part-time soulmate, full-time problem
(the soulmate werewolves au)

aes d'inspiration:

La vie est calme au milieu de nulle part. Les saisons changent. La nature s'adapte. Les tâches se répètent avec de subtiles différences. Tu vois le temps qui passe dans la démarche plus pataude de Mido et les kilos qu'il prends. Parce que tu es subtile dans tes différences aussi et qu'il y a peu que tu peux refuser à ton seul compagnon. Les années qui s'empilent sont invisibles lorsque tu contemples ton reflet dans le miroir. Le visage trempé de te l'être éclaboussé, les mèches au bord de tes tempes humides, les cernes qui ne bougent pas. Rien ne change. Ta peau ne se marque pas à cause de ton froncement de sourcils permanent et de ta moue toute aussi familière. Il y a en toi une vitalité en opposition avec ta volonté d'exister. Tu pourrais réduire le lavabo en poussière simplement en serrant les doigts. Tu ne le fais pas. Tu n'es plus une gosse à la colère brûlante. Tu as appris. Et l'idée d'avoir des réparations à faire ne t'enchante pas. Tu préfères l'ennui. « What the- » Ta routine qui se brise est saisissante. Les yeux de la Violette qui te fait face flashent. Mordorés et intenses. Les poils se dressent sur ton échine. Cela s'agite dans le creux de ton ventre. L'instinct. Une autre sensation dévorante qui imprime la marque de tes mains dans l'évier. « Fuck. » Tu grognes. Des morceaux de céramiques tombent au sol quand tu t'écartes. Tu frottes la poussière sur ton jeans avant d'enfiler la chemise en attente sur le dossier d'une chaise. Mido est devant la porte et aboie au moment où tu le rejoins. Il vient de remarquer l'intrusion. Ses sens ne sont pas aussi pointus. Tu lui caresses la tête en passant pour qu'il se calme. « Sit. » Il obéit malgré son agitation. Tu sors. Certaine qu'il ne te suivra pas. Tu ne veux pas le mettre en danger. Tu n'as pas besoin de lui pour te défendre. Tu détestes envisager la possibilité qu'il pourrait lui arriver malheur. Qu'elle pourrait lui faire du mal. Incapable de savoir si votre connexion parle ou si tu restes persuadée de la connaitre malgré ta vie qu'elle a ruiné. Le couteau métaphorique te pénètre encore le dos. Enfoncé jusqu'à la garde. « The fuck are you doing here ? It's a private property. Not that you're really good with that, Alpha. » Tu railles. Aucun respect dans le titre. Tu gardes tes distances. Ne croises pas son regard. Te refuses à lui laisser une once d'emprise sur toi. Que la tentation est pourtant forte de la voir après tout ce temps. Qu'importe qu'il n'y aura aucun changement chez elle non plus. Vos vies connectées, vos fins prévues par une force plus puissante que vos pouvoirs réunis. Là est le problème. Dans les traits que tu connais par cœur, ce regard qui t'a trop souvent fait fondre, se reflétera celle qui t'a fait tomber dans tous les sens du terme. Celle qui s'est joué de ton palpitant qu'elle a toujours dans les mains quoi que tu puisses penser à ce sujet. Ton avis est optionnel. Les règles du jeu sont cruelles. Toi pas assez. Tu ne lui as pas rendu la pareille, pas assez vicieuse, trop honnête et attachée aux battements fragiles entre tes paumes.

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It’s always right person and wrong way. on again, off again. I don't know what to say or do. On again, off again. You don’t know what I’d do for you.

Love you like oxygen

part-time soulmate, full-time problem ;

Être ici avait tout d'un songe. Yulia avait souvent vécu ce moment dans un mélange de rêve et de cauchemar. Parfois l'un ou l'autre, parfois les deux en même temps. Elle ne connaissait aucun des paysages traversés pour venir, malgré tout les lieux lui étaient presque familiers. Jusqu'à ce moment, elle n'avait eu qu'une vague idée de l'endroit où se terrait Violette. Sa boussole interne pointait toujours dans la direction de ce morceau d'âme qui existait en dehors de son corps. La direction exacte à prendre était venue quand la distance avait diminué. La louve ne s'était donc pas étonnée d'atterrir juste devant une maison d'où émanait fortement l'odeur de sa compagne au bout de son voyage.

Plantée à plusieurs mètres de la bâtisse, Yulia avait attendu. Toquer à la porte était inutile avec leurs facultés. Violette était forcément au courant de sa présence. Ne pas s'incruster trop profondément sur son territoire était la seule chose que pouvait faire la louve. Son effort était futile puisqu'elle était là. Se tenir si proche de sa tanière tenait de la provocation. Elle ne doutait pas que son âme sœur le verrait de la sorte. Yulia s'attendait à l'agression que sa présence provoquerait. Son corps n'était pas en état pour ça.

Voyager n'avait pas été facile pour la louve. Elle n'avait pas été capable de se transformer. La cause : des os brisés qui ne s'étaient pas ressoudés comme ils avaient l'habitude de le faire. Si la sensation de douleur était devenue une seconde nature, la faiblesse lui était moins tolérable. Elle guérissait moins bien ces derniers temps. Ce détail avait été remarqué par les mauvaises personnes. Yulia était tombée dans un piège et elle n'avait eu d'autre choix que de prendre la fuite la queue entre les pattes telle un louveteau craintif. Si devoir se reposer sur Violette n'avait pas été sa propre source d'émotions conflictuelles, l'alpha aurait été plus travaillée par son ego.

Le chien qu'elle avait senti depuis des kilomètres aboya. Yulia fronça les sourcils. Elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi Violette s'était entichée d'une créature si fragile.

Les oreilles tendues, elle écouta ce qu'il se passait dans la maison. Elle s'était interdite de le faire avant d'avoir perçu la présence de sa compagne à proximité de la porte. Yulia l'avait voulu mais elle avait choisi de préserver son intimité. Si elle s'était écouté, elle aurait voulu absorber chaque signe de l'existence de l'autre louve.

Celle-ci sortit enfin. Sa mauvaise humeur formait une aura inquiétante autour d'elle. Yulia fut incapable de la quitter des yeux. Cela faisait si longtemps. Le sentiment qui naquit en elle chercha à l'étouffer. Elle le ravala tant bien que mal. La rancœur de Violette était tranchante et efficace pour ne pas lui faire oublier la raison pour laquelle elles ne s'étaient plus vues depuis des années. Des décennies même.

— I didn't know where else to go, souffla-t-elle, pleine de honte.

Elle n'avait pas réagis au challenge. Yulia ne s'attendait à aucun respect de la part de l'autre louve. Elle n'était pas là pour ça.

— There's something wrong with me.

L'admettre lui demanda de le cracher sans réfléchir. Yulia n'en avait parlé à personne d'autre. Elle avait été découverte par malchance et non à cause d'une trahison. Le sort n'avait pas été si mauvais blagueur. Elle porta machinalement la main à ses côtes. Trois étaient cassées et se rappelaient à elle à chaque respiration.

— Please.

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(the soulmate werewolves au)

Tu sens son regard sur toi. Transperçant. Immuable. Tu veux lui aboyer de détourner les yeux. De cesser de te détailler. Rien de tout ça ne sort. Tu ne veux pas lui faire ce plaisir. Tu ne veux pas lui donner cette information. Qu'elle sache que le moindre de ses faits et gestes t'impactent. Tu restes fermée. La plus ignorante possible de ce lien qui vous tire l'une vers l'autre. Toi non plus tu ne veux pas savoir. Tu ne veux pas remarquer. L'exercice est difficile. Tu manques d'entrainement. La distance est venue avec sa propre forme de souffrance mais elle a ses avantages. Ici ce n'est pas pareil. Tu dois consciemment te rappeler les choses. Refuser l'appel. « I didn't know where else to go. » Tu ne lui connais pas ce ton. Tes yeux cherchent à trouver sa silhouette. Tu te retiens à temps. Ce n'est pas le genre de Yulia de ne pas répondre à la provocation. Toujours elle le faisait au moins avec une fausse morsure dans la voix et un demi-sourire aux lèvres. Tu ne réponds pas. Attends la suite. L'explication. « There's something wrong with me. » Un ricanement t'échappe. Mauvais. Un réflexe. « Yeah no shit. » Parce qu'il faut avoir un sérieux problème pour trahir une relation comme la vôtre. Que tu es autant elle qu'elle est toi. Elle s'est privé de quelque chose d'important en faisant ce qu'elle a fait. Elle vous en a privé. Tu te mors la lèvre. Peu satisfaite par l'agitation en toi malgré ta répartie. L'envie de la réconforter fait tressauter tes mains. Son mal-être s'insinue progressivement en toi. Tu ne peux l'ignorer quand elle ne se tient qu'à quelques mètres de toi. Tu sens sa souffrance. Tout ce qui ne va pas sans savoir pourquoi. « Please. » Tu relâches ton souffle bruyamment. Soupir d'agacement. Trop d'émotions qui se bagarrent en toi. Ta main s'ancre dans tes cheveux. « Funny. I remember begging too. You just stood there. And you watched and watched. Without a word. And then, you just left. » Une part de toi gronde. Se rebelle contre cette attitude. La rancœur que tu ne devrais pas t'autoriser à ressentir quand ta soulmate est mal en point. Nouveau râle agacé qui s'arrache à tes lèvres. Tu serres plus fort ta tignasse. Fixes enfin ton regard dans le sien. L'échange te fait picoter l'échine. « What do you want ? » Pitoyable. Tu es faible. Mais elle est ta faiblesse. La zone la plus fragile de ton être. Dommage que le sentiment ne soit pas partagé.

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Voir Violette comme ça lui était pénible. Yulia avait toujours su qu'elle ne poserait pas les yeux sur elle sous les meilleurs auspices après sa trahison mais la réalité restait plus difficile que des années de pensées. Si elle ne pouvait se permettre de regretter ses actions, il ne passait pas un jour sans qu'elle ne souhaite que les choses aient pu se passer différemment. Tôt ou tard, la brune perçait son esprit. Telle une horloge détraquée, elle finissait pas donner la bonne heure. Yulia n'avait pas pu en arrêter les aiguilles. Une bonne comparaison aurait aussi été un membre fantôme. Il existait une sensation qui s'éveillait parfois et n'allait nulle part. A la différence que le sien n'était pas totalement amputé. Il restait des bouts de tissus pour créer un semblant de connexion. En la présence de son âme sœur, la louve aurait pu sentir les nerfs repousser.

Le rejet si évident de sa compagne en était plus difficile encore à supporter. Si cela était mérité, Yulia ne pouvait nier la douleur. Elle se sentait incertaine sur ses jambes. Elle était tentée de prendre à nouveau la fuite. L'urgence de sa situation l'ancra pourtant au sol. Yulia se força à respirer. En dépit de tout le reste, la proximité de Violette rassurait la part d'elle la plus primaire. Cette part là était prête à tout endurer pour ne pas avoir à s'éloigner. Si elle l'écoutait, l'alpha aurait sans mal accepter de montrer sa gorge en échange d'un pas en avant.

La vie et son drôle de sens de l'humour lui offraient la souffrance qu'elle avait l'impression de pouvoir supporter. Le souvenir de cette nuit la prit à la gorge. Une main sortie de nulle part lui tenait la nuque. Du moins là était l'impression qu'elle avait. Elle tituba en arrière avant de retrouver son équilibre. Yulia n'avait pas ressenti que sa propre douleur liée à ce moment. Elle avait été assaillie par celle de Violette.

Pour se défendre, Yulia n'avait rien à dire. Il n'existait aucun mot qu'elle aurait pu dire pour arranger leur relation. Les excuses n'avaient pas non plus de valeur. Elle implorait une pitié qu'elle n'aurait pu quémander à personne d'autre. Quand Violette céda comme elle l'avait vu faire tant de fois, la louve ressentit un fort sentiment de culpabilité à se reposer ainsi sur un attachement qu'elles ne contrôlaient pas. Violette ne serait jamais sienne complètement par choix.

— I'm not healing, murmura-t-elle en baissant les yeux. Well, flesh wounds heal but not the other ones. I thought maybe- Elle s'interrompit, incertaine. Are you ok ? finit-elle par dire.

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(the soulmate werewolves au)

La satisfaction de la voir en souffrance est de courte durée à cause de ce foutu lien qui te transmet en direct la complexité des émotions qu'elle traverse. Tu as beau te barricader, ils s'insinue sous tes murailles et tes pieds baignent dans les miasmes. Te rendant trop consciente de tout. Te rattrapant après tant de temps d'une fuite que Yulia elle-même t'avait autorisé. « I'm not healing. » Malgré toi, tu t'intéresses. Ta position change. Tes poings se desserrent. L'anomalie est trop frappante. Et contre ton gré, tu cherches. Tu détailles chaque centimètre de son corps, tu renifles l'air plus profondément, prête à trouver un parfum de sang plus subtil. Un panel de réactions qui s'étends sur des secondes. Toutes instinctives. « Well, flesh wounds heal but not the other ones. I thought maybe- » Tu en oublies presque de faire attention à ce qu'elle dit quand pour une fois ses mots aideront sans doute plus que les signaux envoyés par son corps. Mais le doute frappe et pour un court instant tu es tentée de croiser son regard sans que le contact ne puisse se produire. Une petite voix s'offusque en toi. Songe que Yulia serait sans doute soulagée si tu lui annonçais que ta santé ne valait pas mieux. « Are you ok ? » Tu la détestes. Tu la détestes parce que son inquiétude est sincère. Que tu ne peux en douter vu cette constriction dans ta poitrine. Tu rejettes l'émotion. Tu dresses le bouclier de la colère à nouveau. « Never been better. » L'Alpha que tu aurais dû être se rebelle contre l'idée que tu puisses être faible. Elle ne pourra jamais t'ôter ça. Elle t'a arraché le droit qui te revenait mais ce pouvoir avec lequel tu es née t'appartiendra toujours. Qu'importe que tu n'en ais pas l'utilité dans cette vie d'exile vers laquelle tu as été contrainte de te tourner. Même ta colère ne te donne pas l'impression d'être en contrôle. Toutes tes émotions te dérangent. Tu exhales, fort, avant de prendre un premier pas dans la direction de l'Alpha. Puis un autre. Les autres suivent naturellement. Tu veux en finir rapidement et le plus simple est sans doute de lui donner ce pour quoi elle est venue. « I'm not doing it for you. » Tu retiens tout ce que tu veux dire d'autres derrière tes dents serrées. Tu te persuades que tu agis pour ton propre bien. Egoïstement. Juste pour qu'elle se tire de chez toi et ne revienne plus jamais. Pas parce que l'idée qu'elle puisse souffrir te dérange. Pas parce qu'il s'agit là de ton rôle. Cette force cosmique qui t'a donné toutes les cartes pour l'aider ainsi que l'instinct de ne pas tolérer que du mal lui soit fait peut bien aller se faire foutre. Tu détestes qu'il soit si facile de retomber en elle. Malgré la brusquerie dans tes gestes, une main que tu serres trop fort autour de son poignet pour l'attirer contre toi, une collision sans douceur, ton autre bras qui s'accroche autour de son dos et la garde ancrée, il y a de la familiarité. La chaleur de son corps n'a pas changé. Son odeur est toujours la même quand tu poses de mauvais gré la tête dans le creux de son cou. En toi, chaque cellule parait en joie. Un feu d'artifice de sensations et d'émotions sature ton esprit et il y a ce relâchement qui s'opère. Ton corps qui se détends dans un Finally exécrable tandis que tu lui donnes tout. Ton énergie vitale te quittant en un torrent visant à régler ce que la sienne ne parvient pas à faire. Les mécaniques de vos corps en parfaite harmonie. Destinées à s'emboiter dans ces circonstances. Pour vous rendre plus fortes à deux. « Take what you need and go. » Tu grognes en réponse à ton envie de la serrer plus fort contre toi et de ne plus jamais la laisser partir.

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