family duty
année 41 – saison intermédiaire (soirée 77)

Lorsque l'humeur n'est pas au beau fixe, le clan est là pour te remonter le moral. Tu te sens veinard que Noâ ait choisi ce soir, parmi tous les autres soirs, pour vous offrir une occasion de lâcher un peu la pression en vous amusant. Aller traîner au quartier des jeux est toujours ce qui te manque le plus pendant les saisons meurtrières. Ce n'est pas tellement pour l'alcool mais pour l'ambiance et les occasions de se mettre quelques gnons qui s'offrent à toi. Il n'y a rien de mieux qu'un combat de rue à tes yeux. Les entrainements confinés dans les caves sont trop rigoureux et claustrophobes. Ils sont divertissants durant les premiers rounds et puis l'ennui s'installe. Alors qu'on vous laisse transférer un peu de cette ambiance du quartier dans votre salle d'entraînement est excitant. Tu as même perdu ta traditionnelle moue au profit d'un sourire moqueur pendant que tu prends les paris avec quelques autres Membres. Tu comptes bien mettre de côté toutes tes emmerdes pour cette nuit. Ton premier adversaire n'est pas un tendre et le combat s'annonce prometteur mais avant que vous ne bougiez vers les tatamis, tu sens un coup léger dans ton dos. Tu te retournes et une tête en-dessous de toi, il y a Oksana qui te regarde étrangement. « Un petit match ? » La provocation déclenche quelques commentaires appréciateurs parmi tes camarades et une lueur de curiosité dans ton regard. Tu ne la savais pas attirée par ce genre de combats. Elle se divertit tout autrement au quartier des jeux, habituellement. Un coup d'oeil derrière ton épaule t'apprends que Mitch n'est pas contre d'attendre le round suivant. « Pourquoi pas. » Après tout c'est elle qui le demande. Elle est déjà fin prête, les mains parfaitement protégées contrairement à toi qui ne t'encombre pas de détails. Tu as eu plus d'une occasion de te faire le cuir. « Il faut qu'on cause toi et moi, ce sera l'occasion. » Cette fois il y a un concert de ouuh tout autour de toi. Ils se font des idées, tu en as la certitude. Toi tu es plutôt paumé mais tu ne l'affiches pas. Tu as ton petit sourire d'emmerdeur parce qu'il te vient si facilement avec elle. « Qu'ai-je encore fait pour t'offenser ma grande ? » Franchement tu sèches. Déjà tu es très calme depuis des semaines et en général tu ne lui fais pas de misère à Oks. Tout ce qu'elle pourrait te reprocher, elle n'en a pas connaissance et tu doutes que cela changera un jour. D'un geste de la main tu l'invites vers une place libre pour votre combat et tu choisis une garde légère. « Je te laisse le premier coup. » Qu'importe de quoi il s'agit, c'est un bon échauffement avant le gros morceau qui t'attend.

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année 41 – saison intermédiaire (soirée 77)

« Fais pas semblant de pas comprendre. » Tu aurais pu mais ce n'est pas le cas. Tu te trouves dans l'obscurité la plus complète. Cela se voit d'ailleurs. Tes sourcils se froncent et tu en viens même à te demander si quelqu'un n'aurait pas été lui raconter des cracks à ton sujet. Il y a toujours des rumeurs qui courent sur ton dos. Tu aurais juste tendance à croire que Oksana ne s'y fierait pas forcément. Le plus incompréhensible est encore qu'elle ressente le besoin de venir régler ses comptes ici avec toi. C'est donc personnel. Familial, tu te doutes. Ça l'était toujours avec elle. « Ne crois pas que je vais me retenir. » Tu ne veux pas être vexant mais tu doutes que ce soit nécessaire. Oksana n'est pas exactement une femme de terrain. Mais cela prouvait à quel point elle était sérieuse et les questions ne firent que se multiplier dans ton esprit. Tu y réfléchissais encore lorsqu'elle attaqua. Un enchaînement simple. Les deux premiers coups furent encaissés, le dernier paré. « Si je te dis Thiago, ça n'éveille pas un truc en toi ? » Thiago ? C'est juste pour ça qu'elle est d'humeur chafouine ? Pas étonnant que tu n'y ais pas pensé. Le traître ne mérite sûrement pas d'être défendu. Tu as beau trouver sa fidélité honorable, elle devrait se faire une raison. Mais c'est un peu culotté venant de toi. Tu n'avais jamais hésité lorsqu'il s'agissait d'Alessandra même si tu avais été contraint de te faire discret. « Crois-moi j'ai d'autres choses à faire que de perdre mon temps avec lui. » Tu ne l'avais pas exactement croisé non plus. Vous aviez eu fort à faire. « De quoi cette mauviette est allée se plaindre ? » La balayette est probablement trop forte et la conduit au sol. Tu es un peu frustré que cette histoire avec lui prenne cette ampleur. En guise d'excuse, tu lui tends la main pour l'aider à se remettre debout.

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année 41 – saison intermédiaire (soirée 77)

Elle ne manque pas de culot à te fusiller du regard alors même qu'elle est venue te cherche. Toute seule. Comme une grande. Tu n'avais jamais trop aimé faire semblant de ne pas savoir te battre pour faire plaisir aux autres. Y aller mollo, c'était une chose, mais tu n'avais pas non plus envie de perdre ton temps. Si elle voulait juste discuter, vous auriez pu le faire à l'écart. Mais non. Il a fallu qu'elle te menace sans être foutue d'assurer derrière. Tu ne lui voulais pas du mal à Oksana, clairement pas. Mais elle déconnait pour le coup. Après ce spectacle elle allait juste se ramasser les moqueries d'autres Membres bien pensants. « De rien. Je suis pas aveugle, j'ai vu les bleus. » T'en avais presque oublié la conversation. Cela dû se voir à ta tête. Tu te sentais froncer les sourcils. Même le sujet en question te dépassait toujours. Elle pouvait dire ce qu'elle voulait mais tu ne l'avais pas touché son cousin. La dernière dérouillée que tu lui avais mise devait remonter à avant la vague de froid. C'était dire. « Ce n'est vraiment pas toi ? Quelqu'un de ta clique peut-être ? » Tu peux prétendre ce que tu veux, ça te soulage un peu qu'elle accepte la main que tu lui avais bêtement tendue durant un moment. Tu n'as pas envie de t'en faire une ennemie pour des conneries que tu n'avais même pas commise. « Je sais que la période ne t'aide pas à me croire mais j'ai mieux à foutre que de m'intéresser à lui. Vraiment. » Les mots étaient sans doute maladroits comme toujours. Le truc c'est qu'il faut qu'elle comprenne que tu t'en fiches bien de Thiago. Tu ne l'aimes clairement pas et tu n'estimes pas forcément qu'il ait fait quoi que ce soit pour qu'on le voit d'un nouvel œil mais ça ne veut pas dire que tu vas passer ta vie à le poursuivre. Il n'en valait pas la peine pour toi. Tu avais plus important en tête. « Tu veux pas arrêter ce cirque ? Ça se voit bien que tu n'as pas envie de te battre. » Tu n'as pas l'impression que vous ayez quoi que ce soit à y gagner. Tu ne serais pas contre de t'entraîner avec elle mais dans d'autres conditions. Avec un but clair en tête et de la motivation. Ce cinéma ne valait que dalle. « Et qu'est-ce que tu veux que j'en sache ? Je suis pas leur père. » Et bordel valait mieux ou ça aurait créé un sacré malaise. « Mais si vraiment tu veux mon avis... Je pense pas. Je suis pas le seul à avoir mieux à faire. Agir aussi longtemps après, ça nous ressemble pas. Je sais qu'on vous en fait baver parfois mais même moi je sais qu'il y a une limite à ne pas dépasser. Si tu veux vraiment un coupable, tu devrais regarder chez les petits jeunes. Même si j'pense pas que ça va arranger quoi que ce soit. »