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année 41 - saison intermédiaire (soirée 83)

Mais qu'est-ce que tu fiches ici ? Ou plutôt dans cette situation. Le but de cette visite au bar à drogue était pourtant simple. Prendre ton courage à deux mains. Venir. T'asseoir au bar et commander un verre. Discuter un peu avec la personne assisse à tes côtés si elle n'était pas trop impressionnante. Puis rentrer. Des tâches très simples pour certaines mais bien moins pour toi. Si tout s'était passé comme prévu l'effort aurait été suffisant pour te pousser mais sans que cela vienne dépasser trop loin tes limites. C'était toi qui sortait de ta zone de confort, pas les autres qui s'y invitaient. Rien ne s'était passé comme prévu. Au début tu t'étais pourtant cru bien partie. Mais il avait fallu que cette femme débarque et te traîne à sa table sous prétexte qu'elle n'aimait pas te voir solitaire. C'était comme hériter d'une Sofia bis. A l'exception que cette dernière se tenait désormais plus tranquille et n'était pas légèrement éméchée et donc hors de contrôle selon ton point de vue. Malgré quelques tentatives pour te sortir de là, toutes avaient échouées. Il y avait toujours une main pour s'accrocher à ton bras et te reconduire à ta chaise. « Je suis en retard, je sais. » Un nouveau larron. Et voilà qu'il s'asseyait à tes côtés. De toute évidence ils connaissaient la folle qui te retenait en otage. Tu espères presque que sa présence te fournira une bonne occasion de filer mais il s'adresse à toi avant même que tu n'ais pu penser à ton plan. « Je suppose que je devrais m'excuser pour leur comportement. Faut pas avoir peur de le dire si tu t'emmerdes ici, elles ne mordent pas si fort que ça. » Au moins il est poli. Et sobre. Le fait que ce soit un homme ne gâche rien. Tu sais au moins comment te comporter avec ceux-là. « J'ai essayé. » Tu glisses avec un sourire timide. Loin de toi l'idée d'insulter des filles qui semblent si proches de lui. « J'ai bien cru que celle qui est assisse en face de toi allait me faire une prise de combat si je recommençais mes tentatives pour partir. » Et cette fois-ci tu ris un peu. Ce n'est pas totalement un mensonge mais tu exagères peut-être un peu. Ce qui est sûr c'est qu'elle t'a fait une forte impression et que tu as eu la sensation que tu perdrais ton bras si tu te débattais à chaque fois qu'elle t'arrêtait. « Je ne suis pas certaine de la raison pour laquelle je lui ai tapé dans l’œil. »

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année 41 - saison intermédiaire (soirée 83)

Il est facile d'accès. Tu ne peux que le remarquer. Et il a ce rire qui lui déborde des lèvres et te pousse à sourire un peu à ton tour. Qu'importe que tu ne partages pas vraiment ses raisons. « Tu as bien fait, elle en serait capable. » Même s'il reste joyeux tu sens bien la tension de la vérité sous ses mots. Tu te félicites d'autant plus d'avoir préféré être patiente. Même s'il s'agissait plus d'une forme de lâcheté. En tournant bien les mots on aurait pu parler d'instinct de préservation. Un atout utile au sein de cette ville. « Il vaut mieux ne pas se poser trop de questions avec elle. Elle s'accroche aux gens lorsqu'elle est saoule. Je crois qu'elle a besoin de se sentir utile, la retraite ne doit pas être facile. » C'est bien un sentiment que tu ne peux pas comprendre. Pas totalement. Le besoin de se sentir utile est plus clair. Tout le monde peut le ressentir. Tu n'as jamais été satisfaite de ta vie mais tu t'y es faite. Ce n'est plus si facile depuis que tu es chez les Vipères. Les changements sont partout. A l'extérieur, dans ton environnement, mais aussi à l'intérieur de toi. Cette réflexion te pousse à voir cette femme sous un autre angle. Elle est toujours aussi effrayante mais tu peux mettre un raisonnement derrière ses actions. « Je comprends. » Tu souffles simplement. Tu n'en restes pas moins rassurée d'avoir près de toi un élément plus calme. Et masculin. C'est plus simple comme ça. « Grandir avec elles n'a pas dû être de tout repos. » Tu es certaine qu'il est leur frère. Avec le tien vous n'avez jamais eu une telle relation mais tu as pu voir cette énergie ailleurs.

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année 41 - saison intermédiaire (soirée 83)

Il est facile à vivre. Malgré l'environnement, la sale ambiance instillée par sa grande sœur, tu trouves qu'il est aisé de lui parler. Tu retrouves quelques marques. Il rigole et il y a une forme de satisfaction qui pointe lorsque tu l'observes. Tu n'as pas totalement perdu le coup de main. Même si ce n'est pas la part de toi dont tu es la plus fière. C'est étrange. Comme retomber dans de vieilles mais confortables habitudes. « Enfant unique ? » Voilà un sujet moins plaisant. C'est la première fois que tu dois en parler dans un tel contexte. Il est toujours bizarre d'évoquer ce passé que tu essayes d'enterrer. « Non. » Malheureusement. Mais ça tu le gardes pour toi. « Un frère. Quatre ans de plus. » Tu restes vague. Parce que tu ne sais toujours pas ce qu'il est devenu. Si il sera un problème à l'avenir. Tu préfères ne pas y penser. Tu tâches de te débarrasser de la tension qui s'est installée dans ton corps en finissant ton verre. « Un autre ? » Tu glisses, les yeux posés sur le sien. Vide lui aussi.