you're not the same person anymore

oz ∞ swann

Année 41, saison intermédiaire (soirée 78) ✻✻✻ Oz, il s'était fait flingué en plein vol comme le connard de pigeon qu'il avait toujours prétendu ne pas être. Au fond, il avait toujours un peu su que cela se produirait. Il pensait y être préparé. Parce qu'il n'était qu'un pauvre naze avec le cul entre deux chaises. Sawyer avait toujours été trop bien pour lui. Elle ne méritait pas qu'un mec comme lui la retienne. Aussi mélo que ce soit de le dire. Il aimait pas trop bien ça, Oz, ces réflexions qu'il se faisait depuis. Il aimait pas plus de se traîner comme une pauvre âme en peine. Feindre ses émotions n'avait jamais été son truc. Il était brutalement honnête, le bougre. C'est pour ça que ça avait été si dur de ne pas tout étaler devant la crevette. Il se leurrait pas trop : elle savait bien qu'un truc n'allait pas. Elle avait lâché prise parce qu'il ne lui avait pas laissé d'autre choix. P't'être même qu'elle avait tenté de protéger sa fierté en disant rien. Comme si il en avait quelque chose à foutre. L'effort restait touchant, il pouvait jamais vraiment lui en vouloir à Sawyer. Elle n'avait rien fait, la pauvre. Elle n'avait rien demandé. Lui, il était tombé amoureux comme un putain de cliché. Un stupide mec qui avait un beau jour cessé de la voir comme cette gamine qu'il avait un peu materné à l'occasion. Il n'avait même pas été foutu de fermer sa gueule. Les mots n'avaient pas été dit mais ils pendaient lourdement au-dessus de sa tête. Une épée de Damoclès qui l'avait décapité sans mal.

« Oz ? J'sais bien que c'est pas trop truc de parler mais je me fais du souci pour toi. » Trop beau pour être vrai. Oz ne passait pas inaperçu avec ses humeurs et sa mine de fantôme, mais il y avait cru en ne se faisant pas alpaguer immédiatement par Swann. Elle devait être celle qui le connaissait le mieux parmi les pigeons, mais il y avait cru. Simplement trop occupée par sa romance, elle aurait pu ne pas le voir. Mais voilà qu'elle débarquait avec sa paire de bottes. « Faut pas que tu te fasses de bile. Ça va passer. » Il était loin d'en être persuadé. Les sentiments étaient restés, eux. Il voyait pas bien pourquoi il n'en serait pas de même avec les lacérations qu'il s'était faites au cœur, tout seul, comme un grand. Y avait rien à faire. Fallait qu'il apprenne à vivre avec comme il l'avait fait avec toutes les blessures avant celle-là.

Tout blaireau qu'il pouvait être par moment, il ne voulait pas lâcher son désespoir sur Swann. Il l'aimait bien et, au fond, elle était bien sympa de s'intéresser à ses fesses de pleureuse. Mais ses émotions jouaient au yo-yo ces dernières heures et il prévoyait encore moins bien ses réactions que d'habitude.  « T'as mieux à faire que de rester ici. J'suis pas d'bonne compagnie. » Le message lui semblait évident même s'il n'avait pas été foutu de relever les yeux vers elle. Il préférait fixer ses mains crasseuses, comme si elles allaient lui apporter une réponse miraculeuse.



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oz ∞ swann

Année 41, saison intermédiaire (soirée 78) ✻✻✻ Oz, il avait toujours trouvé qu'être seul était plus facile. A trop se comporter comme un enfoiré, c'était ce qu'on récoltait et il ne s'en plaignait pas, le bougre. Il avait jamais aimé étaler autre chose que sa colère sous les yeux des autres. Il supportait pas qu'on le voit chialer et il avait pris l'habitude de se cacher dans un coin lorsqu'il avait des blessures à lécher. Un truc qu'on pouvait pas faire lorsque l'on était monsieur populaire. Il en était pas à ce point, loin de là, mais il avait gagné des rallonges au cours des année. Des foutus emmerdeurs qui lui collaient l'échine sans qu'il ne capte trop pourquoi. Des gens comme Swann qui saisissaient le message, parce qu'elle était loin d'être con, mais décidaient de pas prendre l'occasion de se barrer qu'il lui offrait sur un plateau d'argent. Pour ça, Oz, il savait pas trop s'il était reconnaissant ou s'il n'avait que plus envie de la virer avec un bon coup de pied aux fesses.

« Désolée, j'ai pas mieux à faire qu'à épauler quelqu'un qui se rapproche le plus de l'image que je peux m'faire d'un frère. » Fallait qu'elle joue les sentimentales en plus. Il était pas bien préparé à ça, le Oz. Des frères et sœurs, il avait jamais eu ça, mais il en avait vu assez pour savoir que c'était pas un truc qui se disait à la légère. Suffisait de voir Tybalt et Dana à l'époque. Malgré lui, il balança un regard sur le côté. Swann était bien là et elle le matait avec un regard bizarre. Elle était inquiète pour lui clairement. Il y avait sans doute de quoi. Même lui, il savait pas quoi foutre de sa carcasse de pleurnicheur. Un truc qui ne lui était jamais arrivé. Il rabaissa la tête aussi sec, accrochant les mains autour de ses jambes pour en faire un truc. Il savait pas quoi lui dire à Swann. C'était pas qu'il comprenait pas ce qu'elle disait, mais il était pas exactement en l'état pour s'ouvrir encore la cage thoracique et causer de sentiments. « J'te mens pas. Ça va passer. Ça doit passer. »



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Année 41, saison intermédiaire (soirée 78) ✻✻✻ « Pas satisfaisant. » Elle n'abandonnait pas, la bougresse. Il n'était pas étonné, Oz, mais il aurait préféré qu'elle soit un peu moins elle aujourd'hui. Qu'elle lui lâche la grappe le temps qu'il lèche ses blessures et se remette sur ses pattes. Il n'avait jamais eu à se remettre d'un cœur brisé, mais il ne voyait pas ça différemment d'un autre truc cassé. Fallait le réparer et ça laissait des traces. Mais avec la bonne technique, ça finissait par servir à nouveau. Même s'il se sentait comme un déchet pour le moment, il ne pouvait que croire en un futur où il se tiendrait debout et plus ou moins droit, qu'importe qu'il lui manquait un truc au creux de son torse. « Pour que tu sois dans cet état, c'est que la personne qui t'a blessé comptait pour toi. Les inconnus ou les Seth ne te font pas cet effet. T'es sûr de pas vouloir en parler ? C'est con, hein, mais ça peut aider et puis j'ai pas l'intention de m'immiscer. J'veux juste pas passer à côté de quelque chose d'aussi marquant pour toi parce que t'es important. » Oz, il avait des envies d'éclater. De lui gueuler d'aller voir ailleurs, de se tirer. Il y avait des mots blessants qui formaient comme une écume de rage métaphorique au bord de ses lèvres. Mais il ravala tout avec dégoût et se redressa d'un coup, les poings serrés à se créer des croissants rougeâtres sur la peau de ses paumes. « Putain, Swann, tu peux pas juste comprendre le message ?! J'suis qu'un pauvre connard qui s'est imaginé des trucs et qui maintenant chouine parce que la réalité fait mal à en crever. J'savais dans quoi je m'engageais mais il a fallu que j'ouvre ma gueule. Et maintenant ce sera plus jamais pareil. »



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Année 41, saison intermédiaire (soirée 78) ✻✻✻ Le contact physique n'était pas facile à tolérer. Il fallait qu'il accepte d'être à nouveau mou, pliable, faible, en fait, le Oz. Et ça lui foutait la trouille parce que même si tout ça, c'était de sa faute à lui, ça en faisait pas moins mal. Il se sentait d'autant plus con. D'autant moins légitime de faire sa petite crise de mâle qui s'était fait rejeter après avoir passé trop de temps à nourrir des sentiments pour quelqu'un qui ne l'aimait pas. Qui ne l'aimait pas comme ça, plutôt. Il savait bien qu'elle l'aimait, Sawyer. Que ce qu'il y avait entre eux était vrai. Pas pour rien qu'il se sentait si mal vis à vis des changements à venir. Il ne voulait pas qu'elle le regarde différemment, Sawyer. Il ne voulait pas qu'elle ait pitié de lui et qu'elle se fasse du mal. Et ça, c'était pas parce qu'il était tombé amoureux d'elle qu'il le pensait. Il le pensait parce qu'il l'aimait tout court. Juste parce qu'elle était elle et que ça se qualifiait pas. Comme elle, elle l'aimait lui, peut-être. Les sentiments étaient putains de compliqués. Qu'on puisse ressentir plusieurs trucs à l'égard de quelqu'un, ça lui facilitait pas la vie à Oz.

Mais Swann lui attrapa les mains et il se laissa faire. Il avait pas fait trop d'efforts pour lui faciliter la tâche. Il s'était juste laissé manipuler parce qu'il lui manquait une énergie cruciale pour être plus réactif. Même son éclat s'était vite fait la malle. La colère avait fourni ce qu'il fallait pour qu'il gueule un coup et s'était barrée tout aussi vite. Oz, il avait de plus en plus envie de se rouler en boule dans un coin et d'attendre que ça passe. « J'suis désolée, Oz. J'suis désolée mais j'suis soulagée que tu aies parlé. J'peux rien te promettre mais j'ai connu ça une et une seule fois. J'veux juste que tu te rappelles que j'suis là, t'es pas tout seul. Ça vaut ce que ça vaut mais te laisse pas aller. J'te couverai pas mais accepte mon aide de temps en temps. Sinon, j'sers à quoi ? » Il savait pas trop quoi répondre à ça. Elle lui en demandait pas beaucoup, Swann. Juste qu'il se repose un peu sur elle. Un truc auquel il était pas bien habitué chez les Aigles. « T'as ta vie. » Qu'il grommela par principe. Swann, fallait pas qu'elle grille sa chance. Elle avait beaucoup à faire pour prendre le vent du nouveau départ. Il aurait pas voulu qu'elle reste en arrière à cause de ses états d'âme à lui. Il serra ses mains une fois, puis se glissa hors de la prise. « Me pousse pas, Swann. T'sais comment j'suis. J'ai une grande gueule et parfois ça sort tout seul. J'veux pas te faire du mal parce que moi j'ai mal. » Il en avait déjà fait assez comme ça.



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oz ∞ swann

Année 41, saison intermédiaire (soirée 78) ✻✻✻ « Le souci, tu vois, c'est que tu fais partie de ma vie. » Il voulait pas entendre ça, Oz. Il méritait pas ça, putain. Pas après qu'il ait été ce sale égoïste avec ses grands plans et cette proposition à laquelle il avait cru. Lorsque les mots étaient sorti, il avait su que ça servait à rien, qu'elle avait sa vie, Sawyer. Le risque avait donc jamais existé complètement. Mais il y avait quand même pensé. Il avait envisagé de se barrer, de se volatiliser en laissant Swann derrière. Pour ça, il était vraiment un salaud. Il savait bien, Oz, que c'était le pire truc qu'il aurait pu lui faire. Sauf qu'une part de lui s'était dit que ce n'était pas si grave, parce qu'elle avait sa vie justement et qu'elle était accompagnée maintenant. Il en était certain, elle trouverait son équilibre chez les Jaguars. Ici, elle pourrait se créer un entourage qu'elle méritait. Puis y avait Seth, même si l'existence du morveux le faisait toujours chier. Elle avait plus besoin de lui, voilà ce qu'il avait pensé. Alors ouais, ça lui faisait mal t'entendre ça à cause de la culpabilité, mais ça lui faisait du bien aussi. Il était faible, un pauvre crétin qui gueulait mais qui aujourd'hui ne s'était pas fait rejeté une deuxième fois en peu de temps. « Qu'est-ce t'as à être sentimentale comme ça. » Il était pas foutu de la regarder, le Oz. Toujours paumé à cause de toutes les émotions qu'il ressentait, les mêmes émotions qui devaient flotter dans ses yeux.



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