Don’t make friends. It never ends well. (Nox)

JAGUARS DU SUD

ft. Nox

année 41, saison intermédiaire, jour 80 (soirée)

Don’t make friends. It never ends well.

Elle n'avait pas été sélectionnée pour le voyage. Ce n'était pas une surprise mais elle s'était sentie dépitée et déçue. Elle ne devait être qu'une bleue aux yeux de la hiérarchie mais d'autres nouveaux membres avaient été sélectionnés. Pourquoi pas elle, à croire qu'elle avait si bien joué au jeu du fantôme qu'elle en était devenue un. Elle ferait partie de ceux qui hanteraient le QG en l'absence d'une partie des troupes. Elle ignorait pourquoi elle se sentait si lésée. Depuis le début, elle avait fait son possible pour passer inaperçue et à présent que son souhait avait été exaucée, elle se sentait mal, comme touchée dans son ego. Saskya et Sloan seraient du voyage, eux, comme pour lui rappeler qu'elle n'était plus assez bien pour faire partie du groupe. Est-ce qu'elle le voulait vraiment encore ? Ils étaient des traîtres, ils ne lui manquaient pas. Mensonges. C'était mieux comme ça, elle devait s'en convaincre. Qui aurait veillé sur Baba si elle était partie ? Personne. Rester était une bonne chose. Elle se le répétait encore et tout finirait par passer, l'étau autour de ses côtes se relâcherait un peu et elle pourrait reprendre le cours de sa vie. Elle n'aurait pas pu être efficace de toute façon, elle commençait à peine à se remettre réellement de ses blessures....grâce à cette fille, la sous-infirmière qui avait accepté de l'aider. Elle s'était sentie étrangement accablée de lire son prénom sur la liste des sélectionnés. Elle avait dû la revoir plusieurs fois, pour un suivi de ses plaies. Rien n'avait vraiment changé. Pourtant il avait fallu lire ses quatre petites lettres pour qu'elle se sente encore plus seule. C'était idiot, idiot. Ce n'était pas comme si cette Lena était une amie. Elle lui était seulement utile parce qu'entre tous, c'était bien la seule qui arrivait à la mettre à l'aise un minimum. Idiot, oui, c'était le mot. Elle continuait de se descendre le moral alors que cette Lena s'en fichait probablement. Des patients, elle en avait des tas. Sorcha n'en était qu'une parmi tant d'autres. Ça lui pinçait le cœur de l'admettre mais c'était comme ça. C'était toujours comme ça, elle était un élément facilement oubliable et elle n'avait jamais fait d'efforts pour changer quoique ce soit. Elle ne pouvait s'en vouloir qu'à elle-même.

Perdue dans ses pensées, elle continuait sa course au petit trot. Décidée à se remettre dans le bain après avoir pris un peu de repos ces derniers jours, elle n'avait pas fait attention aux rues qu'elle empruntait. Si Ross n'avait pas quémandé son attention d'un coup de museau, elle ne l'aurait sans doute pas remarqué. Elle s'était éloignée de la maison de Baba pour se retrouver dans le nouveau quartier de ces profiteurs d'aigles. Ce qu'elle pouvait les détester. Ses doigts fins virent s'ancrer dans la fourrure du gros chien. Ross, sentant son animosité, se rapprocha naturellement d'elle. Elle aurait fait demi tour complètement si elle n'avait pas entendu des murmures. Deux membres parlaient de se faire le traître avant le départ. Pour des jaguars, le traître ne pouvait être que ce Thiago. Elle l'avait vu de loin mais n'avait jamais fait le premier pas parce qu'elle n'en avait jamais ressenti le besoin. On disait qu'il avait trahi mais n'aurait-il pas été exécuté avec ses anciens camarades si c'était vraiment le cas ? Elle était certaine qu'il avait fait beaucoup moins de dégâts qu'elle. Il ne méritait sûrement pas le traitement qu'il recevait.

Elle n'était pas justicière, ne l'avait jamais été mais après un temps de réflexion, Sorcha leur emboîta le pas. Elle pensait les avoir perdus quand un éclat de voix lui indiqua le chemin à suivre. Après plusieurs ruelles, elle déboucha dans une rue où les deux membres avaient encerclé celui qu'elle devinait être le Thiago. Pourquoi se trouvait-il dans ce quartier, elle l'ignorait mais il était là et à deux doigts de reprendre une raclée. Des coups avaient déjà du être échangés. Les deux agresseurs avaient l'air excité. Sans doute devaient-ils mal digérer le fait qu'il ait été choisi pour participer au voyage. Sans perdre plus de temps, Sorcha sortit un lance-pierre de sa poche arrière, avisa celui qui avait l'air d'être leader et tira. La pierre vint heurter son épaule violemment et ce dernier se retourna vers elle, furieux. Elle n'avait pas peur de lui parce qu'elle n'était pas seule. Si Fury pouvait être effrayant, il n'était rien à côté de la bête qu'était Ross. Quand les parents décrivaient les monstres qui vivaient en-dehors de la ville, c'était probablement Ross qu'ils décrivaient. Ross était imposant, grand et large, il lui arrivait aisément à la taille. Avec les crocs ainsi dévoilés, sa fourrure d'un noir de jais et le regard animé de menace, Sorcha ne doutait pas une seconde qu'il hanterait les nuits de ces deux idiots. Ils n'avaient pas besoin de savoir que le chien était bien plus câlin et pacifique qu'eux. Je vous conseille de dégager avant de finir dans son estomac. Ne croyez pas que je vais le retenir. Le lance-pierre à nouveau tendu, elle avançait lentement vers le trio. Tout se passa très vite. Ross grogna, l'un des agresseurs donna un dernier coup de genou dans l'estomac du traître et juste comme ça, ils avaient détalé, laissant la victime au sol. Pas très sûre d'elle, Sorcha s'avança vers la victime, s'arrêtant à quelques pas de lui. Si elle doutait de la marche à suivre, Ross, lui, ne s'était pas gêné pour commencer à lécher le visage du jeune homme. Sorcha dut s'y reprendre à deux fois pour le retenir et finalement tendre une main secourable à ce Thiago. Ça va ? Elle demandait juste pour être sûre. Toujours pas au point dans son rapport avec les autres. Et si ça n'allait pas, peut-être qu'elle pourrait l'accompagner à l'infirmerie et peut-être qu'elle pourrait croiser Lena et peut-être qu'elle arrêterait d'être un fantôme pour une fois.

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Année 41 - saison intermédiaire (soirée 80)

Luna avait raison. Sans le savoir tu as dû te faire ennemi de la mauvaise divinité. Lorsqu'elle le disait avec le rire au bord des lèvres, amusée de ton malheur, tu avais eu du mal à l'accepter mais désormais tu n'allais plus rien nier pour le plaisir de la contredire. Tu es un putain d'aimant à emmerdes. Même lorsque tu te tiens à carreau, quelque chose te ramène vers les ennuis. C'est pire depuis que tu es sur ce fichu territoire. Tout le monde avance et tu te sens faire du surplace. Comme si tu n'avais pas embarqué dans un train dans lequel ils s'amassent tous joyeusement. Et ça t'énerve. Ils t'énervent tous avec leur vie nouvelle. Ils t'énervent à se plier en quatre devant les Jaguars pour une chance d'être acceptés. Certains plus que d'autres. Une bande semble déjà se détacher parmi les autres et ils sont pour toi les pires. Chacun à leur façon. Le truc c'est que tu ne peux pas oublier d'un claquement de doigts. Tu as le corps couturé par la violence de l'assaut et des larmes rageuses dans les yeux à chaque fois que tu repenses à cette nuit. A ce que tu as vu. Le massacre de ta famille. Le sang se vidant du corps de ta mère. Lorsque tu dors, tu la vois. Le sourire chaleureux mais le regard mort. Tu ne peux pas oublier ta vie car elle était bonne parmi les tiens. Tu ne comprends pas que les mémoires soient si sélectives, qu'on oublie que le clan a représenté durant longtemps un abri, un foyer. Même la haine pour les Dragons semble éteinte là où ton cœur flambe d'un besoin dévorant de se venger. « Hé le traître. » Les sentiments ne sont en aucun cas comparables mais la liste des gens que tu détestes ne fait que s'allonger depuis ton arrivée. Tu es au centre d'un gigantesque malentendu qui n'a pas encore trouvé de réponse. « Thiago. » A cause de lui c'est presque quotidiennement que tu dégustes. Les idiots qui t'approchent sont loin d'être les premiers à t'accoster de la sorte. Le sourire goguenard et l'envie d'en découdre. « Tu vas me répondre enculé ?! » La main qui se pose sur ton épaule est puissante et t'arrache sans mal à ta marche rapide. Baisser la tête n'a été d'aucune efficacité et ça te dégoûte encore plus d'avoir essayé cette solution pitoyable. Comme un con tu te laisses réagir et c'est là que ton poing décolle alors que tu te tords pour aller frapper celui qui t'a touché. Grossière erreur. Désormais les taureaux voient rouge. Ils te mettent à terre sans mal, leurs semelles te martelant le dos et les bras dont tu tentes de te servir comme bouclier. Ta balafre n'a pas besoin d'être empirée par des coups de pied. Le pire dans tout ça c'est que tu ne connais toujours pas les raisons de ces souffrances. C'est d'une injustice écœurante. Ta chance de t'en sortir sans plus de blessures sort de nulle part. Au début tu ne comprends pas tout de suite pourquoi cela s'arrête. Il y a juste cette pause nette et un juron de douleur qui sonne gracieusement à tes oreilles. « Je vous conseille de dégager avant de finir dans son estomac. Ne croyez pas que je vais le retenir. » la voix est nouvelle. Féminine. Tu ne comprends pas ce qui la pousse à s'interposer contre deux brutes mais tu ne vas pas cracher dessus sous prétexte qu'il est honteux de se faire aider par une nana. Même si avouons-le ta première pensée a été de te demander ce qu'une Soumise allait bien pouvoir faire. Mais elle n'est pas Soumise, tu dois t'en rappeler. Pas de ça ici. Tu profites qu'ils soient occupés ailleurs pour te redresser doucement, peu assuré. Une autre question se pose à propos de cet estomac dont elle parle avant qu'un grondement ne résonne. Inutile de le voir pour comprendre. Sans être la cible tu sens tes poils se redresser sous la menace claire. Celui-là n'est pas là pour déconner. Avant qu'une autre pensée ne puisse circuler à nouveau dans ton esprit, un éclair de douleur te transperce. Le fumier. Courbé, tu te laisses retomber sur le sol en te tenant le ventre. Voilà un coup que tu n'avais pas vu venir. Une langue râpeuse vint soudain casser tous les signaux de douleur qui s’amoncellent dans ta tête. Tu éclates de rire sous la chatouille, une main passant machinalement sur le cou du chien ce qui l'encourage plus encore. Si tu ne finis pas avec le visage recouvert de bave ce sera un miracle. « Ça va ? » Avec ça tu en avais presque oublié ta sauveuse. Tu acceptes dans un autre réflexe cette main qui se tend et te remet debout. Rappelé soudain à la réalité où le chien est un sacré morceau mais il se dégage de lui quelque chose de tellement bon que tu n'as ressenti aucun besoin de te méfier. Il s'était montré gentil et cela avait fait fondre toutes tes défenses. « J'ai vu pire. » Tu grimaces, une main palpant à nouveau ton ventre qui pulse sous l'impact. Ce n'est pas pour faire genre. La douleur avait été toute autre la première fois que tu avais repris conscience à l'hôpital. A sa façon ce n'était encore rien comparé à la suite. La lente guérison. « Merci de m'avoir aidé. » Que tu grommelles à la fille avant de poser une main sur la tête toute poilue du chien pour la caresser doucement. « Toi aussi. Tu sais comment les faire fuir. »

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année 41, saison intermédiaire, jour 80 (soirée)

Don’t make friends. It never ends well.

Son intervention n'avait été qu'une impulsion à ajouter à une longue liste de décisions prises sans vraiment y réfléchir. Et à présent qu'ils n'étaient plus que trois, Sorcha se retrouvait une nouvelle fois démunie. Pourquoi l'avait-elle aidé à la base ? Même ça, elle ne le comprenait plus. Elle avait parfois l'impression d'être déconnectée de son propre corps. Son corps bougeait sans que son esprit n'ait le temps de réagir et quand il reprenait le contrôle, il était déjà souvent trop tard. Comme en ce moment. Elle avait bien pris la décision de lui porter secours alors pourquoi se sentait-elle prise de court ? Stupide cerveau, stupide corps, stupides impulsions. Elle ne pouvait même pas réellement mettre son intervention sur le dos d'une quelconque solidarité entre traîtres. Cette excuse n'avait rien de crédible. Elle n'aurait pas à se charger de Baba toute seule si cette idée tenait la route. Il fallait croire qu'un traître ne cessait jamais de trahir tant qu'il y trouvait son compte. Sauf qu'ici, Sorcha n'y gagnait rien si ce n'est l'assurance de souffrir de nouveaux maux de tête à force de s'enfermer elle-même dans une boucle de questions sans réponse.

Pourtant, peut-être qu'elle n'avait pas à chercher trop loin pour des explications et que tout tenait dans le fait qu'à la place de hurler, le Thiago avait accueilli les léchouilles de son chien avec joie et non avec peur. Son éclat de rire l'avait même saisie. Mais même après s'être relevé, après avoir pris conscience de la taille réelle de la bête, il avait gardé les pieds encrés au sol, sans même prendre de recul. Il y avait de quoi être déstabilisée par un comportement pareil. Peut-être qu'il était tout simplement inconscient, que sa trahison lors de la rébellion n'avait été que ça, un coup de folie ? Il n'avait pas l'air d'avoir une araignée au plafond, il avait juste l'air misérable qu'on s'attendait à lire sur les victimes d'un passage à tabac. Elle l'observa plus en détail et ravisa son jugement. Définitivement plus que misérable. Et sa réponse n'allait pas dans le sens contraire. Un j'ai vu pire qui en disait long sur son état, qui indiquait aussi peut-être un certain abandon, comme s'il ne s'attendait plus à rien. A nouveau, elle se surprit à tendre la main vers lui, vers cette zone qui semblait le faire souffrir. Par habitude, sûrement, elle se sentait presque obligée d'estimer les dégâts. Son cerveau se reconnecta avant qu'elle ait eu le temps de finir son action et elle retira vivement son bras. Une nouvelle bêtise évitée. Brillant, Sorcha, très brillant. Pour être certaine de ne pas être tentée de refaire la même erreur, elle croisa les bras derrière son dos, haussant les épaules, l'air défait. Vraiment, elle ne pouvait pas dire qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'un traître reçoive un traitement pareil. Il n'y avait rien de plus jaguar qu'un patriotisme hypocrite. Tu...hm Elle racla le sol du bout de sa chaussure, sursautant légèrement, interrompue par ses remerciements. Elle avait parlé sans réfléchir, encore, commencé une phrase sans savoir où elle finirait. Qu'est-ce qu'il en avait à faire des conseils d'une inconnue après tout ? Il avait au moins la décence de lui exprimer sa reconnaissance. C'était peut-être plus que c'est qu'elle méritait. Elle ignorait pourquoi elle l'avait aidé mais elle était sûre que ce n'était pas par bonté d'âme. Oh. Silence. Euh. Silence. Pas de quoi, répondit-elle trop tard, encore perdue dans ses pensées, il était déjà passé à autre chose. La chose étant le molosse toujours à ses côtés. Ross, souffla-t-elle au garçon, saisie d'une nouvelle pulsion. Elle n'avait su dissimuler la pointe d'affection dans sa voix en mentionnant le prénom de la bête. Le réaction habituelle quand les gens croisaient Ross était de fuir, de changer de chemin ou de faire demi-tour. Pour une fois, le molosse avait droit à des caresses et Sorcha ne pouvait décemment pas le priver de cette récompense simplement à cause de son problème avec les autres. Son nom, je veux dire, avait-elle ajouté parce qu'elle, elle s'appelait Sorcha, même s'il ne lui avait rien demandé, elle préférait éviter les malentendus grossiers. Tu devrais...je sais pas, elle reprit, un coup de museau de Ross venant l'encourager. ...faire un tour à l'infirmerie. Le chien aboya, presque comme s'il approuvait ou la félicitait d'avoir pondu une phrase sans s'interrompre trente fois en plein milieu. Pour le contact visuel néanmoins, elle repasserait, déterminée qu'elle était à fixer le sol. Ou éviter de traîner tout seul. Ils ne sont pas très courageux ni très futés, ces types-là. Parfois il suffit d'un rien pour les dissuader. Nouveau haussement d'épaules.

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Année 41 - saison intermédiaire (soirée 80)

Étrange. Tu ne sais pas comment te comporter face à cette fille. Tu le voudrais pourtant. Peu de Jaguars ont pris la peine de te défendre. Ce n'est pas une histoire de gratitude. Pas complètement. C'est plus humain. L'envie peut-être de côtoyer quelqu'un autrement. Quelqu'un qui n'est pas un Aigle ou l'une de ces inutiles sentinelles. Elle esquisse un geste vers toi et la surprise te laisse sans voix. Immobile aussi. Tu aurais sans doute dû réagir avant même qu'elle ne se retire. Question de survie. Mais ton instinct t'envoie un drôle de message. Te laisse confus. Tu as cette sensation qu'elle est un peu comme ce chien qui l'accompagne. Un être avec lequel il faut tenter une approche différente. Te laisser faire plutôt que d'imposer. Un truc comme ça. Tu n'en dis rien. Tu ne notes pas l'événement. Parfois c'est le mieux à faire. Juste laisser l'instant passer et ne plus y penser. « Tu...hm. » Ne pas pousser. Ne pas la fixer comme si un truc n'allait pas. Rester naturel. Ouvert. Des trucs que tu as déjà fait. Tu as un goût bizarre de déjà-vu dans la bouche. Alors tu enchaînes. Un truc sincère. Simple. « Oh. » Un battement. « Euh. » Deux. « Pas de quoi. » Le chien te permet de t'ancrer. Tu abuses de sa présence. D'un contact chaleureux que tu n'as plus connu depuis trop longtemps. C'est con mais tu te fais la réflexion qu'elle est chanceuse de l'avoir. Que tu en es même content pour elle. Parce que de toute évidence elle n'est pas la sociabilité incarnée et même si on aimait la solitude ça ne voulait pas dire qu'on ne se sentait pas seul parfois. « Ross. » Tu lui adresses un court regard avant de baisser les yeux sur le chien à nouveau. Légèrement confus. Tu as l'impression qu'elle parle du chien. Parce qu'il y a de l'amour dans sa voix et un truc te dit qu'elle ne s'offrirait pas autant d'affection. « Son nom, je veux dire. » Bingo. Un nom qui allait bien à cette bonne bouille. Est-ce qu'un truc pareil se dit ? Tu bloques sur la réflexion et ça lui suffit à reprendre. « Tu devrais...je sais pas. » Le chien est retourné à ses côtés et ça laisse un drôle de froid à tes côtés. « ...faire un tour à l'infirmerie. » L'aboiement te surprends mais pas dans le mauvais sens du terme. C'est sa façon de participer à la conversation. « Ou éviter de traîner tout seul. Ils ne sont pas très courageux ni très futés, ces types-là. Parfois il suffit d'un rien pour les dissuader. » Tu parles d'une option. Mais tu apprécies la sollicitude. Pas sûr que ce soit faisable mais c'est sympa de sa part. « Je saurais même pas où la trouver. » A ton tour de hausser les épaules. Tu ne connais presque rien de ce territoire. Tu ne sais même pas si tu veux déranger quelqu'un à ce sujet. Encore faudrait-il tomber sur la bonne personne. Tu te passes la main dans les cheveux. Les yeux regardant la rue sans vraiment y faire gaffe. « Je sais pas si y a encore des gens avec qui je veux traîner. Tu connais cette impression ? Être en décalage avec les gens qui vivent autour de toi. Ils avancent et t'as l'impression que toi t'y es pas encore prêt. C'est même pas que tu veux rester dans le passé. Ton rythme est juste pas le même. » Tu ne sais pas exactement ce qui te prends. Tu as sûrement besoin de parler parce que ça fait longtemps que tu ne l'as pas fait. Ce n'est quand même pas une raison pour agir de la sorte. Balancer tes états d'âme à une fille que tu connais depuis deux minutes.

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moon unblessed. There was a man who loved the moon, but whenever he tried to embrace her, she broke into a thousand pieces and left him drenched, with empty arms.

» old friends — charlotte
» friends can break your heart too (sidonya)
» Faithful friends are hard to find (ella)
» all this did not make me better (Basile)
» I am somebody, I am me, I like being me and I need nobody to make me somebody (Taiga)

Don’t make friends. It never ends well. (Nox)

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