attendait depuis toujours. Je ne pus m'empêcher de pleurer. Un mélange de regret, de tristesse et de joie. Je savais bien qu'il aurait mieux valu que je calme tout de suite ce qui courait dans ma tête parce que ça ne signifiait pas qu'on trouverait une solution des années après tout ça mais je n'aurais jamais cru l'entendre dire ça un jour. Je croyais cette chance évaporée depuis de trop nombreuses saisons.

« Je suis désolée. Désolée de ne pas avoir eu le courage d'essayer au moins. J'avais peur pour toi. Joshua t'aurait tuée. J'ai accepté mon sort pendant tout ce temps parce que tu as toujours été celle qui compte le plus pour moi. » C'était con. C'était digne d'une adolescente. Mais Rey avait cet effet sur moi. Et puis je m'en moquais bien. J'étais de ceux qui préféraient accepter et accueillir ce qui venait plutôt que de lutter. Je n'allais pas tout à coup chipoter.

AVENGEDINCHAINS

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I guess you never know, never know and if you never bleed, you're never gonna grow and it's alright now. But we were something, don't you think so? And it would've been sweet if it could've been me.

DRAGONS DU NORD

There's no way that it's not going there
With the way that we're looking at each other
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

Il y a quelque chose dans la scène qui se déroule sous tes yeux. Une cassure nette qui se fait de la bonne façon. Les larmes qui coulent. Ce n'est pas plaisant à voir. Te loges une douleur au creux de la poitrine parce que tu n'aimes pas la voir souffrir. Mais une part de toi est profondément apaisée par cette certitude qui s'installe. Tu n'es pas seule. Il y a Nana. Il y a toujours eu Nana. Et vos émotions se ressemblent. Se complètent. « Je suis désolée. Désolée de ne pas avoir eu le courage d'essayer au moins. J'avais peur pour toi. Joshua t'aurait tuée. J'ai accepté mon sort pendant tout ce temps parce que tu as toujours été celle qui compte le plus pour moi. » « Non. » Tu bouges instinctivement. Tes bras venant l'enlacer parce que c'est bien la seule chose que tu veux faire en cet instant. « T'excuse pas. T'as pas le droit de t'excuser pour ça. C'était notre choix. Si ça n'avait pas été ton Chef, ça aurait été le mien. » Cette vérité ne changera jamais. Ces histoires pullulaient chez les Dragons. Des optimistes qui avaient cru pouvoir y arriver mais s'étaient fait rattraper. On se faisait vite dénoncer avec autant de compétitivité. Les chacals auraient saisi la première occasion pour t'arracher à ta position. La punition était toujours la même. Ils l'auraient tuée et toi après. « J'aurais pas pu te perdre comme ça. » Vous étiez jeunes mais trop conscientes des circonstances pour être idiotes. Pour céder réellement aux émotions. Et c'était sans l'ombre d'un doute ce qui vous avait permis de vivre jusqu'ici. « A l'époque on avait pas d'avenir. » Aussi amer est le goût dans ta bouche, il n'en est pas moins réel.

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JAGUARS DU SUD

Reyna

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

there's no way that it's not going there with the way that we're looking at each other

« Non. » Elle m'avait à peine laissé le temps de terminer ma phrase. Une certaine fermeté mais toujours empreinte de respect, elle avait toujours été la plus ferme de nous, dans le bon sens du terme. Preuve que la vie chez les Dragons n'avait jamais été facile. Quant à moi, mon comportement pouvait laisser supposer que je n'étais pas faite pour la vie, que je n'avais pas pris en compte la réalité des Jaguars à cette époque.

La sentir m'enlacer renforça le sentiment de sécurité et de confort. Pleurer dans ses bras n'était pas un problème. Tout au plus je pouvais m'assurer qu'elle se sentait elle aussi libre, qu'elle sentait qu'elle avait de la place pour se lâcher au besoin mais je ne voulais pas culpabiliser pour ça. « T'excuse pas. T'as pas le droit de t'excuser pour ça. C'était notre choix. Si ça n'avait pas été ton Chef, ça aurait été le mien. » Encore une preuve de la belle personne qu'elle était. Elle se rendait compte que je n'étais pas qu'une enfant arrivée par hasard dans les troupes de Joshua sans se rendre compte de la dure réalité de son règne. Plusieurs personnes avaient émis un jugement au sujet de ma nomination au rôle de Tireuse. Elle avait été elle-même surprise les premiers temps mais jamais elle n'avait été insultante. Et elle s'était laissée traîner dans mes délires sans broncher. Et n'avait toujours rien dit quand la décision avait été prise.

« J'aurais pas pu te perdre comme ça. » A ces mots, j'avais serré son haut, mouvement spontané face à tant d'émotions. La perdre aurait été une tragédie. Pire encore que cette vie de célibataire dans ma maison qui grouillait toujours de vie, avec ou sans Nicky, avec ou sans notre mère et surtout avec des pensionnaires de passage. Et une meilleure amie qui rigolait mais acceptait mon mode de vie spécial.

« A l'époque on avait pas d'avenir. » J'eus un long soupir, la tension tentait de s'évacuer au mieux pour revenir à la normale. Elle avait raison, je le savais trop bien. On le savait toutes les deux depuis des années. J'aurais aimé dire que ça avait changé mais les Dragons n'étaient toujours pas tendres. Noâ restait vigilante mais pour la sécurité générale des Jaguars, encore plus de ses proches et pour le clan mais je savais qu'elle me ferait confiance. « J'aurais aimé que ce soit différent. Mais t'aurais pas eu Luz. » Trouver du positif, c'était une première étape pour ne pas se laisser complètement bouffé par un passé qu'on ne changerait pas. En plus, vu ce qu'elle racontait au sujet de son ex et ce que Luz avait exprimé spontanément au sujet des Jaguars, il valait mieux qu'elle ne pense pas à cet abruti.

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With the way that we're looking at each other
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

« J'aurais aimé que ce soit différent. Mais t'aurais pas eu Luz. » Et tu n'aurais pas eu Luz. Tu ne parviens plus à imaginer ta vie sans elle depuis longtemps. Elle a été une telle certitude depuis sa naissance. Tu es touchée que Nana y pense. Pas étonnée. Elle a gardé cette sincérité déroutante et son cœur semble pouvoir s'étendre sans limite. Tu laisses un baiser dans ses mèches blondes. Glisses la main lentement dans son dos. De bas en haut dans un mouvement régulier qui se veut apaisant autant pour elle que pour toi. « C'est un truc qu'elle m'a appris. Que tout avait une raison que je comprendrais plus tard tant que je faisais les choix qui me semblaient les meilleurs et que je continuais d'avancer. Même si c'était pas forcément positif sur le moment. Je l'aurais sans doute pas eue sans toi. Mais en échange on ne se serait peut-être pas retrouvées sans elle. » Tu te raccroches à ce principe de destinée sans lui laisser tout le contrôle non plus. Mais il t'est impossible de nier que le sort jouait ses tours. Toujours. Aucun moment n'est vraiment parfait dans vos vies mais certains sont plus propices que d'autres. Ca semble être le cas pour celui-ci.

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Reyna

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

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« C'est un truc qu'elle m'a appris. Que tout avait une raison que je comprendrais plus tard tant que je faisais les choix qui me semblaient les meilleurs et que je continuais d'avancer. Même si c'était pas forcément positif sur le moment. Je l'aurais sans doute pas eue sans toi. Mais en échange on ne se serait peut-être pas retrouvées sans elle. » Les mots qu'elle avait et les gestes qu'elle me portait m'aidèrent réellement à m'apaiser progressivement. J'avais envie de croire à ce qu'on pouvait appeler le destin ou une espèce d'entité qui avait plus ou moins prévu notre vie, au moins en partie. C'était effrayant d'accepter que nous n'avions qu'un pouvoir infime sur notre vie mais ça pouvait expliquer que Joshua n'ait vu que mon potentiel en tant que Tireuse d'Élite et n'ait jamais pu prévoir que je ne serais pas un élément fidèle contrairement à d'autres personnes.

« C'est idiot et ça n'a sûrement plus trop de sens mais je crois que je n'ai jamais ressenti ça pour qui que ce soit avant toi. Tu sais, cette facilité, cette fusion entre nous. Et puis, tu m'as fait sentir importante d'une façon nouvelle. Tu m'as donné cette place que je cherchais en-dehors de ce territoire que je détestais à cette période-là. » Parce que ça avait besoin de sortir je n'avais pas marcher à contre-courant. Et tant pis si ça me donnait l'image d'une gamine qui avouait ses sentiments d'une façon puérile ou clichée. Et les larmes reprenaient, un mélange de joie et de regret, un peu con désormais. Quant à mon sourire, il détonnait complètement.

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Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

« C'est idiot et ça n'a sûrement plus trop de sens mais je crois que je n'ai jamais ressenti ça pour qui que ce soit avant toi. Tu sais, cette facilité, cette fusion entre nous. Et puis, tu m'as fait sentir importante d'une façon nouvelle. Tu m'as donné cette place que je cherchais en-dehors de ce territoire que je détestais à cette période-là. » « Ne dis pas que c'est idiot. » Tu répliques par réflexe. Tu n'aimes pas l'idée qu'elle dénigre ce qu'elle ressent même si ce n'est pas le sujet. Que ça dénote un peu avec tout le reste. Et que tu prends donc la déclaration avec un temps de retard. Elle sourit et tu souris. Peut-être que tu pleures un peu aussi parce que la nuit est remplie d'émotions qui sortent pour la première fois à l'air libre depuis longtemps. « Je veux dire- » Tes idées ne sont pas très bien ordonnées. « Si ça vient de toi c'est pas idiot. Et je veux l'entendre. » N'importe quoi. Tu t'en rends compte. Tu pourrais sans doute l'écouter parler durant des heures. Tu veux combler tous ces vides d'elle et ces espaces entre vous. « Je veux plus te laisser partir. Pas partir vraiment. Je sais que c'est compliqué. Peut-être pas compliqué comme avant mais quand même. Qu'il y a Luz. Qu'on a beaucoup à rattraper. Et je comprendrais. Que ce soit trop. Je comprendrais que tu puisses pas l'imaginer. Mais j'étais sincère hier. Je veux que tu sois là dans mon futur. Quoi qu'il nous réserve. »

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Reyna

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

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« Ne dis pas que c'est idiot. » J'avais à peine pu lui déclarer mes sentiments d'une façon un peu particulière, certainement digne d'une adolescente, sans doute que Nicky aurait mieux réagi que moi. De nous deux, Rey avait toujours été la plus dégourdie, la plus adulte. Même si j'avais pris une décision logique, qui avait fait sens à cette époque, je n'avais pas grand-chose à mettre en avant. J'étais la naïve de service. En tout cas, quand ça nous concernait. C'était donc un exploit en soi que d'avoir réussi à trouver des mots les plus concrets possibles pour lui exprimer ce que je ressentais. Plus important encore, elle m'avait arrêté dans mon délire, ne m'avait pas reproché d'être soudainement sincère, soudainement si frontale.

« Je veux dire- » Je m'accrochais à ses mots, cherchant une explication qui me conviendrait. Ou pas. J'aurais sans doute tout accepter venant d'elle. Parce qu'elle n'était jamais mal intentionnée. Parce qu'elle m'avait aidée dans la vie, à une période compliquée. Sans elle, la vie aurait sans doute était encore plus sombre et pénible. Alors, même si elle me disait que je rêvais tout haut, je l'accepterais. « Si ça vient de toi c'est pas idiot. Et je veux l'entendre. » Je souriais et pleurais de plus belle, un spectacle encore une fois digne d'une enfant. Comme si je rattrapais une adolescence compliquée, une adolescence où j'avais dû compartimenter trop de choses.

« Je veux plus te laisser partir. Pas partir vraiment. Je sais que c'est compliqué. Peut-être pas compliqué comme avant mais quand même. Qu'il y a Luz. Qu'on a beaucoup à rattraper. Et je comprendrais. Que ce soit trop. Je comprendrais que tu puisses pas l'imaginer. Mais j'étais sincère hier. Je veux que tu sois là dans mon futur. Quoi qu'il nous réserve. » Je sentais bien les frissons le long de mon corps. Les poils hérissés au niveau de mes jambes et de mes bras. Ce n'était pas anodin. Les mots n'auraient servi à rien. Ils n'auraient pas été suffisants pour exprimer ce qui voulait sortir. C'était pour cette raison que j'avais posé mes mains sur ses joues pour approcher en douceur son visage et l'embrasser. Je ne l'avais pas calculé. J'étais trop spontanée pour ça. Ca venait de mes tripes. J'espérais ne pas avoir franchi une limite. J'espérais que ça lui conviendrait aussi.

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Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

Tu as encore le goût des mots dans la bouche lorsque ses paumes encadrent ton visage. Forcent ton regard à s'accrocher au sien. Son approche est comme au ralenti. Ton esprit se raccroche d'un détail à un autre. L'intensité dans ses yeux. La chaleur qu'elle dégage. Cette soudaine électricité entre vous. Ce n'est pas la première fois. C'est soudain mais pas précipité. Logique. L'étape suivante. Celle à laquelle tu ne peux pas prétendre que tu n'as jamais pensé depuis que tu l'as revue. Un peu honteuse d'avoir à avouer que quelques heures avaient suffi. Moins d'avoir accepté depuis longtemps déjà qu'il y avait une comparaison que tu n'avais pas pu t'empêcher de faire avec les autres. Elle t'embrasse et toujours ce même sentiment qui revient. Cette familiarité qui accompagne chaque aspect de ce que vous partagez. Elle t'embrasse et tu t'élèves plus haut encore que tu n'aurais pu l'imaginer. Parce que c'est possible aujourd'hui. Il n'y a pas ce désespoir pour tout salir. Cette certitude que ta route doit s'éloigner de la sienne. Tu n'as pas la menace de retomber plus profondément encore dans le précipice après avoir goûté à la liberté de t'envoler. Le monde est un obstacle contre lequel vous avez votre chance. Alors toi aussi tu l'embrasses. Acte si naturel. Tes mains cherchant sa nuque, glissant dans les mèches blondes. L'une d'elles finissant par aller s'accrocher dans son dos. « Je vais supposer que tu es d'accord. » Tu murmures avec un sourire contre ses lèvres avant de te laisser l'embrasser à nouveau. Parce que tu le peux maintenant. Que tu en as le droit. Et qu'aussi neuf soit le privilège tu comptes bien en profiter.

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Reyna

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

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Qu'elle m'ait répondu en m'embrassant à son tour me fit un bien fou, je me sentais un peu moins idiote, persuadée que je ne m'étais pas trompée, que j'avais perçu les bons signaux. Ça semblait évident mais ça ne l'était pas tant que ça, elle aurait pu simplement ne pas être prête ou ne pas vouloir être embrassée dans une telle situation, là, dans le bar à drogue, peu de temps après nos retrouvailles. Pour toutes ces raisons, j'avais ressenti une vraie appréhension. « Je vais supposer que tu es d'accord. » J'avais rigolé, sa remarque s'y prêtait. J'avais légèrement reculé ma tête pour prendre un tout petit peu de distance après le nouveau baiser. « Désolée. Enfin. Je suis pas désolée mais c'était soudain. » Ce sourire aux lèvres confirmais que je n'étais pas désolée, pas le moins du monde.

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Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

Des années plus tard et les sentiments sont encore là. Cette sensation de faire disparaître le monde autour de vous. Soudain moins important pour quelques instants. Une petite bulle que tu as moins peur de voir exploser. Parce que d'autres pourront exister. C'est différent sans l'urgence. La peur de faire l'erreur fatale. De choisir tout simplement. Son rire déclenche ton sourire. Aussi simplement que ça. Pur réflexe. Tu aimes la voir comme ça. « Désolée. Enfin. Je suis pas désolée mais c'était soudain. » « T'auras pas de plainte de mon côté pour ça. » Mais tu comprends ce qui est sous-entendu. Elle se soucie de toi. De ce qu'il y a entre vous. C'est réconfortant. Chaleureux. Des choses auxquelles tu n'es pas habituée. Les partenaires au fil des années n'ont pas été si bien choisis. Sans même parler d'Evan. « Depuis tout ce temps peut-être que c'est pas si soudain que ça. » Il y a comme un enfin ici. Des années pour en arriver là.

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Reyna

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« T'auras pas de plainte de mon côté pour ça. » J'avais vraiment l'impression de retrouver la Rey de nos débuts, celle qui me répondait toujours spontanément, celle qui ne me voyait pas comme une fille qui n'avait pas sa place en tant que Membre, encore moins en tant que Tireuse d'Elite. Elle acceptait toutes mes facettes, même celle d'une enfant adulte qui s'émerveillait pour peu de choses et qui souriait bêtement à la vie, même quand ce n'était pas tout rose.

« Depuis tout ce temps peut-être que c'est pas si soudain que ça. » J'avais haussé les épaules. Elle n'avait pas tort. D'une certaine façon, c'était la suite des événements, donc c'était plutôt tardif que soudain. C'était un nouveau chapitre plutôt qu'un nouveau livre. J'avais souri en me mordant la lèvre inférieure, les joues rouges mais drôlement heureuse avec elle. Heureuse qu'il y ait une éventuelle suite possible, que tout ne soit pas cassé comme j'avais pu le croire pendant de trop longues années.

« Tu devrais peut-être rentrer ? Luz t'attend sûrement. Je ne voudrais pas qu'elle me voie comme celle qui lui pique sa maman. » Je ne voulais pas qu'elle parte, j'aurais préféré profiter d'elle encore un moment mais elle n'était pas de ceux qui étaient ouvertement les bienvenus chez les Vipères, même en tant qu'Ancienne. En plus de tout cet aspect conflictuel, elle était effectivement une maman. On l'attendait. Ce qui n'était pas mon cas. Pas de cette façon.

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Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

« Tu devrais peut-être rentrer ? Luz t'attend sûrement. Je ne voudrais pas qu'elle me voie comme celle qui lui pique sa maman. » Tu souris, amusée. « Tu veux déjà te débarrasser de moi ? » Tu en plaisantes mais l'attention est touchante. Qu'elle pense ainsi à Luz. Tu t'adoucis plus encore. « Elle passe la nuit chez une amie. C'est loin d'être une première. Je ne sais pas d'où cette petite tient sa sociabilité. Toute occasion est bonne pour découvrir les autres. Mais tu as déjà pu le remarquer. » Elle n'avait vraiment pas été timide la veille. Elle s'attachait rapidement aussi et offrait peut-être trop vite sa confiance. Tu veux le voir comme une bonne chose mais c'est dangereux chez les Dragons. C'est sans doute aussi un peu de ta faute pour l'avoir trop protégée. Un réflexe pour compenser le comportement d'Evan. Les années diront si il s'agit vraiment d'une mauvaise chose. Lorsque tu ne seras plus aussi en contrôle du cercle dans lequel elle évolue. « Mais parle moi de toi. J'ose imaginer que beaucoup de choses ont changé depuis tout ce temps ? »

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Reyna

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« Tu veux déjà te débarrasser de moi ? » J'avais bêtement rougi, souriant par la même occasion. Je savais bien qu'elle rigolait mais je m'en voulais un peu, même si l'intention était bonne. Si je n'avais écouté que moi, j'aurais passé la nuit au bar à drogue si c'était pour passer du temps avec elle mais je savais qu'il n'y avait pas que moi dans l'histoire et je ne pouvais pas jouer les enfants gâtées.

« Elle passe la nuit chez une amie. C'est loin d'être une première. Je ne sais pas d'où cette petite tient sa sociabilité. Toute occasion est bonne pour découvrir les autres. Mais tu as déjà pu le remarquer. » C'était une bonne chose, ça signifiait que Rey avait des personnes de confiance sur son territoire, j'étais heureuse de l'apprendre, même si ça n'avait rien de très surprenant, Rey était une belle personne, on ne pouvait que s'attacher à elle. Son ex était juste très con pour ne pas l'avoir compris.

« Mais parle moi de toi. J'ose imaginer que beaucoup de choses ont changé depuis tout ce temps ? » Avec tout ça, j'avais complètement oublié que je n'avais pas parlé un instant de ma nouvelle vie. En même temps, je n'avais rien de très palpitant à raconter. Je n'avais pas d'enfant. Disons que c'était plus compliqué que ça. Je ne savais pas par quel bout commencer. J'avais peur qu'elle me prenne pour une folle et qu'elle s'en aille en courant.

« Ma petite sœur est Membre depuis deux ans maintenant. Une vraie fierté. Elle bosse sous les ordres de ma meilleure amie, c'est un peu particulier. Quant à moi, je suis une Ancienne qu'on regarde parfois bizarrement. Je. Comment expliquer. Je n'ai pas adopté qu'un seul enfant. C'est ma façon à moi de leur permettre d'avoir une vie un peu moins chaotique avant de les laisser vivre par eux-mêmes au quartier général ou ailleurs sur le territoire. » Je n'aurais pas pu mieux décrire mes intentions. Je ne voulais pas les cacher. Même si elle devait fuir. Je ne comptais pas l'en empêcher si elle me trouvait louche.

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Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

La question est simple mais peut-être qu'elle couvre trop de terrain. Tu l'as posée car tu es intéressée par tous les aspects de sa vie. Un peu plus de précision lui aurait sans doute évité de se prendre la tête. Trop tard. Toi aussi tu n'aurais pas trop su par où commencer de toute façon. Tu ignores tellement de choses. « Ma petite sœur est Membre depuis deux ans maintenant. Une vraie fierté. Elle bosse sous les ordres de ma meilleure amie, c'est un peu particulier. Quant à moi, je suis une Ancienne qu'on regarde parfois bizarrement. Je. Comment expliquer. Je n'ai pas adopté qu'un seul enfant. C'est ma façon à moi de leur permettre d'avoir une vie un peu moins chaotique avant de les laisser vivre par eux-mêmes au quartier général ou ailleurs sur le territoire. » Nicky aurait été un bon sujet pour ouvrir la discussion. Elle n'avait pas caché son affection pour sa petite sœur à l'époque, lorsque vous en étiez arrivé à un tel degré de confiance. Bien sûr tu avais su pour le changement de Chef. Un soulagement car il aurait été difficile de faire pire. En entendant son nom tu avais supposé qu'il s'agissait d'elle sans pouvoir en être réellement sûre. Les prénoms se répétaient. Il aurait suffi d'un hasard. Une autre Noâ redressant le clan. Tu n'aurais pas été surprise. L'adolescente que tu avais rencontrée t'avait fait une forte impression. A cette époque retourner vers Nana avait été tentant. Mais ce n'était que les débuts de votre famille et tu t'étais convaincue que l'effort en valait la peine. La suite est plus...impactante ? Tu éclates de rire. Purement et simplement. Une main venant se poser devant ta bouche pour étouffer le son et le regard vérifiant les alentours. Tu n'avais pas trop attiré l'attention. « Pardon. C'est juste que ça ne m'étonne pas d'une certaine façon. Je n'ai aucun mal à te voir prendre sous ton aile un enfant de plus qu'importe que beaucoup aient déjà ton attention. Ca te va bien. Continuer à protéger dans tous les sens du terme même après le service. »

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Reyna

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J'étais devenue rouge quand elle avait éclaté de rire, d'un coup. Je me sentais idiote. Dans le fond, je savais que Rey ne se moquait pas de moi mais je n'étais pas complètement débile, la description que je venais de lui faire n'était pas de celles qu'on pouvait entendre à chaque coin de rue. C'était même franchement bizarre. Si elle avait décidé de prendre ses distances avec moi après cette révélation, je ne lui en aurais pas voulu. Tout le monde n'était pas à l'aise avec le concept et j'entendais encore Noâ rigoler quand je ramenais un nouveau bébé. Elle n'était pas contraire mais elle trouvait drôle que je me mette plusieurs fois dans la galère quand d'autres parents galéraient et étaient heureux de voir leur ou leurs enfants quitter le nid.

« Pardon. C'est juste que ça ne m'étonne pas d'une certaine façon. Je n'ai aucun mal à te voir prendre sous ton aile un enfant de plus qu'importe que beaucoup aient déjà ton attention. Ca te va bien. Continuer à protéger dans tous les sens du terme même après le service. » Je sentis la pression diminuer soudainement en moi. Bonne chose. Elle ne me jugeait pas. Elle trouvait plutôt l'image drôle mais pas étonnant. Mon visage était de nouveau rayonnant.

« On croirait entendre Noâ. » Je ne savais pas quoi ajouter à part ça. Qu'est-ce que j'étais censée ajouter à ce qu'elle venait de dire ? Que j'étais flattée ? Que j'étais étonnée d'être si prévisible ?

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With the way that we're looking at each other
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

« On croirait entendre Noâ. » Tu ne peux pas t'empêcher de tendre la main pour laisser courir les doigts sur cette chaleur qui est montée dans ses joues. Tout doucement. Tu souris. « C'est bon d'entendre que vous êtes restées proches. » Leur duo t'avait paru détonnant à l'époque mais l'affection était évidente. Même si l'adolescente avait eu tendance à la manifester par beaucoup de méfiance et de piquant. Tu n'avais pas pu lui en vouloir à l'époque et tu le fais encore moins aujourd'hui avec tout ce que tu as appris. Avoir quelqu'un prêt à tout pour vous protéger est rassurant. Ca l'est encore plus lorsque quelqu'un que l'on aimait recevait une telle attention. « Puisqu'on en est à parler de nos pièces rapportées je dois me confier à mon tour. Il y a ce Dragon que j'ai pris sous mon aile. Dex. Il doit avoir le même âge que Nicky. Un garçon adorable. Il n'a pas eu beaucoup de chance. Tu sais comment est le Nord. » Une grimace que tu effaces vite. « Luz l'adore et ça semble réciproque. » Il est si facile de sourire lorsque tu penses à ta fille. « Je suppose qu'on peut dire que te connaitre m'a inspiré. »

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you would've been the one
I guess you never know, never know and if you never bleed, you're never gonna grow and it's alright now. But we were something, don't you think so? And if my wishes came true it would've been you.

» my everything (reyna)
» Trespassing (reyna)
» all I want for christmas is you (Reyna)
» the first time (reyna)
» uncertain certainties (reyna)

there's no way that it's not going there with the way that we're looking at each other (reyna)

there's no way that it's not going there with the way that we're looking at each other (reyna)

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