you can do it, you can do it (mazel)

VIPERES DE L'OUEST

mazel

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

you can do it, you can do it

J'avais bien appris la leçon, même si j'avais toujours cette trouille qui m'animait, celle de ne pas être assez bien pour elle, une fille qui lui ferait vraiment du bien, je pouvais tenter un pas après l'autre, un petit effort après l'autre au lieu de m'enfermer dans une routine d'autodestruction. Je devais encore apprendre plein de choses pour parler de confiance en mes capacités et pour accepter que je n'étais pas définie par les exploits que je cherchais à atteindre mais aussi qu'elles pouvaient m'aimer, toutes les deux, à leurs façons pour des raisons qui dépassaient largement cette réussite beaucoup trop floue, par ailleurs. C'était dans cet état d'esprit que j'étais partie après avoir salué ma mère en fin de journée. J'avais bien conscience que je devais préserver ma cheville le plus possible mais je répondais à ma tête que j'allais me poser dès que j'étais arrivée chez Maze. Elle, elle devait d'autant plus faire attention à elle et éviter les efforts inutiles. Je pouvais bien fournir cet effort pour elle, pour une fois dans ma courte existence. Il suffisait de ne pas lui dire ça de cette manière parce qu'elle me trouverait encore trop dure. Elle avait complètement tort mais la discussion n'était absolument pas nécessaire.

Pour ne pas l'obliger à se déplacer si elle était dans les parages, j'avais frappé à la porte avant de m'annoncer et d'entrer. Au pire, j'allais me ramasser les remontrances de son père et je me ferais toute petite. Au mieux, il comprendrait que je pensais à sa fille et il apprécierait le gain de maturité. Peut-être. Il avait de nombreuses raisons de me haïr. « Maze ? » J'attendais bêtement devant la porte, priant très fort pour que ce ne soit pas l'homme de la maison qui me tombe dessus, même si j'admettais sans problème qu'il pouvait me malmener. Parce que je n'y tenais pas vraiment. J'aurais été coincée avec cette fichue béquille.

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☽☽ I'm good at keeping my distance, I know that you're the feeling I'm missing. I'm trying to move on, forget you, but I hold on. You know that I hate to admit it but everything means nothing if I can't have you.

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you can do it, you can do it
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

Ta démarche est un peu plus lourde qu'elle ne l'a été plus tôt dans la journée. La canne ne fait pas tout et ce sont deux trajets que tu as fait aujourd'hui au lieu de l'inexistence d'un réel effort physique depuis ton dernier passage chez Hazel. Tu n'as pas été bien loin non plus. Juste quelques rues plus loin avant de passer la majeure partie de ton temps les fesses enfoncées dans un fauteuil et la jambe surélevée. Tu n'as pas réellement à te plaindre de ton état non plus. La douleur est là bien sûr mais tu l'acceptes plus facilement. Elle ne te donne plus l'impression que le débris est toujours coincé dans ta cuisse à chaque pas. Bientôt tu pourras reprendre le boulot, tu en es sûre. Au moins un peu. Tu ne rêves que de quelques heures au milieu de l'activité usuelle de l'Atelier pour te sentir comme avant. Avec Gaëlle toujours absente tu doutes qu'on t'en refusera l'entrée encore longtemps. Le travail doit s'accumuler à force de ne plus pouvoir compter sur votre impitoyable Armurière. Il y a les blessées aussi. Malgré tout ton humeur est bonne. Tu rayonnes un peu après avoir passé la journée à rire et à papoter. Cette bonne humeur est loin de disparaitre lorsque tu découvres Hazel dans l'entrée de la maison lorsque tu y pénètres à ton tour. « Oh. Je me serais trompée de maison ? » Tu déclares avec une touche d'humour désastreux. D'une main tu déboutonnes ton manteau avant de tirer sur ton écharpe. Malgré son absence ton père n'a pas manqué de recharger le feu pour que tu n'ais pas à le faire à ton retour. Une lampe est aussi resté allumée dans la pièce à vivre. « Tu peux continuer à avancer tu sais. Le coin n'a pas changé. »

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mazel

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

you can do it, you can do it

« Oh. Je me serais trompée de maison ? » J'avais spontanément ri alors que j'admettais que ce n'était pas particulièrement drôle mais avec elle, je devenais complètement stupide, ce qui n'allait pas trop avec mon attitude habituelle. J'avais pris la peine de jeter un coup d'oeil dans sa direction, inquiète de l'évolution de son état, consciente que je ne pouvais pas tout me permettre, j'étais encore en phase d'approbation ou de test, le nom importait un peu, c'était l'idée générale qui comptait : je devais me maîtriser et ne pas la bombarder avec mes peurs. Au moins, elle semblait prendre soin d'elle, ce qui me fit sourire, un peu timidement.

« Tu peux continuer à avancer tu sais. Le coin n'a pas changé. » J'avais pincé mes lèvres, toujours particulièrement maladroite. Je ne pouvais pas m'empêcher de craindre que mes mauvaises habitudes reprennent le dessus. Le problème, c'était que j'en devenais presque une étrangère, ce n'était sûrement pas mieux. La pauvre. Elle n'était pas gâtée avec moi. Malheureusement, ce n'était pas nouveau. Ca m'avait pris encore plusieurs secondes pour tout mettre en route et bouger vers la pièce à vivre.

« Je ne te dérange pas, au moins ? Tu ne devais recevoir personne ? J'ai essayé de ne pas débarquer trop vite. Tu sais. Je veux te prouver que je tiendrai ma promesse. » C'était loupé. Je m'étais rapidement mordu la lèvre et en même temps des insultes fusaient déjà dans ma tête. Je n'étais décidément pas capable de parler d'autre chose que moi, tout revenait toujours à moi et mes problèmes. Je m'étais finalement assise sur une chaise sans un mot de plus pour éviter la tempête.

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you can do it, you can do it
Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

C'est une petite victoire de l'entendre rire. Pas pour ton humour. Juste pour vous. Cette relation qui reste complexe. Que tu veux à tout prix guérir. Cela reste court. Ne change pas grand chose à la tension entre vous. Rien ne s'arrangera en un jour tu en as conscience. Du temps c'est ce qu'il vous faut. Et de la légèreté. Une nouvelle forme de normalité prête à accueillir les changements. Tu suis son mouvement, abandonnes veste, écharpe et bonnet sur un meuble. « Je ne te dérange pas, au moins ? Tu ne devais recevoir personne ? J'ai essayé de ne pas débarquer trop vite. Tu sais. Je veux te prouver que je tiendrai ma promesse. » « Non. » Tu souris. « Je reviens de chez une amie. » Tu vas t'installer dans un fauteuil avec un soupir de soulagement. La maison est douce à retrouver après la courte absence même si tu ne peux plus la voir en peinture le reste du temps. « Relax, Hazel. Je suis bien placée pour savoir que ce n'est pas si facile mais tu passes pas ton Test. » Tes doigts se lient et se délient. Une façon de les occuper. D'utiliser ta nervosité sans qu'elle ne puisse s'inviter dans tes mots. « Et puis il me semble que c'est moi qui devait éviter les visites surprises. » Un petit sourire est toujours présent même si il est moins facile. Tu n'aimes pas ce que tu as sous les yeux. Qu'il soit si difficile pour vous d'avoir une conversation normale.

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mazel

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

you can do it, you can do it

« Non. » Cette façon qu'elle avait de me casser dans mon délire, c'était typiquement elle. Elle savait comment s'y prendre dans ces cas-là et c'était bien la preuve qu'elle me connaissait bien, aussi bien les bons que les mauvais côtés. Si on me demandait mon avis, j'avais surtout de mauvais côtés mais c'était une autre histoire et je devais garder ça pour moi, ça ne servirait à rien d'exprimer ça si ce n'était l'énerver.

« Je reviens de chez une amie. » Pour une fois, j'avais pris ce qu'elle avait dit pour ce que c'était, sans me monter la tête bêtement. C'était une victoire. J'étais même heureuse qu'elle ait pu se changer les idées chez une amie plutôt que de rester enfermée. Elle le méritait amplement, elle qui savait si facilement se faire des amies. Je l'enviais pour ça. J'aurais aimé avoir un caractère plus facile, comme le sien, être moins solitaire et moins du genre grincheux mais ce n'était pas près de changer.

« Relax, Hazel. Je suis bien placée pour savoir que ce n'est pas si facile mais tu passes pas ton Test. » J'avais haussé les épaules en guise de première réponse. Je le savais bien dans le fond que ce n'était pas aussi formel que ça et que ça devrait être plus naturel mais j'avais vraiment la trouille, ça me prenait aux tripes. Un geste déplacé et avec un peu de chance, elle me lâchait pour de bon et elle aurait eu raison, je l'avais rendue beaucoup trop malheureuse. Moi aussi mais ça, c'était moins problématique. J'avais le droit de me faire du mal mais pas le droit de lui en faire à elle. J'avais glissé un désolée tout faible.

« Et puis il me semble que c'est moi qui devait éviter les visites surprises. » Elle semblait aussi nerveuse que moi et c'était une occasion supplémentaire de me reprocher tout ce qu'il se passait en ce moment. Si j'avais été plus douée quand il s'agissait de communiquer, on n'en serait pas là. Shae aurait dû m'en coller plus souvent, ça m'aurait peut-être permis d'apprendre deux, trois trucs concernant la vie en société.

« Désolée, c'est pas toi. C'est encore une fois moi le problème. Enfin, moi et pas moi, je veux pas te donner l'impression que je me flagelle. J'ai juste peur de franchir la limite sans m'en rendre compte et de te perdre pour de bon. C'est égoïste de le dire, je sais bien mais j'ai compris à quel point je tenais à toi et je veux pas regretter une fois de plus d'être celle que je suis. » On m'avait dit qu'il fallait que j'exprime ce que j'avais sur le coeur avant que ça ne nous pourrisse mais je ne savais pas si c'était le moment pour le faire. C'était peut-être trop tôt.

« Mais je ne veux pas t'embêter avec mes questions existentielles. Je suis déjà contente qu'on puisse être à deux, là. » J'avais souri, cherchant un signe dans son regard, dans son attitude, alors que j'affichais déjà un regard plus désolé de mon côté.

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Année 41 - saison tempérée 2 (soirée 92)

« Désolée, c'est pas toi. C'est encore une fois moi le problème. Enfin, moi et pas moi, je veux pas te donner l'impression que je me flagelle. J'ai juste peur de franchir la limite sans m'en rendre compte et de te perdre pour de bon. C'est égoïste de le dire, je sais bien mais j'ai compris à quel point je tenais à toi et je veux pas regretter une fois de plus d'être celle que je suis. » C'est beaucoup d'un coup. Pas étonnant non plus. Les émotions circulant autour de vous n'en deviennent que plus évidentes. Et c'est normal. Vous avez trop vécu. Vous êtes trop abimées à force. C'est un effort que tu lui demandes aussi d'observer cette sorte de pause. De prendre votre temps avant de revenir aux fondements d'une relation romantique. Tu veux que vous soyez solides pour toutes les raisons qui l'inquiètent. Parce que toi non plus tu ne veux plus la perdre. « Mais je ne veux pas t'embêter avec mes questions existentielles. Je suis déjà contente qu'on puisse être à deux, là. » Elle passe un peu trop vite à autre chose. Tu aurais dû réagir plus rapidement. Mais trouver les mots n'est pas aisé. Tu glisses de côté sur le fauteuil pour te rapprocher et pouvoir attraper sa main. Une simple pression de la tienne comme assurance que tu te trouves bien là. « Je veux que tu te sentes à l'aise de me parler. C'est pour ça qu'on est là. Pour construire une relation plus solide. Pour ça que je t'ai demandé du temps et tu as accepté. Moi aussi je peux faire des concessions. C'est comme ça que ça fonctionne. Même dans cet entre-deux je veux pouvoir être là pour toi. » Tu ne sais pas si les mots sont les bons. Si c'est de ça dont elle a besoin. Si tu ne fais pas plus de mal que de bien. « Je pense que c'est ce dont on a besoin. Apprendre à se parler et à s'écouter. De trucs importants ou non. Je veux être ton amie en plus du reste. »

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mazel

année 41 ; deuxième saison tempérée ; soirée 92

you can do it, you can do it

C'était fou ce qu'un geste de la main, ce geste précisément avait réussi à calmer la tension en moi. Ce n'était pas miraculeux, j'avais toujours un petit fond d'anxiété mais le plus gros était retombé tout aussi vite et j'avais réussi à me focaliser sur elle et sur nous, sur l'instant présent. C'était peut-être ce que Shae voulait me dire quand elle me parlait de la personne qui arrivait à vous ancrer profondément dans la réalité. Tant pis si c'était trop nunuche comme façon de voir les choses, le principe était le même, Maze avait accompli un exploit simplement en s'approchant de moi. « Je veux que tu te sentes à l'aise de me parler. C'est pour ça qu'on est là. Pour construire une relation plus solide. Pour ça que je t'ai demandé du temps et tu as accepté. Moi aussi je peux faire des concessions. C'est comme ça que ça fonctionne. Même dans cet entre-deux je veux pouvoir être là pour toi. » Cette fille y mettait probablement trop du sien, il était grand temps que j'en fasse de même et malheureusement, elle avait une longueur d'avance sur moi.

« Je pense que c'est ce dont on a besoin. Apprendre à se parler et à s'écouter. De trucs importants ou non. Je veux être ton amie en plus du reste. » Je me rendais compte trop tard de son importance dans cet équilibre précaire dans ma vie et à quel point elle était drôlement plus important finalement que des exploits. En plus de cela, les deux n'étaient pas incompatibles mais une chose était certaine, sans elle, j'étais seulement cette boule de colère.

« Tu as raison. Encore une fois. » J'avais ri, relâchant un peu de pression par la même occasion. « Shae a parlé de ça mais je n'y arriverai pas de la même manière qu'elle, elle est plus douée que moi quand il s'agit de communiquer. Mais, tu sais, je crois que t'es la seule à pouvoir calmer cette tension en moi et me ramener à la raison. » J'avais peur que mes mots ne soient trop lourds de sens mais s'il fallait apprendre à se parler et à s'écouter, je devais bien me lancer. Surtout quand il s'agissait d'évoquer une réalité réconfortante et positive. Ma main serrait la sienne machinalement alors que je maintenais mon regard dans le sien pour ne pas fuir. Pour une fois.

AVENGEDINCHAINS

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» it's dangerous, you and me (mazel)
» maybe i just want attention (mazel)
» Tell me that love is enough (mazel)
» finding our way into normality (mazel)
» the beauty and the beast (mazel)

you can do it, you can do it (mazel)

you can do it, you can do it (mazel)

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