Reyna

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

 there's no way that it's not going there with the way that we're looking at each other

« C'est bon d'entendre que vous êtes restées proches. » Mon visage s'était illuminé en l'entendant parler avec une telle douceur à propos de Noâ et de notre lien. J'étais sincèrement touchée qu'elle le pense et ce n'était pas nouveau, Rey ne disait pas quoi que ce soit juste pour rendre quelqu'un heureux, même si c'était moi. C'était une Dragonne de naissance après tout, elle préférait dire ce qu'elle pensait, même si elle était effectivement devenue plus douce, plus chaleureuse, elle aurait préféré ne rien dire que de passer pour une autre personne. Encore une fois, j'avais réussi à me perdre dans mes pensées avec ce sourire aux lèvres, telle une adolescente face à son crush.

« Puisqu'on en est à parler de nos pièces rapportées je dois me confier à mon tour. Il y a ce Dragon que j'ai pris sous mon aile. Dex. Il doit avoir le même âge que Nicky. Un garçon adorable. Il n'a pas eu beaucoup de chance. Tu sais comment est le Nord. » Dès qu'elle avait prononcé les mots de pièces rapportées, j'avais ri franchement. C'était une façon de voir les choses, de les appeler mais c'était drôle de remarquer la différence de mots entre nos situations. Encore un signe qu'elle venait du Nord, ils étaient particuliers, différents, chaque clan avait ses particularités mais mon intuition était la bonne, il n'y avait pas que de mauvais Jaguars et ça s'appliquait naturellement aux autres clans évidemment.

« Luz l'adore et ça semble réciproque. » C'était évident que l'avis de Luz importait beaucoup à Rey et c'était légitime. Prendre quelqu'un sous son aile c'était un choix qu'on imposait à sa famille, il valait mieux pour tout le monde que ça se passe au mieux. Même si Nicky n'avait pas apprécié tous les poussins de la même façon, ça ne s'était jamais trop mal passé. Heureusement. Ma petite sœur aurait toujours la place la plus importante à mes yeux.

« Je suppose qu'on peut dire que te connaitre m'a inspiré. » J'avais avalé de travers en entendant ses révélations. Je ne m'y étais pas attendu, pas le moins du monde. Elle me prenait au dépourvu. Si j'avais été un chien, ma queue serait en train de fouetter l'air et ça se voyait dans mes yeux. C'était un sacré compliment de la part de l'adolescente qui, au début, me regardait comme si j'étais un énergumène étrange.

Je me mordais la lèvre inférieure en cherchant une réponse digne de ses aveux. Rien ne serait jamais à la hauteur des émotions qui me traversaient. Rien ne serait jamais à la hauteur de cette chaleur qui irradiait ma cage thoracique. « T'as fait un sacré bout de chemin depuis les années. Je savais que j'avais raison de croire en toi. »