Maxine & Cam
A41 ST2 J92 (soirée)

voler le fils prodige dès son retour

Elle avait été prévenue, il n'était pas bon de rester dehors à cette heure, mais elle n'avait pas eu beaucoup d'options. Une fois sa garde aux murailles terminée, elle était revenue vers le Golden Quarter et un rapide coup d'œil lui avait indiqué que Lila était chez elle. Puisqu'elle ne voulait pas prendre le risque de croiser l'Ancienne, elle avait attendu, planquée dans une ruelle adjacente, en espérant qu'elle finirait par s'absenter. Ou que Cam s'éclipse, elle n'était pas difficile. Sous son capuchon, elle n'était pas vraiment discrète, mais elle n'avait pas exactement besoin de l'être non plus. Lorsque quelqu'un s'était approché d'elle, il l'avait vite reconnu et avait changé de direction, preuve que son père n'avait pas encore décidé d'abandonner son cas. Ce n'était pas positif non plus car le type aurait pu aller le prévenir, mais elle doutait aussi d'être sa priorité. Il ne quitterait pas le quartier général sous prétexte qu'elle avait été vue près de la maison, il avait mieux à faire. Elle ne pouvait qu'espérer être partie lorsqu'il aurait fini sa journée et rentrerait naturellement. Elle n'était vraiment pas prête pour un deuxième round, elle n'était là que pour son ami. Lorsque la porte s'ouvrit et que Lila s'en alla, elle saisit sa chance. La rue fut vite traversée et elle s'engouffra dans la maison sans même prendre la peine de frapper. Une habitude, en soi.

- Cam ? C'est que moi.

Elle ne pouvait qu'espérer qu'il serait bien là, au pire il faudrait qu'elle aille jeter un œil chez Jackson, une étape qu'elle préférait éviter tant qu'elle n'en savait pas plus. Après tout, Milo aussi était impliqué dans tout ce bordel. Dans les faits, elle était là, avec une proposition bancale à faire, mais Cam choisirait peut-être de rester ici. Ce n'était pas pas parce qu'elle était prête à quitter la maison qu'il en ferait de même. A sa façon, il avait encore plus à perdre qu'elle.

- Je voulais pas que tu penses que je te lâchais. J'ai juste dû me tirer de la maison.

Cam & Max

année 41, seconde saison tempérée, soirée 92

voler le fils prodige dès son retour

Ca devenait de moins en moins confortable à la maison parce que ma mère parlait sans cesse de Magnus, cherchait des réponses à travers nos échanges et j'avais parfois l'impression qu'elle l'espionnait presque de cette façon. C'était injuste parce qu'elle cherchait notre bien au quotidien, parce qu'elle ne nous traitait pas comme de simples enfants du quartier Golden. Depuis que nous étions gamins, elle avait cherché à nous inculquer des valeurs qui m'avaient toujours semblé justes et logiques. Même nous, nous devions faire des efforts dans la vie. Même nous, nous devions respecter nos aînés et les gradés et même nos coéquipiers. Cependant, depuis mon retour, je trouvais que tout était trop lourd. Il n'y avait pas que le comportement de Max qui était étrange, il y avait celui de nos parents et de tant d'Anciens. Elle ne forçait pas les choses mais je comprenais bien qu'elle voulait que je porte ce fameux brassard mais je n'y tenais absolument pas. Pour toutes ces raisons, rester à la maison familiale relevait de l'épreuve. La discussion avec Magnus prenait tout son sens.

Ma mère était partie mais quand j'entendis la porte s'ouvrir dans un claquement, je m'étais fait la réflexion que j'avais peut-être crié victoire trop vite. Jusqu'à ce que j'entende cette voix familière qui ne ressemblait en rien à la sienne. « Cam ? C'est que moi. » Je m'étais levé de ma chaise quand elle reprit la parole. « Je voulais pas que tu penses que je te lâchais. J'ai juste dû me tirer de la maison. » Comme si j'étais capable de penser ça d'elle. Et après tout, elle aurait été en droit de me lâcher si, dans sa tête, je présentais une épreuve de trop. Je préférais qu'elle ne m'oublie pas. Que Jackson fasse ce choix, elle aussi. Mais je n'étais pas suffisamment courageux que pour m'imposer. Même s'il s'agissait d'elle. Ce n'était tout simplement pas dans ma nature. Je les appréciais beaucoup, je pouvais leur parler et rigoler avec elle mais je restais quelqu'un qui ne s'imposait pas.

« Ca doit pas être facile avec Martin. Ce n'est pas facile avec ma mère non plus. Je n'ai pas encore eu le temps de voir Jackson mais je suppose qu'elle doit voir ça d'un mauvais œil aussi. » C'était la première occasion que j'avais trouvée, la discussion avec mon frère mise à part, pour parler de ce que je ressentais. C'était également la première fois que Max me semblait un peu plus ouverte. Rien de miraculeux, elle était encore blessée mais plus disponible. J'allais en profiter tant que c'était possible. « Magnus est chez Andrea. Même lui comprend que c'est le bordel et que c'est le moment de prendre ses distances. »

Maxine & Cam
A41 ST2 J92 (soirée)

voler le fils prodige dès son retour

Elle ne doutait pas vraiment du fait qu'il serait en sécurité chez Lila, elle n'avait jamais été une mauvaise mère après tout, ils avaient tous les deux eu cette chance d'échapper à certains traitements que recevaient les enfants de Goldens, mais ça ne signifiait pas que sa mère ne pouvait pas être toxique d'une façon différente. Elle était connue pour être un peu étouffante après tout, elle l'aurait sans doute compris plus rapidement si elle ne s'était pas contentée de voir Magnus comme un sale gosse égoïste. Ses tentatives de rébellion si récurrentes avaient peut-être un sens, aussi désagréable que cela soit de l'admettre. Pour toutes ces raisons, elle était soulagée de voir que son ami ne semblait pas en détresse.

- J'ai rien entendu dire sur Jack, sur Shiloh non plus, mais il y avait des Spécialistes qui montaient la garde.

Un exploit en soi, si ce n'était pas la preuve que les choses avaient changées dans le coin. Elle avait préféré éviter de s'étendre sur le sujet de son père, elle n'avait pas la force de déballer tout ça et, en plus, ils n'avaient vraiment pas le temps pour ça. Apprendre pour Magnus ralentit pourtant un peu ses pensées et elle marqua un silence, réellement surprise qu'il se soit montré si débrouillard. Elle n'arrivait même pas à comprendre comment il avait bien pu faire pour aller se réfugier chez leur Lieutenant. Andrea avait toujours été attentive à eux, mais un tel choix avait quelque chose de trop personnel.

- Justement, je viens pour ça. J'ai un plan de repli. Je sais pas combien de temps ça durera et c'est pas parfait, mais ça devrait nous permettre de penser à la suite. Si c'est que tu veux, bien sûr. Je comprendrais, tu sais, c'est ta mère.

Partir de la maison n'avait pas été si facile, elle avait dû se rattacher à sa colère pour y parvenir et mettre de côté beaucoup d'autres émotions. Quelque part, les dégâts laissés par Sawyer avaient aidés aussi. Elle savait pertinemment que si elle se laissait trop y penser, la tentation d'essayer de comprendre son père se ferait plus difficile à résister.

Cam & Max

année 41, seconde saison tempérée, soirée 92

voler le fils prodige dès son retour

« J'ai rien entendu dire sur Jack, sur Shiloh non plus, mais il y avait des Spécialistes qui montaient la garde. » J'espérais du fond de mon cœur qu'ils ne subissaient pas la pression insistante de leurs pères parce que je n'aurais pas voulu être à leur place et parce que j'avais peur de ne pas être assez courageux que pour leur tenir tête. Certainement pas seul mais je ne serais probablement d'aucune aide à Max si elle décidait de leur parler entre quatre yeux. Je n'étais vraiment pas le meilleur élément de la bande et j'enviais vraiment Magnus et son franc-parler qui était plus utile dans la vie. Peut-être un peu moins en ce moment mais il faudrait bien un jour s'affranchir et s'opposer clairement à leur vision de la vie si on ne voulait pas passer pour ce que nous n'étions pas, des suiveurs de leur délire. Sur mon visage se dessinait l'inquiétude, signes qui ne devaient pas tromper Max au passage.

« Justement, je viens pour ça. J'ai un plan de repli. Je sais pas combien de temps ça durera et c'est pas parfait, mais ça devrait nous permettre de penser à la suite. Si c'est que tu veux, bien sûr. Je comprendrais, tu sais, c'est ta mère. » J'avais soupiré de soulagement, les épaules retombant un petit peu. J'avais bien conscience que je lui en redevais une, j'avais conscience également que, cette fois encore, je me montrais beaucoup trop passif mais lutter contre les idées de ses parents, c'était nouveau et d'un niveau encore plus surprenant que de parler à des inconnus. Dans un élan de spontanéité, j'avais pris Max dans les bras pour me donner un peu de courage au passage avant de glisser un merci discret. C'était tout ce que j'avais en moi à cet instant.