Messages : 797 âge : 31 Crédits : bambieyestuff (ava) Tâche : sous-infirmière. âge du personnage : 17 ans
Sujet: j'avais pas prévu ça (libre) Mar 13 Juil - 16:14
Lena & ?
année 41 ; deuxième saison tempérée ; nuit 98
j'avais pas prévu ça
J'aurais dû me douter que ça ne se passerait pas aussi bien que je le pensais, je pouvais tenter de duper le monde, prétendre que j'étais forte mentalement, ce n'était pas le cas. Pas quand il était impliqué dans le bordel. Faire face à ses démons n'était facile pour personne, dans le fond. J'en avais entendu des histoires incroyables et des démons qui bouffaient plus ou moins d'énergie et nous survivions tous à notre façon. Avec la maladie qui m'avait épuisée, le besoin de se protéger davantage depuis qu'ils savaient pour mon existence, c'était prévisible. J'allais forcément m'effondrer si j'en demandais trop à mon corps.
Pourtant, je n'avais pas exactement prévu de me retrouver incapable de me relever et, par la force des choses, assise, appuyée contre une maison au hasard, dans le quartier des Soumis. A chaque minute qui passait, je me disais que je ne pourrais plus verser la moindre larme parce que j'avais déjà beaucoup trop pleuré mais ça continuait sans interruption. Dans le fond de ma tête, je me disais que ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose que ça arrive là, en pleine rue plutôt qu'en plein quartier général. Avec un peu de chance, je n'aurais pas droit à une attention brutale d'Anya, par exemple. Elle n'avait pas l'air méchant mais elle était intense. Beaucoup trop intense.
Quand les larmes avaient enfin fini de couler, j'étais épuisée et il faisait déjà nuit noire. J'avais cru naïvement que ne plus pleurer suffirait à ce que je retrouve des forces mais non. J'étais lessivée et si j'avais été plus intelligente ou moins fière, j'aurais traîné mon corps jusqu'à la maison familiale. Mais j'étais trop fière. Trop blessée aussi. Et il n'aurait pas fallu grand-chose pour que je me raccroche à cette vie qui me tuait à petit feu parce que c'était la seule que je connaissais. Je m'étais fait une raison, j'allais devoir rester là, frigorifiée et attendre que ça passe pour de bon, que cette crise d'angoisse soit derrière moi.