it's not stealing if you can't use it ft. Zola

it's not stealing if you can't use it
Année 41 – saison intermédiaire (jour 85)

Tu détestes cette ville et ce climat dérangée n'est qu'une raison supplémentaire. A croire que rien ne pouvait se passer normalement. Jamais tu n'avais vu la nature se déchaîner de cette façon. De là d'où tu venais le vent se levait parfois mais on avait pas à le craindre aussi fort. Surtout tu avais un abri décent pour attendre que le mauvais temps passe. Aujourd'hui tu es exposée. Une nouvelle fois perdue dans le dédale de bâtiments. Et beaucoup trop loin de la présence paternelle. Dans ta tête ne se déroule que des scénarios catastrophes. Tu vois cette cavité dans laquelle vous vivez s'effondrer. Tu l'imagines sous les décombres. Son corps malade incapable de lutter. Il ne t'en faudrait pas beaucoup plus pour rendre les quelques bouchées que tu avais eu la chance d'avaler ce matin. Juste de quoi tenir jusqu'au retour, le reste bien planqué dans les replis de tes vêtements. Rien ne s'était déroulé comme prévu. Tout avait pourtant si bien commencé. Jusqu'à ce que l'enfer n'ouvre ses portes et que tu te retrouves à courir comme une enfant paniquée dans les rues. T'accrochant à tout ce qui passait et récupérant de temps en temps dans un recoin lorsque ton souffle venait à disparaître de tes poumons. Mais il semble que la chance te sourit enfin lorsque tu vois cette chose au milieu de la route. Tu ne connais pas son nom mais tu as vu des gens des clans se déplacer sur un tel objet. Rapidement qui plus est. Peut-être est-ce ta solution. Tu ne réfléchis à rien. Ni à la raison de sa présence lorsque tu as tourné au coin d'une rue, ni à la façon dont il s'utilisait. Tu te contentes de courir vers lui et de le ramasser. La jambe se balançant par-dessus pour mimer la position de ceux que tu avais observé. Mais et après ? La suite est un grand flou. Tu tentes d'avancer en poussant des pieds mais une rafale te fait reculer aussitôt et c'est à peine si tu parviens à maintenir ton équilibre. « Mais bordel bouge ! »

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Zola & Seylah

année 41, saison intermédiaire, journée 85

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J'étais occupée depuis la fin de matinée à l'hôpital pour des réparations et j'étais contente d'en avoir fini. Ce n'était rien de problématique, encore moins de très compliqué, la routine en somme, mais je sentais que l'intensité du vent était monté en flèche et que si je voulais avoir des chances de rentrer en un morceau jusqu'au territoire, il faudrait que je me dépêche. Le plus malin aurait encore été de rester à l'hôpital mais je détestais l'idée de rester coincée dans un endroit pareil. Je n'étais pas franchement à l'aise dans cet espace, avec tous ces gens malades ou gravement blessés. Les piqûres, c'était le pire. Dans ces cas là, seule la phobie parlait. J'avais beaucoup de défauts mais je respectais ceux qui s'accrochaient malgré tous leurs ennuis. Quand je bossais, j'étais concentrée sur mon travail mais rester enfermée, c'était une autre affaire.

« Merde ! » J'avançais péniblement quand le vent avait décidé de se montrer plus têtu que moi. J'avais dégringolé de mon vélo mais je découvris rapidement que seule ma tête avait subi quelque chose. Du sang en coulait. Le temps que je reprenne mes esprits, que je trouve un bout de tissu pour frotter mon front, histoire d'y voir plus clair, une fille, sortie de nulle part, tentait de me faucher mon vélo. J'avais attendu plusieurs minutes pour réagir, ne sachant pas si je devais rire ou pleurer à cause de ce spectacle pitoyable. Je m'étais redressée pour attraper mon vélo, me tenant de ma main libre à un mur non loin. « Lâche ça tout de suite. » Mon ton était cassant. Il était hors de question de laisser une pauvre Libre me voler quelque chose d'aussi précieux. « On t'a jamais appris à pas voler quelque chose aux clans ? Et dans ton état, tu comptes faire quoi ? » D'un signe de la tête, je lui indiquai son ventre. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir le sang.

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Année 41 – saison intermédiaire (jour 85)

Tu luttes. Encore et encore dans une scène ridicule. Jusqu'à ce que la difficulté diminue soudainement, comme si le vent avait perdu de sa force. Au vu de la façon qu'il a de te faucher le visage, impossible que ce soit ça. « Lâche ça tout de suite. » La voix te surprends et t'offre une réponse. Désormais vous étiez deux à tenir l'engin. Tu jettes un regard plein de méfiance derrière ton épaule, bien consciente que tu es en mauvaise posture. Tu n'avais pas remarqué que la propriétaire de l'objet se trouvait si près. A vue de nez elle avait tout d'une Membre en plus. « On t'a jamais appris à pas voler quelque chose aux clans ? Et dans ton état, tu comptes faire quoi ? » Tu ne sais pas sur quel pied danser. Elle n'est pas agréable mais nettement moins méchante que l'idée que tu te faisais des Membres. On t'avait tellement dit de t'en méfier que tu avais fini par les imaginer comme des espèces de monstres vivant dans les rêves des gamins. Par réflexe ton regard tombe sur ton ventre et tu repères ce sang qui perce les vêtements. Maintenant que tu en es consciente la douleur pulse un peu au niveau de ton ventre. Pas si violemment que ça ce qui te pousse à penser que cela ne doit pas être si grave que ça. Avec ce froid qui engourdit et l'adrénaline courant dans tes veines rien n'est pourtant si sûre. Tu descends finalement du vélo, battue sur tous les plans. Par ce temps il ne te mènera nulle part. Puisqu'il t'est impossible de fuir, il va falloir communiquer. « Je l'empruntais juste. Je l'aurais rendu. » Comment ? Aucune idée. Cela aurait été le problème d'un autre jour. Au pire tu l'aurais abandonné quelque part près de l'hôpital. Quelqu'un aurait bien fini par le trouver et par le rendre au clan propriétaire. Mais peut-être es-tu trop optimiste à ce sujet. « Je t'avais pas vue et je le pensais plus utile. » Une main reposant sur ton abdomen, tu as un petit grommellement. Tu as évité de justesse de filer un coup de pied au vélo récalcitrant.

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Zola & Seylah

année 41, saison intermédiaire, journée 85

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« Je l'empruntais juste. Je l'aurais rendu. » Elle était descendue du vélo avant de me faire un pseudo aveu. Cette fille devait me prendre pour une idiote, il n'y avait que ça pour expliquer sa réponse à deux balles. Je levai les yeux au ciel, agacée qu'elle se foute aussi franchement de ma tronche, là, juste devant moi. Elle devait être soit nouvelle, soit bien idiote pour commettre un tel affront. La tempête et sa bêtise ne faisaient pas bon ménage et diminuait trop vite mon seuil de tolérance, qui n'était initialement pas très élevé.

« Je t'avais pas vue et je le pensais plus utile. » Quelque part, je pouvais lui donner raison, si elle ne m'avait pas vue, c'était logique de vouloir utiliser un vélo perdu pour se donner plus de chance de se protéger. Malheureusement, il s'agissait de mon vélo, plus précisément d'un vélo des Vipères et si je rentrais bredouille, j'allais devoir m'excuser et je n'aimais pas cette idée. Elle était intelligente en pensant à sa survie mais moi aussi, je pensais à la mienne. « Premièrement, tu comptais rendre ce vélo aux Dragons, aux Vipères ou aux Jaguars ? A moins que tu n'aies pensé le rendre aux Aigles ? » J'en profitais pour savoir si elle était vraiment nouvelle ou pas. Ça ne changerait pas grand-chose parce que je n'étais pas la plus patiente mais je voulais quand même le savoir. « Par contre, si tu comptais rejoindre l'hôpital, c'est dans l'autre direction. Ça change pas grand-chose à ma vie mais j'suppose que t'es pas débile au point de te laisser crever. Et tu ferais mieux de te dépêcher. De toute façon, j'y vais aussi. Pas d'autre choix. » Je savais pas trop ce qui me prenait de lui indiquer ça, je me moquais bien des répercussions en temps normal et je n'avais rien de la fille très aimable.

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Année 41 – saison intermédiaire (jour 85)

« Premièrement, tu comptais rendre ce vélo aux Dragons, aux Vipères ou aux Jaguars ? A moins que tu n'aies pensé le rendre aux Aigles ? » Les détails. Voilà un truc auquel tu n'avais pas pensé. Ce n'était pas réellement une excuse. Techniquement tu aurais sans doute fait un truc de ce vélo car il aurait été trop voyant dans le centre neutre. En plus ton père n'aurait pas apprécié l'idée. Mais dans tout ce bordel voilà qu'elle t'en demandait plus. « C'est peut-être pas le moment idéal pour s'arrêter là-dessus. » C'était loin d'être un aveu de ta culpabilité. Tu avais simplement tes objectifs en tête et rester à discuter au milieu d'une rue balayée par le vent ne t'aiderait pas à les atteindre. « Par contre, si tu comptais rejoindre l'hôpital, c'est dans l'autre direction. Ça change pas grand-chose à ma vie mais j'suppose que t'es pas débile au point de te laisser crever. Et tu ferais mieux de te dépêcher. De toute façon, j'y vais aussi. Pas d'autre choix. » Elle en débitait des trucs. Tu l'avais regardé un instant, paumée. Bien sûr que tu savais où était l'hôpital. Inutile de préciser que c'était récent. Encore un détail. Mais tu n'avais jamais eu l'intention de t'y rendre. « J'ai mieux à faire. Faut que je retrouve mon père. » Comme si cette fille en avait quelque chose à faire.

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Zola & Seylah

année 41, saison intermédiaire, journée 85

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« C'est peut-être pas le moment idéal pour s'arrêter là-dessus. » Elle n'avait pas tort sur ce point-là. « J'ai mieux à faire. Faut que je retrouve mon père. » Dans le fond, je comprenais qu'elle ne veuille pas laisser un proche derrière elle dans de pareilles conditions climatiques mais je ne pouvais pas m'empêcher de trouver ça complètement suicidaire. Elle n'avait aucune certitude de retrouver son père dans ce bordel, encore moins vivant. Je n'aurais pas eu à penser de cette façon parce que James était certainement au Labo. Quant à Charlotte, elle devait être à l'hôpital, endroit que je comptais retrouver rapidement. En temps normal, je serais partie sans me retourner mais cette fille avait l'air malheureux et désespéré, je ne pouvais pas complètement fermer les yeux. « T'es certaine de ton choix ? J'connais pas ton père mais il préférera peut-être que tu sois à l'abri. » Une et une seule tentative, je n'allais pas me laisser mourir pour elle ou son père si elle s'obstinait.

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» Almost trusted ft. Zola
» always & forever — zola
» Zola • I may be heartless, but you're naive
» get out of the wrong side of the bed — zola
» It's only gossip if you repeat it. (Zola)

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