some friendships aren't for the faint of heart
année 41 – saison tempérée 2 (zénith 92)

« Ah, attends- » Elle ne t'entends pas. Continue fermement son chemin jusqu'à la porte. La matinée a été pour la moins étrange. Ce n'est pas la première fois que tu ramènes quelqu'un de la sorte. Ni la première fois que l'après est un peu houleux mais jamais comme ça. Tu as du mal à la cerner. Tu auras le temps au moins. Il est prévu qu'elle revienne une fois sa garde finie. Pas seule. Apparemment. Pas que tu ais refusé. Tu ne t'étais pas vu lui dire non alors qu'elle s'était montrée si désespéré. Encore moins après cette nuit. Tu ne restes même pas seule une seconde. Raym est dans l'entrée. Un peu outrée. Tu te doutes du pourquoi mais tu te contentes de sourire. La bonne humeur pas prête d'être éteinte. « Est-ce que c'était..? » Tu grimaces. Tu aurais préféré avoir cette conversation plus tard. Elle va te juger. Tu le sens. Te traiter d'idiote. Se révolter contre tes mauvaises habitudes. Avant d'accepter car c'est là son habitude à elle. Vous êtes bien rôdées. Tu suis les mouvements de ton amie à petits pas. Tâchant de rester hors de son chemin pendant qu'elle prends ses aises. Tu identifies le moment où l'habituel cirque va commencer lorsque ses épaules se contractent. « Qu'est-ce que la fille de Martin fichait ici ? » « Euh...» Tu manques de dire que c'est une longue histoire. Ce n'est vraiment pas le cas. Elle est simple. Facilement résumable. Tu te grattes la joue avec un peu de gêne. Les yeux perdus sur le plancher plutôt qu'en train d'étudier le profil de Raym. « Je l'ai trouvé dans la rue cette nuit. Je pouvais pas la laisser là. Avec la situation et ce temps. C'était trop dangereux. » C'est un bon départ. Presque tout ce que tu as à dire. Tu n'es pas censée parler du reste. Des détails que tu as pu récolter. Ce ne sont pas tes affaires. Encore moins celles de Raym. Mais. « Elle a pas bien vécu son retour. » Une nouvelle grimace. C'est le moins qu'on puisse dire.

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année 41 – saison tempérée 2 (zénith 92)

« Faut toujours que tu dramatises tout. C'est la fille de Martin, tu veux qu'il lui arrive quoi ? Vu sa clique, elle aurait trouvé une autre bonne poire chez qui squatter pour la nuit. » Tu pinces les lèvres. Assez mécontente avec ce jugement. Tu comprends d'où Raym vient. Là n'est pas la question. Mais elle est parfois trop dure. D'autant plus qu'on parle d'une gosse. Ou ce qui s'en rapproche tu n'es pas sûre de l'âge qu'à Maxine. C'est un détail. Elle a beau être Membre et donc apte à se prendre en charge il n'empêche qu'elle traverse une mauvaise passe. Ca arrive à tout le monde. Tu penses sincèrement que les gens méritent d'être aidés dans ces cas là. Qu'importe leur âge ou leur origine. Personne ne choisit sa famille. Ni parfois son futur. Raym devrait être bien placée pour le savoir. Elle avait dû obéir à des règles précises chez les Dragons pour arriver là où elle était aujourd'hui. « Avec tout ce qu'il se passe, tu penses vraiment que c'est une bonne idée de faire ami-ami avec de la dorure ? » « Tu la connais pas. » Tu commences à peine à découvrir cette fille toi-même mais une chose est sûre elle ne va pas bien. Elle a des problèmes. Souffre comme tout le monde. « Tous les Goldens ne sont pas des loups arrogants et cruels. Elle n'est pas assoiffée de gloire. C'est une patrouilleuse. Comme je l'étais. Une gentille fille qui pense aux gens qu'elle aime. Et qui n'est pas d'accord avec les actions de son père. Alors non elle n'a pas grand monde sur qui compter pour le moment. »

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année 41 – saison tempérée 2 (zénith 92)

Tu n'aimes pas te prendre la tête avec Raym. Avec personne en vérité. Mais c'est plus facile lorsqu'il s'agit d'elle. Elle est fidèle et tu n'as pas peur qu'elle te lâche sous prétexte que tu ne te comportes pas comme tu le fais la majeure partie du temps. Elle sait qui tu es. Est passée au-dessus de l'idée première. Tu sais que même si elle râle elle ne cherchera pas à te faire changer d'avis. Ce n'est pas non plus comme si tu poursuivais une idée folle. Tu te refuses simplement à rester immobile quand tu peux au moins fournir un peu de confort à une gosse. « Tu comptes faire quoi ? » Tu hausses les épaules. Soulagée qu'elle ne te fasse pas la leçon. Tu préfères vous épargner ça. « Lui offrir un abri pour commencer. Elle va rester quelques jours ici. Avec un de ses amis. »

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année 41 – saison tempérée 2 (zénith 92)

Tu vois les signes. L'agacement qui monte. Les mots qui restent scellés derrière ses mâchoires serrées. Tu n'es pas idiote. On ne te trouvera pas à aller poquer la bête dans le flanc. Tu es bien contente qu'elle ne critique pas tes choix. Soulagée qu'elle comprenne à sa façon. Malgré tout tu grimaces face aux indications subtiles. Trop enfantine au côté d'une femme qui a toute ta confiance et dont l'avis compte tellement. Même si tu n'es pas toujours douée pour le montrer. Surtout lorsque tu fais tout le contraire de ce qu'elle te conseille. « Je veux pas chipoter, mais tu comptes les mettre où, ces gamins ? T'habites pas vraiment dans un palace. » Ah. La pratique. Ce dans quoi elle excelle bien plus que toi. Tu es de ceux qui improvisent plus tard. Font avec les moyens du bord. Elle est plus efficace. Organisée. La différence doit venir de vos modes de vie. Elle n'avait jamais eu le choix. Elle avait vécu et vivait encore avec ses problèmes. Toi, tu les ramassais. Nouvelle grimace. Tu passes la main sur ta nuque. « Je me disais que le plus simple était de leur laisser ma chambre. Qu'ils aient leur espace quand ils sont à la maison. Je bosse pas autant, j'ai besoin de moins. » Le sol n'est pas si dur avec des couvertures. Après cette saison polaire épouvantable ce ne sera pas non plus la première fois que tu squattes les abords du feu.