do not feed the strays
Année 41 - saison intermédiaire (après-midi 84)

Lentement tu glisses le doigt sur le dossier d'une chaise trop bien conservée pour l'état de délabrement de cette ancienne ville. La poussière qui la couvre est épaisse mais même les trous de vers sont peu nombreux. Dire que les lieux te filent la chair de poule est un euphémisme. Il y a quelque chose de profondément dérangeant à exister dans un endroit où d'autres ont vécu des dizaines et des dizaines d'années avant même ta naissance. Comme si trop de fantômes y rôdaient. Il est aussi trop tôt pour être à nouveau sous terre. L'éboulement reste frais dans ton esprit tout comme cette sensation d'être prisonnière des débris. « Tu es saine et sauve. Quel dommage. » Peu d'émotions dans tes inflexions. Tu joues les blasés plus qu'autre chose. Tu l'as sentie venir plutôt que de la voir. C'est le signe même que tu es trop habituée à l'avoir tournant dans ton espace vital. Un comble quand on sait qu'elle n'est même pas ta binôme. Non. Elle n'est que celle de ta sœur. Et cela suffit pour la rendre omniprésente dans ton existence. Bien sûr tu avais pu constater qu'elle était vivante la veille. Toujours collée aux basques de June. Bien que tu commençais à te demander si la dynamique n'allait pas dans un autre sens. « Qu'est-ce que tu veux encore ? » Malgré toi tu la balayes un instant du regard. Aucune blessure majeure. Appuyée au bord d'une table, tu croises les bras sous ta poitrine. Te préparant presque aux idioties en approche. Tu ne peux même pas prétendre la détester. Quelque chose dans son attitude est juste de trop pour toi. Un sentiment de familiarité qui t'empêche de fondre face à elle comme beaucoup semblent le faire. Sûrement l'exacte raison pour laquelle elle ne te tient pas dans sa paume comme elle le faisait avec ta sœur.

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Do not feed the strays

sofia ∞ zoya

Année 41, saison intermédiaire (jour 84 - après-midi) ✻✻✻ Sans gêne, Sofia pouvait l'être mais elle savait quand il était temps d'aller se ranger ailleurs. June avait des trucs de gradée à faire et il valait mieux ne pas être dans ses pattes dans ces moments là. Elle aurait pas voulu que les autres se fassent des idées et pensent qu'elle pouvait manquer de respect à sa petite June sous prétexte qu'elles étaient familières l'une avec l'autre. Fallait pas déconner. Y avait elle et y avait les autres. Les gens qui s'y croyaient, elle aimait vraiment pas ça. A défaut de squatter sa binôme, tenter une approche avec la petite sœur était une solution comme une autre pour passer le temps. Elle était drôle Zoya. Toujours avec un commentaire acide à faire. Elle était particulièrement marrante lorsqu'elle se donnait des airs de dure. Les deux pommes n'étaient pas tombées loin de l'arbre. Pas que Sofia ait eu l'occasion de connaître leur mère, une grande dame elle en doutait pas, mais elle devait y être pour un truc si ses deux filles se ressemblaient comme ça.

« Tu es saine et sauve. Quel dommage. » Quand elle disait que Zoya était hilarante. Et dire que certains idiots se laissaient avoir et la pensaient sérieuse. Elle en éclata de rire, Sofia, faisant sursauter un pauvre gars qui passait derrière. « Comment t'es trop mignonne. » Ça se disait pas ce genre de trucs, elle le savait bien, Sofia, mais ça voulait pas dire qu'elle s'en privait. C'était sa faute à Zoya aussi. Quelle idée de sortir le masque de la grande badass tout en étant inoffensive comme un chaton. « Qu'est-ce que tu veux encore ? » Ah. C'est vrai ça. Sofia en avait oublié la raison de sa présence dans les parages. L'attitude de mafieuse, elle s'en battait les reins. Par pure plaisir, elle alla se caler direct devant elle. Les bras croisés dans une imitation grossière. Elle lui lâcha même une moue trop sérieuse pour son visage trop habitué à sourire. La tâche était moins facile qu'avec June. Sofia, elle était pas habitué à devoir lever la tête de la sorte pour pouvoir lui couler un regard de braise. « P't'être que je voulais voir comment t'allais. Faut checker l'état de ses potes. » Le sourire s'était vite barré par les craquelures du masque. Elle ne pouvait pas s'en empêcher, Sofia. Comme elle ne faisait jamais les choses à moitié, elle eut vite fait de lui flasher un grand sourire avant d'en rigoler. « Faut se détendre. T'as de la place pour autre chose que du sérieux dans ce grand corps. »



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CODES LITTLE WOLF.

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Année 41 - saison intermédiaire (après-midi 84)

Son rire éclate à peine que tu as déjà les yeux levés vers le ciel. A croire qu'elle est incapable de prendre la température. Tu n'as pourtant jamais caché tes sentiments pour elle. Mais elle continue de t'approcher. De pousser. « Comment t'es trop mignonne. » Tu peux reconnaître qu'elle te désarçonne. Tu es loin de te laisser enrouler autour de son doigt comme June mais il est difficile de savoir comment la gérer. Tu n'as pas le mode d'emploi. C'est comme si rien ne montait jamais totalement jusqu'à la tête. La réalité bloquait quelque part et elle continuait à vivre dans son monde sans se soucier de ce que tu pouvais bien avoir à dire. Et elle se moquait encore. Tu la regardes approcher en te demandant quelle connerie allait encore sortir de cette bouche trop bavarde. A la place elle se lance dans une imitation grossière. Tu sais bien ce qu'elle fait. Tu n'es pas aveugle. Pas amusée pour un sou tu continues de la fusiller du regard. Tu campes sur tes positions, ta moue de plus en plus agacée. « P't'être que je voulais voir comment t'allais. Faut checker l'état de ses potes. » Tu as une remarque au bord des lèvres. Elle n'est pas ta pote. Elle ne l'a jamais été. Ne le sera jamais. Mais vous avez déjà eu cette discussion et tu ne veux pas te répéter. « Faut se détendre. T'as de la place pour autre chose que du sérieux dans ce grand corps. » Si elle se déride, ce n'est pas ton cas. « On est pas en position de se détendre. » Tu ne peux pas t'empêcher de le grogner. Trop sérieuse elle a raison. Mais ce voyage continue de vous prouver que les dangers sont partout. Tu ne sais même pas si toutes les Vipères s'en sont sorties.

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