Les blessés graves, les malades, les jeunes enfants et les femmes enceintes restent à l'hôpital durant toute la durée de la saison meurtrière. Le centre hospitalier reste accessible pour les autres, mais les blessures mineures et les cas sous contrôle sont soignés directement sur le territoire. L'Infirmier gère une petite aile médicale dans le QG en compagnie de soigneurs affectés temporairement sur place. Tout le personnel affecté à l'hôpital y vit au quotidien.



La majorité des tâches ont été ralenties, voire totalement annulées pour les Soumis.

Pour les Membres, les gardes ne durent jamais plus de deux heures, mais le roulement est donc nettement plus rapide. La vie des QG est fragmentée par ces deux heures qui imposent un rythme éreintant car cela vaut aussi parfois pour le sommeil. Les Membres ne sont plus affectés en fonction de leurs tâches, mais des besoins spécifiques.  

Les techniciens sont envoyés en mission en fonction des besoins primordiaux. Les seules urgences ne peuvent concerner qu'un problème à l'hôpital, un bâtiment en danger d'effondrement, un véhicule en panne ou un problème avec les systèmes électriques/réseaux de plomberie. Tout le reste attendra.

Les chasseurs sont envoyés un jour sur deux pour vérifier leurs pièges, mais ils reviennent généralement bredouille.

Les gardiens assurent toujours leur poste aux entrepôts et dans l'hôpital. Toutes les autres zones ont été abandonnées pour le moment. Ils couvrent des gardes plus longues, par équipes, mais disposent toujours d'un abri convenable.



Des braseros improvisés sont alimentés un peu partout sur les territoires pour permettre de se réchauffer lors des déplacements. Chaque vigie est aussi équipée, les sentinelles restant quasiment statiques.

Chaque foyer reçoit des combustibles de façon régulière lors des ravitaillements. Couvertures et vêtements chauds ont aussi été distribués dès l'arrivée du grand froid.

Il est conseillé de se rassembler lorsque cela est possible.



Les distributions de rations et de combustibles ont lieu tous les trois jours environ. Les packs contiennent moins de vivres à cause du rationnement rigoureux. Les ravitaillements sont moins nombreux, néanmoins il y a plus de participants et un maximum de stock est ramené.

Grâce à la chute récente de grêlons, l'eau ne manque pas trop, mais elle est transportée sous forme de glace. S'hydrater reste donc quand même une épreuve.

Juste avant le début du grand froid, les clans ont eu l'occasion de faire une première récolte. Certains légumes racines et des pommes de terre ont été récupérés en quantité. La récolte de céréales a été, quant à elle, perdue sous les températures. Et puisque les arbres n'avaient pas encore atteints leur fleuraison, le régime alimentaire est très limité. Les rations sont majoritairement constituées de patates et de légumes non-transformés et parfois accompagnés d'un peu de farine, de sucre, de viande séchée et de conserves de fruits et de légumes datant de la réserve de la précédente saison. Mais cette réserve était déjà quasiment vide, autant dire que les ajouts sont extrêmement rares. Les possibilités de préparations sont ainsi basiques. Soit on prépare un ragoût, soit on fait cuire les pommes de terre dans les braises.

Les rescapés sont confinés à l'écart des zones d'habitation, dans quelques bâtisses vétustes habituellement non-utilisées. L'isolation est mauvaise et l'espace manque. Hommes et femmes, Soumis, Anciens et Membres, sont mélangés.



Les plus jeunes ainsi que les blessés ont été transportés directement à l'hôpital jusqu'à ce que le temps se fasse un peu plus clément. Ceci peut avoir séparé des familles. Aucune visite n'est possible entre les deux durant cette période.

Une fois que quelqu'un est suffisamment retapé, il retournera parmi les siens dès la première navette entre le centre neutre et le territoire.



A son arrivée, chaque Aigle a reçu des vêtements chauds, mais les couvertures sont moins nombreuses. Les paillasses encore moins. Ce peu de confort se joue à la loi du plus fort, voire du plus généreux.

Des packs de nourritures, de l'eau, et des combustibles sont apportés le plus régulièrement possible, mais la quantité n'est pas suffisante pour assouvir tous les besoins.

En cas de problème de santé important, l'Infirmier des Jaguars se déplace pour une consultation rapide.



Même si les Aigles ne sont pas considérés comme des prisonniers, ils ne sont que tolérés sur le territoire. Des sentinelles surveillent le périmètre pour les faire rebrousser chemin s'ils s'éloignent trop de leur quartier désigné. Le but est principalement d'éviter les vols ou les conflits créés par les restrictions. Pour cette même raison, les Jaguars ne sont pas autorisés à s'approcher.

Toutes les armes ont été naturellement confisquées à l'arrivée.

Les bagarres sont généralement gérées de façon interne. Il n'est pourtant pas impossible que les Jaguars interviennent si les conflits deviennent trop violents ou s'ils sont prévenus par quelqu'un. Une sentinelle interpellée se devra donc d'aller restaurer l'ordre. Si cela devait se produire, les plus virulents sont susceptibles d'être emprisonnés pour une durée indéterminée.

La sirène ne rythme plus les journées du territoire. Elle ne sonne que pour annoncer un ravitaillement ou en cas d'urgence.

L'entraînement matinal et les entraînements spécialisés n'ont plus lieu. Chaque Membre est laissé à lui-même durant cette période. S'il décide de se laisser totalement aller, il aura à assumer plus tard. S'entraîner malgré les conditions climatiques reste par contre une bonne façon de se faire remarquer.

La salle du quartier général est laissée à la disposition des Spécialistes et aux gradés en général. Ils y ont accès durant toute la journée, sans limitation. Un bâtiment du Colisée plus ou moins abrité a été converti en stand de tir pour les Tireurs d'élite. Il ne contient néanmoins aucune source de chaleur et les cibles ne sont que des dessins sur les murs. Un ancien hangar proche du QG est accessible pour tout le monde, mais il ne s'agit que d'un espace vide abrité du vent sans le moindre équipement.



Comme toujours avec les Dragons, le rationnement n'est pas équitable. Les colis sont calculés en fonction du rang de chaque personne, ainsi que de sa pureté. Les non-natifs auront donc toujours moins. Les Soumis sont les premiers à souffrir du manque de nourriture, mais la différence la plus flagrante reste le calcul des combustibles. Les gradés, les Spécialistes et les habitants du Golden Quarter n'ont pas à se plaindre, par contre. Mais dès qu'on commence à descendre, les colis diminuent comme peau de chagrin.

Les Membres n'ont pas réellement à se plaindre. Le QG est bien chauffé et l'intense activité humaine préserve toujours une température supportable.

La salle d'entraînement située dans la cave permet de se dégourdir les muscles sans avoir à s'exposer aux éléments. Elle est fréquentée en permanence.

Les intendants vivent sur place pour plus de facilité. C'est aussi une façon de les remercier pour le travail accompli.

La grande salle habituellement utilisée pour les rassemblements a été reconvertie en vaste salon commun. On y a entassé tous les meubles possibles pour y apporter du confort et c'est la zone de rencontre par excellence. Une sorte de mini-quartier des jeux en intérieure.

Les Soumis et les Anciens sont autorisés à venir en journée dans le QG. Ils peuvent occuper le hall et la salle commune pour profiter de la chaleur et se distraire un peu pendant cette morne saison.  



Si la présence des Aigles est majoritairement acceptée, le fait qu'une partie des rations et des combustibles leur reviennent, un peu moins. Les plaintes ne sont pas rares. A l'exception de quelques tentatives d'approche de leur quartier, il n'y a pas eu d'événement notable. Le ressentiment reste actuellement verbal.

Les Vipères souffrent bien moins de pertes à cause de maladies grâce à leurs connaissances dans le domaine médical. Les malades sont pris en charge directement au Labo et ne sont expédiés qu'en dernier recours à l'hôpital.

Leur immunité est aussi, de façon générale, meilleure grâce à leur exposition très jeunes à un virus destiné à servir un jour dans une guerre bactériologique.



Les quelques rescapés recueillis par les Vipères ont été dispatchés au sein des familles des Soumis. Cette configuration et le nombre peu élevé permet une utilisation moindre de rations supplémentaires. Il s'agit donc pour les Vipères plus d'un partage que d'une privation.