Messages : 635 âge : 31 Crédits : isharewhereiwant (ava) Tâche : sous-armurière âge du personnage : 22 ans
Sujet: je ne pleurerai pas pour toi (os) Mar 6 Juin - 0:33
Nyx
année 41, deuxième saison tempérée, année 29
je ne pleurerai pas pour toi
Il en avait parlé à plus d'une occasion qu'il rejoindrait les Dragons quand nous serions en âge de nous soumettre mais j'avais préféré fermer les yeux sur cette vérité plutôt que de l'accepter et de profiter des derniers moments où nous pouvions nous bagarrer et discuter, tout ça en même temps. Une part de moi m'avait crié qu'il n'en serait jamais capable, qu'il ne m'abandonnerait jamais mais c'était un leurre et le coup était plus violent que prévu. Dans un réflexe stupide, j'avais retrouvé notre cachette préférée et je l'avais attendu durant toute la nuit, là, plantée dans un coin perdu du territoire. Je m'étais endormi en pleurant, comme une stupide enfant blessée parce qu'elle n'avait pas réussi à se protéger. Incapable de dominer ses émotions et de prendre ses précautions pour ce jour. Avant de décider que j'allais camper à cet endroit précis, à notre quartier général, j'avais bêtement couru jusqu'à sa maison où sa mère m'avait juste répondu qu'il avait rejoint les Dragons et je m'étais entêtée à ne toujours pas y croire alors qu'il n'était nulle part sur le territoire. Taper sur ce crâneur, c'était plus simple que de taper dans le vide, je m'en étais rendu compte au bout d'une dizaine de coups lancés et c'était ce qui m'avait poussée à patienter. Une forme de protection contre ce départ que je n'avais pas vu venir à force de me convaincre qu'il ne pourrait jamais me laisser sur le côté.
J'étais seule. Je n'avais jamais été une enfant particulièrement sociale, carrément pas bavarde et incapable de communiquer avec les autres. Je n'avais jamais trop compris comment il avait réussi l'exploit de me pousser à parler à chaque fois que je le voyais ni même comment il avait réussi à m'apprivoiser aussi facilement. Avec lui, les échanges avaient toujours été beaucoup trop facile. S'il partait, je me retrouvais forcément seule. Personne n'arriverait à m'arracher un rire comme lui, il était habile à ce niveau, un personnage extraordinaire. A deux, nous aurions pu réaliser de grandes choses chez les Jaguars, j'en étais sûre et j'avais cru qu'il le pensait, lui aussi. Sauf que je me trompais. Je n'étais peut-être pas si intéressante en fin de compte. Je n'étais pas géniale, contrairement à lui. Je n'étais qu'une gamine parmi tant d'autres. En me réveillant, des fourmis dans les jambes et dans les bras, la première qui m'était venue, c'était qu'il n'avait sûrement pas pleuré pour moi. La décision avait sûrement été facile pour lui. Nos combats, nos discussions, que je me sois ouverte à lui n'avaient pas d'importance à ses yeux. Je n'étais qu'une pauvre gamine qui avait rencontré son chemin. Sauf que ce n'était pas la même chose pour moi. J'avais cherché sa main quelques instants avant de soupirer. Une nouvelle crise de larmes. Je détestais cette sensation. J'avais le cœur piétiné en mille morceaux. C'était mon père qui m'avait arrachée à ce délire, momentanément.