heart up in chaos (Willow)

DRAGONS DU NORD

heart up in chaos
Année 41 – saison intermédiaire (après-midi 76)

« Viens. » La main d'Oz est toujours aussi grande autour de la tienne et tu as cette sensation que rien n'a changé depuis que vous êtes enfants. Tu le suis sans dire un mot au début, la curiosité grimpant au fil des mètres qui te séparent du groupe des Dragons. Vous partez totalement à l'opposé et même si tu sais que tu ne devrais pas, tu t'en fiches. Ils sont si occupés avec leurs jeux qu'ils se fichent bien que tu sois absente. Même pas besoin de jeux, c'est un fait général. A part avec Max, tu n'as toujours pas vraiment ta place dans ce clan. L'habitude te pousse à jeter un coup d’œil anxieux au-dessus de ton épaule mais tu retrouves vite Oz dans ton champ de vision. « Où est-ce qu'on va ? » Il se tourne légèrement et tu vois un sourire amusé sur ses lèvres. Tu n'auras pas droit à une réponse concrète, c'est sûr maintenant. Il t'agace un peu à te faire lanterner après tout ça mais c'est la preuve qu'il va vraiment bien. L'espièglerie fait partie de ce qu'il est. Vous parcourez une distance qui paraît courte mais tes jambes s'en plaignent vite. Plusieurs arrêts sont nécessaires pour qu'il ajuste sa trajectoire, visiblement pas si certain de l'endroit où il te mène. Il cherche quelque chose, quelqu'un même. Au final c'est Jax qui termine le boulot en suivant une piste qui vous est inaccessible. La truffe collée au sol, il vous fait tourner autour des bâtiments en ruines, emprunter de nouvelles rues jusqu'à ce que tu comprennes. Tes doigts se resserrent autour de ceux de l'ancien Aigle et ton souffle se coupe. Bien sûr. Il vit chez les Jaguars maintenant, devenant ainsi bien plus proche d'elle que tu ne l'as jamais été. Ce n'est pas que tu n'as pas pensé à Willow pendant cette longue période, l'inquiétude était juste différente. Derrière les frontières des Jaguars, elle était en sécurité. Les incertitudes n'avaient pas changées. Il y avait toujours un risque mais il n'était pas martial. Ton clan ne lui était pas tombé dessus au milieu de la nuit pour détruire tout ce qu'elle avait connue ces dernières années. Il n'empêche que en la voyant, tu comprends à quel point elle t'a manquée. Il y a une dernière pression sur ta main avant que Oz ne te lâche et se retire avec une discrétion qui lui ressemble peu. Hésitante, tu commences à avancer vers l'endroit où elle se trouve, les mains se tordant l'une l'autre maintenant que tu n'as plus l'ancien Aigle pour t'ancrer. Tu te sens nerveuse. C'est complètement idiot mais tu es presque timide de la revoir après tout ça. Ce mélange de Jaguars et d'Aigles dans les environs n'est pas non plus pour te rassurer. Il n'y a pas écris Dragons sur ton front mais sait-on jamais. « Je-. » Il faut que tu te reprennes. Que tu arrêtes d'être si idiote. Tu n'as pas la sensation de t'être totalement remise de l'attaque – de la peur engendrée, du craquage que ça t'a provoqué – mais ce n'est pas une excuse. « Tu as l'air d'aller bien. » La phrase sonne bizarre en sortant de ta bouche, n'évoque absolument pas ce que tu voudrais lui dire. Pour une fois, tu aimerais pouvoir t'appuyer sur les gestes mais c'est Willow et tu n'oses pas t'imposer dans son espace. Alors maladroitement tu ouvres un peu les bras en une invitation tacite d'une étreinte sans pression. Depuis quand es-tu si câline ? Tu n'en sais rien. Mais tu ne lui en voudras pas si elle refuse. Il y a aussi l'idée qu'elle puisse te voir comme un danger maintenant, après toute cette histoire de Dragons qui te traverse la tête mais tu chasses cette pensée. Elle et toi, ça a toujours été plus que ça.

JAGUARS DU SUD

Willow & Sawyer

année 41, saison intermédiaire, après-midi 76

heart up in chaos

J'avais bien compris l'utilité de cette mission qui se répétait et puisque nous serions encore plus nombreux - accompagnés des anciens Aigles -, il avait fallu me préparer psychologiquement. Le masque ne pouvait pas tomber, pas une nouvelle fois. Le fait d'avoir l'air ridicule face à un bleu, ça m'avait amplement suffi. Oz participait à la journée. Aden aussi. Je me rendais compte de la chance que j'avais d'être fixée très rapidement au sujet de leur survie. Je n'avais pas douté un instant de leurs capacités à s'en sortir, mais les Dragons avaient la réputation d'être si puissants. Sans parler des bruits qui couraient au sujet de l'attaque inhumaine. Ils n'étaient pas connus pour leur pitié. Les Dragons. Je m'inquiétais pour elle. Sawyer. Jusque-là, seul Salem connaissait son existence, au sein des Jaguars. J'étais toujours sans réponse et ce malgré les rares occasions de sortie. Il n'y avait pas de raison de les croiser sur les ruines de l'est. C'était donc logique que je n'en sache pas plus. Ma tâche ne me permettait pas de me balader beaucoup plus loin, à moins que les ordres ne le requièrent ouvertement. Je devais ronger mon frein. Garder pour moi, je savais faire, d'ordinaire. Parler de quelque chose d'aussi intime, c'était trop dangereux. Le plus cruel, dans cette histoire, c'est que quand j'acceptais enfin l'idée que je m'inquiétais sincèrement pour elle, que ces sentiments existaient bel et bien, là-haut, on en décidait autrement. Penser à celle qui avait chamboulé ma vie depuis si longtemps maintenant ne m'aiderait pas. Habituellement, il n'était très facile de mettre de la distance entre les autres et moi, de cacher celle que j'étais au fond de moi, derrière ces barricades, mais le lieu n'aidait pas. Je me croyais plus forte que ça, mais force est de constater que je n'avais pas été si fière il y a trois jours, dans ces mêmes conditions. Le rappel de ces cauchemars, de ce traumatisme. L'ambiance morbide et solennelle.

Ce n'est que quand j'eus l'impression d'être seule, que je laissai un peu plus les choses transparaître. Je n'allais pas tenir la journée entière, dans le cas contraire. Le rituel était toujours le même : la tête entre les mains, la balancer d'avant en arrière et faire fuir les images, ces images brouillées de ceux qui m'ont abandonnée. Un premier bruit dans les ruines, comme un craquement et je retrouvais ma vigilance. « Qui est... » Là ? Ne rien laisser paraître. Ne pas se vendre. Ne pas craquer. Comme si c'était seulement possible. Elle était là, n'est-ce pas ? Ça ne pouvait pas n'être qu'un fantôme. Une insolation était impossible. Je mangeais suffisamment que pour ne pas avoir droit à des hallucinations. Je ne parlais pas et je ne croyais pas aux fantômes, ça tombait bien. Mais est-ce que ma tête pouvait me faire imaginer quelque chose d'aussi cruel ? « Tu as l'air d'aller bien. » Elle a parlé. C'était bien elle. Sawyer. Alors que j'ai pour habitude de fuir les bras, je fonçai dans ses bras pour l'enlacer. Je m'agrippai à sa veste, ayant la peur primaire qu'elle ne me lâche et qu'elle parte, comme je l'avais fait à l'époque. « ... » La tête enfuie sur son épaule, tournée vers son cou, je ne retenais même plus les sanglots. C'était certainement trop d'émotions d'un coup. Beaucoup trop pour que je n'ose la regarder dans les yeux. Mes bras tremblaient comme des feuilles. Elle pouvait se vanter d'une chose, au moins, celle d'avoir franchi un cap que je pensais inaccessible jusque-là.

AVENGEDINCHAINS

DRAGONS DU NORD

heart up in chaos
Année 41 – saison intermédiaire (après-midi 76)

Tu retires ton commentaire idiot. Même s'il n'est pas si faux. L'air en forme. Physiquement Willow est entière, dépourvue de blessure, pas si amaigrie que ça. Elle ne t'a pas fait le même choc que Oz. Mais il y a quelque chose dans ses traits qui raconte une autre histoire. Qui ne te fait pas regretter cette étreinte qui a tout d'une bouteille lancée à la mer. Ça ne t'empêche pas d'être surprise lorsqu'elle s'y lance à corps perdu. Elle est dans tes bras et même si ce n'est pas habituel, si c'est désespéré, il y a de la familiarité dans cette étreinte. Une aise étrange. Tu glisses les mains dans son dos, serrant ce corps avec force, soutenant ces émotions qui la secouent. Tout te surprends dans cette scène. Vous venez de passer un palier. Toi parce que tu comprends enfin. Tu prends conscience de cet attachement si évident maintenant. Pourquoi est-ce qu'il t'est si difficile d'accepter l'amour que l'on peut te porter ? Que l'on puisse t'en porter tout court ? La réponse peut sembler simple malgré quelques subtilités. Trop souvent on t'a aimé et on t'a quitté. S'attacher était trop souvent le synonyme de perdre. C'est pour ça que c'est si compliqué et que tu as tant de mal à tolérer des gens proches de ton cœur. Mais parfois on a pas le choix. Les gens rentrent tout seul et il est déjà trop tard. Tu poses la tête contre elle, les yeux secs mais pleins d'émotions. Tu as déjà trop sangloté aujourd'hui. « Hé. » Tu souffles, les lèvres frôlant sa joue doucement. « Tu m'as manqué aussi. »

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There’s always been a disconnect running from my heart to my head and no it’s never made much sense. I’ve been feeling so distant, can you be the one to connect? Pick up all the pieces again? As long as they don’t separate you from me I’ll be fine.

JAGUARS DU SUD

Willow & Sawyer

année 41, saison intermédiaire, après-midi 76

heart up in chaos

« Hé. » Tout était presque trop vrai et trop bien. Si elle n'avait pas réagi à son tour, je n'aurais pas donné cher de mon cœur. J'avais réagi trop spontanément pour réaliser le risque immense que je prenais en agissant de la sorte. « Tu m'as manqué aussi. » Sentir sa tête contre moi me permettait de garder les pieds sur terre. C'était vraiment trop beau pour être vrai. Quand tout allait bien, il fallait toujours s'en méfier. Pour une fois, pourtant, j'avais envie de croire à tout ça et de ne penser qu'à ça. Je n'avais jamais fait un tel pas envers qui que ce soit, même avec Salem, c'était différent. Nous étions proches, un peu comme une fratrie d'infortune. Il me comprenait, je le comprenais. Nous nous respections et nous nous complétions dans un clan qui rejetait les gens comme nous. Sawyer avait déclenché quelque chose d'encore plus fort. L'angoisse qui était remontée d'un coup me l'avait confirmé. Je n'avais jamais été aussi inquiète pour qui que ce soit. Habituellement, je faisais confiance aux autres et en leurs capacités à se défendre. Là, je pouvais me raisonner autant que je le voulais, la peur me bouffait à petit feu et tout était revenu dès que je l'avais vue.

Je tenais encore sa veste, comme si j'avais peur qu'elle ne s'en aille. La sentir m'enlacer à son tour lâcha encore un peu de tension. C'était brutal et sans merci. Je sanglotais encore un peu. Je m'autorisais enfin à me montrer sensible et fragile, ce qui n'était pas rien. Au bout de plusieurs secondes, facilement une minute ou deux, je reculai ma tête pour mieux la regarder, essuyant au passage mon visage de ma manche droite, ma main gauche bien accrochée à son dos. « Je suis désolée pour... tu sais... ça. » Ça, c'était le câlin, le rapprochement le moins subtile du monde. C'était aussi ce que j'avais imposé. « J'ai eu peur pour toi. » Très peur. Je fuyais déjà son regard, gênée par ma façon soudaine de me comporter. « Tu comptes beaucoup pour moi. Je ne veux pas te perdre. » Ces deux affirmations avaient été tout juste soufflées parce que je ne savais pas si j'avais le droit de le dire. J'avais peur d'en faire trop. Je craignais aussi de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Je ne connaissais rien à ça et honnêtement, j'avais peur. J'étais même terrifiée.

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DRAGONS DU NORD

heart up in chaos
Année 41 – saison intermédiaire (après-midi 76)

C'est quelque chose d'avoir entre tes bras une Willow dans cet état. Elle n'a jamais été la plus émotive. En apparence. Comme tout le monde elle s'était bien cachée derrière des kilomètres de barrières bardées de piques. Tu ne peux que la serrer contre toi, peu informée sur la marche à suivre. Tout ça est trop nouveau. Tu avales encore cette révélation que tu as ton importance pour elle. Lorsqu'elle prends un peu de distance, tu l'observes doucement, un peu curieuse de ce qui va se passer désormais. Tu t'attends presque à ce qu'elle se détache, qu'elle enterre cet instant. Mais celle qui est devant toi ne fuit pas comme trop souvent. Et tu sens ton cœur qui se serre maladroitement dans l'espace que l'angoisse de ces dernières semaines a laissé dans ta poitrine. « Je suis désolée pour... tu sais... ça. » Sentiment que tu ne partages pas. Elle n'a pas à être désolée. « J'ai eu peur pour toi. » Et toi pour vous, tu comprends. Pour ce que cette attaque aurait pu faire à ce fragile lien qui vous unit. « Je crois que j'en avais besoin aussi. » Tu souffles, soudain frappée par toute la vérité qui se glisse dans les mots. « Tu comptes beaucoup pour moi. Je ne veux pas te perdre. » Et son regard t'échappe. Il te faut une seconde pour que ton esprit se clarifie. Tout ça te chamboule un peu. C'est soudain. Mais ça ne manque pas de naturel pour autant. Tu glisses la main contre son cou, le pouce passant doucement sur sa joue. Avec à peine une pression pour qu'elle te regarde à nouveau. « Je commence à croire que je suis increvable. » Et tu souris. Un peu amère aussi. Tu as survécu à trop de gens. Des gens bons. Des gens qui t'aimaient. Tu as tout aussi peur de la perdre, plus encore maintenant. Tout est devenu trop réel. « Ça n'arrivera pas. » C'est facile de faire preuve de cette assurance. Pour toi c'est une certitude que tu ne peux pas ignorer. Elle ne te perdra pas parce que tu la perdras bien avant. « Fais gaffe à toi, ok ? » Tu murmures dans le creux de son épaule après l'avoir attirée à nouveau contre toi. Un réflexe, un pur instinct. Tu en as eu soudain besoin.

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Willow & Sawyer

année 41, saison intermédiaire, après-midi 76

heart up in chaos

Elle ne m'avait pas écartée et je sentais déjà mon cœur s'affoler à nouveau. La tenir dans mes bras, c'était nouveau et indescriptible. C'était trop beau, trop bon. Je n'étais pas certaine de mériter tout ça, mais mon corps m'y avait poussé plus que jamais. Tout à l'inverse de ce réflexe inculqué à mon insu depuis gamine. Je savais que j'allais le regretter et que je n'allais pas hésiter à me flageller pour avoir pris une telle liberté alors que je l'avais blessée, plus jeune, mais j'en avais terriblement besoin à ce moment précis et elle ne semblait pas contraire. A moins que ce ne soit dans le but de ne pas me froisser. C'était totalement possible avec Sawyer, elle était trop gentille avec moi. Celle qui avait mis fin à tout ça, c'était moi, encore une fois. C'était de ces réactions primaires, qu'on ne maîtrisait pas, mais je doutais déjà, d'avoir été trop loin, d'avoir forcé les choses. C'était bien pour ça que j'avais fini par mettre une infime distance physique, juste ce qu'il fallait pour qu'on puisse se regarder, même si mon regard fuyait déjà. « Je crois que j'en avais besoin aussi. » Là, toutes mes certitudes s'écroulaient. Cette petite voix qui me parasitait à longueur de temps dès que je m'accrochais à quelqu'un avait reçu un coup critique. Elle reviendrait certainement à la charge, mais l'espace d'un instant, j'avais répété ces mots dans ma tête. C'était une première, parce que quand Salem les avait prononcés, ces mots, c'était dans un autre contexte. Je n'avais jamais douté un instant qu'elle tienne à moi, mais le contact physique, c'était encore un autre pas, que nous n'avions pas pu franchir jusque-là à cause de moi et mes fichues peurs. J'avais la chair de poule et mes joues picotaient. J'avais cherché les mots, je les avais au fond de ma gorge mais rien ne sortait. J'avais juste les larmes au bord des yeux, à nouveau. La voir et l'entendre dans un tel contexte relevait du miracle mais l'entendre me dire ça, c'était inespéré pour une petite fille abandonnée trop jeune.

J'avais bien vu sa main arriver mais aucun signal d'alarme interne n'avait retenti. Sawyer n'était pas une menace. Je pouvais bien la laisser envahir mon espace vital, je l'avais fait la première. Sa main était froide et pourtant, j'avais le sentiment que mon corps se réchauffait à son contact. J'aurais parié toutes mes rations que les larmes coulaient et que mes joues étaient rouges, alors que nos regards se croisaient. « Je commence à croire que je suis increvable. » Je n'allais pas m'en plaindre. Si elle avait survécu à des années de galère en tant que Libre, elle n'allait pas y passer lors d'une attaque. Aucune chance. « Ça n'arrivera pas. » C'était une promesse qu'elle me faisait et ces promesses valaient de l'or. On ne pouvait pas en dire autant de ma part. J'avais été trop lâche par le passé. « Merci... » Ce fut particulièrement maladroit mais j'avais approché ma main de la sienne, pour la sentir encore plus et pour la retenir, quelque part. « Fais gaffe à toi, ok ? » J'avais hoché de la tête. J'étais prête, moi aussi, à lui faire une telle promesse et à m'y tenir, cette fois. « Je... Quand j'ai cru t'avoir perdue... J'ai compris que ma vie n'aurait plus de sens... sans toi. » C'était un aveu à peine déguisé mais qui m'avait demandé un courage surhumain. On ne me l'avait pas dit souvent et je l'avais encore moins ressenti.

AVENGEDINCHAINS

DRAGONS DU NORD

heart up in chaos
Année 41 – saison intermédiaire (après-midi 76)

Tu n'es pas habituée à tout ça. Le Nord avait cette façon de vous formater, de vous rentrer dans le crâne que la proximité de quelqu'un d'autre était une faiblesse facilement exploitable. C'était d'autant plus vrai à cause de ton statut. Ton ancien statut, devrais-tu dire. Ou peut-être pas. Être gradée donnerait peut-être des envies à quelques petits malins en recherche de pouvoir. On pouvait te voir faible, plus facilement éliminable que l'autre Armurier. Tu ne crains pas réellement un duel. Qu'importe ce que tu as dit, ce que tu as prétendu, tu sais ce que tu vaux avec une arme à la main. Eux, non. Mais le problème n'est pas là. Si tu t'en sors bien malgré les épreuves traversées, tu as des lacunes. Ce que Willow te fait ressentir est différent. Loin de ces semblants de relations que tu avais eue. Des gens que tu avais aimé, il y en avait eu. Il y en avait même. Mais ce n'est pas tout à fait pareil. Tu n'es pas idiote non plus, tu sais depuis longtemps déjà que ce n'est pas comme avec Max. Ni réellement comme avec Oz. Ils sont les deux seuls points de comparaison auxquels tu penses mais seulement en terme d'intensité. Avec Willow c'est encore autre chose. « Merci... » Tout semble soudain très solennel. Tu ravales difficilement cette drôle de boule que tu as dans la gorge avant d'essuyer le bord de ses yeux des pouces. Tu n'aimes pas la voir pleurer. « Je... Quand j'ai cru t'avoir perdue... J'ai compris que ma vie n'aurait plus de sens... sans toi. » C'est beaucoup. Et soudain. Tellement que tu doutes un instant. Questionnant ses mots. Ta compréhension, pas sa sincérité. Tu n'es tout simplement pas habituée. Cela t'évoque des mots entendus il y a bien longtemps. Des mots que tu as déjà pensé mais jamais prononcé. Pas vraiment. Cette journée a été riche en émotions. Peut-être trop pour quelqu'un comme toi. « Je veux pas te perdre. » Tu murmures piteusement, désespérée. Tu ne veux pas perdre Willow dans tous les sens du terme. Tu ne veux pas la perdre comme tu as déjà eu cette impression de perdre un peu Oz. Mais tout ça, tout cet amour, ça te fait peur. Tu ne peux pas te débarrasser de cette sensation que tu ne seras jamais assez. Que tu ne leur offriras jamais assez.

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JAGUARS DU SUD

Willow & Sawyer

année 41, saison intermédiaire, après-midi 76

heart up in chaos

Que quelqu'un se montre aussi attentionné avec moi était une première. Salem, c'était une évidence et c'était différent, c'était plus un membre de ma famille, une personne de confiance et qui était une constante au sein de ma vie pas si mouvementée que ça depuis que j'avais rejoint les Jaguars. Alors, quand Sawyer avait essuyé le bord de mes yeux de ses pouces, je m'étais sentie encore plus gênée que jamais mais étrangement à l'aise. Ça me soulageait et ça me réchauffait le cœur. Je ne pleurais pas facilement mais tout était si intense avec elle.

« Je veux pas te perdre. » Encore une preuve de cette intensité et de tout ce que dégageait notre discussion, elle utilisait de grands mots, des mots qu'on ne prononçait pas par hasard. Ces mêmes mots qu'elle avait oser sous-entendre quand nous nous étions retrouvées pour la première fois depuis ma connerie. Je ne comprenais toujours pas à ce stade comment elle avait pu m'excuser si facilement. C'était un grand mystère. A moins que ce ne soit tout simplement sa trop grande gentillesse. « Je crois que je serais incapable de m'éloigner de toi, pas après avoir ressenti tout ça. C'est plus qu'une promesse, je ne pourrais que me laisser aller dans le cas contraire. » Je me rendais bien compte de tout ce que pouvait représenter ce que je lui disais mais il fallait qu'elle comprenne l'importance de sa présence, de son existence pour moi. Je ne voulais plus jamais jouer les lâches, même si c'était un sentiment effrayant d'être si dépendant.

AVENGEDINCHAINS

» in all this chaos, I only see you ft. Koira
» leonel • chill, it's only chaos
» kagan • be the calm in the chaos
» leonel • chill, it's only chaos
» but in all chaos there is calculation — levi

heart up in chaos (Willow)

heart up in chaos (Willow)

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