Messages : 874 âge : 32 Crédits : chrysalis Tâche : polyvalente âge du personnage : 18 ans
Sujet: scaredy cat — seylah Jeu 15 Déc - 15:13
Alessandra & Seylah A41 ST2 J93 (matin)
scaredy cat
Malgré la promesse faite à Seylah de lui donner rapidement des nouvelles, me traîner jusqu'à l'hôpital n'avait pas été si aisé. Sans que la situation ne quitte jamais ma tête, j'avais cherché toutes les occasions de m'occuper ailleurs et saisit toutes les excuses pour pouvoir justifier un planning trop chargé. Dans les faits, j'avais des choses à faire, c'était vrai, mais je m'enfonçais clairement dans une forme de fuite qui n'avait pas échappé à Noâ. C'était elle qui m'avait poussée hors du QG avec l'interdiction formelle de revenir tant que je n'avais pas fait ce que j'avais à faire, prétextant qu'elle agissait comme ça pour mon bien. J'étais bien forcée de lui donner raison, cette attitude n'avait rien de nouveau pour moi et l'anxiété qui montait avait commencé à laisser des signes. J'avais très peu dormi parce que je fuyais la chambre partagée avec Aria sous prétexte de gardes devant être prises à la dernière minute et j'avais recommencé à m'isoler. Vivre avec ce secret ne me réussissait pas sans que je ne parvienne à me confier à quiconque d'autre que ma Chef. Avec elle, la tâche avait été facile car la confiance était là et qu'elle avait toujours été ma confidente. Je n'avais pas non plus eu peur qu'elle me pousse trop à parler avec Kahlan. Je le devais, j'en étais consciente, mais ce mur paraissait infranchissable. L'idée générait trop de peur et le fait qu'il ne brillait toujours pas par sa présence n'aidait pas. J'étais partagée à ce sujet, à moitié soulagée de ne pas avoir à lui mentir, à moitié agacée d'avoir à porter ce fardeau toute seule. Aussi irrationnel que cela soit, c'était ce que je ressentais et j'apprenais progressivement à accepter mes émotions. A les manifester sainement, un peu moins.
Mon premier réflexe en arrivant à l'hôpital avait été de me délester de quelques possessions pour montrer ma bonne foi vis à vis de cette dette que la présence de Renzo continuait de creuser. Je m'étais ensuite dirigée vers la chambre où il avait été placé, trouvant sa fille assisse à proximité de la porte. Si elle ne pleurait pas cette fois, elle ne paraissait pas particulièrement mieux. Je ne savais pas si cela signifiait quoi que ce soit vis à vis de l'état de son père ou si elle subissait les dégâts du temps comme tant d'autres tout simplement.
- Salut.
Je l'avais maladroitement interpellée avant d'aller m'accroupir à ses côtés. Je sortis ma gourde de mon sac ainsi qu'une petite poche en tissu contenant un peu de nourriture que je déposais sur le sol à proximité.
- J'ai pensé que ça te ferait du bien.
AVENGEDINCHAINS
Seylah
Messages : 170 Crédits : vesna (ava) ; siren charms (sign) Tâche : / âge du personnage : seize ans
scaredy cat année 41 – saison tempérée 2 (matin 93)
Il y a une limite à ce que tu peux supporter. Une période de temps qu'on peut passer au milieu de râles de douleurs sans avoir la sensation de perdre la raison. La chambre est surchargée. Deux rangées de lits avec juste l'espace entre chacun pour qu'une personne puisse se glisser. Tu ne sais pas comment font ces gens qui vont et viennent ici. Qui s'appliquent à sauver. Toi tu entres de moins en moins. Tu te contentes d'errer. De monter la garde au côté de la porte pour être sûre de ne rien rater. Et c'est quand tu n'es pas dehors à essayer d'acquérir de quoi survivre. Être au côté de ton père durant son inconscience n'est pas si rassurant de toute façon. Tu ne sais jamais si tu vas le trouver délirant ou si tu auras droit à l'un de ses rares moments de lucidité lors de son réveil. Le voir c'est aussi te poser des questions. Nourrir un ressentiment que tu te sens coupable d'éprouver parce qu'il ne va pas bien. Mais il ne va pas bien parce que vous êtes venu. C'est de sa faute. Lorsque tu le penses tu te sens sale. Méritante d'une punition. Aussi tentant que cela soit d'aller chercher les problèmes ou de rester dehors trop longtemps dans tes vêtements en lambeaux tu ne le fais pas. Tu n'en serais qu'un problème de plus. Tu ne peux pas te le permettre. Les gens de cet hôpital ont déjà trop à faire. Ils ne sont pas méchants. Il y a parfois des regards sombres qui te sont lancés mais il y a aussi des sourires. Tu n'interagis pas souvent avec quelqu'un. Tu prends le moins de place possible et tu attends quand tu es ici. Jusqu'à tomber de fatigue, roulée en petite boule dans un couloir. « Salut. » Heureusement tu ne dors pas à l'instant. Tu restes surprise d'entendre cette voix. Tu as entendu quelqu'un venir mais les aller-retours sont récurrents. Cela ne veut pas dire qu'ils te concernent. Aujourd'hui c'est le cas. Tu es surprise à cause de ça mais aussi parce que tu n'étais pas sûre qu'elle reviendrait vraiment. Elle avait beau l'avoir dit tu n'es pas habituée à ce que quelqu'un d'autre que ton père tienne ses promesses. Elle s'est placée à ta hauteur et tu ne sais pas quoi en penser. Tu ne sais pas quoi lui dire. Tu ne peux t'empêcher de considérer avec méfiance ce qu'elle pose à tes côtés. « J'ai pensé que ça te ferait du bien. » Une bouteille métallique et un petit sac. Elle veut que tu les prennes. « T'es revenue. » Tu constates d'une petite voix. Tu ne sais toujours pas quoi penser d'elle. Elle est un mystère. Tes yeux retombent sur la gourde que tu finis par empoigner. Elle est glacée et lorsque tu oses prendre une gorgée l'eau glisse presque douloureusement dans ta gorge nouée. Mais ça te fait du bien. Si le goût est toujours différent de ce que tu as connu toute ta vie il n'empêche qu'elle est plus claire que ce que tu bois depuis que tu es là. Tu ne peux t'empêcher d'en avaler une autre longue lampée déglutie avec difficulté. Tu n'as pas non plus vu autant d'eau depuis longtemps. « Merci. » Tu murmures en refermant prudemment la bouteille. Ta manche glisse sur ta bouche pour chasser l'humidité. Aussi à cause de ta nervosité. Tu sais qu'elle te fait grimacer.
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Sujet: scaredy cat — seylah 
Malgré la promesse faite à Seylah de lui donner rapidement des nouvelles, me traîner jusqu'à l'hôpital n'avait pas été si aisé. Sans que la situation ne quitte jamais ma tête, j'avais cherché toutes les occasions de m'occuper ailleurs et saisit toutes les excuses pour pouvoir justifier un planning trop chargé. Dans les faits, j'avais des choses à faire, c'était vrai, mais je m'enfonçais clairement dans une forme de fuite qui n'avait pas échappé à Noâ. C'était elle qui m'avait poussée hors du QG avec l'interdiction formelle de revenir tant que je n'avais pas fait ce que j'avais à faire, prétextant qu'elle agissait comme ça pour mon bien. J'étais bien forcée de lui donner raison, cette attitude n'avait rien de nouveau pour moi et l'anxiété qui montait avait commencé à laisser des signes. J'avais très peu dormi parce que je fuyais la chambre partagée avec Aria sous prétexte de gardes devant être prises à la dernière minute et j'avais recommencé à m'isoler. Vivre avec ce secret ne me réussissait pas sans que je ne parvienne à me confier à quiconque d'autre que ma Chef. Avec elle, la tâche avait été facile car la confiance était là et qu'elle avait toujours été ma confidente. Je n'avais pas non plus eu peur qu'elle me pousse trop à parler avec Kahlan. Je le devais, j'en étais consciente, mais ce mur paraissait infranchissable. L'idée générait trop de peur et le fait qu'il ne brillait toujours pas par sa présence n'aidait pas. J'étais partagée à ce sujet, à moitié soulagée de ne pas avoir à lui mentir, à moitié agacée d'avoir à porter ce fardeau toute seule. Aussi irrationnel que cela soit, c'était ce que je ressentais et j'apprenais progressivement à accepter mes émotions. A les manifester sainement, un peu moins. 
