(mazel) If we don't talk, we're not enough when the storm slowly arrives

VIPERES DE L'OUEST

If we don't talk,
we're not enough when the storm slowly arrives
Année 41 - saison intermédiaire (après-midi 85)

Des flashs. De la confusion. La panique qui s'était accrochée à toi comme un vêtement mouillé. Cela te revient par vagues. Les émotions, les sons, tout se mélange. Et dans ta tête c'est la guerre. La douleur pulse à l'arrière de ton crâne avec une régularité agaçante. Tes paupières te semblent lourdes. Elles se ferment jusqu'à ce qu'un sursaut te force à reprendre pieds sans que tu ne saches si une seconde ou une heure s'était écoulée entre ces deux moments. Tes pensées sont trop chaotiques pour que tu parviennes à décrypter les signes. Tu es même incapable de faire le point. Tu n'as que cette certitude au fond de toi. Il y a quelque chose dont tu dois te rappeler. C'est important. Tu tentes de t'y raccrocher. Sans succès. C'est la même chose pour ce qui t'entoure. Malgré tes yeux mi-clos, tu ne parviens pas à réellement prendre conscience de ton environnement. L'endroit devrait pourtant t'être familier. Quant une violente bourrasque vint agiter les murs, l'air se fait plus froid. Le vent qui s’immisce dans les crailles t'arrache un frisson vite regretté. Un mouvement de trop. Juste un tout petit geste qui fait naître un gémissement dans le fond de ta gorge alors que la douleur se répands dans ta jambe. Brûlante comme une lame chauffée à blanc. Tu n'as jamais eu aussi mal. Tu te souviendrais d'une telle sensation. Le mal est obsédant mais il tue un instant l'engourdissement dans ta tête. La lumière t'atteint enfin. L'Atelier. Tu avais dû t'y réfugier en urgence. Tu te souviens maintenant de cette course pour te mettre à l'abri. Le chaos dehors. Les débris chutant comme la grêle. Tu avais suivi les ordres. Trop lentement peut-être. Tu n'avais tout simplement pas eu le temps de revenir vers un lieu plus sûr. Ce n'est pas tout. Tu en es persuadée. Il y a autre chose. Tu te forces à cligner des yeux pour chasser les quelques larmes qui se sont agglutinées dans tes cils lorsque la douleur a explosé. Ta jambe. Tu passes d'une pensée à l'autre. Tu veux savoir mais le souvenir de la douleur est encore trop vif dans ta tête et tu crains de déclencher une vague plus virulente encore si tu tentes de te déplacer. Ce n'est que lorsque tu ôtes ton gant en le tirant du bout des dents que cela te revient. Un nouvel écho du passé te saute dans la tête. « Hazel. » Juste un murmure que ta voix rauque parvient à sortir. Tu n'étais pas seule dans la tempête. Il y avait eu Hazel. Sa main dans la tienne. Malgré tout ce qu'il se passait tu n'avais pas pu t'empêcher de remarquer sa chaleur. Aussi stupide que cela soit. Tes hésitations sont tuées dans l’œuf. Tu te redresses, la panique t'agitant. « Hazel ?! » Plus fort cette fois. Vous étiez ensemble. Si tu es là alors elle aussi. Tu l'espères. Tu veux y croire. Tu le dois.

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☽☽ I'm good at keeping my distance, I know that you're the feeling I'm missing. I'm trying to move on, forget you, but I hold on. You know that I hate to admit it but everything means nothing if I can't have you.

Dernière édition par Maze le Sam 23 Nov - 19:53, édité 2 fois

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Mazel

année 41 ; saison intermédiaire ; après-midi 85

If we don't talk, we're not enough when the storm slowly arrives

Ce dont je me rappelais en ouvrant les yeux, c'était d'avoir couru parce que des ordres avaient été donnés et dans l'urgence, je n'avais pu penser qu'à elle. Il ne m'avait pas fallu plus d'une seconde pour deviner où elle était occupée et, sur le chemin, je ferais d'une pierre deux coups en prévenant les Soumis et Anciens de s'abriter et de bien rester enfermés pour se prémunir de cette tempête qui se soulevait. Mon cœur s'affolait à la simple pensée qu'il puisse lui arriver quoi que ce soit. La discussion que j'avais eue avec Ezio m'avait permis de réfléchir et de comprendre que tout ce bordel devait être réglé d'une façon ou d'une autre pour qu'elle ne souffre plus à cause de ma connerie. Seulement, je n'avais pas envisagé que la réalité me rattraperait si rapidement. Si je n'arrivais pas à la faire sortir à temps de l'Armurerie, j'étais déterminée à l'aider et à être là, présente à ses côtés. Personne ne cracherait sur de l'aide gratuitement proposée. Tout le monde ne devait pas savoir ce qui m'y avait poussée, ce n'était qu'un détail pour eux.

« Hazel ?! » Dans tout ce bazar, nos mains s'étaient lâchées mais entendre sa voix me rassurait. Nous avions toutes les deux réussi à nous réfugier à l'intérieur de l'atelier qui allait nous servir d'abri le temps que tout soit derrière nous. En tout cas, c'était le seul espoir que nous avions puisque nous étions enfermées là. En reprenant mes esprits, l'agitation m'avait gagnée pendant plusieurs minutes, je remarquai que du sang coulait de ma joue, tombant sur mon manteau. Le plus pénible fut de remarquer que je n'avais aucune force dans mon pied droit. Je lâchai un juron quand je compris que je m'étais foulé la cheville dans cette folie. Il fallait pourtant que je rejoigne Maze que je voyais, à quelques pas seulement. « Je suis là, Maze. » Je mis ce qui me semblait être une éternité pour la rejoindre et la retrouver dans un état pitoyable, ne pouvant m'empêcher de râler à chaque pas que je faisais. Si mon cœur s'était affolé jusque-là, ce n'était rien en comparaison de la peur panique qui m'anima à l'instant où mon regard se posa sur sa jambe. « Ta jambe ?! » Les émotions me bouffèrent instantanément. Je me mis à pleurer, telle une bleue qui voyait sa première blessure, alors que j'en avais déjà vu quelques-unes en passant à l'Infirmerie. Mais c'était les autres, pas Maze. « Je dois pouvoir faire quelque chose ! Je... Je vais trouver ! Y a pas quelqu'un pour nous aider ? Pitié ! » Tout s'agitait dans ma tête et ma nervosité se faisait ressentir.

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If we don't talk,
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Année 41 - saison intermédiaire (après-midi 85)

Tu as le cœur au bord des lèvres, ses battements qui te martèlent les tempes, emplissent ton audition. Tu te forces à l'apaiser, une main maladroitement serrée dans ton pull. Il faut que tu te calmes. Et si tu ne l'entendais pas à cause de tout ce vacarme ? Quelle idée. Tu aurais pu l'entendre au travers de n'importe quoi. Sa voix perçait toujours la foule. « Je suis là, Maze. » « Hazel. » Tu ne peux t'empêcher de t'exclamer. Soulagée et toujours un peu confuse. Tu espères juste que ce n'est pas une mauvaise blague de la vie. Pas juste ton esprit qui se rassure. « Hazel ! Est-ce que tu vas bien ? » Tu l'identifies qui bouge non loin. Qui se rapproche avec un peu trop de difficultés pour que cette question ne soit pas complètement idiote. Elle ne s'en est pas bien sortie. Au vu du chaos tu sais pourtant que tu ne dois pas trop en demander. Malgré tout tu en voudrais toujours plus. Tu n'aurais pas hésité à prendre tous les dégâts pour la protéger. « Ta jambe ?! » Tu grimaces. Tu n'en sais pas encore assez mais c'est une indication suffisante pour supposer de la gravité. « Je dois pouvoir faire quelque chose ! Je... Je vais trouver ! Y a pas quelqu'un pour nous aider ? Pitié ! » Elle s'agite. Elle pleure même. Et aucune réponse qui vient. Cela devient vite un détail que tu oublies. Tu t'empares de sa manche, seule chose que tu parviens réellement à attraper dans cette situation. « Ça va aller. Ne t'inquiète pas. » En vérité tu n'en sais rien mais tu dirais n'importe quoi pour la rassurer. « Ça fait pas si mal que ça. » Tu as l'impression que ta jambe n'est qu'une immense douleur mais tu ravales tout signe que cela t'affecte pour sourire. Un sourire qui te bouffe bien trop d'énergie pour être convainquant alors que déjà quelques larmes perlent au bord de tes yeux. C'est plus fort que toi. Tu détestes la voir comme ça. Et maintenant que tu la vois mieux, il y a cette traînée de sang inquiétante sur sa joue. « Hazel, t'es blessée. A la tête. » Difficile de dire comme ça si c'est grave ou non mais la blessure est bien là et le sang coule le long de son visage. Tu tentes maladroitement de l'essuyer du bout des doigts ce qui ne te conduit qu'à l'étaler un peu plus. « Rapproche-toi. Faut que je vois ça. » Le manque de force dans ta voix te désespère mais tu tires une fois de plus sur sa manche. C'est le meilleur ordre que tu peux donner.

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Mazel

année 41 ; saison intermédiaire ; après-midi 85

If we don't talk, we're not enough when the storm slowly arrives

« Ça va aller. Ne t'inquiète pas. » Elle essayait de noyer le poisson mais je la connaissais par cœur depuis le temps. Ce ne serait pas la première fois qu'elle mentirait pour me préserver, moi l'égoïste. « Ça fait pas si mal que ça. » Encore et toujours des mensonges. Étais-je si faible que ça pour que tout le monde cherche constamment à me protéger à ce point ? Non, le pire, c'était qu'elle le faisait consciemment alors que j'étais celle qui lui avait brisé le cœur. Shae n'utiliserait jamais ce mot parce qu'elle voyait quelque chose de bon en moi mais je n'étais pas dupe. J'étais un monstre. Ça expliquait que Maze s'accroche et enjolive tout dès que j'entrais en jeu.

« Hazel, t'es blessée. A la tête. » Ma tête qui me faisait un mal de chien depuis que je m'étais relevée était le cadet de mes soucis à ce moment précis. L'inquiétude, la colère et la tristesse m'animaient bien trop pour me soucier de cette pulsion dans mon visage. « Arr-. » Il fallait encore une fois que tout tourne autour de moi alors que je n'avais rien, aucun problème. Je n'avais jamais de problème, j'étais un problème en soi. Je n'étais même pas foutue de gérer mes émotions. Et elle, elle était trop avenante, en s'oubliant volontairement dans l'équation. « Rapproche-toi. Faut que je vois ça. » Je devais être courageuse au moins une fois de ma vie et dompter mes émotions ne serait-ce que pour Maze. Elle le méritait plus que quiconque. Plus que ça, je ne voulais pas la perdre. La voir dans cet état et jouer les altruistes une fois de plus m'avait permis de me rendre compte de quelque chose. Je ne voulais plus la blesser, je ne voulais plus jouer ce jeu malsain. Je tenais à elle plus qu'à quoi que ce soit d'autre. Malheureusement, je n'étais pas convaincue de la mériter. « Arrête ! Arrête, par pitié ! » J'effaçais les larmes qui continuaient de couler pour donner au moins l'impression que j'étais sérieuse. « Arrête de me mentir pour me préserver. Je ne suis plus une enfant. Arrête de tout excuser sous prétexte que c'est moi. Je suis assez grande pour réaliser que t'as mal. Je suis assez grande pour réaliser qu'il n'y a pas que ce débris qui te fait du mal. Merde, pense à toi de temps en temps. Tu le mérites. » J'y avais peut-être été fort mais elle ne m'avait pas laissé le choix et les émotions qui m'agitaient ne m'aidaient pas. « Cette fois, c'est moi qui m'occuperai de toi. Je te le dois bien après tout ce que je t'ai fait. Alors, on va trouver une solution pour que tu puisses être plus confortable. » La première idée qui m'était venue était celle de retirer mon manteau pour qu'il lui serve de coussin de fortune. Ce serait toujours ça. Après, j'avais défait ce qui me servait d'écharpe, beaucoup trop grande pour moi, elle lui tiendrait un peu plus chaud.

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If we don't talk,
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Année 41 - saison intermédiaire (après-midi 85)

« Arrête ! Arrête, par pitié ! » C'est soudain. Tu ne comprends pas bien. Choisis la solution du silence au début. Les lèvres closes et un regard un peu troublé sur les bords posé sur elle. « Arrête de me mentir pour me préserver. Je ne suis plus une enfant. Arrête de tout excuser sous prétexte que c'est moi. Je suis assez grande pour réaliser que t'as mal. Je suis assez grande pour réaliser qu'il n'y a pas que ce débris qui te fait du mal. Merde, pense à toi de temps en temps. Tu le mérites. » Son discours vient curieusement faire écho à celui d'un autre. Relativement récent, trop pour que tu n'ais eu réellement eu l'occasion d'enrouler tes idées autour pour le digérer. Qu'est-ce qu'ils ont tous soudainement à te dire de penser à toi ? Certes ils n'avaient pas été les premiers. Il y avait eu d'autres tentatives plus ou moins réussies. Mais jamais cela n'avait été assez percutant ou vous n'en seriez pas là. Le problème c'est que tu n'es pas sûre de savoir comment fonctionner autour d'elle autrement. Tu es consciente que tout ça est de ta faute. Que tu n'agis pas comme tu le devrais. « Cette fois, c'est moi qui m'occuperai de toi. Je te le dois bien après tout ce que je t'ai fait. Alors, on va trouver une solution pour que tu puisses être plus confortable. » Tu comprends le fond mais quelque chose dans la tournure te perturbe. Tu ne sais même pas pourquoi c'est ça au milieu du reste qui te fait réagir. Tu la scrutes pendant qu'elle s'agite. Les mots au bord des lèvres. A la place c'est un « Merci. » soufflé qui s'échappe lorsqu'elle t'aide à trouver une position plus confortable pour ta jambe. Peut-être que c'est la douleur, peut-être que c'est tous ces commentaires que tu as reçu. « Tu me dois rien du tout, ok. Je veux pas de ce genre de pitié. Vous semblez tous croire que je ne suis consciente de rien. Que je me rend pas compte que je te fais du mal. Que je nous fais du mal. Mais c'est ça le pire. Y a une petite partie de moi complètement tordue qui le sait pertinemment. J'avais pas bu tant que ça l'autre fois. C'est con mais je suis venue parce que tu me manquais. Parce que chaque fois que tu t'éloignes j'ai l'impression de manquer d'air et je reste en apnée jusqu'à ce que tu sois de nouveau là. Et j'ai peur que tu finisses par ne plus revenir du tout et que je ne puisse jamais plus respirer. Et ça me tue. Mais t'avoir comme ça, même si ça fait mal, c'est mieux que le reste. Et je sais que je devrais pas penser comme ça. Que ça va mal se finir. Que c'est parce que j'ai la trouille de te perdre alors que c'est complètement con parce que je t'ai déjà perdue. Et entretenir la blessure pour pas qu'elle cicatrice ne changera rien. Je t'ai perdue et c'est pas nouveau. »

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Mazel

année 41 ; saison intermédiaire ; après-midi 85

If we don't talk, we're not enough when the storm slowly arrives

« Merci. » Ce n'était pas suffisant, je le savais très bien. Je la connaissais par cœur depuis le temps. Elle retenait quelque chose. J'aurais dû vouloir savoir ce qu'elle gardait pour elle mais je n'étais pas courageuse. Je n'étais qu'une lâche, je l'avais toujours été, quoi qu'on en dise, quoi que Shae en dise, quoi que Maze le dise. Même quand je prétendais vouloir jouer les courageuses et être prête à tout me recevoir en pleine figure, je n'en menais pas large. Je paniquais et je me contenais pour qu'elle ne remarque rien. Si mes bras tremblaient, c'était à cause de la tempête, pas à cause de tout ce que nous avions malheureusement la possibilité de nous dire, coincées dans l'atelier. J'avais mal à la poitrine, je sentais bien que les nausées montaient mais là, je n'avais aucune sortie de secours, aucun mur dans lequel bourrer pour tout oublier et tout enfouir jusqu'à la prochaine crise. Je ne pouvais que faire face à mon erreur. Non, à mes erreurs.

« Tu me dois rien du tout, ok. Je veux pas de ce genre de pitié. Vous semblez tous croire que je ne suis consciente de rien. Que je me rend pas compte que je te fais du mal. Que je nous fais du mal. Mais c'est ça le pire. Y a une petite partie de moi complètement tordue qui le sait pertinemment. J'avais pas bu tant que ça l'autre fois. C'est con mais je suis venue parce que tu me manquais. Parce que chaque fois que tu t'éloignes j'ai l'impression de manquer d'air et je reste en apnée jusqu'à ce que tu sois de nouveau là. Et j'ai peur que tu finisses par ne plus revenir du tout et que je ne puisse jamais plus respirer. Et ça me tue. Mais t'avoir comme ça, même si ça fait mal, c'est mieux que le reste. Et je sais que je devrais pas penser comme ça. Que ça va mal se finir. Que c'est parce que j'ai la trouille de te perdre alors que c'est complètement con parce que je t'ai déjà perdue. Et entretenir la blessure pour pas qu'elle cicatrice ne changera rien. Je t'ai perdue et c'est pas nouveau. » Et ça tomba. C'était plus douloureux que n'importe quel débris. Je n'avais ni la force, ni l'occasion d'en placer une mais c'était difficile de tout recevoir d'un coup sans pouvoir se défendre. J'étais bien consciente que je ne méritais pas de me défendre. Dans l'histoire, j'étais la seule coupable. Elle m'avait perdue à cause de cet ensemble chaotique que j'étais. J'étais toxique. J'étais mauvaise. J'étais un monstre. Plus que jamais, je mourrais d'envie d'être une enfant à nouveau et de pouvoir me protéger, entourée par les bras protecteurs de ma mère, celle que j'ai blessée trop souvent aussi. Je ne faisais que ça, blesser les autres à cause de ma propre insécurité. Comment pouvait-on aimer quelqu'un d'aussi égoïste ? Je me rendais bien trop compte que je l'avais détruite. Je l'avais brisée après l'avoir rendue accro, inconsciemment mais ça ne changeait pas la réalité.

Une larme. Une deuxième. Et soudain, c'était un torrent. « Je suis désolée. Maze, je suis désolée. J'aurais dû avoir la force pour nous deux. Je ne serai jamais quelqu'un de bien. Je suis mal alors je fais du mal, je détruis. Je crois que j'ai toujours su que je te faisais du mal mais j'étais trop égoïste pour l'admettre et te permettre d'être heureuse autrement. Je suis désolée. J'aimerais pouvoir tout recommencer. J'aimerais avoir le droit de dire à quel point je t'aime et tu comptes dans ma vie. Mais t'es une fille forte, une fille belle, la seule que je vois. Pour toutes ces raisons, je dois te laisser le choix. Et je dois respecter ce choix. Je veux plus te détruire. » J'étais obligée de frotter régulièrement mes yeux et mon nez. Ce n'était pas la première fois que je pleurais mais la première fois avec tant d'intensité.

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If we don't talk,
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Année 41 - saison intermédiaire (après-midi 85)

Ce que tu détestes la voir pleurer. Être responsable de sa souffrance. C'est la dernière chose que tu souhaites. Vous en êtes arrivées là comme une corde s'effiloche à force de frottement. Ce moment exact semble être celui de la cassure même si tu n'en as pas encore vraiment conscience. Tu ne ressens que la tension. Cette douleur qui ondule entre vous deux. Te brise le coeur et te fiche la trouille. Tout est si fort que le mal qui émane de ta jambe n'a aucune prise sur ta conscience. Il n'est pas là. L'idée que ton sang s'écoule par cette blessure ne t'effraye même pas. Tu te fiches bien du danger de ce qui vous entoure. Parce que malgré tous ces mots. Malgré ce mal que tu te fais et que tu lui fais par extension, tu ne vois qu'elle. Elle et ce bordel qui vous représente mais est si addictif. Aussi malsain que cela soit tu ne peux t'imaginer vivre sans elle. Ces moments après la rupture ont été les plus douloureux de ta courte existence. Tu n'es pas victime de la toxicité d'une partie de votre relation, tu te rends compte. Tu en as été pleinement actrice à l'exception de certains choix qu'elle a fait pour voir. Mais les accepter avec été un choix. Et là demeure sûrement ton erreur. « Je suis désolée. Maze, je suis désolée. J'aurais dû avoir la force pour nous deux. Je ne serai jamais quelqu'un de bien. Je suis mal alors je fais du mal, je détruis. Je crois que j'ai toujours su que je te faisais du mal mais j'étais trop égoïste pour l'admettre et te permettre d'être heureuse autrement. Je suis désolée. J'aimerais pouvoir tout recommencer. J'aimerais avoir le droit de dire à quel point je t'aime et tu comptes dans ma vie. Mais t'es une fille forte, une fille belle, la seule que je vois. Pour toutes ces raisons, je dois te laisser le choix. Et je dois respecter ce choix. Je veux plus te détruire. » Tu as cette idée révoltante. Cette impression qu'elle ne te comprends pas. Tu ne devrais pas t'en étonner. C'est normal. La communication saine n'est pas votre fort. Hazel représente ta première relation et tu as appris à la dure. Tu apprends encore. Ce que tu as trop souvent oublié. Tu baisses les yeux vers tes jambes. Le courage de la regarder te manquant cruellement. « Alors pourquoi ça t'a pas suffit. Pourquoi ça suffit pas. Si tu m'aimes. » Tu frappes bas avec ça mais ce n'est pas ton intention. Tu as juste ce besoin de le dire. D'admettre ce qui t'a fait tant de mal lorsqu'elle a décidé de tout arrêter. Tu avais compris. Bien sûr que tu avais compris. Tu avais voulu qu'elle puisse s'épanouir sans toi comme un boulet à son pied. Mais ça t'avait détruite. Si Hazel t'avait larguée ça devait vouloir dire que tu n'en valais pas la peine. Mais ça tu l'avais enfoui tout au fond de toi. Peut-être que Milo avait raison. Peut-être qu'il fallait que tu penses à toi. Mais tu te reconnaissais mal dans son discours. Parce que pour penser à toi tu avais besoin d'elle. « J'ai pas le choix Hazel. Y a pas de choix si y a pas au moins deux options. » Cette blessure qu'elle t'a infligée en partant il n'y a personne d'autre pour la soigner. « Je peux pas te perdre. Pas encore. Et je me fiche de ce que tu penses. J'ai pas besoin que tu t'estimes assez bien pour moi ou comme une bonne personne. Que tu le sois ou pas. Je m'en fous. Je t'aime Hazel. Faut que tu comprennes ça. J'ai jamais eu une seule once de doute à ce sujet. Le problème tu vois c'est que c'est pas mon choix. Parce que celle qui doit revenir c'est toi. Mais faut que t'en ai envie. Faut que j'te suffise. » Et c'est difficile de te mettre dans cette position une nouvelle fois. Malgré tout ce qu'elle a dit, tu doutes. Tu es terrifiée à l'idée de ne pas suffire encore une fois. Tu sais qu'elle t'aime. T'en douteras pas. Mais t'es pas sûre que son amour suffise, qu'il lui donne l'impression que tu valais le coup de rester à tes côtés pour raccommoder toutes les déchirures entre vous et essayer de construire autre chose. Tu ne connaissais pas la marche à suivre. Ta seule certitude était bien que l'étape un était de le vouloir.

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Mazel

année 41 ; saison intermédiaire ; après-midi 85

If we don't talk, we're not enough when the storm slowly arrives

J'avais le sentiment que tout m'échappait et que tout s'écroulait sous mon corps. Je n'avais pas mal aux jambes à cause de ma cheville, je la reposais depuis quelques minutes, non, j'avais mal aux jambes parce que j'étais en état de choc et il fallait que je me rende à l'évidence, je n'étais pas forte. Je n'étais pas solide. Ce silence entre nous, après lui avoir dit ce que j'avais eu enfin le courage de dire, et ce malgré les circonstances, me poussait à déguerpir, parce que c'était trop compliqué et la petite voix qui me rappelait que je ne valais rien me criait que je n'étais pas en sécurité. Ma cheville ne m'aiderait pas à sortir de là, la tempête n'arrangerait rien et, plus grave encore, je ne pouvais pas laisser Maze dans un tel état. Je regrettais de l'avoir sermonnée à ce moment précis, réalisant qu'on était coincées là au moins jusqu'à la fin de la tempête et nous n'avions aucun moyen de prévoir quand elle prendrait fin.

« Alors pourquoi ça t'a pas suffit. Pourquoi ça suffit pas. Si tu m'aimes. » Elle venait de me donner un coup de poignard dans le cœur mais c'était de bonne guerre. Je le méritais. Il faudrait être de mauvaise foi pour prétendre le contraire. Ça ne m'aidait pas à calmer cette crise d'angoisse. Ma poitrine me faisait de plus en plus mal et les larmes ne s'arrêtaient pas, sans parler de ma respiration. J'étais incapable de lui répondre, je n'avais aucune bonne réponse à lui donner. J'étais juste conne ou égoïste ou les deux. « J'ai pas le choix Hazel. Y a pas de choix si y a pas au moins deux options. » Quand je pensais avoir agi avec un minimum de bon sens, je recevais en pleine figure que je m'étais, une fois encore, plantée sur toute la ligne. « Je peux pas te perdre. Pas encore. Et je me fiche de ce que tu penses. J'ai pas besoin que tu t'estimes assez bien pour moi ou comme une bonne personne. Que tu le sois ou pas. Je m'en fous. Je t'aime Hazel. Faut que tu comprennes ça. J'ai jamais eu une seule once de doute à ce sujet. Le problème tu vois c'est que c'est pas mon choix. Parce que celle qui doit revenir c'est toi. Mais faut que t'en ai envie. Faut que j'te suffise. » C'était difficile à encaisser mais elle avait raison, dans le fond. En écoutant un peu mieux, je réalisais même qu'elle était beaucoup trop gentille avec moi. Elle me laissait une seconde chance que je n'avais même pas envisagée à cause de ma connerie et parce que, globalement, je me détestais. Je prenais conscience que je n'avais plus le droit à l'erreur, pas si je voulais qu'elle reste dans ma vie. C'était encore une fois égoïste mais elle le voulait aussi. Je n'étais plus certaine de vouloir casser, si ça nous ferait du tort. Elle était la mieux placée pour savoir ce qu'elle voulait et si elle se trompait, il serait encore temps de la laisser prendre le large pour son bien. « Je veux pas te perdre une nouvelle fois. Je veux devenir quelqu'un de bien pour toi. Je te promets de faire des efforts parce que... parce que tu me suffis. Désolée, Maze, pour tout ça. Pour le mal que je t'ai fait. Je suis un monstre, mais si tu l'acceptes, je changerai pour toi, pour nous. » Perdue, je ne savais pas quelle était la démarche à suivre à ce moment-là. Je ne me sentais pas en droit de faire quoi que ce soit. J'avais à peine osé prendre ses mains, avec beaucoup de maladresse.

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» Romane • she was like a storm
» a storm is brewing [Leïla & Dex]
» Caught in the storm [Sorcha]
» you can do it, you can do it (mazel)
» it's dangerous, you and me (mazel)

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