au détour d'une rue ft. Zeke

JAGUARS DU SUD

Mackenzie & Ezekiel

année 41, saison intermédiaire, jour 74 (zénith)

au détour d'une rue

Une vraie garde comme je les aimais, de celles dont j'avais l'habitude en tant que sentinelle itinérante et recruteuse. Même si le clan était toujours plus ou moins au ralenti à cause du temps qui s'était amélioré sans être beaucoup plus vivable, nous avions déjà plus d'opportunités. Certains sortaient même des frontières. C'était bien la preuve que les choses reprenaient doucement son cours normal et c'était bon signe. Malheureusement, les Aigles restaient un problème épineux. J'aurais bien aimé me plaindre chez Roxanne mais je savais qu'il ne fallait pas l'énerver. Noâ ne sortant pas trop souvent de sa chambre, je devinais qu'il ne fallait même pas essayer de lui communiquer quoi que ce soit à moins que ce ne soit urgent. Un petit tour de garde ne me ferait pas de tort puisque ça me changerait au moins les idées. L'avantage était qu'on ne m'avait pas collé une nouvelle fois ce traître de bas étage. Je n'aurais pas aimé avoir à passer encore du temps avec lui. Le voir nonchalant m'insupportait. A croire qu'il ne pigeait pas sa connerie. J'étais libre, extrêmement bien couverte, mais libre quand même et c'était le plus important. Avec ce qu'il fallait de mouvement supplémentaire, les plus téméraires profitant des premiers rayons de soleil, je me mêlais dans la petite foule et j'avais le champ libre pour opérer. J'imaginais bien que je n'allais pas récolter d'informations extraordinaires mais avec un peu de chance, l'un d'entre eux attirerait mon attention.

Au coin d'une rue, je découvris Ezekiel que j'aurais imaginé profiter encore un peu de la chaleur du quartier général. Généreux comme il était, ça n'avait pourtant rien d'étonnant qu'il aille rendre visite à des Soumis. Il n'y avait qu'à voir sa dévotion avec les plus jeunes. « Encore en train de t'occuper des autres ? Est-ce tu penses seulement à toi de temps en temps ? » Je ne savais pas trop si je pouvais me permettre ce genre de comportement avec Ezekiel, étant donné qu'on se connaissait principalement via Jude mais on se sentait naturellement à l'aise avec lui. Enfin, je me sentais naturellement à l'aise. Il dégageait une aura particulière.

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Année 41, saison intermédiaire (jour 74)

Le besoin de sortir t'avait tiraillé. Comme tout le monde tu souffrais de l'enfermement même si tu étais peut-être plus doué pour le cacher. Tu avais donc vite su saisir une occasion de quitter le QG, dès que tu en avais eu fini avec ton travail. L'idée était de profiter de ce temps plus clément pour aller voir quelques amis dans le quartier des soumis. Cela faisait un moment que tu n'y avais plus mis les pieds et autant tes amis que la joie de vivre de leurs enfants t'avaient manqués. Tu y avais passé une bonne partie de la matinée, t'éclipsant dès que les petits avaient réclamé à manger. Ce n'était pas tellement par envie, il s'agissait plutôt de ne pas être une gêne pour leurs parents. Les repas n'étaient pas forcément un moment facile avec le rationnement et il était hors de question qu'on envisage de t'inviter. Alors que tu avançais vite dans les rues, les mains enfouies dans les poches et la moitié du visage cachée par ton écharpe, une tête connue était apparue. « Encore en train de t'occuper des autres ? Est-ce tu penses seulement à toi de temps en temps ? » Elle avait eu vite fait de te percer à jour. A croire que tu avais une réputation ou quelque chose dans le style. Au final, tu connaissais assez mal Mackenzie. Vous aviez bien discuté par moment lorsque tu traînais avec Jude et par conséquent la fille de la Membre mais il n'y avait pas vraiment eu d'occasions comme aujourd'hui. « Je dois plaider coupable. » Ton sourire s'était agrandi alors que tu te dégageais le visage, ralentissant l'allure. Penser à toi était une chose que tu savais faire mais qui ne te plaisait par toujours. Tu visualisais souvent mal la frontière entre l'égoïsme et la préservation de toi-même. La question fut donc vite éludée. « J'ai voulu profiter du temps pour rendre visite à des amis. Tu es de garde ? »

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« Je dois plaider coupable. » Il se découvrait légèrement et ralentissait déjà le pas. Comme je l'avais imaginé, il m'avait répondu sans le moindre agacement. Après tout, il était sociable et ouvert. En tout cas, c'était l'impression qu'il me donnait. Si j'avais été tentée de le saluer, j'avais malgré tout peur que ça passe pour du culot. Je bossais et, de son côté, il avait certainement mieux à faire. Heureusement, ce culot était plutôt bien pris. « J'ai voulu profiter du temps pour rendre visite à des amis. Tu es de garde ? » Ses amis devaient être les plus chanceux pour qu'il profite de ces temps libres pour aller prendre de leurs nouvelles. L'amitié avait du sens pour lui. Je me demandais si je donnais autant de mon temps à mes amis. Depuis qu'il y avait Casey, c'était devenu plus compliqué. Entre ma tâche et elle, même si j'avais l'aide et le soutien de Roxas et Jude, notamment, je n'avais pas beaucoup d'occasions. Cette réflexion me fit penser que je devrais remercier plus souvent Roxas d'être là, en tant que père, et Jude aussi. « Oui. Les habitudes reprennent et ça fait du bien. J'adore m'occuper de Casey mais ça me rendait folle d'être enfermée. J'ai besoin de bouger. » C'était si facile de lui parler. Je ne lui disais rien d'extraordinaire mais on se sentait tout de suite accueillie comme il se doit et plus encore. « En plus, on a besoin plus que jamais de recruter ceux qui seraient intéressés. La rébellion et ce coup de froid ont joué contre nous. » Il comprendrait la situation, en tant qu'Ancien. Mieux encore, j'étais certaine qu'il pourrait nous apporter quelque chose. Il donnait l'impression d'être avisé, sage.

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Année 41, saison intermédiaire (jour 74)

« Oui. Les habitudes reprennent et ça fait du bien. J'adore m'occuper de Casey mais ça me rendait folle d'être enfermée. J'ai besoin de bouger. » Tu ne peux que trop bien comprendre ce sentiment. Dès que tu avais eu l'occasion de redevenir mobile, tu avais eu bien du mal à te contenir. Le simple fait d'être plus libre, de pouvoir sortir du cadre médical avait été comme une drogue au début. Vos cas sont différents bien sûr mais certains ressentis restent similaires. « En plus, on a besoin plus que jamais de recruter ceux qui seraient intéressés. La rébellion et ce coup de froid ont joué contre nous. » « C'est vrai que tu es la plus à même de donner du sens à cette nouvelle loi. » Une recruteuse comme elle devait voir le recrutement de personnes plus jeunes d'un tout autre oeil, les Anciens ayant tendance à se présenter seuls. Ce que tu aurais fait si la possibilité t'avait réellement parue viable. Mais ce n'était pas une histoire que tu voulais lui raconter. Tu ne voulais pas instaurer un malaise ou qu'elle ressente pour toi un peu de pitié. Tu n'étais pas à plaindre après tout. « Tu as déjà pu dénicher quelques perles parmi les plus jeunes ? Je me doute qu'il ne doit pas être si simple trouver des personnes suffisamment matures. Même si on a des capacités et de la motivation, à cet âge là, on est toujours un peu joueur. » Même si tu comprends cette décision et l'importance de préparer plus vite la nouvelle génération, ça te chagrine un peu d'en voir devant grandir plus vite encore que les autres. Les Jaguars avaient moins à se plaindre, il avait appris que les autres clans mettaient leurs jeunes Soumis au travail bien plus rapidement mais il n'empêche que c'est un pas que vous franchissez ici.

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« C'est vrai que tu es la plus à même de donner du sens à cette nouvelle loi. » On pouvait voir les choses comme ça puisque j'étais recruteuse. J'avais toujours eu le contact facile avec les plus jeunes et j'arrivais la plupart du temps à reconnaître l'insolence du manque de confiance et c'était certainement ça qu'avait reconnu Noâ à l'époque et j'avais le sentiment que ça s'était encore amélioré avec l'arrivée dans ma vie de Casey. Seulement, je savais que j'avais mes propres failles, il serait difficile pour moi de me vanter de la sorte. Je n'irais pas jusqu'à réellement douter de mes compétences, j'étais plutôt au clair avec mes forces et mes faiblesses. « Oh, tu sais, j'essaie de faire au mieux pour le clan mais aussi et surtout pour la plus jeune génération. Cette nouvelle loi est primordiale mais jamais je n'insisterais si je sens un petit quelque chose qui coince. J'ai entendu que dans d'autres clans c'était plus ferme mais je pense que si on force quelqu'un, on n'en tirera jamais du bon. » J'avais eu la chance de ne pas devenir Membre au temps de Joshua, les priorités étaient autres à cette époque. Ma mentalité n'aurait pas collé, pas plus que chez les Dragons ou les Aigles.

« Tu as déjà pu dénicher quelques perles parmi les plus jeunes ? Je me doute qu'il ne doit pas être si simple trouver des personnes suffisamment matures. Même si on a des capacités et de la motivation, à cet âge là, on est toujours un peu joueur. » La maturité était l'obstacle le plus évident mais il y avait tellement d'autres raisons qui pouvaient retarder la décision. On pouvait dire ce qu'on voulait, même parmi les plus jeunes potentielles recrues, certains étaient perdus à cause de la perte de leurs parents ou à cause d'autres séquelles, que ce soit de la faute de notre ancien Chef ou des conditions climatiques. « Ce qui leur joue parfois défaut, c'est le fait d'idéaliser notre rôle et dans ces cas-là, il est parfois difficile de trancher. J'essaie alors de penser à Casey plus grande et je me demande si, dans ce cas-là, je serais prête à l'envoyer au casse-pipe. Je pense évidemment aux effectifs du clan et aux besoins mais je ne voudrais pas qu'on devienne comme les Dragons ou les Aigles. Les Dragons tiennent mais à quel prix. Ne parlons même pas des Aigles. La force des Jaguars, c'est quand même l'humanité et je pense que Noâ ne voudrait pas qu'on en revienne à l'époque de Joshua. » Je n'avais pas peur de dire ce qui me venait à l'esprit en présence de Zeke. Je pourrais me laisser tomber, les yeux fermés, sans avoir peur de tomber. C'était là toute sa force.

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« Oh, tu sais, j'essaie de faire au mieux pour le clan mais aussi et surtout pour la plus jeune génération. Cette nouvelle loi est primordiale mais jamais je n'insisterais si je sens un petit quelque chose qui coince. J'ai entendu que dans d'autres clans c'était plus ferme mais je pense que si on force quelqu'un, on n'en tirera jamais du bon. » Tu apprécies qu'elle ait la tête bien sur les épaules. Qu'elle ne soit pas étouffée par un patriotisme toxique. Un point qui avait toujours été important pour toi. Après tout tu étais né loin de cette ville et ta fidélité avait toujours été à Noâ avant d'être aux Jaguars. Celle-ci s'était développé progressivement, à force de découvrir ce qu'était vraiment un clan et d'avoir l'occasion de servir ses intérêts. Autant dire que ce n'était pas arrivé avant le début du règne de ton amie. Qu'elle pense au bien-être des recrues te marquait donc. Aucun doute qu'elle saurait continuer à faire ressortir des potentiels. Tu ne doutais pas non plus du fait qu'elle fasse une bonne mère tout au long de l'évolution de sa fille. Elle avait le bon état d'esprit. « Ce qui leur joue parfois défaut, c'est le fait d'idéaliser notre rôle et dans ces cas-là, il est parfois difficile de trancher. J'essaie alors de penser à Casey plus grande et je me demande si, dans ce cas-là, je serais prête à l'envoyer au casse-pipe. Je pense évidemment aux effectifs du clan et aux besoins mais je ne voudrais pas qu'on devienne comme les Dragons ou les Aigles. Les Dragons tiennent mais à quel prix. Ne parlons même pas des Aigles. La force des Jaguars, c'est quand même l'humanité et je pense que Noâ ne voudrait pas qu'on en revienne à l'époque de Joshua. » Exactement ce que tu pensais. « Les périodes de crise ont aussi tendance à réveiller des passions. On se rêve plus facilement défenseur. C'est grâce à des gens comme toi que l'on évite des catastrophes avec les plus jeunes. L'avantage de ce système c'est aussi qu'on pourra leur inculquer plus jeunes de bons réflexes. Ne pas se retrouver comme pendant la rébellion avec des gamins à peine formés et pas assez solides pour réagir dans le stress. Ceux qui géreront les problèmes seront les personnes les plus adaptées et n'auront pas à craindre de laisser le territoire dans une impasse. J'aime aussi assez l'idée que ces gamins puissent se développer à leur rythme. Parfois j'ai l'impression qu'on est contraint d'envoyer trop vite des nouveaux vers leur tâche et que les bloque dans leur progression. »

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« Les périodes de crise ont aussi tendance à réveiller des passions. On se rêve plus facilement défenseur. C'est grâce à des gens comme toi que l'on évite des catastrophes avec les plus jeunes. L'avantage de ce système c'est aussi qu'on pourra leur inculquer plus jeunes de bons réflexes. Ne pas se retrouver comme pendant la rébellion avec des gamins à peine formés et pas assez solides pour réagir dans le stress. Ceux qui géreront les problèmes seront les personnes les plus adaptées et n'auront pas à craindre de laisser le territoire dans une impasse. J'aime aussi assez l'idée que ces gamins puissent se développer à leur rythme. Parfois j'ai l'impression qu'on est contraint d'envoyer trop vite des nouveaux vers leur tâche et que les bloque dans leur progression. » Même s'il n'était plus exactement dans le feu de l'action, force était de constater qu'Ezekiel réfléchissait encore sérieusement au clan et aux décisions prises. Qu'il soit un Ancien était un atout parce qu'il était drôlement plus réfléchi et il avait ce recul que nous n'avions pas forcément. J'étais heureuse d'entendre que nous étions sur la même longueur d'onde à ce sujet. Ça me donnait d'autant plus confiance en ma vision des choses et les décisions qui en découlaient.

« Je ne l'aurais pas mieux dit. » En parler des heures durant pour répéter la même chose essentielle n'aurait servi à rien. Heureusement, j'avais un ego équilibré et, de ce fait, j'étais capable de reconnaître qu'il avait parfaitement résumé les choses telles que je me les représentais dans ma tête. « Je vais te laisser reprendre là où tu en étais, je dois travailler de mon côté. » Je ne voulais et ne pouvais pas l'embêter éternellement. Je devais m'y remettre, comme tout le monde. « Ça m'a fait plaisir de pouvoir discuter avec toi au sujet de choses aussi essentielles. » Je ne pouvais pas le quitter sans lui dire ça. On ne le disait jamais assez quand une discussion aussi sensée nous faisait du bien et la rébellion m'avait rappelé à quel point c'était primordial. J'attendais un mot de sa part pour m'éclipser. L'impolitesse était ce que je détestais le plus.

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» please, tell me you just want to see me ft. Zeke
» when all those shadows almost killed your light ft. Zeke
» quelque chose de troublant ft. Zeke
» drunk shovel talk — zeke
» zeke • stand by those who stand by you

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