la mortelle inquiétude (reyna)

JAGUARS DU SUD

reyna

la mortelle inquiétude

La nouvelle était tombée il y a plusieurs heures déjà et j'étais toujours mitigée, perdue entre l'excitation, la peur et le sentiment de devoir me justifier auprès de tous ceux qui n'avaient pas été pris. Je ne me rendais probablement pas encore réellement compte de ce qui m'attendait mais ça ne m'empêchait pas d'être pressée de vivre l'expérience, d'autant plus que cette occasion ne se présentait pas deux fois dans sa vie. Là, au beau milieu de la nuit, je n'arrivais pas à fermer les yeux, je m'étais tournée et retournée des milliers de fois sous mes couvertures. Je sentais venir l'insomnie et je savais bien que la décision que j'allais prendre n'était pas la meilleure, que je risquais de me faire choper par un professeur mais je devais me dégourdir les jambes, c'était une nécessité vitale. Une vraie question de survie. A cette allure, j'allais user le sol du dortoir et même de la salle commune, il valait mieux donc trouver refuge ailleurs dans le château, ce n'était pas les pièces qui manquaient.

Je n'avais pas prévu de tomber sur elle. Je me rappelais encore de son regard quand l'annonce était tombée et des sensations qui avaient traversé mon corps quand je l'avais croisé. Je n'avais pas trouvé les mots quand nous nous étions frôlées mais je ne pouvais pas laisser s'échapper ce moment. En plus, c'était Rey. Je lui parlais de tout ce qui se passait dans ma vie au sein du château et même en-dehors. Je ne pouvais pas la laisser en plan. D'autant plus quand elle me donnait l'impression de devoir vider son sac, elle aussi. Ca crevait les yeux. Les mots se trouvaient au bord de ses lèvres. Alors, nerveusement, je m'étais rapprochée. « Toi non plus, tu n'arrives pas à dormir ? » J'avais prononcé ses mots avec un sourire chaleureux, celui-là même que j'affichais à chaque fois que j'étais en sa présence, le tout sur le ton de la confidence, comme si nous partagions un secret.

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I guess you never know, never know and if you never bleed, you're never gonna grow and it's alright now. But we were something, don't you think so? And it would've been sweet if it could've been me.

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the hogwarts au
Le château n'est soudain plus si rassurant. Comme si la Coupe elle-même avait volé un peu de la chaleur qui régnait normalement entre les murs ancestraux. Tu es de ceux pour qui Hogwarts a tout d'une maison qu'il t'est difficile de quitter lors des vacances d'été. Un avant-goût de cette vie que tu pourras mener avec ton diplôme en poche et le monde à la pointe de ta baguette. L'excitation reste présente dans les dortoirs malgré l'heure tardive. La rancœur toujours là aussi. La sélection de la Coupe de Feu déplaît particulièrement sous la surface. Une Hufflepuff. Trop peinent à y croire. Viennent même à se dire qu'il aurait mieux valu un Gryffindor et au diable la vieille rivalité. Tu as entendu trop de choses. Des choses déplaisantes. Des murmures de gens déçus de voir déjà l'école en échec. Tu avais eu toutes les peines du monde à garder les yeux sur ton parchemin. Peu encline à te mêler à leurs gamineries. Plus tard tu n'avais pu qu'échapper à l'humidité qui semblait toujours régner dans les sous-sols pour regagner les hauteurs des tours. Elle t'avait trouvé là. A contempler l'extérieur. Résultat d'un hasard sans doute qui n'avait rien à envier à la magie. « Toi non plus, tu n'arrives pas à dormir ? » Tu tournes le regard vers elle. Secoues la tête en signe de négation. Esquisses un léger sourire. « Mes camarades ne sont pas tes plus grands fans en ce moment. » C'est une explication comme une autre. Plus facile à exprimer que le reste.

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« Mes camarades ne sont pas tes plus grands fans en ce moment. » Au lieu d'enrager ou de me briser, j'avais rigolé parce que je devais absolument mettre de la distance entre eux et moi pour ma propre survie mentale. Je n'étais pas parfaite à ce niveau, je craquais comme tout le monde, mais je ne voulais pas leur donner trop de pouvoir. C'était ma ligne de conduite. En plus, même si mon comportement et ma maison leur donnait l'impression que je ne valais pas grand-chose, ils auraient trouvé une autre excuse, une autre porte d'entrée si c'était tombé sur quelqu'un d'autre. J'étais convaincue qu'à notre âge, on était tous plus moins jaloux de choses et d'autres parce qu'on se jugeait trop durement et c'était plus facile de cracher sur les autres. Personnellement, j'enviais le charisme de Rey. Tout le monde l'aurait naturellement écoutée et avec raison. Elle dégageait autre chose que moi.

« Si ce n'était que tes camarades. Les Gryffondors m'ont déjà envoyé tout leur soutien. Je pense que ma chance apporte son lot de jalousie mais j'ai d'autres choses à l'esprit que ça. » J'avais appuyé mes propos en haussant les épaules. Malgré les apparences, je n'étais pas particulièrement à l'aise, j'avais de réelles appréhensions mais l'ennuyer avec tout ça n'apporterait rien, tout au plus elle serait tiraillée entre eux et moi et je ne lui souhaitais pas ça. « Je devrais te laisser. Je voudrais pas que tu subisses leurs bêtises parce qu'on te voit traîner avec moi. » C'était ridicule quand on pensait que je venais la voir expressément pour lui parler mais je n'étais pas égoïste à ce point. Après avoir tourné les talons, je m'éloignai d'elle pas après pas.

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Tu n'es pas sûre que le sujet de cette conversation ait été bien choisi. Ni bien amené. Tu sais qu'il faut que certaines choses sortent. Tu ne peux pas nier l'existence d'une compétition qui va prendre autant de place dans votre vie pour l'année à venir. Encore moins alors que l'un des participants est quelqu'un dont tu es proche. Mais c'est comme toujours. L'art et la manière. L'éducation aide dans d'autres circonstances. Ici, dans la sphère amicale, tu dois faire avec ta maladresse. Tu ne manques pas de bonnes intentions. C'est juste cette ambiance. Les marques qui ne sont pas si faciles à reprendre après l'été. Elle t'a manqué pourtant. Mais l'avouer demande un courage que tu n'es pas sûre de posséder. « Si ce n'était que tes camarades. Les Gryffondors m'ont déjà envoyé tout leur soutien. Je pense que ma chance apporte son lot de jalousie mais j'ai d'autres choses à l'esprit que ça. » Tu grimaces légèrement, le regard détourné. Il n'est pas difficile d'imaginer les frasques dans lesquelles certains élèves ont pu se lancer. Tu comprends le principe mais ça n'en reste pas moins idiot. La Coupe est la seule juge, ils devraient l'accepter. Être derrière l'école aussi plutôt que de se perdre dans les vieilles rivalités. « Je devrais te laisser. Je voudrais pas que tu subisses leurs bêtises parce qu'on te voit traîner avec moi. » La situation t'échappe un peu. Soudain elle met cette distance. Prends une décision dont tu ne veux vraiment pas. Il te faut une seconde pour appréhender mais tu lui emboîtes le pas un instant après. Tu veux attraper sa main pour l'arrêter mais un doute te pousse à simplement en effleurer le dos. « Ces idiots peuvent bien penser ce qu'ils veulent. Je me contrefiche de leurs gamineries. » Tu as mieux à faire. Tes propres projets. Et puis que pourraient-ils bien te faire ? Ce n'est pas en dernière année que tu vas commencer à te laisser marcher sur les pieds de la sorte. Si tu dois le leur rappeler tu le feras. Mais on ne te dictera pas ta conduite de la sorte. « Pour moi ça ne change rien. T'es toujours la même. »

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Je mentirais si je prétendais qu'une part de moi n'avait pas voulu qu'elle me rattrape mais c'était trop égoïste parce que j'étais la nouvelle cible facile et que la jalousie pouvait en pousser certains et certaines à se montrer drôlement inventifs et inventives. Quelque part, je savais que je ne lui laissais pas le choix, que je ne lui demandais pas son avis mais ça me semblait encore être la solution la plus prudente. « Ces idiots peuvent bien penser ce qu'ils veulent. Je me contrefiche de leurs gamineries. » Encore une fois, Rey étaient plus charismatique que moi. Je ne pouvais pas m'empêcher de me dire qu'elle aurait probablement eu plus de raison d'être choisie à ma place, comme on me le criait depuis la fameuse annonce. Pour ces plus fidèles suiveurs et suiveuses. Les autres râlaient simplement pour le principe.

Je m'étais retournée vers elle, le regard posé sur ses chaussures. J'étais réellement touchée mais j'avais l'impression de jouer les enfants, d'être incapable moi-même de me défendre toute seule. Elle ne faisait que me soutenir dans l'absolu mais je me demandais si je n'avais pas l'air ridicule à ses yeux aussi. « Pour moi ça ne change rien. T'es toujours la même. » Sauf qu'elle venait de briser cette stupide pensée en quelques mots. J'avais bêtement retrouvé le sourire, vachement contente qu'elle n'ait pas changé d'opinion à mon sujet. Après tout, elle aurait pu suivre simplement le mouvement mais elle n'était pas comme ça. Elle valait mieux que ça.

J'étais restée silencieuse pendant encore quelques secondes, tentant de remettre tout ça dans l'ordre. Je n'étais jamais passée par autant d'émotions différentes que depuis cette annonce et je n'avais pas envie de me ridiculiser devant elle. « Désolée. Je ne voulais pas dire que tu étais influençable mais je ne voulais pas que tu aies à choisir pour une simple Poufsouffle. Dans tous les cas, je ne laisserais personne t'insulter devant moi. » Je n'étais pas certaine que ça soit franchement mieux. Je faisais au mieux de mes capacités du moment.

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Tu préfères ça. Elle est mignonne en toute circonstance mais elle l'est encore plus lorsqu'elle sourit. Cette simple pensée aurait suffi à te faire rougir par le passé mais tu t'y es faite. Ton esprit aime se fendre de commentaires à son sujet. L'important est que tu ne fasses pas l'erreur de débiter tout ce qui vient au risque de gâcher ce que vous avez. Tu es déjà bien trop heureuse d'avoir une amie comme elle. Désirer plus est trop risqué. Encore moins cette année au vu de tout ce qui se prépare et cette charnière qu'elle représente dans ta vie. C'est trop tard quelque part. L'année prochaine tu ne seras plus là. Vos vies seront trop différentes. Et il faut déjà être optimiste pour envisager la chose jusque là. Il faudrait un miracle pour que tes sentiments soient retournés. Elle ne se comporte pas différemment avec toi. Tu n'en as pas l'impression du moins. Ce n'est qu'un fantasme idiot d'envisager qu'il puisse réellement y avoir quelque chose entre vous. « Désolée. Je ne voulais pas dire que tu étais influençable mais je ne voulais pas que tu aies à choisir pour une simple Poufsouffle. Dans tous les cas, je ne laisserais personne t'insulter devant moi. » Tu lui touches un instant le front de l'index. « Tu réfléchis trop. » Tu souris, sourire qui se mue en légère grimace. Tu es mal placée pour dire ça. « Et c'est plutôt à moi de faire un peu de ménage parmi tes détracteurs. Je ne voudrais pas qu'ils découragent notre championne. »

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« Tu réfléchis trop. » Ce n'était pas la première à me faire ce reproche et ce n'était sûrement pas pour rien qu'on me le faisait mais, de mon point de vue, c'était encore raisonnable. Oui, j'avais tendance à envisager pas mal de scenarii dans ma tête mais c'était avant tout pour ne pas me planter, pour ne pas être trop maladroite. En plus, je n'étais pas comme ça tout le temps, ni au sujet de n'importe quel aspect de ma vie. Avec ma famille et Noâ, par exemple, j'étais spontanée, parfois un peu trop et c'était comme ça que j'avais réussi à me rapprocher de cette fille qui se donnait des genres de dures. Quand j'avais approché Rey, c'était également avec spontanéité. Seulement, avec les années, j'avais appris que les autres, notre environnement pouvait nous pourrir pour un rien.

Encore une fois, je m'étais perdue dans un discours interne. C'était à se demander comment elle arrivait encore à s'accrocher à moi malgré toutes mes mauvaises manies. « Et c'est plutôt à moi de faire un peu de ménage parmi tes détracteurs. Je ne voudrais pas qu'ils découragent notre championne. » D'une certaine façon, j'avais été un peu déçue de l'entendre parler de moi comme la championne d'Hogwarts. Je ne savais pas ce que ça voulait dire exactement mais je savais que ça me travaillait un peu. Je n'aurais même pas pu dire comment j'aurais voulu qu'elle m'appelle. Mais pas notre championne. C'était trop... Pas assez personnel ?

J'avais baissé les yeux vers mes chaussures, ne sachant pas comment réagir correctement pour ne pas la froisser, le tout en respectant cette petite voix au fond de moi, celle qui me poussait à dire que ce n'était pas ce que j'attendais. Un poil égoïste. J'en avais conscience. « Tu m'aideras à me préparer ? Je sais que Noâ le fera aussi mais c'est pas la même chose. » Je m'étais finalement dégonflée, chipotant nerveusement à mes cheveux, essayant tant bien que mal de cacher mon visage. Qu'est-ce qu'elle était censée comprendre à ça quand je n'arrivais pas moi-même à être au clair ?

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Tu ne peux pas faire de miracle. De toute évidence au vu de cette ambiance qui flotte. Pas si étrange vu les circonstances. Pas plaisante non plus. Tu aimerais savoir quoi dire pour lui redonner le sourire mais peut-être qu'il n'y a pas de bonne réponse. Il est normal en soi qu'elle ait besoin de temps pour traiter ses émotions après les bouleversements. « Tu m'aideras à me préparer ? Je sais que Noâ le fera aussi mais c'est pas la même chose. » Ton sourire est timide, touchée que tu es par cette demande. Tu ne devrais pas vraiment l'être, c'est logique qu'elle veuille mettre toutes les chances de son côté en se faisant soutenir par ses proches. Mais parce que c'est elle c'est différent. Parce que c'est elle aussi tu acceptes volontiers plutôt que de le voir d'un mauvais œil comme avec certains autres camarades. Quelque chose te dit par contre que son amie n'appréciera pas l'idée. Ou du moins elle jouera les farouches un moment. « Je ferais tout ce que je peux pour t'aider. » C'est aussi un rappel de ce qui l'attends. De dangereuses épreuves. Certaines qui ne se déroulent pas forcément comme prévues. Les archives du tournoi ne sont pas toujours encourageantes. Tu chasses rapidement l'idée. Il est trop tôt pour ça. Elle doit en être consciente aussi. Inutile donc de la charger de tes inquiétudes. « Un chocolat chaud nous aidera peut-être à trouver le sommeil. Ou ça nous fera une bonne façon d'occuper notre nuit. Tu me fais profiter de tes privilèges aux cuisines ? » Un peu de normalité ne peut pas lui faire de mal. D'autant plus à cette heure. A toi non plus, tu ne vas pas prétendre le contraire.

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« Je ferais tout ce que je peux pour t'aider. » Il était difficile de ne pas remarquer le sens qu'elle avait mis dans cette simple phrase : elle ne me promettait rien et c'était mieux comme ça, je me retrouverais seule lors des épreuves. Si les connaissances emmagasinées depuis notre première année était une aide essentielle, il faudrait encore pouvoir les combiner et les utiliser à bon escient en fonction des différentes situations et rien ne pouvait complètement m'y préparer. Pas même si elle avait toute la bonne volonté et les bonnes intentions du monde. Si je ne partais pas avec ça à l'esprit, c'était sûr que j'y laisserais ma peau à un moment ou un autre pendant le tournoi. J'avais souri, touchée par l'attention et tout le respect dont elle faisait preuve à mon égard.

« Un chocolat chaud nous aidera peut-être à trouver le sommeil. Ou ça nous fera une bonne façon d'occuper notre nuit. Tu me fais profiter de tes privilèges aux cuisines ? » J'avais affiché mon plus beau sourire, entraînée par l'idée d'aller prendre un bon chocolat chaud. Avec elle, c'était encore mieux. J'avais ouvert la marche jusqu'aux cuisines, avec l'entrain qu'on me connaissait, j'étais beaucoup trop contente et ça me mettait du baume au cœur après tout ce qui s'était bousculé en moi depuis l'annonces.

Nous étions posées depuis quelques instants, peut-être une minute ou deux et une idée me vint. On nous avait parlé d'un bal qui aurait lieu durant le tournoi et une part de moi se disait que l'occasion ne se présenterait pas deux fois, tandis qu'une autre se disait qu'elle n'accepterait jamais l'invitation d'une cadette et, qui plus est, d'une Poufsouffle qui avait une cible dans le dos. Alors, je me retenais, la regardant avec un peu d'insistance mais sans que le moindre mot ne sorte.

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Peu de choses sont meilleures qu'un bon chocolat chaud au milieu d'une nuit calme avec une personne aimée. Un petit plaisir récemment découvert. Tu as remonté les jambes sur la chaise, genoux ainsi plaqués contre ta poitrine, et tes mains se serrent doucement autour d'une tasse bien chaude. La chaleur se diffuse doucement au travers de tes manches un peu trop longues et un demi-sourire ne quitte pas tes lèvres. Tu te sens bien en cet instant. Le stress un peu oublié. Par réflexe tu voles un regard à Nana. Constates qu'elle arbore une expression étrange. Le silence est lui aussi doucement troublé par une émotion inconnue. Tu croises son regard. Ton sourire s'étends un peu. « Tu veux me dire ce qui rend tes pensées presque bruyantes ? » Tu demandes doucement. Tu ne pousseras pas si elle ne veut pas en parler mais tu ne veux pas non plus qu'elle ait l'impression de ne pas pouvoir se confier.

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« Tu veux me dire ce qui rend tes pensées presque bruyantes ? » Je n'étais même pas étonnée qu'elle ait remarqué ces détails, j'étais toujours beaucoup trop prévisible, incapable de cacher trop de choses parce que tout se lisait dans mon regard. La situation ne poussait pas non plus au vrai mensonge, celui que l'on devait cacher à tout prix, au risque de courir de vrais dangers. J'avais pris encore un peu de temps pour discuter avec moi-même, pour tourner la question dans tous les sens mais rien de convaincant ne me venait. Littéralement rien dont je pouvais être même juste contente.

« Le bal. Mais tu as d'office quelqu'un. Enfin. En plus, je suis la nouvelle fille à abattre. Je suis trop exubérante. Plus jeune aussi. Oublie. C'est rien. » On aurait pu facilement croire que je dialoguais toute seule. Un peu comme si la conversation était devenue officielle mais toujours centrée sur moi. Je regardais un coin de la table, puis un autre. Après, je me grattais le front. Je pliais et dépliais ma manche. J'avais presque plus peur de sa réponse et du bordel que je créais toute seule que du tournoi.

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» there's no way that it's not going there with the way that we're looking at each other (reyna)
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