Rory & Esfir
A41 ST2 87 (fin d'après-midi)

a little loss of innocence

Lentement, elle glissa les mains sous ses yeux, chassant les larmes du mieux qu'elle le pouvait. C'était pourtant logique, elle aurait dû s'en douter, mais elle n'avait que dix-sept ans et la vie avait été relativement douce avec elle jusqu'ici. Les Vipères n'avaient jamais subies de pertes immenses depuis qu'elle était en âge de comprendre réellement le monde qui l'entourait. Elle avait même été chanceuse avec sa famille, ses amis. Mima et Iugo pétaient la forme et les risques de périr de maladie ou d'infection étaient moins nombreux lorsque l'on appartenait au clan le plus calé dans le domaine médical. Même lors de la disparition de quelques filles aux alentours de l'attaque chez les Aigles, elle n'avait pas été plus marquée que cela. Un peu triste naturellement, mais elle ne les connaissait pas. Il n'y avait eu que le mal-être de Korra lorsqu'elle l'avait soignée qui avait pu l'affecter plus que le reste, mais cela aurait difficilement pu se passer autrement. Aujourd'hui, tout était trop personnel. Profondément injuste. Des dizaines de personnes étaient mortes et tout ça pour quoi ? Elles ne s'étaient pas sacrifiées pour le clan, n'allaient pas permettre aux autres de survivre plus longtemps, non, elles étaient juste mortes. Et on ne savait même pas pourquoi exactement. La maladie était sortie de nulle part et avait disparue tout aussi mystérieusement. Charlotte aurait peut-être des pistes à explorer, mais elle n'en avait pas. Elle n'avait rien à dire aux autres Membres. Juste que c'était comme ça. Malgré toutes les formations et le temps à étudier au côté de l'Infirmière, elle avait été inutile. Et, maintenant, tout ce qu'elle pouvait faire était de vérifier les pouls, les marques, et de dresser une liste des pertes.

A cette liste, elle avait dû ajouter le nom de Louane. Louane qui avait fait partie de sa vie alors qu'elle peinait encore à marcher sur ses deux jambes, qui était toujours si lumineuse, et dont la perte allait briser le cœur de Zola. Zola qui l'apprendrait sans doute avant même qu'elle n'ait pu revenir en ville et qu'elle ne pourrait pas épauler alors qu'elle traverserait l'une des pires périodes de sa vie. La situation était si injuste et cruelle qu'elle lui donnait des envies de rébellion idiotes, mais à quoi bon ? Les faits ne changeraient pas.

L'état des lieux fait, elle avait été déposer sa part du travail auprès des gradées avant de se résoudre à trouver un endroit où finir la journée. Elle était prise entre l'envie de se rouler en boule dans un coin en espérant que le sommeil la happerait et celle de continuer à se trouver des trucs à faire pour ne pas trop penser. Jusqu'à ce que le choix soit fait pour elle et qu'une option à laquelle elle n'avait pas pensé soit sélectionnée. Au milieu de tout ça, elle n'avait pas eu le temps de penser au fait que Louane avait une binôme et que, au vu de sa tête, elle n'était pas encore au courant. Elle semblait mal en point comme les autres malades, mais elle avait cette intuition que Esfir serait plus affligée par la perte. Chassant son envie de prendre la fuite, elle continua à marcher jusqu'à la rejoindre. Si elle avait été à sa place, elle aurait préféré l'apprendre comme ça plutôt que d'entendre le prénom balancé au milieu d'une foule d'autres. Elle se posa à ses côtés, ramenant les genoux contre son torse et serrant les bras tout autour, comme elle le faisait toujours lorsqu'elle était mal à l'aise. Elle se tenait aussi sans doute trop proche, mais l'annonce poussait à une recherche d'intimité.

- Louane est morte.

Les mots étaient sortis après un long, long silence durant lequel elle avait cherché la bonne façon de dire les choses. Il n'en existait pas. Elle avait donc laissé la vérité s'échapper avec toute la brutalité qu'elle contenait.

Rory & Esfir
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a little loss of innocence

Qu'est-ce qu'elle pouvait être naïve parfois. Esfir, elle avait toujours vécu avec cette impression d'invulnérabilité. Quoiqu'il arrive, elle irait bien. Quoiqu'il arrive, tout rentrerait dans l'ordre. Cette idée avait toujours été présente quelque part dans un coin de sa tête. A chaque mauvais coup, elle rebondissait parce qu'elle irait bien. Elle n'avait qu'à faire des efforts et elle irait bien. Elle n'avait qu'à faire des efforts et elle serait assez forte pour protéger ses proches. Et pourquoi aurait-elle eu tort de douter après tout ? Elle était tombée malade et elle allait bien. Sa famille allait bien. Ils avaient même accueilli une nouvelle tête, ha ! Fini Anton et Zoé. C'était Lena, maintenant. Elle avait pas tellement morflé que ça, Esfir, quand on lui avait annoncé les décès. Soulagée, même, que la mort n'ait pas frappé dans sa fratrie. Alors elle voyait pas trop pourquoi ça la dérangeait comme ça. Mais ça la dérangeait, beaucoup trop fort. Ça lui bouffait les entrailles et elle ne pouvait empêcher les questions de l'assaillir. Et si ça avait été elle? Est-ce qu'il l'aurait aussi vite remplacée?Parce que, Esfir, elle ne parvenait même pas à imaginer une vie sans Zorah. Ou Oks, ou Anya ou Sergeï...Sans Yulia ou Thiago. Sauf que ça semblait plus trop la déranger, la Yulia, sa grande cousine, son héroïne. Elle avait gagné une sœur. Ça dérangeait plus personne, juste Esfir. Alors elle avait été naïve de penser que la discussion avec Sana serait son dernier moment difficile à subir de la journée. Après le grand cirque de la révélation. Elle était dramatique, cette Lena. Comme Anton. Sauf qu'Anton avait du panache, lui. Naïve ou même carrément stupide. Elle en avait rien à foutre de cette Lena. Rien à faire. Elle ne savait pas à quoi jouait le destin, si les esprits s'amusaient de la voir comme ça mais elle voulait que ça s'arrête. Tout de suite. Si fort. Quelque part, elle aurait vraiment du s'y attendre. Quelque part, elle le savait. Quand Rory s'était assise, elle ne l'avait pas accueillie avec sa maladresse habituelle, cette lueur d'admiration dans les yeux. Quand Rory s'était installée d'abord, sans rien dire, pendant trop longtemps pour que ce soit normal. Pour l'une et pour l'autre. Esfir avait deviné que ce n'était pas la fin de son calvaire. Elle attendait, la boule au ventre que la mauvaise nouvelle s'abatte sur elle.

Louane est morte.

Elle s'était attendu à une annonce douloureuse. Il fallait croire que cette mauvaise nouvelle avait eu raison de ce sentiment d'invulnérabilité. Esfir ne questionna même pas la vipère à ses côtés. Elle savait que Rory ne mentait pas, qui irait mentir à ce sujet ? Elle éclata de rire d'abord, presque hystérique. Parce qu'évidemment, ça voulait jouer à ça! C'était drôle, n'est-ce pas ? Elle avait gagné une cousine, perdre sa binôme ne pouvait qu'être la suite logique! Esfir en voulait pas de cette Lena, qu'elle crève ! Elle voulait Louane. Elle voulait la fille trop bavarde qu'elle avait appris à aimer comme une membre de sa famille. Elle voulait la rousse, trop précieuse et délicate, qu'Esfir avait toujours aimé défendre. Elle voulait les rires échangés autour des verres après la fermeture du bar à drogue. Elle voulait l'entendre se plaindre des ampoules à ses pieds parce qu'elles marchaient depuis trop longtemps. Elle était même prête à supporter ses critiques sur son style vestimentaire. Esfir voulait juste retrouver la certitude que les choses iraient bien. Les rires avaient vite tourné aux sanglots. Les paumes posées sur ses yeux clos pour tarir le flux de larmes, sans grand succès. Elle était sa binôme, elle aurait du être là et la protéger. C'était bien pour ça que le système avait été mis en place, non ? Pour qu'elles veillent l'une sur l'autre. Mais Esfir n'avait rien fait et Louane était morte. Et Esfir était si fatiguée mais elle espérait qu'elle n'ait pas trop souffert, qu'elle soit morte vite et pas toute seule. Elle était si épuisée, Esfir mais l'idée que Louane soit seule, même morte, lui retournait l'estomac. Elle avait besoin de la voir, sûrement pour la dernière fois car elle doutait que le transport de cadavre soit une priorité pour les clans. Où? Il y avait peu de chance que Rory l'ait comprise mais Esfir s'en fichait, elle irait chercher et la trouverait cette fois.

Rory & Esfir
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Elle ne s'était pas exactement attendue à ça, à cet éclat de rire qui n'avait rien de joyeux et qui lui glaça l'échine. La perte faisait ça, parfois, mais elle ne pu que scruter l'autre Vipère, paumée quant à la marche à suivre. Au moins, elle extériorisait quelque chose et, tant qu'elle ne se faisait pas de mal, cela devait sans doute être aussi positif que quoi que ce soit puisse l'être dans cette situation. Déjà, elle changeait d'attitude de toute façon, les larmes venant, et elle resta, là, bêtement, sans trop savoir si un contact serait apprécié où si Esfir avait besoin d'espace pour ne pas s'effondrer complètement. Elle se maudissait d'être aussi confuse alors que quelqu'un souffrait à ses côtés. Lorsque la question vint, il lui fallut un instant pour comprendre le sous-entendu. Où, comme dans où est Louane. Elle se leva aussitôt, attrapant au passage la main de sa comparse pour l'aider à se remettre debout, et ne la lâcha pas alors qu'elle l'emmenait à sa suite. Jusqu'à ce qu'elle se fasse repousser, elle comptait bien garder ses doigts entre les siens.

Elles n'avaient pas eu l'occasion de faire grand chose pour les corps, ils avaient juste été rassemblé dans un coin, les Vipères au moins toutes ensemble. De ce qu'elle avait entendu, elles seraient enterrées ici dans les prochains jours, la voiture ne pouvait pas exactement se permettre de surcharger sa remorque pour les ramener sur le territoire. L'idée était loin d'être plaisante, mais c'était la seule option possible. Dans la deuxième rangée, troisième sur la droite, il y avait Louane. Elle avait mémorisé sa position malgré elle à cause du choc de la voir ici. Elle avait les yeux clos, mais il y avait toujours du sang sur son visage et ses vêtements, l'effort d'arranger un peu les dépouilles étant trop grand et aurait même demandé trop de ressources.

- Il y a moins de sang sur elle que sur d'autres. Je pense que c'est arrivé vite, son corps a dû lâcher à cause de la fièvre. Elle a toujours été fragile.

L'explication était clinique, mais sa voix était sortie à un rythme qui n'avait rien de naturel, l'émotion tentant de la rendre silencieuse à plus d'une occasion. Peut-être qu'elle se rassurait en pensant ça, elle ne savait après tout rien sur la maladie, mais l'idée lui semblait logique.

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Esfir se laissa entraîner sans broncher. Elle aurait été incapable de se diriger toute seule, c'était à peine si elle parvenait à y voir clair, les larmes continuaient de couler le long de ses joues, les yeux toujours assaillis par un barrage continuel que même le passage de ses mains ne parvenait pas à arrêter. Quelque part dans tout cette confusion, Esfir se souvint d'une remarque stupide. Louane, elle pleurait souvent même si elle détestait ça. Mes yeux vont gonfler, Esfir! Et après, qui voudra de moi, uh ? Qu'elle lui avait répété tant de fois. Et Esfir, toujours la première pour lancer des piques, avait répondu qu'elle, elle n'en voudrait pas, qu'elle ne resterait pas pour une geignarde. Ah non, les pleurnicheuses, très peu pour elle ! Mais qui pleurait à chaudes larmes et qui était partie au final ? Qui allait devoir affronter le reste de sa vie sans sa binôme ? Elle qui avait eu déjà tant de mal à s'adapter à sa vie chez les vipères, qu'est-ce qu'elle allait pouvoir faire sans Louane ? Qu'est-ce qu'elle allait pouvoir dire ? Qu'elle avait été la pire binôme ? Qu'elle n'avait pas été là pour elle, qu'elle l'avait laissée mourir toute seule ? Elle était censée être la protectrice des deux, elle aurait du pouvoir faire quelque chose. Qu'est-ce qu'elle était, Esfir, à part une gamine si stupide qu'il avait fallu que la mort frappe trois fois à sa porte pour qu'elle comprenne que la vie était injuste. Avec tout ça, Rory avait fait tout le travail sans qu'Esfir ne s'en aperçoive. L'arrivée devant tous ces corps intercalés fut plus que brutale. Assez que pour les larmes cessent de couler aussi fort, un léger répit qui ne fit qu'accroître l'horreur de la vision qu'elle avait sous les yeux. C'était con mais elle n'avait jamais vu autant de morts. Petite privilégiée qu'elle était, elle n'avait vécu aucune guerre, aucun événement qui ne la mette face à l'atrocité qu'elle avait sous les yeux. A côté d'elle, elle entendait Rory parler, sans vraiment l'entendre. Son regard s'était machinalement posé sur la dépouille de sa binôme. Ses cheveux roux la démarquaient du reste, avec les yeux fermés, Esfir aurait même pu croire qu'elle dormait. Que tout n'était une très mauvaise blague et que Louane s'esclafferait, trop fière de l'avoir prise à son propre jeu. Elle en vomit ses tripes aux pieds de Rory.

Prise par la nécessité de vérifier, Esfir s'approcha du corps, veillant à ne pas se prendre les pieds dans les autres. Elle n'était plus vraiment consciente de ce qu'elle faisait. Elle avait commencé à marcher et maintenant, elle était là, les mains tremblantes posées contre la peau froide de sa binôme. Elle avait toujours été frileuse Louane, elle pouvait pas la laisser comme ça. Elle s'activa à retirer sa veste et à la poser sur Louane. Et puis tout ce sang, vraiment, elle aurait dit que c'était de mauvais goût. Esfir, elle avait pas le droit de la laisser là, elle lui en voudrait trop. Ça ne se faisait pas de traiter une dame de la sorte. Une dame, qu'elle disait comme si le titre avait une grande valeur. Mais elle était...morte. Son corps avait lâché rapidement. C'était ce que Rory avait dit. Comme une petite dame, même mourir, elle devait le faire en respectant le style. Elle a toujours été douillette. Elle en sourit presque, les larmes roulant d'un visage à l'autre et les doigts essayant maladroitement d'effacer le sang au bord des lèvres, de remettre de l'ordre dans les mèches de cheveux. J'pense qu'elle préférerait que ce soit Zorah qui se charge de tout ça. Ou que Zorah soit sa binôme, peut-être que comme ça, elle serait encore en vie. Elle renifla, sans s'arrêter de s'activer pour autant. Elle a toujours trouvé mon style "questionnable". A vrai dire, elle ne savait même pas ce qu'elle débitait, elle avait comme perdu pied.

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Elle ne l'avait pas vu venir, n'avait même pas su comment réagir alors que tous les réflexes étaient déjà dans son corps. Lorsque Esfir s'était courbée et s'était mise à vomir, elle aurait dû suivre le mouvement, retenir un peu ses cheveux ou passer la main dans son dos pour tenter de l'apaiser, mais elle était restée bêtement immobile, encore choquée par la douloureuse vérité. Elle ne réussit pas à bouger non plus après, juste spectatrice de cette tendresse que récoltait Louane alors qu'il était déjà trop tard. Chaque action était inutile et la brune n'aurait pas dû se séparer du peu de couches qu'elle avait, mais elle n'eut pas le courage de le lui rappeler. Il fallut des mots pour qu'elle parvienne à s'extraire de son immobilité pour se rapprocher, passant les corps jusqu'à pouvoir s'agenouiller en face d'Esfir, sa binôme entre elles.

- Je pense qu'elle préfère que ce soit toi. Que tu l'aimes assez pour faire tout ça.

Pendant quelques saisons au moins, Louane l'avait eu son chevalier servant. Quelqu'un l'avait traité comme la princesse qu'elle pensait ne devenir qu'en trouvant le grand amour. Un discours qui provoquait toujours la même réaction chez Zola, les yeux levés vers le ciel et un faux agacement bien trop fraternel. Elle l'avait vu trop souvent lorsqu'elle traînait là-bas et que la rousse rêvassait. Elle essuya machinalement les larmes qui avaient réussi à reprendre le dessus à cette pensée. Encore une scène qui ne se produirait plus jamais.

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Esfir ne parvenait pas à détacher son regard de la dépouille de Louane. Elle avait trop peur de tourner les yeux et de découvrir qu'elle était arrivée trop tard, encore une fois, que le corps avait déjà été mis en terre. Machinalement, elle continuait toujours à passer ses doigts dans les cheveux de sa binôme, comme si elle était toujours en vie. Elle avait arrêté de lui tenir la main. Sa peau était trop froide, le rappel douloureux qu'elle ne les enfouirait plus jamais dans ses poches pour partager sa chaleur. Elle essaya de trouver du réconfort dans les mots de Rory mais elle avait l'esprit bien trop engourdi. Esfir pensait à plusieurs personnes que Louane aurait souhaité avoir auprès d'elle. À commencer par sa sœur. Zola. Cela ne fit naître qu'un nouveau regret. Malgré tous ses efforts, Louane n'avait jamais réussi à changer la vision que sa binôme avait de sa famille. La famille de la rousse lui avait toujours foutu la trouille. Mais elle ne pourrait pas se défendre si elles s'en prenaient à elle au retour. Elle n'avait pas été là pour protéger l'une des leurs. Si la situation avait été inversée, que Zorah...un nouveau flot de larmes cascada sur ses joues. C'était injuste que Louane soit morte si loin de ses proches, qu'elles ne pourraient même pas se dire un dernier au revoir. Esfir devait faire quelque chose. Elle lui devait bien ça, à sa binôme. Elle s'essuya les yeux d'un revers de la main, attrapant le couteau à sa ceinture. Elle allait peut-être passer pour une folle, les lubies de ses mères n'étaient pas très bien prises par tout le monde mais c'était important pour elle d'honorer la mémoire de Louane à sa façon, de ramener un petit bout d'elle à l'Ouest. Elle n'était plus à ça près de ruiner son image auprès de Rory et elle était bien trop triste pour s'en préoccuper de toute façon. D'un geste rapide, elle coupa une mèche de cheveux qu'elle tressa avant de la nouer à l'aide de l'un de ses lacets. Les mains tremblantes, elle la tendit vers la sous-infirmiere. Est-ce que...hm...tu pourras la donner à sa famille? Elle n'avait pas la force d'expliquer la mythologie derrière cet acte et si Rory refusait, elle n'aurait qu'à trouver quelqu'un d'autre pour faire le messager.