Finally, I found you (Alice)

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Année 41, saison polaire

Nuka a toujours été un petit bonhomme plein d'énergie. Faire en sorte qu'il se tienne à carreau durant les saisons tempérées était déjà un problème mais ce n'est rien en comparaison de l'épreuve que c'est désormais. Il tourne en rond et c'est bien normal. Même les adultes supportaient mal cette situation, alors un enfant. Aujourd'hui tu as pris le relais de Jude pour qu'elle puisse faire un break. Avec Nuka, vous avez réquisitionné une table dans les cuisines pour un petit déjeuner tardif. Le chien comprit. Une chance qu'il se comporte correctement et ne soit pas trop problématique. Il n'était pas toujours bien vu mais on ne pouvait pas faire de miracles. Tu lui avais laissé une partie de ta portion pour éviter que le blondinet se prive trop et soit grognon plus tard. Le sacrifice en valait la peine. Ces derniers temps, tu n'avais pas extrêmement faim non plus. Ce n'était pas une bonne chose, par ce froid les calories sont vitales. Tu te forces mais parfois tu as juste trop de trucs en tête pour ça. Il était bon parfois d'oublier ta santé, tu devais t'en soucier bien trop souvent déjà.

Lorsque la porte s'ouvre, tu vérifies qui entre par réflexe. Tiens donc. Dire que tu étais heureux de la croiser était un euphémisme. Depuis ta discussion avec elle, tu avais cherché à la croiser mais le moment n'était jamais optimal pour converser. Pourtant tu te souciais réellement d'elle et rester en contact était pour toi important. Il t'est difficile d'oublier simplement quelqu'un après qu'il se soit confié. « Alice. Je suis ravi de te voir. » Et ton sourire en témoigne. D'un signe de la main, tu l'invites vers votre table. « Tu viens te chercher un truc à manger ? » Elle semble bien mieux que la dernière fois. Plus solide. Peut-être trouve-t-elle finalement la paix qu'elle mérite tant.

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Alice & Zeke

année 41, saison polaire

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Ce matin, c'était repos. Je n'avais pas de garde et rien de prévu. J'aurais certainement pu m'entraîner mais ce serait pour plus tard. J'écoutais davantage mon corps depuis que j'avais discuté avec Noâ et je comptais continuer sur cette lancée. En plus, j'avais envie de faire un effort, un tout petit, d'intégration. Je n'étais certainement pas la plus intégrée, jugée trop bizarre ou trop pleurnicharde mais je n'avais pas à me plaindre non plus. Je n'étais pas pour autant la paria du clan. Je ne comptais pas changer du tout au tout pour les autres, non plus. Juste faire un pas dans leur sens, faire ce petit quelque chose qui rappelait que j'étais une Jaguar, moi aussi, malgré mes phobies et mes crises d'angoisse. Puisque je ne leur accordais plus autant d'importance, je pouvais bien tenter la chose. Heureusement que je gardais tout ça pour moi, sinon on me jugerait encore une fois. Les Jaguars sont pour la plupart extravertis, certainement pas introvertis. Tout ce que je n'étais pas ou n'étais plus depuis un moment. Il était temps que je ne lui donne plus tout ce crédit. Il est mort. Il n'est plus. J'avais survécu à cette épreuve, alors il était grand temps que je tourne la page et que je mette un terme à ce chapitre. Je ne pouvais malheureusement pas brûler le livre parce que j'y laisserais ma vie au passage. Je pouvais l'enfermer dans un coin, comme caché par ce qui comptait réellement. Pour y arriver, il fallait que je fasse ce petit pas supplémentaire. Je n'allais pas me mêler à la foule déjà accumulée dans la salle commune mais y aller progressivement. J'avais préféré les cuisines. C'était un peu moins bondé. Manger là-bas serait déjà une victoire en soi, lors d'une telle saison. J'étais à peine entrée qu'on m'appelait déjà. Zeke. Je ne l'avais pas évité mais jusque-là, c'était compliqué. Le hasard avait décidé de bien faire les choses cette fois. Comme quoi, cette envie de faire un effort était récompensée. « Zeke, Nuka. » J'avais accepté l'invitation sans hésiter. Au moins, je les connaissais depuis le temps. Ça me fit plaisir de retrouver Nuka au passage. « Oui, je n'ai pas encore mangé. Tu es sûr que je ne vous dérange pas ? Je vois que tu es bien accompagné. » Et pour rien au monde, je ne voulais déranger cette petite bande. Ce détail ne changeait pas.

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Année 41, saison polaire

« Zeke, Nuka. Oui, je n'ai pas encore mangé. Tu es sûr que je ne vous dérange pas ? Je vois que tu es bien accompagné. » Tu jettes un oeil prudent vers Nuka pour jauger sa réaction. Depuis quelques temps il est plutôt jaloux dès que quelqu'un de son entourage témoigne de l'intérêt à une autre personne en sa présence mais il arbore un grand sourire. Alice est un cas un peu à part. Tu te souviens encore de sa petite bouille toute fière lorsqu'il a pu l'aider après la rébellion. Sûrement que ce sentiment le marque encore. Tu es certain qu'il ne demande qu'à trouver sa place dans ce nouvel équilibre et donner un coup de main à sa façon serait une bonne façon de faire. Bien sûr il n'a que dix ans et dispose de peu de possibilités mais tu comptes bien t'appliquer pour qu'il passe le cap. Elle est aussi une occupation bienvenue, une personne supplémentaire pour parler n'est pas de refus. Même pour toi, c'est pas un mal de communiquer avec des adultes de temps en temps. Tu l'adores mais les conversations sont différentes et tu ne craches pas sur un peu de maturité. Et ce que Alice l'était, mature. Il suffit de voir comment elle s'y prends avec Nuka. Il se redresse déjà, son petit torse bombé par la fierté d'avoir en quelque sorte le mot final. « Reste. J'aime bien que tu sois là. En plus tu connais pas encore Domino. Tu veux le caresser ? » Le chien a relevé la tête mais il reste statique au côté de son petit maître. Avec lui c'est toujours comme ça. Dommage qu'il ne soit pas si docile avec tout le monde. « Qu'est-ce qu'on a dit à propos de lui ? » Il pousse un soupir avec cette attitude blasée qui te rappelle trop sa mère. Il te regarde de sous sa frange trop longue, évaluant ta détermination avant de soupirer à nouveau. « Les gens sont pas habitués à voir des gentils chiens et il faut pas les forcer à s'approcher. » La leçon, il la connait bien mais ça patine encore pour l'application. Cinquante pourcents d'oubli et cinquante autres d'esprit de rébellion bien de son âge. Tu dis ça mais tu n'étais pas vraiment comme ça à l'époque. Tu as un hochement de tête satisfait avant de retourner à Alice. « Pardon pour ça. C'est toujours un peu mouvementé à notre table. Nuka ne crois pas que je ne t'ai pas vu. Ce bout de pain va dans ta bouche, pas dans celle de Domino. » Tu es tellement rôdé à l'exercice que tu as à peine jeter un œil au petit garçon. « La routine polaire ne te mine pas trop ? » C'est un peu déroutant comme conversation. Décousu. Tu as vraiment besoin de fréquenter plus d'adultes.

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Les premières réactions que je pus observer m'indiquaient que je n'étais pas de trop dans cette petite réunion matinale dans les cuisines. Entre le sourire spontané de Nuka et la façon qu'il avait de bomber son torse, il m'accueillait chaleureusement à sa façon, celle d'un petit garçon, en somme. J'aurais tellement aimé pouvoir vivre dans l'insouciance aussi longtemps que lui et je ne lui souhaitais pas ça, pas le moins du monde. « Reste. J'aime bien que tu sois là. En plus tu connais pas encore Domino. Tu veux le caresser ? » C'était bien ça, cette spontanéité et cette inconscience faisaient son charme et, pour lui et les autres enfants de Paris, j'espérais réellement que la guerre n'éclate jamais et ce malgré la limite franchie par les Dragons. Il ne méritait pas d'être perdu dans une ville à feu et à sang. Moi, je m'y étais préparée mais lui devait encore grandir. « Qu'est-ce qu'on a dit à propos de lui ? » Je n'avais pas eu l'occasion d'en placer une que Zeke réagissait déjà. La scène m'arracha un rire, discret, mais sincère. C'était ce qui me plaisait chez les Jaguars sous le règne de Noâ et principalement chez l'Ancien. Il était tellement humble et tellement humain. Pendant ce temps, Domino restait sagement assis. Une véritable famille, c'était ce qu'ils m'évoquaient. Il suffisait de voir la réaction du gamin, frustré. « Les gens sont pas habitués à voir des gentils chiens et il faut pas les forcer à s'approcher. » J'avais tourné la tête, la main devant la bouche, pour éviter de rigoler devant eux dans de telles circonstances. Il était de renommée qu'on ne sapait pas l'autorité de quelqu'un en rigolant dans une situation pareille.

« Pardon pour ça. C'est toujours un peu mouvementé à notre table. Nuka ne crois pas que je ne t'ai pas vu. Ce bout de pain va dans ta bouche, pas dans celle de Domino. » Il prenait beaucoup de son temps pour Nuka et ça me touchait beaucoup. La patience était sa force, sans nul doute. Il en fallait un bon stock pour s'occuper d'un enfant mais d'autant plus pour s'occuper des autres, dont je faisais partie. « La routine polaire ne te mine pas trop ? » Je haussai les épaules, le sourire aux lèvres avant de m'approcher de ce fameux Domino, en douceur. Je n'avais pas exactement peur des chiens mais je ne voulais pas faire un pas de travers et prendre le risque de l'effrayer. Je n'aurais su expliquer pourquoi je me sentais à l'aise avec ce chien mais c'était plus fort que moi. Une caresse, puis une deuxième et je continuais sans réellement en prendre conscience. « Ne t'en fais pas. Ça fait plaisir de voir ça. Vous êtes si complices. » Tout en continuant les mouvements, je me concentrais maintenant sur Zeke. « La routine polaire me permet de faire le point sur cette nouvelle vie. J'apprends à me découvrir sans tout ça. Ça tombe plutôt bien, finalement. » Le temps d'une inspiration et d'une expiration, les lèvres pincées juste après, je le regardais enfin droite. « Mais ça, c'est grâce à toi et à Noâ. » Il pouvait dire ce qu'il voulait, c'était la réalité.

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Année 41, saison polaire

Tu as le regard attentif lorsqu'elle commence sa lente approche vers Domino. Faire confiance à ce chien est encore nouveau pour toi. Dans ta vie sur les routes tu en avais trop croisé des comme lui et les rencontres n'avaient pas été aussi plaisantes qu'aujourd'hui. Il est toujours un peu curieux de superposer l'image de ces meutes assoiffées de sang à ce gaillard à la langue pendante. Tu sais qu'il reste un danger bien sûr. Mais un danger contrôlé. Un peu comme vous tous. Chaque personne dans ce QG à le pouvoir de tuer mais il n'en expose pas sa lame pour autant. C'est la même chose avec le chien. Sans stimulus il est relativement inoffensif. Comme avec les humains, Alice semblait savoir y faire avec les animaux. « Ne t'en fais pas. Ça fait plaisir de voir ça. Vous êtes si complices. » Tu souris juste, flatté par le compliment. Du coin de l'oeil tu observes encore Nuka qui s'applique enfin à manger. Domino occupé, il n'a plus d'occasion de lui offrir son petit déjeuner. « La routine polaire me permet de faire le point sur cette nouvelle vie. J'apprends à me découvrir sans tout ça. Ça tombe plutôt bien, finalement. » Tu comprends le sous-entendu. Enfin elle peut vivre sans ce poids sur ses épaules et ça doit provoquer une sacrée différence d'équilibre. Il fallait s'adapter même au bon, même à un sentiment positif. « Mais ça, c'est grâce à toi et à Noâ. » Tu aurais probablement dû le voir venir. Conscient que tu ne peux lui nier ça, tu souris doucement. « Je suis heureux d'avoir pu t'aider. » Tu restes persuadé que tu n'en as pas fait beaucoup mais qu'importe. « Et que vous ayez eu l'occasion d'avoir cette discussion. » Qu'elle ait eu l'occasion d'être sincère avec Noâ n'est pas anodin. C'est trop important.

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« Je suis heureux d'avoir pu t'aider. » Je savais bien que je ne connaissais pas Ezekiel aussi bien que Noâ et lui devaient se connaître mais je m'étais attendu bêtement à ce qu'il me rappelle qu'il n'avait pas fait grand-chose. Qu'il accepte mes remerciements était important pour moi parce que je n'étais pas bêtement égoïste. J'étais consciente que je n'aurais pas pu faire un tel pas si on ne m'y avait pas poussée. Jusque-là, j'étais tellement pétrifiée à l'idée d'exprimer mon ressenti et ma vision des choses que je n'avançais pas. Sans son conseil, je n'aurais peut-être pas réussi à faire tant de choses ou peut-être trop tard.

« Et que vous ayez eu l'occasion d'avoir cette discussion. » La fameuse discussion. Noâ et moi n'avions pas été d'accord sur toute la ligne, j'avais certainement dû zapper des éléments, en plus de ne pas avoir le même point de vue, ni tous les éléments en mains. Tout comme elle ne pouvait voir les choses avec mon regard. Malgré tout ça, elle était restée attentive et disponible, selon des règles qu'elle s'imposait bêtement ou parce que ça lui tenait à cœur, voire un mélange des deux. Rien n'était impossible. « J'espère juste que je ne lui ai pas fait de tort en lui rappelant tout ça. Elle n'avait pas l'air dans son assiette et je m'en voudrais de la blesser. » On ne pouvait pas m'empêcher de m'inquiéter pour des personnes que je côtoyais, même si je n'étais qu'une Membre parmi les autres, sans plus d'attachement de sa part. Elle avait réussi à me toucher, certainement sans même le vouloir.

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Finally, I found you (Alice)

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