nous aurions pu être ennemies ft. Korra

VIPERES DE L'OUEST

Moira & Korra

année 41, saison intermédiaire, jour 78

nous aurions pu être ennemies

Ce matin, j'avais encore suivi Holden pour terminer quelques réparations au niveau de la serre qui était particulièrement précieuse pour le clan, tout comme le reste du Labo. Nous devions y aller doucement mais sûrement et nous étions sérieusement surveillés, certainement parce que j'étais dans les parages et, vu les bruits qui circulaient - en plus de la convocation qui ressemblait à une punition générale d'il y a de cela deux jours - les Membres ne faisaient pas confiance aux Aigles en particulier. Je comprenais qu'elles soient sceptiques mais je ne ferais pas le poids face à des filles armées et je n'avais pas le goût du risque, en plus de ne pas être particulièrement cleptomane. Je n'avais pas non plus de clan à qui balancer quoi que ce soit. Plus encore, je les respectais depuis qu'elles avaient accepté de nous prendre, suite à l'attaque, alors que nous représentions ceux qui les avaient trahies.

A la fin de notre matinée de travail, j'étais passée par la maison qui m'avait accueillie depuis mon arrivée. J'avais piqué ma part de ration pour aller manger un bout dehors, autour d'un brasero. Severus n'était pas là et je ne voulais pas prendre le risque de tomber sur la chef de famille et celui de subir le malaise ambiant. Nous parvenions à parler mais je restait souvent gênée, en plus d'avoir une sensation d'inconfort parce que je ne comprenais toujours pas ce qui l'avait poussée à accepter ma présence dans la maison familiale. Une fois posée devant le brasero au coin de la rue où j'habitais, je pris un morceau de viande séchée avant de scruter mon pendentif, en pensant à mes frères. Je n'osais pas demander de ses nouvelles aux Vipères puisqu'elle n'avait pas accepté de les accueillir, ce serait délicat. Je ne pouvais pas m'empêcher non plus de penser à la fille que j'avais rencontrée, une autre rescapée, Nova. Elle avait l'air bien moins à l'aise que moi en ces lieux. Est-ce que ça s'était arrangé pour elle ?

Je sentais un regard posé sur moi et, relevant la tête, je découvris une fille presque effacée. « Je te fais une place ? A moins que ce ne soit cette breloque que tu regardes ? » Lors de telles occasions, je me demandais s'il ne valait pas mieux que je sois comme Nova, un peu moins spontanée et moins courageuse, comme si je ne prenais pas en compte les risques que j'encourais en parlant aussi facilement à une potentielle Membre.

AVENGEDINCHAINS

VIPERES DE L'OUEST

nous aurions pu être ennemies
année 41 - saison intermédiaire (matin 78)

Un pas en avant, trois en arrière. La journée est compliquée. Trop longue. Ta visite chez les Dragons ne t'a pas aidé à passer une bonne nuit et tu te sens encore un peu morte à l'intérieur. Comme si la mort de tes camarades ne te hantait pas déjà assez, Samuel s'était appliqué à te faire sentir plus mal encore. Tu te doutais que le premier message ne serait pas simple, pas que ça se terminerait comme ça. Pourquoi avait-il dû se réveiller et relier les points ? De loin tu préférais cet ancien Samuel désintéressé. Même sans le connaitre tu peux dire qu'un truc à changer. Ton anxiété vis à vis des Dragons ne s'est donc pas apaisée bien au contraire. Si tu ne les crains pas pour ce qu'ils sont, ils ont désormais un pouvoir sur toi. Un pouvoir qui t'insupporte. Malgré le froid, tu as couru aujourd'hui. Le temps se voulait moins piquant et tu avais saisi l'occasion, essayant de te purifier un peu l'esprit en suant. L'effort t'avait poussée à faire un autre constat désagréable. Ta forme laissait à désirer. Trop vite était venu l’essoufflement et la fatigue. Alors que tu ralentissais la sueur refroidissant t'avait même agité le corps de frisson. Sur l'échelle de la bonne idée, celle-ci était mal classée. Ton regard avait été attiré par une flamme. Une source de chaleur. L'idée avait été tentante mais il y avait déjà quelqu'un là et tu n'étais pas sûre de vouloir côtoyer qui que ce soit. Pourtant ton regard ne l'avait pas quitté en passant et tu avais été repérée. « Je te fais une place ? A moins que ce ne soit cette breloque que tu regardes ? » Tu n'as pas le courage de dire non donc tu approches. Les mains tendues vers les flammes. Et l'oeil malgré toi attiré par le pendentif qu'elle te montre. Tu ne l'avais même pas remarquée avant. Tu n'avais même pas remarqué réellement cette fille à vrai dire. Elle avait juste été quelqu'un. « Tu sembles y être attachée. » Tu ne sais pas qui elle est mais ce n'est pas non plus comme si tu connaissais tout le monde ici. C'est toujours compliqué d'avoir une idée de chaque élément de son clan.

VIPERES DE L'OUEST

Moira & Korra

année 41, saison intermédiaire, jour 78

nous aurions pu être ennemies

Elle s'était installée en silence, ne regardant que mon collier. A croire que c'était le meilleur moyen d'engager une conversation, sauf avec elle. Au moins, elle s'était approchée du feu, je ne l'avais pas fait fuir et je ne lui avais pas manqué de respect. Ce n'était pas une petite victoire, au contraire. Je n'avais toujours pas appris à calmer ma spontanéité depuis que j'étais recueillie par les Vipères et même depuis que j'aidais les Soumis dans leurs tâches. Ça relevait du miracle, quand on pensait à la mort de cette Vipère non-native morte à cause du comportement détestable des Vipères natives, que je sois encore de ce monde alors que je mettais très peu de barrières entre elles et moi. Je m'étonnais d'autant plus de ne pas avoir été menacée suite à la réunion durant laquelle il y avait eu discussion au sujet d'une potentielle alliance avec les Jaguars.

« Tu sembles y être attachée. » Elle avait enfin parlé. J'étais rassurée, même plus que ça. J'étais ravie qu'elle fasse ce pas dans mon sens. En l'entendant, j'avais attrapé mon pendentif et j'y chipotais, le sourire aux lèvres. « C'est un peu le symbole de ma famille. Je l'ai fait mais le choix de la forme était la conséquence d'une véritable discussion entre mes frères et moi. Du coup, c'est un peu comme s'ils étaient avec moi. » Je n'étais pas réellement triste quand je disais ça parce que je voyais le bon côté des choses et que je ne m'abattais pas, même dans de pareilles conditions. Tant que je ne savais pas exactement ce qu'il en était d'eux, je pouvais supposer qu'ils allaient bien. De toute façon, je ne pouvais pas imaginer autre chose quand il s'agissait de ces deux imbéciles que j'aimais plus que tout. J'affichais plutôt un air fier.

AVENGEDINCHAINS

VIPERES DE L'OUEST

nous aurions pu être ennemies
année 41 - saison intermédiaire (matin 78)

Tu as ta réponse avant même qu'elle ne s'exprime. Il suffit de la voir triturer le pendentif avec affection. « C'est un peu le symbole de ma famille. Je l'ai fait mais le choix de la forme était la conséquence d'une véritable discussion entre mes frères et moi. Du coup, c'est un peu comme s'ils étaient avec moi. » Son histoire est touchante. Jamais tu n'aurais pu partager un tel moment avec ton frère. Dans tes souvenirs il n'y a que de la violence, qu'importe la forme. Vous ne vous êtes jamais entendus, la faute à vos parents qui avaient su mettre la pression de façon à vous déchirer. Tu ne lui souhaites aucun mal à ce frère perdu mais tu ne peux pas dire que tu as encore pour lui un quelconque attachement fraternel. « Pourquoi vous n'êtes pas ensemble ? Avec tes frères. » Tu oses la question car ça te fait du bien de ne pas penser qu'à ta petite personne. Elle est sympathique et facile à vivre, ce qui aide. « Si mes questions ne t’ennuient pas. »

VIPERES DE L'OUEST

Moira & Korra

année 41, saison intermédiaire, jour 78

nous aurions pu être ennemies

« Pourquoi vous n'êtes pas ensemble ? Avec tes frères. » La question était légitime. Les occasions de se retrouver n'avaient pas été nombreuses mais j'aurais pu tout naturellement me tourner vers les Jaguars. Là, j'aurais été certaine d'y retrouver mes frères s'ils avaient survécu à l'attaque. Aucun homme n'était accepté chez les Vipères et le clan ne l'aurait pas laissé beaucoup d'opportunités de toute manière. Si elles les avaient acceptés, ça aurait une transition plutôt rude pour eux, anciens Membres. La trahison ultime de notre clan vis-à-vis des accords, tacites ou non, entre tous les clans de Paris n'avait pas aidé à redorer son blason. Puisque les Vipères avaient été la cible de cet espionnage encore différent de celui autorisé, il était logique qu'elles ne les acceptent pas, au-delà de la frustration que cela pouvait engendrer à ces anciens Aigles masculins. « Si mes questions ne t’ennuient pas. » Jusqu'à présent, seules Rory et elle s'étaient soucié de l'impact de leurs questions. Les autres avaient été plus rudes, bien que ça ne m'ait pas choquée.

J'avais essuyé son doute d'un geste de la main, la faisant aller d'avant en arrière devant ma tête. « Ce qu'ils m'ont dit, durant l'attaque, c'est de penser malin, penser survie et que dans tous les cas, on se retrouverait tôt ou tard. » Un conseil qui avait été donné à la va-vite. Ils n'avaient pas peur pour eux mais pour moi. « J'aurais pu penser à la facilité des retrouvailles mais je savais que s'ils étaient acceptés chez les Jaguars, ce ne serait pas évident. Ils ont essuyé une rébellion, les moyens doivent être autrement plus maigres que chez vous. De ce que j'entends, ils n'ont pas eu les mêmes facilités qu'ici, alors je suis contente de ne pas avoir été un fardeau supplémentaire. Ils auraient chipoté pour me donner de leurs rations. » Qu'on discute ou non mon choix, je m'en moquais bien. Qu'on me voie comme une pondeuse qui pensent trop à sa famille, encore plus. L'intention n'était pas celle-là, je faisais naturellement attention à mes frères, c'était ça, la nuance.

AVENGEDINCHAINS

VIPERES DE L'OUEST

nous aurions pu être ennemies
année 41 - saison intermédiaire (matin 78)

« Ce qu'ils m'ont dit, durant l'attaque, c'est de penser malin, penser survie et que dans tous les cas, on se retrouverait tôt ou tard. » Tu te sens un brin idiote tout d'un coup. Parmi toutes les possibilités, tu n'as même pas songé au fait qu'elle puisse être une ancienne Aigle. Tous les indices sont pourtant présents. Tu l'écoutes avec plus d'attention encore maintenant que tu as compris. Tu as toujours été plus sensible au cas des transfuges. Plus encore d'une fille comme elle. Elle a survécu à l'attaque, une attaque sur laquelle tu sais bien trop de choses. Tu mentirais en disant qu'un peu de culpabilité ne vit pas en toi. « J'aurais pu penser à la facilité des retrouvailles mais je savais que s'ils étaient acceptés chez les Jaguars, ce ne serait pas évident. Ils ont essuyé une rébellion, les moyens doivent être autrement plus maigres que chez vous. De ce que j'entends, ils n'ont pas eu les mêmes facilités qu'ici, alors je suis contente de ne pas avoir été un fardeau supplémentaire. Ils auraient chipoté pour me donner de leurs rations. » Sa réflexion est sacrément mature. Elle semble un peu plus jeune que toi et tu en connais qui ont un sale point de vue sur les Soumises issues des Aigles mais ils semblent se fourrer le doigt dans l’œil. Tu te frottes l'arrière de la tête, un peu mal à l'aise. « A vrai dire je n'avais pas envisagé que tu sois une rescapée. Tu semblais tellement à ta place, je me suis juste dit que tu devais être une transfuge. Comme moi. » Tu n'as pas l'habitude de le clamer haut et fort partout mais la confidence ne semble pas dérangeante avec elle. « Je ne sais pas quel impact l'attaque a eue sur toi mais tu n'es pas comme les autres. Être capable de prendre une telle décision en pensant aux autres après ce qu'il s'est passé. C'est impressionnant. » Tu es plus impressionnée encore que tu as vu ce chaos. Au milieu du feu, du sang et de la peur, elle avait su garder la tête froide.

VIPERES DE L'OUEST

Moira & Korra

année 41, saison intermédiaire, jour 78

nous aurions pu être ennemies

Qu'elle ait montré des signes de malaise m'avait fait atterrir. J'en avais peut-être trop dit, tout le monde ne voulait pas entendre les sombres histoires familiales d'une inconnue, surtout quand celle-ci était l'étrangère sur le territoire. « A vrai dire je n'avais pas envisagé que tu sois une rescapée. Tu semblais tellement à ta place, je me suis juste dit que tu devais être une transfuge. Comme moi. » Mon intuition première était la bonne. Cette fille était juste discrète mais pas fermée à la discussion. Sa remarque me fit néanmoins réfléchir à la situation, ma situation. Ce n'était pas banal de s'entendre dire qu'on semblait si à l'aise qu'on devait être une transfuge, soit une Vipère depuis plusieurs années. Tous les problèmes occasionnés par cette nature de natives ou transfuges que j'avais pu constater il y a deux jours me laissait croire que ce n'était pas quelque chose d'anodin non plus, qu'elle se soit ouverte. Elle devait l'avoir fait croyant que j'étais dans la même catégorie - ce que je pouvais détester ce mot - qu'elle. Chez les Aigles, ce n'était pas tous les jours rose mais il n'était pas question d'origines mais de genres. Je préférai le silence parce que, pour une fois, je ne voyais pas quoi dire sans que ça ne gâche le moment ou que ça ne la mette plus mal à l'aise.

« Je ne sais pas quel impact l'attaque a eue sur toi mais tu n'es pas comme les autres. Être capable de prendre une telle décision en pensant aux autres après ce qu'il s'est passé. C'est impressionnant. » Je n'étais pas comme les autres ? On me l'avait souvent dit chez les Aigles. A croire qu'il y avait une vérité là-dedans. C'était toujours compliqué de le constater soi-même. « J'ai pris l'habitude de fouiller à la recherche du bon côté des événements. On n'est pas exactement dans une ville tendre, qu'importe le clan. Les Vipères ne sont pas tendres entre elles, tu le sais sûrement mieux que moi. Les Dragons sont certainement pires encore. Les Aigles étaient plus vicieux, et je suis née avec le mauvais genre. Mes frères y ont beaucoup contribué, à cette philosophie. On a vécu une attaque effroyable mais j'ai survécu et je n'avais pas d'autre choix si je voulais avoir une chance de les revoir. Ils vont bien et ils peuvent prendre soin d'eux, ça, c'est le bon côté de notre séparation. » Je ne voyais pas ça comme quelque chose d'extraordinaire ou d'impressionnant parce que je fonctionnais comme ça, même pour les petites choses de la vie. « On peut pleurer un temps, c'est même tout à fait normal. Mais il y a une différence entre pleurer et se laisser aller complètement. Si je me laissais aller, ils s'inquiéteraient et je donnerais raison aux Dragons. La vie est trop courte pour ça et le destin m'a donné une seconde chance, malgré l'attaque, alors il ne faudrait pas gâcher ça. » Au lieu d'afficher un air désolé, je souriais encore et toujours, regardant d'abord mon pendentif et ensuite ma partenaire du moment. « On est tous comme ce pendentif, un peu imparfaits, mais on mérite de se battre pour soi et pour ceux qui sont chers à notre cœur qu'importe les conditions difficiles mais pour ça, il faut chercher ce petit quelque chose de positif. Par exemple, il faut de la force pour tenir en tant que transfuge, comme tu le fais. Ça ne doit pas te définir, mais tu tiens le coup quand d'autres ne voient que ça chez toi ou chez d'autres transfuges. » Dit comme ça, c'était certainement utopiste mais j'y croyais dur comme fer.

AVENGEDINCHAINS

VIPERES DE L'OUEST

nous aurions pu être ennemies
année 41 - saison intermédiaire (matin 78)

« J'ai pris l'habitude de fouiller à la recherche du bon côté des événements. On n'est pas exactement dans une ville tendre, qu'importe le clan. Les Vipères ne sont pas tendres entre elles, tu le sais sûrement mieux que moi. Les Dragons sont certainement pires encore. Les Aigles étaient plus vicieux, et je suis née avec le mauvais genre. Mes frères y ont beaucoup contribué, à cette philosophie. On a vécu une attaque effroyable mais j'ai survécu et je n'avais pas d'autre choix si je voulais avoir une chance de les revoir. Ils vont bien et ils peuvent prendre soin d'eux, ça, c'est le bon côté de notre séparation. » C'est à se demander si elle se rend vraiment compte de ce par quoi elle est passée. Si elle parvient à envisager la taille de cette épreuve. Ce n'est pas qu'elle traite ça comme rien mais avec cette façon de se concentrer sur le positif, elle ne semble pas voir cette force que sa simple survie a réclamé. « On peut pleurer un temps, c'est même tout à fait normal. Mais il y a une différence entre pleurer et se laisser aller complètement. Si je me laissais aller, ils s'inquiéteraient et je donnerais raison aux Dragons. La vie est trop courte pour ça et le destin m'a donné une seconde chance, malgré l'attaque, alors il ne faudrait pas gâcher ça. » Tu te sens soudain honteuse de t'être laissée aller si longtemps. Ton sort n'est pas enviable mais il n'est rien en comparaison du sien. Tu n'as pas tout perdu. Et pourtant tu as agis comme tel. Tu t'es laissée dépérir durant toute la saison polaire. En attendant quoi ? Tu n'en sais trop rien. Qu'un truc se passe. Une attitude qui ne te ressemblait pas. Tu avais fini par te relever mais c'était à grand renfort de rencontres qui t'avaient remis les yeux en face des trous. « On est tous comme ce pendentif, un peu imparfaits, mais on mérite de se battre pour soi et pour ceux qui sont chers à notre cœur qu'importe les conditions difficiles mais pour ça, il faut chercher ce petit quelque chose de positif. Par exemple, il faut de la force pour tenir en tant que transfuge, comme tu le fais. Ça ne doit pas te définir, mais tu tiens le coup quand d'autres ne voient que ça chez toi ou chez d'autres transfuges. » Chercher le positif. Pour ça tu n'es guère douée. Ce n'est pas une philosophie qu'on t'a enseigné. « Ce n'est pas grand chose tu sais. Être transfuge. On est nombreuses dans ce cas. Votre présence en a excité certaine mais la vie n'est pas si dure. Je n'ai pas à me plaindre. Même sans la comparer à l'existence qui m'attendait chez les Dragons. » Tu n'aimes pas qu'on te prête des forces inexistantes. La vie chez les Vipères a été bonne pour toi. Ce n'est qu'une mauvaise passe.

VIPERES DE L'OUEST

Moira & Korra

année 41, saison intermédiaire, jour 78

nous aurions pu être ennemies

« Ce n'est pas grand chose tu sais. Être transfuge. On est nombreuses dans ce cas. Votre présence en a excité certaine mais la vie n'est pas si dure. Je n'ai pas à me plaindre. Même sans la comparer à l'existence qui m'attendait chez les Dragons. » Cette information tombait et occasionnait des ricochets, troublant l'eau sur son passage. Était-ce parce qu'elle se sentait quelque part coupable à cause de son clan de naissance ? Était-ce parce qu'elle pouvait essayer d'imaginer ce qu'aurait été sa vie chez les Dragons qu'elle était venue me parler, moi, l'une des nombreuses victimes, bien que survivantes, de cette attaque orchestrée par ce qui aurait pu être son clan de choix, le choix de la facilité ? Les questions n'avaient pu que proliférer dans ma tête quand quelqu'un vous faisait un tel aveu. C'était légitime. Cela ne m'empêchait pas d'être plus nuancée et de les casser rapidement. Je ne pourrais sans doute jamais avoir de réponse à moins de ne lui demander directement. Seulement, j'avais des pites de réponses. Elle ne m'avait pas eu l'air foncièrement méchante ou sournoise. Au contraire, elle me donnait l'impression d'être une fille attentive et sincèrement intéressée. Un peu blessée aussi. Elle n'était pas la plus souriante, ni la plus brillante. Quelque chose clochait mais ce n'était pas de la cruauté.

« Alors, tu étais une Dragonne de naissance ? » On ne pouvait déceler aucune cruauté ou crispation dans ma voix. Ça ressemblait davantage à de la surprise. Elle ne ressemblait pas à l'idée que je m'étais faite des Dragons, surtout depuis les nombreux meurtres qu'ils avaient commis. « Ça ne doit pas être quelque chose dont on est particulièrement fier si on décide de partir d'un clan aussi prestigieux. C'est quand même le plus ancien et le plus grand. » J'aurais certainement dû me retenir. J'avais à peine dit cela que je m'étais rendu compte que je risquais de la blesser et je m'en voulais. Cependant, c'était plus fort que moi. « Pourquoi avoir pris le risque de me le dire ? T'as pas l'air d'avoir voulu te faire battre pour ça. Enfin... » Je rigolai, comprenant encore l'idiotie de ma réaction. « En l'occurrence, je ne pourrais pas te faire de mal et même si je tentais, je risquerais gros. » J'étais hébergée, j'aidais, je n'étais pas l'une des leurs. Les règles seraient encore plus sévères, c'était logique. « Mais pourquoi m'avoir dit ça, dans ce cas ? » Il n'y avait peut-être pas d'explication. Elle l'avait peut-être juste avoué dans la discussion parce qu'elle ne le cachait pas, à qui que ce soit.

AVENGEDINCHAINS

VIPERES DE L'OUEST

nous aurions pu être ennemies
année 41 - saison intermédiaire (matin 78)

« Alors, tu étais une Dragonne de naissance ? » « Hm-hm. » Juste un son en réponse. Tu as appris à l'admettre et à en parler plus facilement même si tu n'as aucune fierté vis à vis du clan qui t'a vu venir à la vie. Toutes les transfuges ne sont pas dans ton cas. Chacune avait son histoire, ses raisons. « Ça ne doit pas être quelque chose dont on est particulièrement fier si on décide de partir d'un clan aussi prestigieux. C'est quand même le plus ancien et le plus grand. » Théoriquement c'est vrai. Les Dragons sont puissants, disposent d'un territoire gigantesque, d'une grande population et de beaucoup de ressources. Mais ils ne font que se reposer depuis longtemps déjà sur une gloire passée. Plutôt que de transformer la vieillesse en expérience ils s'étaient laissés pourrir. Les vices étaient trop nombreux chez les Dragons. Les mauvaises mentalités trop ancrées. Pour autant tu ne sais pas exactement comment l'exprimer. Que lui répondre ? « Tu sais ce qu'on dit : plus forte est la lumière, plus grande est l'ombre. » Tu ne sais pas exactement si c'est si connu que ça, tu as juste eu l'occasion de l'entendre souvent. Néanmoins l'image est suffisamment parlante pour ne pas nécessiter d'explications. « Derrière les murailles, tu te rends compte que le prestige est un trône surplombant l'enfer. Quitter ce clan a été la plus difficile mais la meilleure décision de ma vie. Je n'ai jamais pu atteindre les standards du clan. » Pas tout à fait. Tu n'es pas certaine que tu n'aurais pas pu faire une bonne Membre au Nord si tes parents t'en avaient laissé l'occasion. Tout aurait été si différent. Même toi tu aurais été une autre Korra. « Celles de ma famille surtout. Elle me destinait à une vie... Eh bien qui n'était pas si différente de celle que les principes de ton clan te destinait à avoir. » Si tu étais restée ça n'aurait pas été si différent effectivement. Rester Soumise, opérer la même tâche pour le restant de tes jours, fonder une famille rapidement. « Pourquoi avoir pris le risque de me le dire ? T'as pas l'air d'avoir voulu te faire battre pour ça. Enfin... » Cela te surprends très légèrement. Ça se voit à ce léger o que forme ta bouche. « En l'occurrence, je ne pourrais pas te faire de mal et même si je tentais, je risquerais gros. » Effectivement. Tu ne te laisses plus malmener par qui que ce soit. Même si tu ne lui souhaites aucun mal. « Mais pourquoi m'avoir dit ça, dans ce cas ? » Encore cette question. Tu comprends que c'est important pour elle de savoir. La réponse n'est pas simple. Déjà tu ne peux pas lui parler de la raison première. Le fait qu'elle soit une Aigle et toi une Vipère qui avait su longtemps à l'avance ce qui allait se produire. La culpabilité est donc hors de question. Il est vrai que tu ne cachais pas non plus tes origines. Alors quoi ? « Je n'en suis pas certaine. » Tu hausses légèrement les épaules. « Je ne suis pas optimiste de nature mais j'ai pensé que tu comprendrais. Que ce n'est pas sa naissance qui définit quelqu'un. Que même si je serais toujours une dragonne quelque part, le fait que je sois partie signifie que je ne suis en rien favorable à leurs agissements. » Comme tu n'étais pas favorable aux agissements des Vipères cette nuit-là mais c'est une autre histoire. Tu comprends l'attaque, pas le massacre. Faciliter l'avancée des Dragons aurait dû éviter un bain de sang et c'est tout le contraire qui s'est produit. Du sang tu sais que tu en as sur les mains mais tu essayes de faire abstraction. Parce que si le Nord t'a bien appris une chose c'est ce que signifie le fait d'être un soldat. Tout Dragon naissait soldat. Petite effigie façonnée pour obéir par principe ou par devoir.

VIPERES DE L'OUEST

Moira & Korra

année 41, saison intermédiaire, jour 78

nous aurions pu être ennemies

« Hm-hm. » Une réponse brève et simple. La situation n'en demandait pas nécessairement plus alors je l'avais accueillie sans plus de cinéma. « Tu sais ce qu'on dit : plus forte est la lumière, plus grande est l'ombre. » Il était difficile de ne pas comprendre l'allusion. Bien avant cette attaque organisée contre mon clan, les Dragons avaient mauvaise réputation, ce n'était pas quelque chose de nouveau, pas de surprise et elle l'avouait sans difficulté. J'avais acquiescé d'un hochement de tête, n'ayant pas grand-chose à ajouter à une telle fatalité. Les Dragons n'arrangeaient pas leur cas avec tout ce bordel mais, même si je le souhaitais, je ne trouverais rien pour les défendre. Dans le fond, même moi, je ne voulais pas leur trouver une raison valable à ce qu'ils avaient fait. A la différence que je ne pouvais pas exactement en vouloir au premier Dragon venu. Ils obéissaient aux ordres, des ordres bien horribles.

« Derrière les murailles, tu te rends compte que le prestige est un trône surplombant l'enfer. Quitter ce clan a été la plus difficile mais la meilleure décision de ma vie. Je n'ai jamais pu atteindre les standards du clan. » J'étais désolée pour elle, alors que nous ne nous connaissions que depuis quelques minutes. Je n'étais pas la parfaite Soumise bien sage, je n'étais certainement pas prête à avoir des enfants mais ça n'avait pas été un réel souci pour ma famille. C'était assez incroyable de s'imaginer que ça pouvait être aussi grave dans un clan qui, à première vue, mettait les filles au même pied d'égalité que les hommes. Tout ne devait être qu'une question d'apparence, comme elle le disait si bien.

« Celles de ma famille surtout. Elle me destinait à une vie... Eh bien qui n'était pas si différente de celle que les principes de ton clan te destinait à avoir. » Je l'écoutais et n'osais pas la déranger. J'en apprenais un peu plus sur elle à chaque instant et ça me suffisait largement. Jouer les oreilles attentives m'allait parfaitement sans avoir ce besoin compulsif de donner ma propre théorie ou mon grain de sel. En plus, j'avais peur, cette fois plus que d'autres fois, d'être mal placée. En restant chez les Aigles, je savais que l'opportunité ne se présenterait jamais, celle de pouvoir briller, mais j'aimais trop ma famille qui me donnait le sentiment d'être suffisamment importante que pour les quitter. Elle, c'était cette famille qui l'étouffait. J'aurais été hypocrite de me plaindre.

« Je n'en suis pas certaine. Je ne suis pas optimiste de nature mais j'ai pensé que tu comprendrais. Que ce n'est pas sa naissance qui définit quelqu'un. Que même si je serais toujours une dragonne quelque part, le fait que je sois partie signifie que je ne suis en rien favorable à leurs agissements. » Ce n'était pas la première à me trouver ouverte mais c'était la première qui me faisait aussi rapidement confiance. Ce n'était peut-être pas grand-chose, elle n'y risquait pas sa vie mais ça représentait vraiment quelque chose pour moi. C'était une reconnaissance des valeurs que j'avais gagnées en vivant avec ma famille jusque-là. « C'est logique, t'as raison. De toute façon, t'es une Vipère, il faut respecter ton choix. Et celle qui devrait avoir honte de son clan, c'est moi, pas toi et pourtant tu ne me juges pas non plus sur les mauvais choix de mon clan. Donc, je ne suis pas la seule à faire preuve de maturité et d'ouverture dans cette histoire. » Je lui offris un sourire on ne peut plus sincère. « Mais je devrais te laisser. Je te monopolise depuis un moment déjà, tu dois avoir des choses à faire. »

AVENGEDINCHAINS

VIPERES DE L'OUEST

nous aurions pu être ennemies
année 41 - saison intermédiaire (matin 78)

« C'est logique, t'as raison. De toute façon, t'es une Vipère, il faut respecter ton choix. Et celle qui devrait avoir honte de son clan, c'est moi, pas toi et pourtant tu ne me juges pas non plus sur les mauvais choix de mon clan. Donc, je ne suis pas la seule à faire preuve de maturité et d'ouverture dans cette histoire. » Sans doute qu'elle a en partie raison. Mais juger les Soumises Aigles te semble compliqué. Tu ne sais que trop bien ce que cela fait de quitter sa famille. Même lorsqu'elle était horrible comme la tienne. Mais peut-être que si elle avait eu au moins un ou deux bons côtés ou même que Silas avait été un frère et non cet étranger, tu aurais pu rester. Tu aurais cédé. Aurais accepté la vie qu'il voulait pour toi et tu te serais rangée en abandonnant tes rêves. C'était encore différent chez les Aigles d'après ce qu'elle t'avait dit. Et elle aimait sa famille. Elle n'avait pas non plus d'impact sur les décisions de son clan. Comment aurais-tu pu la juger pour être restée ou simplement parce qu'elle venait de l'Est ? Tu as juste un hochement de tête. Préférant ça à des mots. Et un sourire. C'est facile tu te rends compte. Plus facile que ça ne l'a été cette dernière saison alors que tu aurais toutes les raisons de t'assombrir face à elle. C'est étrange mais pas malvenu. « Mais je devrais te laisser. Je te monopolise depuis un moment déjà, tu dois avoir des choses à faire. » Ah. C'est vrai. Tu n'étais pas dehors pour rien. « Non-. Enfin oui mais ça m'a fait plaisir de parler avec toi. » Tu pourrais même dire que ça t'a fait du bien mais elle n'est qu'une étrangère au final et tu ne veux pas t'étaler. Qu'importe que tu n'ais pas cette impression. « C'est moi qui te laisse du coup. » Tu glisses avec un léger sourire en t'éloignant du baril.

» you're prettier when you're smiling ft. Korra
» être épuisé ne signifie pas être stupide ft. libre
» Natural ennemies (Alice)
» I'm a little boy again ft. Korra
» je refuse d'être le dindon de la farce ft. Libre

nous aurions pu être ennemies ft. Korra

nous aurions pu être ennemies ft. Korra

Sujets similaires

Sujets similaires