Maya & Sidonie

année 41 ; seconde saison tempérée ; matinée 97

c'est toujours un peu gênant

J'aurais dû être sourde pour ne pas entendre qu'elles étaient rentrées à deux durant la nuit, difficile de passer à côté quand j'étais réveillée un paquet de minutes à cause d'une stupide douleur lancinante. Je ne l'avais pas vu venir, je devais bien l'avouer mais je n'avais pas eu à cœur de casser le moment, encore moins la force ou l'envie de me mêler de leurs affaires. Pour le moment. Cette situation était suffisamment délicate que pour que j'y mette mon grain de sel tant que je n'avais pas plus d'informations. De toute manière, ce n'était pas comme si Nadya n'avait pas été mise au courant, que je ne lui avais pas encore donné mon opinion. Je ne m'étais pas gênée pour l'avertir de la douleur qu'on pouvait ressentir quand on traînait dans les pattes de quelqu'un sans avoir posé des limites claires. Nadya était ma soeur mais Sidonie n'était pas une étrangère et cette fille me touchait à sa façon, même si je ne comptais pas le cracher. Question de principes.

Quand je l'avais retrouvée dans le couloir le lendemain matin, j'aurais voulu faire mine de devoir me recoucher mais une part de moi m'en avait empêché. Stupide morale. Comme si on avait réellement envie de me parler, moi, la grincheuse sur patte, la fille incapable de s'exprimer correctement sans devoir prendre un virage périlleux pour ne pas faire fuir ou, pire, pleurer la pauvre personne qui n'avait pas encore les codes en main. « 'Lut. » Marcher sur des courtes distances n'était plus un vrai problème mais j'avais rapidement dû m'appuyer sur un mur. J'avais vérifié qu'il n'y avait pas Nadya dans les parages directs avant de me concentrer à nouveau sur Sidonie. « C'est cool de voir que l'autre n'avait pas menti. T'es pas trop amochée. »