comme un diable hors de sa boîte

tad ∞ joshua

Année 41, saison intermédiaire (soirée 83) ✻✻✻ Il allait pas mentir, Tad : il s'était bien marré avec Blondie durant l'après-midi. Comme quoi, ça valait le coup de faire des heures supplémentaires sur le territoire d'à-côté. Il cracherait pas non plus sur la façon dont ça allait enjoliver son dossier. Même sans la mère Faucon dans les parages, il ne comptait pas se relâcher. Cette souris n'était pas conne, elle ne dansait pas sous prétexte que l'un des chats était parti en rando. « Putain, ce qu'on s'les caille. Le temps s'réchauffe, qu'ils disaient. » Celui qui avait balancé ça n'était certainement pas un clampin faisant une ronde nocturne dans le quartier résidentiel. Les feux manquaient dans le coin, chacun préférant se chauffer chez soi. Il pouvait pas exactement leur en vouloir, il était pas salaud, il comprenait. Ses orteils, un peu moins. Il n'avait pas prévu d'en perdre un de si tôt mais si la météo continuait à se foutre de sa gueule comme ça, ça n'allait pas tarder. Valait mieux un orteil qu'un doigt, vous m'direz. Un gars durant une partie de cartes au quartier des jeux avait un jour raconté qu'il lui en manquait deux à un pied et que ça ne lui changeait pas grand chose. Tad, il avait écouté, mais ça l'avait pas empêché de se tirer lorsque le vieux avait voulu retirer ses pompes pour prouver ses dires. Personne ne savait à quand remontait le dernier bain du petit père.

Sa lanterne dans une main, un flingue équilibré contre son épaule, il continuait sa ronde comme le bon petit Membre dressé par l'erreur qu'il était. Tad, il avait jamais été d'un naturel craintif mais l'ombre gigantesque qui s'était élancée d'un coup dans la rue lui avait causé comme un sursaut au niveau de la poitrine. La lampe se balançant à cause de son arrêt soudain n'arrangea rien à la situation, ne lui offrant que des brefs flashs de lumière en direction de l'approchant. « Ça te fait kiffer de filer la frousse aux gens, ducon ? » Il voulait bien que les géantes existaient, mais il y avait des hauteurs qu'une nana ne pourrait jamais atteindre. Même pour un mec, ça n'aurait pas dû être permis de se dresser comme le putain de QG au milieu du territoire. Un autre souci venait se poser : des connards de près de deux mètres, il n'en connaissait pas dix chez les Jaguars. Qu'est-ce qu'était un battement de cœur manqué lorsqu'on avait ensuite le palpitant qui s'affolait ? A croire que son erreur allait venir lui mordre le cul à l'occasion pour le restant de ses jours.



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CODES LITTLE WOLF.

Comme un diable hors de sa boîte
Année 41 - saison intermédiaire (soirée 83)

La nuit est ton domaine. Tu t'y es toujours naturellement senti plus à l'aise. Plus besoin de prétendre avec les autres ce qui était pour toi une vraie libération. Un mal vital pourtant. Du temps de l'illustre qui portait ton nom, tes affaires auraient été plus aisées mais il n'était pas question de déconner sous le règne de Noâ. Une leçon que tu avais apprise en voyant d'autres tomber. Tu ne serais jamais assez idiot pour te dresser face à elle. Chacun avait son prédateur naturel et tu avais trouvé le tien. Mais la nuit on faisait peu attention aux gens comme toi. Il y avait toujours une ombre où se faufiler pour quelques affaires illicites. Le temps y était peu favorable mais on disait que les températures remonteraient. Tôt ou tard, ce serait vrai. En attendant il fallait prendre son mal en patience et se suffire de menus divertissements. « Ça te fait kiffer de filer la frousse aux gens, ducon ? » L'agression te saisit au milieu d'une balade nocturne qui n'avait pas vraiment de but. Mais la voix te fait sourire. J'ai même pas à chercher. On se jetait dans ta gueule et tu n'avais qu'à l'ouvrir toute grande. « Alors comme ça t'es devenu un trouillard ? On a trop traîné avec les gentils chatons ? » Tu n'avais pas eu beaucoup d'occasions de voir Tad au cours de ces dernières saisons. L'animal s'était fait discret après s'être fait chopé et il avait cessé de fréquenter les mêmes cercles. Il se tenait à carreau et si tu pouvais lui trouver une certaine intelligence pour ça, tu l'estimais un peu con d'avoir tout abandonner. Rester à l'ombre un temps pour se faire oublier était une chose mais après ce n'était pas les occasions de se remettre en selle qui avait manqué. Que risquait-il après tout ce qu'il avait déjà vécu ? A tes yeux cela donnait encore moins de légitimité à sa décision de la fermer. Sa vie aurait pu être bien meilleure s'il avait vendu ses coéquipiers, tant qu'à ne plus jamais vouloir les rejoindre.

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Année 41, saison intermédiaire (soirée 83) ✻✻✻ Toujours cette gueule de loup planquée sous une fourrure de mouton. Il s'était fait avoir comme ça, Tad. La fripouille était douée pour se glisser entre les défenses béantes de pauvres gens un peu déboussolés par la vie. A l'époque, il n'avait été qu'un gamin facilement impressionnable et manipulable. Il avait aimé le fait qu'un plus vieux s'intéresse au nouveau qu'il était, lui accorde de l'importance et lui offre sa confiance. Quel con il avait fait. Y avait jamais rien eu de tout ça. Il s'était fait avoir comme le bleu qu'il était et il en avait lourdement payé les conséquences pendant que Josh marchait librement parmi ses proies potentielles. Il le savait bien, au fond, Tad, qu'il aurait dû parler. Mais c'était tout simplement pas son genre. Il avait assumé parce que c'était tout ce qu'il était capable de faire et qu'il était quand même conscient qu'il avait mérité d'en baver. Contrairement à Joshua, il savait ce que c'était que d'avoir des regrets. Il s'était aussi dit qu'un jour la justice frapperait ce connard comme elle l'avait déjà fait avec l'ancien Chef. Sauf que c'était jamais si simple et que dans le cas de Joshua premier du nom, la justice s'était appelé Noâ, apparemment. Même si le géant s'était fait prendre dans un accident et qu'il avait été hors du circuit pendant un long moment, à le voir, Tad avait pas l'impression qu'il en ait profité pour se remettre en question. Même les blessures ne semblaient plus l'affecter. Preuve que cette putain de justice immanente avait fait un job de merde.

« Alors comme ça t'es devenu un trouillard ? On a trop traîné avec les gentils chatons ? » Il s'était arrêté au milieu de la rue, conscient qu'il pourrait pas filer aussi facilement. En plus, fallait bien qu'il affronte son démon, Tad. « Pas trouillard, juste moins con et naïf. J'sais bien maintenant que y a des saloperies qui rôdent et qu'il faut s'en méfier. »



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Comme un diable hors de sa boîte
Année 41 - saison intermédiaire (soirée 83)

« Pas trouillard, juste moins con et naïf. J'sais bien maintenant que y a des saloperies qui rôdent et qu'il faut s'en méfier. » A croire qu'il a enfin arrêté de se comporter comme une pauvre victime. Les gens avaient toujours des trucs à te raconter et souvent on disait que Tad n'était qu'une fiotte qui ne répondait plus aux autres. Ils doivent avoir une guerre de retard sur le sujet. Ton sourire remonte un peu dans les coins, dévoilant tes canines alors que tu l'approches. Ce n'est plus un gosse mais ça ne change pas grand chose à tes yeux. Tu le sens bien qu'il n'est pas tout à fait à l'aise devant toi. « C'est pas beau d'insulter les gens comme ça, mon petit Tad. Et puis tu ne voudrais pas énerver les mauvaises personnes. » La menace est évidente. Pourtant tu es loin de l'explosion. Tu te sens calme, juste prêt à moquer cet échec qu'il représente. « Je suis pas mécontent de te croiser. Tu vas peut-être pouvoir m'aider à comprendre. » Tu te glisses derrière lui, tourne un peu dans son dos avant de poser les mains sur ses épaules pour te pencher vers lui. C'est une façon de l'ancrer là pendant que tu lui murmures à l'oreille. « Pourquoi tu n'as jamais révélé notre petit secret ? Tu veux te garder une porte ouverte pour revenir dans le business peut-être ? »

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Année 41, saison intermédiaire (soirée 83) ✻✻✻ Tad, il détestait le voir sourire. Joshua, il avait le rictus digne d'un antagoniste dans un film. Un type bien glauque qu'on était heureux de voir crever comme une merde à la fin. Ce sourire, il voulait souvent dire que ça allait puer et qu'il valait mieux se carapater. Malgré tout ce que ça lui inspirait, il ne bougea pas d'un pouce. Il laissa son espace se faire envahir pour satisfaire un fond d'ego qu'il avait développer à force de se remettre en question. Il ne voulait pas non plus reculer devant un mec comme lui. Il ne pouvait pas le laisser gagner toute sa vie, le Tad. Même s'il prétendait beaucoup et qu'il ne devait pas trop bien vendre le rôle du Jaguar courageux. « C'est pas beau d'insulter les gens comme ça, mon petit Tad. Et puis tu ne voudrais pas énerver les mauvaises personnes. » Le problème, il était là. Parce que ce bon vieux Josh n'avait jamais été du genre naïf. Il repérait aussi bien les émotions qu'il inspirait pour une pourriture dans son genre. A croire que c'était les seules qui rentraient dans son spectre. P't'être que c'était vraiment le cas.
« C'pas ma faute si tu t'es senti viser. » Qu'il cracha comme s'il avait fait pareil avec la boule trop grosse dans sa gorge.

« Je suis pas mécontent de te croiser. Tu vas peut-être pouvoir m'aider à comprendre. » Il avait la moue blasée, le Tad, mais il n'était pas serein. Encore un truc qui puait. Il avait l'impression que Josh dressait des pièges juste pour le faire tomber dedans. Il avait tout du vautour qui lui aurait bouffé les yeux au milieu du désert. Il se sentait tout tendu, Tad. Les yeux cherchant à suivre les mouvements. Le corps pas tout à fait satisfait d'avoir une telle menace dans le dos. Il aurait dû s'y attendre mais il sursauta comme un con suite au premier contact. Deux paluches épaisses lui étaient tombées sur les épaules. Il pouvait sentir son souffle qui balayait sa nuque d'une façon qui n'avait rien de sexy. C'était trop chaud mais ça lui faisait quand même courir des frissons glacés dans le dos. « Pourquoi tu n'as jamais révélé notre petit secret ? Tu veux te garder une porte ouverte pour revenir dans le business peut-être ? » Tad, il se dégagea vivement, jouant des coudes contre le géant. Il s'était presque senti bondir hors de sa propre peau. Maintenant, il était toujours trop proche de Joshua, mais au moins il lui faisait face et ses sales mains avaient quittées son corps. « J'suis pas une poucave, ok ?! » Même lui, il n'avait jamais été certain du pourquoi. Peut-être qu'à l'époque il avait juste eu peur. Joshua n'était pas le genre de type qu'on imaginait tomber et il devait avoir la vengeance cruelle. Alors ouais, il avait peut-être pas voulu prendre le risque. Mais il n'y avait pas que ça. On le trouverait con mais ça ne l'empêchait pas d'être fidèle. Il s'était fait choper et méritait d'être puni. Il l'aurait vécu différemment s'il avait allégé sa punition en faisant tomber tous les autres. « J'ai fait une connerie, fallait que je l'assume. J'suis pas comme toi. J'ai des remords et j'en ai quelque chose à foutre des impacts de ma vie sur celles des autres. »



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Année 41 - saison intermédiaire (soirée 83)

« C'pas ma faute si tu t'es senti viser. » Tu en ris. Quelque chose de presque sincère. Dans le fond tu l'aimes bien, Tad. C'est un marrant. Pas dénué de peur mais il ne se décompose pas comme certains à cause d'elle. Il entretient la conversation. Ne créé pas un véritable challenge mais offre quelque chose de plaisant. C'est bien qu'il ait grandi comme ça. Les épreuves traversées ont dû l'aider. Tu serais presque fier de l'homme qu'il est devenu grâce à vos magouilles. Car c'est un peu grâce à toi n'est-ce pas ? Son erreur l'a façonné. Sa loyauté à la cause aussi. Qu'importe les raisons qui l'ont inspiré. Tu apprécies un instant sa réaction. La tension que tu sens sous tes mains. Tant que ça dure. Il se dégage un peu rudement et tu le laisses partir. Sourire toujours fiché aux coins des lèvres. Tu l'observes. L'outrage qui se dessine sur ses traits est satisfaisant à voir. « J'ai fait une connerie, fallait que je l'assume. J'suis pas comme toi. J'ai des remords et j'en ai quelque chose à foutre des impacts de ma vie sur celles des autres. » C'est ce qui vous différencie. Tad est un bon gars. Un homme avec un honneur. Un Jaguar décent pour les standards actuels quoi qu'on en dise. « On voit que ça t'a bien réussi. » Un petit haussement des épaules. Le regard qui se perd sur la rue avant de revenir vers lui un peu plus sombre. « Les gens autour de toi doivent pas penser pareil. Crois pas que j'ai pas gardé un œil sur toi. Sacré vie de merde que tu t'es payé pour deux-trois rations volées. »

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Année 41, saison intermédiaire (soirée 83) ✻✻✻ Voir Joshua rire, ça lui filait de sales frissons au niveau de la colonne vertébrale. Tad, il aurait apprécié qu'il arrête son numéro de grand vilain de film. D'autant plus quand il ne faisait rien pour être drôle. Il n'aurait pas pu être plus sarcastique et ça lui plaisait, à l'autre. Il avait toujours été du genre tordu. S'il n'y avait pas eu le charisme de la grande perche et l'appât d'un gain trop facile - il aurait déjà dû comprendre à l'époque, Tad -, il n'aurait pas fait cette connerie. Il était jeune et con, ça arrivait même aux meilleurs. Des types comme Joshua n'attendaient que ça, ils usaient et abusaient de la naïveté des autres pour s'enrichir et organiser leurs petites affaires.

« On voit que ça t'a bien réussi. » C'est déplaisant de se dire qu'il n'avait pas complètement tort. En choisissant de ne pas devenir une balance, il s'était tiré une balle dans le pied et il boîtait encore à cause de la cicatrice. Sa vie était moins merdique, un développement récent qui avait demandé beaucoup d'efforts. Tad, il répondit rien à ça. Il n'avait pas grand chose à lui dire, puis il voulait pas prendre le risque de lui donner raison. Il restait hyper attentif à l'attitude de Joshua. Chaque mouvement était étudié et il se prit à jeter un coup d'œil nerveux dans la même direction que lui. Il était pas loin de s'attendre à voir débarquer d'anciens camarades prêts à lui foutre une dérouillée pendant que le Josh se marrait. « Les gens autour de toi doivent pas penser pareil. Crois pas que j'ai pas gardé un œil sur toi. Sacré vie de merde que tu t'es payé pour deux-trois rations volées. » Il avait maintenant les mâchoires qui se serraient. Tad aimait vraiment pas ça. Joshua savait comment rentrer dans la tête de certains et il se sentait con de le laisser encore faire. Il n'avait plus seize ans, putain. « On parle pas de dépouiller un gars, ça piquait direct dans les réserves du clan. » S'en tenir au fait était sans doute le mieux qu'il avait à faire. Il ne fallait pas qu'il oublie tout le boulot qu'il avait fait sur lui-même, Tad. Ouais, des injustices, il y en avait eu. Il avait douillé pour reprendre une place qui n'était pas tout en bas de l'échelle, sans doute trop. Fallait pourtant pas qu'il oublie qu'il avait déconné et qu'il avait mérité une punition. On s'attaquait pas aux propriétés du clan, c'était comme ça. Encore plus quand ça pouvait foutre la merde pour d'autres. Piquer de la bouffe, c'était foutrement égoïste dans le monde dans lequel ils vivaient.



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Année 41 - saison intermédiaire (soirée 83)

Tu souris encore. Trop satisfait d'avoir obtenu une réaction. La maturité dont Tad essaye de faire preuve se fissure déjà. Il n'est plus si calme. Si nonchalant. Sûrement parce qu'on est venu triturer un peu trop un point sensible. Ce que tu as fait trop consciemment. Juste pour le plaisir. Tu n'as pas beaucoup d'espoir de le voir revenir de ton côté. Tu t'en fiches pas mal à vrai dire. Cela aurait juste été pratique. Il ne t'a pas balancé à l'époque. Quelqu'un de fidèle est toujours bon à exploiter. « On parle pas de dépouiller un gars, ça piquait direct dans les réserves du clan. » Tu hausses les épaules. Plus sérieux soudainement. « Est-ce que c'est vraiment pire ? » Tu baisses d'un ton avant de te lancer dans ton explication. T'es pas con. C'est le milieu de la nuit mais tu ne voudrais pas qu'une sentinelle t'entende faire ce petit cours. « Disons que tu pilles un mec régulièrement. Tiens ce serait pas ce qu'ils ont fait avec toi ? Ces petits justiciers du quotidien t'ont pas volé ta bouffe ? Juste comme ça parce qu'ils estimaient que tu l'avais mérité ? » Tu as le sourire satisfait. « Mais c'est pas la question. Tu piques à un mec ça l'impacte directement. Il finit par crever la dalle. Ca l'affecte sur d'autres plans. Personne sait trop comment ça finit mais y a de grandes chances que ça vire mal. Mais nous on a fait quoi ? On a pris au-dessus. Jamais trop en un coup. Juste une ponction de temps en temps pour que la masse absorbe. Ouais ça fait un peu moins dans les gamelles mais tout le monde mange. »