(topic commun) campement de malades H3

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campement de malades H3

intrigue 4.4

Le doute n'est plus permis quant à la situation. Le sang s'écoule depuis un moment déjà dans un spectacle particulièrement inquiétant et la toux est devenu comme un bruit de fond dans le camp. Chacun s'occupe des siens, délaissant trop souvent les autres en dépit de cet esprit de collectivité que ce voyage a essayé d'instaurer.

JAGUARS DU SUD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« Tch. » Ce qui avait commencé par de simples étourdissements et maux de tête tournait au vinaigre. Je n'arrêtais pas de cracher, comme tant d'autres personnes, en plus de perdre du sang encore et encore. La première pensée qui me traversa, c'était que j'allais y laisser ma peau dans mon coin, seule comme je l'avais toujours été. C'était plus fort que moi, il fallait que je sois isolée et je ne pouvais pas m'empêcher de penser que personne ne me pleurerait. De toute façon, je ne gérais pas bien la compagnie quand j'étais au plus bas, je détestais me montrer vulnérable et sensible. Non, dans ces cas-là, tous les signaux de danger étaient activés et je me faufilais, en temps normal dans ma chambre mais, en l'occurrence, je n'avais pas beaucoup d'option, si ce n'était celle de me planquer dans un coin, là où les regards ne se posaient pas.

La jalousie s'insinuait à mesure que je perdais les pédales. Elle, elle devait forcément être entourée si elle était malade. Elle, on ne la laisserait pas mourir. Elle, elle valait quelque chose. Elle, il l'avait toujours aimé sincèrement. Avec cette jalousie, la tristesse grimpait. Je ne pouvais pas la maîtriser. Je ne maîtrisais rien du tout. Les larmes coulaient alors que je continuais de cracher du sang et que je me sentais flancher. Une main posée au sol, une autre contre ma poitrine et le dos posé contre la paroi, je regardais ce qui ne semblait plus particulièrement très clair. Tout le monde s'agitait dans tous les sens et je me sentais aussi petite qu'insignifiante.

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VIPERES DE L'OUEST

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Désormais, il n'y avait plus aucun doute, la maladie s'était installée et sérieusement. J'étais bien placée pour le savoir puisque les symptômes évoluaient, symptômes dont j'avais heureusement connaissance depuis le départ. Jusque-là, je n'avais pas vu ni Sofia, ni Zoya cracher du sang, ce qui me soulageait et c'était pour ne pas les effrayer que j'avais pris de la distance dès les premiers signes de la maladie. J'étais certaine que ça ne suffirait pas parce qu'elles connaissaient mes mauvaises habitudes mais cette fois plus encore, je refusais de les voir pleurer ou s'inquiéter pour moi. Pour le bien de la mission, c'était une bonne nouvelle que je tombe malade mais ce ne serait pas une bonne nouvelle pour elles. Ce qui me permettait de tenir, c'était qu'on ne me soupçonnerait pas d'être dans le complot même si je ne pleurais pas parce que je ne pleurais pas souvent et, par-dessus tout, c'était également de voir tant de Dragons tomber.

Ma tête était lourde, mes yeux me faisaient un mal de chien, à chaque fois que je crachais du sang, ma gorge me brûlait et mon nez s'irritait un peu plus. Je m'inquiétais naturellement pour les Vipères car, quoi qu'on puisse en penser, je tenais aux nôtres. Malheureusement, je n'avais pas eu d'autre choix que de prendre ce risque. Tous ceux qui étaient en état s'agitaient dans tous les sens, se bousculant pour se mettre au chevet de quelqu'un de malade. De mon côté, je fermais de temps en temps les yeux pour soulager ma tête mais c'était stupide de croire que ça suffirait. Je me demandais si Yulia était touchée, elle aussi, mais je le saurais tôt ou tard. Je soutenais ma tête d'une main, tandis que je frottais de temps en temps mon sang sur mes affaires. Tant que j'avais le plan en tête et que je restais seule, je savais que je tiendrais le coup. Je n'avais plus qu'à prier pour que Sofia et Zoya ne me repèrent pas dans ce bordel.

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DRAGONS DU NORD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Plus le temps passait, plus je luttais pour ne pas flancher, trop fière que j'étais pour laisser la maladie prendre le dessus mais ça devenait de plus en plus difficile. J'avais beau être une Dragonne, être forte et bornée, je ne pouvais pas m'empêcher de cracher du sang tant de la bouche que du nez, dépassée par les événements. Je ne m'étais jamais sentie aussi faible, conséquence des privilèges d'avoir une famille bien placée et si attentive. L'effet de groupe accentuait la panique que j'essayais d'enfouir le plus loin possible, sans parler du dégoût général. J'étais soulagée que Skylar ne soit pas là pour me voir aussi faible, je n'aurais pas voulu que ça change quoi que ce soit entre nous.

Quelqu'un s'écroula à côté de moi et mon premier réflexe fut de me lever pour chuter de plus belle. Stupide chute. Comme si je n'avais pas déjà suffisamment mal à la tête. J'étais obligée de me reposer sur la paroi tant ça tournait autour de moi. Ma gorge s'irritait à force de tousser et au fur et à mesure des minutes, mes paupières devenaient de plus en plus lourde. Il n'y avait pas que Skylar que je voulais éviter dans cet état. Je ne pouvais pas paraître faible. Je ne pouvais pas l'inquiéter non plus. Mon manteau était déjà poisseux, elle s'imaginerait le pire, seulement j'étais incapable de voir quoi que ce soit clairement. Je devais tenir à tout prix et paraître solide. Je m'étais levée une deuxième fois, preuve de ma stupidité. J'eus à peine le temps de m'appuyer sur une épaule. La tête baissée pour cracher, je ne voyais simplement qui m'avait dépannée, peut-être à son insu.

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DRAGONS DU NORD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Draco ne s’était jamais sentie particulièrement chanceuse. Alors quand les gens autour d’elle avaient commencé à afficher des signes inquiétants, elle s’était simplement dit que son tour viendrait aussi. Elle n’avait pas pensé une seule seconde qu’elle puisse être épargnée par l’épidémie qui semblait avoir touché une grande partie des voyageurs. Sa mère le lui répétait bien assez bien, elle était une source de malheur pour les gens qui gravitaient dans son orbite. Peut-être que cela expliquait pourquoi elle ne comptait aucun des symptômes qui mettaient à terre des morceaux bien plus vigoureux qu’elle. Cela faisait quelques heures déjà que la situation avait commencé à se détériorer. Par réflexe, elle avait tenté de se tourner vers la sécurité, aussi compétitifs étaient-ils, à ses yeux, son équipe restait une ancre solide. Naïvement, elle pensait découvrir un constat moins inquiétant. Ils étaient des dragons. Des bêtes féroces et quasiment intouchables. Tout ça, pour se rendre compte qu’ils étaient éparpillés un peu partout. Elle n’avait même pas su trouver Violette dans toute cette agitation, lui demander ses directives pour gérer la suite des événements n’était donc pas envisageable. Et ce n’était pas elle, en dépit de sa troisième place, qui parviendrait à remettre de l’ordre au sein des troupes, elle était bien trop transparente pour ça, trop peu impliquée aussi. Pourtant, elle ne parvenait pas à garder son calme si enrageant, la façade tenait mais à l’intérieur, elle se sentait bouillir, peinant à supporter son inutilité. Draco n’avait rien d’une sainte, bien évidemment. Quand elle s’apercevait que les personnes souffrantes ne possédaient pas la fameuse marque dragonne, elle se désintéressait complètement de leurs cas, leur adressant à peine plus qu’un regard. Elle n’avait pas de temps à accorder à des personnes qui souhaitaient probablement les voir morts.

Naviguant entre les corps de pauvres malheureux, le visage couvert à moitié par une écharpe, elle finit par apercevoir la silhouette vacillante de Moacir, lui-même déséquilibré par l’étreinte précaire d’un inconnu. L’inconnu n’avait pas l’air d’être Niles, deux géants qu’ils étaient, même pliés en deux par la douleur, elle les aurait remarqués bien plus tôt. Elle se faufila donc rapidement, parvenant de justesse à redresser le numéro huit. Elle le connaissait assez le Moacir. Avec Icare, ils étaient un peu les bonnes âmes de l’équipe. Souvent trop bons pour leur propre bien. Alors la première chose qu’elle décida de vérifier, c’était l’allégeance du parasite au bras de son camarade. Jaguar, elle siffla, venimeuse, se pressant de dégager le dragon de ce poids mort d’une torsion douloureuse du poignet. Elle prit soin de croiser le regard de Moacir, ce faisant. Il y avait des moments pour tout et son altruisme, bien qu’honorable, aurait vite fait de l’achever. Elle ne l’aurait pas cru. Un grand gaillard comme lui, atteint par cette soudaine maladie ? Impossible et pourtant, il n’avait rien de sa superbe, le dos voûté, le visage si pâle, le sang au coin de la bouche. Ce n’est pas le moment de jouer les héros, mon grand, lui souffla-t-elle en l’entraînant de force, cherchant des yeux un coin plus dégagé. La tâche se révéla plus difficile à accomplir. C’est qu’il pesait son poids, le dragon. Il n’est pas avec toi, ton pote ? Pas qu’elle cherchait à se dédouaner du problème mais Niles avait plus d’une tête qu’elle et il le connaissait aussi bien mieux. Et puis, elle se sentirait plus confiante de laisser le dragon pour aller chercher un membre de l’équipe d’infirmier, en les espérant en état. Voilà, allonge-toi là-dessus, lui ordonna-t-elle fermement, sans vraiment lui laisser le choix, guidant sa tête sur la carcasse poisseuse de son sac. Le sang, elle était habituée, elle n’éprouva donc aucun dégoût lorsqu’elle essuya le liquide pourpre d’un revers de sa manche. Cependant, ses connaissances de soigneuses frisaient le ridicule. T’as une famille nombreuse, toi, tu fais quoi quand tes frères sont malades ? Elle ne cherchait pas tellement une réponse, elle essayait simplement de se rassurer, si Moacir répondait encore, c’était qu’il tenait le coup, n’est-ce pas? Du moins, c’était ce à quoi elle se raccrochait.

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I always worried someone would notice me, and then when no one did, I felt lonely.

VIPERES DE L'OUEST

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

C'était le karma, rien de plus, rien de moins. Parce qu'elle avait réussi l'exploit d'échapper à Anya. Elle avait réussi à se faire une place entre deux anciens collègues des échoppes. Elle avait pris la tête à un dragon parce qu'il avait refusé ses poires mais le reste, ça, elle s'en fichait. Elle le connaissait trop bien pour douter de lui et puis, il y avait aussi une vipère à ses côtés (pas Gloria, Dieu merci) et un jaguar, théoriquement tout irait bien. De toute façon, Esfir avait la profonde conviction qu'Anya avait hérité d'un sens de l'ouïe sur-développé. Il suffirait d'un léger cri de détresse pour qu'elle apparaisse miraculeusement. Pas qu'Esfir ne savait pas se débrouiller toute seule mais l'idée était rassurante, elle n'allait pas mentir. Là n'était pas le principale. Anya avait beau être extraordinairement douée, elle n'y pouvait rien si les esprits avaient décidé de s'en prendre à sa petite-sœur. Elle avait ri, Esfir, quand son idiot d'ex-collègue, Enoch, s'était moqué des premiers signes d'une maladie qui se voudrait bien plus dangereuse qu'ils ne l'auraient cru. Aucune chance que tu l'attrapes, toi. Les idiots ne tombent pas malades. Sauf que nier ses problèmes ne les faisait pas disparaître pour autant. Sa toux ? Conséquence de la poussière, évidemment. Ses maux de tête?Elle n'avait pas assez dormi, rien de plus. Jusqu'à ce qu'elle saigne du nez, juste après cette blague au goût douteux. Esfir n'était pas ce qu'on pouvait appeler une âme sensible, sa résistance à la douleur pouvait parfois être inquiétante. Pas étonnant qu'elle ait pris les premiers signes à la légère, juste un ça finira bien par passer. Puisqu'ils étaient de toute façon à l'arrêt, elle s'était dit qu'une sieste réglerait l'affaire. Elle s'était choisi un petit coin tranquille, pas très à l'écart du dernier endroit où elle avait cru apercevoir Anya. Réveillée par une toux effroyable, le sang aux bords des lèvres, elle n'avait pu qu'accepter qu'elle ne s'en tirerait pas à si bon compte cette fois. Les maux de tête étaient bien plus oppressants et pour la première fois depuis le début de cette épidémie, elle cessa un peu de ne penser qu'à elle. Comment allait le reste de la famille ? Il y a peu, elle aurait été certaine que tout irait bien, sa famille était intouchable. Et puis, il y avait eu la mort d'Anton et les certitudes étaient devenues des prières. Dans son état, elle n'aurait rien pu faire de toute façon. Heureusement que Zorah n'était pas là.Sans trop savoir comment, elle avait finalement réussi à tituber jusqu'à ce qu'elle pensait être Oksana. Elle n'y voyait pas très clair mais si elle tenait debout, c'est qu'elle se portait bien ? Ha, elle n'avait de toute façon plus la force de réfléchir, se roulant en boule aux pieds de celle qu'elle espérait être sa sœur ou à défaut, quelqu'un de sa famille.

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never gonna let you down

JAGUARS DU SUD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

J'aurais dû savoir qu'il ne fallait jamais crier victoire trop rapidement. Je n'aurais pas dû simplement me reposer sur mes lauriers quand j'avais eu l'impression d'être visible et d'être quelqu'un de valable, quelqu'un à qui on pouvait parler sans ressentir de la jalousie ou de la pitié, mal placées toutes les deux. J'avais cru naïvement, l'espace d'un instant, que j'allais pouvoir apprendre à m'ouvrir et à m'épanouir, découvrir un autre monde, de nouveaux Jaguars et même cette fameuse Max. C'était elle qui m'avait redonné la confiance dont j'avais besoin pour être un peu moins sur mes gardes pendant ce voyage. En l'absence de Sorcha, j'avais espéré avoir plus de libertés mais il avait fallu que ça me retombe dessus, un peu comme l'emprise malsaine de Baba sur ma vie. A chaque fois que j'avais espéré pouvoir m'en sortir, il trouvait plus cruel. Là, en l'occurrence, c'était comme une punition supérieure. Il avait fallu que je fasse partie des malades. J'en faisais peut-être un peu trop mais c'était un réflexe trop ancré dans ma petite tête. La nature, ça me connaissait et jamais je n'avais été aussi mal, même du temps où je vivais en-dehors de la ville.

Fataliste et convaincue que personne ne me remarquerait parce que personne ne me connaissait - à part Sloan que je ne voyais pas à proximité -, je m'étais terré dans un coin, comme un animal prêt à subir un sort funeste. Je n'avais pas la force de bouger, je n'en avais pas envie non plus et ce ne serait pas la première fois que je laissais la fatalité m'abattre. A part Sloan, personne ne me pleurerait. Ça signifiait également la fin des conflits interminables avec Sorcha. J'étais lâche parce que j'avais été meurtrie bien trop tôt par la vie, par les autres qui ne me renvoyaient pas une image joyeuse. Je tentais de me réchauffer en position foetale, crachant sans fin.

AVENGEDINCHAINS

JAGUARS DU SUD

campement de malades H3
Année 41 - saison intermédiaire (nuit 85)

Le chaos te plaît. Il t'est facile d'y faire ton trou. Tu navigues entre les ombres sans peine, désintéressée de toute la misère s'étendant sous tes yeux. Si une justice immanente existe, elle fait mal son job. Tu n'iras pas prétendre que tu ne mériterais pas une punition. Tu n'es pas quelqu'un de bon, quelqu'un de gentil. Tu ne l'as jamais été. C'est ce qui a attiré l’œil de Joshua. Ce qui l'a poussé à te confier aux bons soins de Zayne. Pour ce que tu es, tu n'as aucune excuse. Ton histoire n'est pas plus triste, pas plus dramatique que celle d'un autre. Il y a toujours eu en toi cette touche de noirceur que tu savais savamment camoufler. Une noirceur qui échappait à tout le monde sauf à ceux qui se trouvaient être tout aussi obscurci que toi. On ne se cachait pas parmi les monstres. Tu ne t'amuses pas non plus de toute cette débâcle. Si c'est quelque chose, c'est une perte de temps. Alors que tu erres, une raison t'agite néanmoins. Dès que tu avais été sûre qu'aucun signe ne se manifestait, que tu n'avais pas été contaminée, tu t'étais mis à la recherche de cette pauvre idiote qui te servait de sœur. Il n'aurait pas fallu qu'elle aille crever dans un coin avec un visage si similaire au tien. Cela serait trop complexe à expliquer. Si cela devait se produire, autant que tu puisses la faire disparaître pour ainsi prendre sa place. Ce qui n'est pas si différent que ça du plan que tu projettes et que tu comptes mettre en place dès votre retour en ville. Au milieu de tout ça, tu n'avais pas exactement prévu de buter contre un corps. Encore vivant malheureusement. Tu n'étais pas tombée mais tu t'étais rattrapée au mur d'une main, jurant dans ton souffle. Les malades étaient partout. Un vrai problème. Un coup d’œil t'avait appris que le corps en plus d'être vivant était aussi conscient. Et abandonné. Ton idée première aurait été de le laisser là mais une part de toi pensait toujours aux apparences. Tu avais donc enjambé la chose en pleine quinte de toux pour t'accroupir à ses côtés. Scrutant son visage pour tenter de l'identifier. Une fille vaguement familière mais tu n'aurais pu la replacer. Elle aurait pu être quelqu'un croisé en ville alors que tu arborais l'identité de l'un de tes alias comme une camarade Jaguar vue au QG. Il allait falloir être prudente. « Hé tiens le coup. » Ce voyage demandait vraiment beaucoup d'effort. Tu n'avais pas hésité à fouiller un instant dans son sac posé à proximité, certaine qu'elle n'aurait pas la force de t'en empêcher. En plus tu agissais pour un bien théoriquement. Tu en avais sorti un vêtement avant de te rapprocher pour lui relever un peu la tête et essuyer tout ce sang qui s'accumulait sur son visage. Cela ne servirait pas à grand chose mais cela te donnait le beau rôle. « Tu veux que je t'aide à boire un coup ? » Tu avais tenté, œillant sa gourde.

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CAUSE YOU'RE A NATURAL
A beating heart of stone. You gotta be so cold to make it in this world. Just another product of today. Rather be the hunter than the prey.

DRAGONS DU NORD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; soirée 84

CAMPEMENT DES MALADES H3

Son cœur battait à une allure folle contre sa cage thoracique, le rythme remontant douloureusement dans son crâne. Il ne s'était pas leurré quant à son état, trop vite il avait vu quelques taches pourpres s'écrasant au sol, coulant directement de son nez, mais il les avait vite effacé d'un coup de manche pour continuer tant qu'il le pouvait encore. Il fallait qu'il trouve Niles, qu'il s'assure qu'il ne faisait pas partie des victimes. Dans tout ce chaos, même aidé par sa grande carcasse, il avait pourtant été incapable de le localiser. Cette impuissance lui rongeait le ventre, presque aussi douloureusement que cette saleté contre laquelle son corps luttait, pour le moment sans grand succès. Tout vacillant au milieu de la foule, il s'était finalement fait cueillir par une bonne âme qui avait entrepris de l'aider à se trouver un endroit où s'allonger. Il avait mollement tenté de se soustraire à la prise, mais ses jambes maladroites l'avaient forcé à passer le bras autour des épaules de l'autre Membre pour éviter la chute.

- Il faut... Il faut que je...

Les mots s'embrouillaient dans son esprit, son but se faisant de plus en plus flou. Pourquoi ne se reposait-il pas un peu comme son corps le lui réclamait à grands cris ? Oh oui. Niles. Il fallait qu'il trouve Niles. Dans cet état, il ne remarqua même ce qui se produisait près de lui. Un instant, il lui avait juste semblé croiser le regard de Draco avant qu'elle ne se téléporte à ses côtés. Où était le gars qui avait tenté de l'aider ? Qu'importe. Encore qu'il était plus difficile de peser sur la Spécialiste, la différence de taille se faisant ressentir.

- Je le cherche... Niles. Il... J'sais pas s'il va bien.

Draco semblait par contre en forme. Suffisamment en tout cas pour le traîner et prendre les rennes. Qu'en était-il du reste de l'équipe ? Peut-être était-il le seul idiot à s'être fait avoir. Si c'était le cas, il en verrait de toutes les couleurs s'il s'en sortait intact. Pouvoir enfin s'allonger le soulagea durant un très bref moment. Il ne s'était pas fait prier et avait pris maladroitement place, guidé par la gentillesse d'une camarade qu'il n'aurait pas forcément vu dans ce rôle. Ils étaient des Fines Lames, après tout. Il soupira, son souffle se bloquant douloureusement dans sa gorge lorsqu'il fut pris d'une quinte de toux. Un peu plus de sang atterrit au sol alors qu'il se courbait sur le côté pour lutter contre cette impression d'étouffer. A bout de souffle, il lança à Draco un regard misérable. Le simple fait de s'être allongé l'avait comme vidé de toutes ses forces. Réfléchir était une action pénible de plus.

- Putain. Ce que j'ai froid.

Malgré cette sensation d'avoir comme un brasier qui lui faisait bouillir le cerveau, il frissonnait. Dans un grognement, il tenta de se frictionner les bras, mais abandonna vite, chaque geste lui arrachant un peu plus de douleur. Il se sentait aussi courbaturé qu'après un rude entraînement durant lequel il aurait pris une dérouillée.

- Pourtant, je vendrais mes potes pour cette glace qui nous tombe dessus parfois.

AVENGEDINCHAINS

JAGUARS DU SUD

topic commun
A41 SI J85 (journée)

campement de malades H3

J'étais complètement déboussolée. Rongée par un stress que rien ne pouvait calmer. Au milieu de tout ce chaos, je n'avais même pas eu l'occasion de me réjouir de ne pas souffrir comme les autres de symptômes plus ou moins inquiétants. Mon état m'intéressait peu, la seule chose qui m'importait était de mettre la main sur tous les membres de ma famille pour m'assurer qu'ils n'étaient pas en danger. J'étais loin du compte pour le moment. Ils s'étaient comme volatilisés. Même si je m'étais toujours dit que je pourrais les reconnaître au milieu de centaines de personnes, la vérité n'était pas si simple. Dans notre abri de fortune, on s'y retrouvait mal. Les têtes se mélangeaient, certains étaient debout, d'autres assis, et, en plus, il y avait ceux qui étaient affalés sur le sol et qu'il fallait enjamber. Ma technique de recherche n'était en rien efficace. Je me sentais comme une mère paniquée cherchant son petit sans être capable d'user d'un minimum de réflexion. La preuve que, vraiment, je n'avais rien d'une âme maternelle comme celles qui m'avaient élevée. Je devais tenir ça de ma génitrice. Pendant quelques secondes, j'avais perdu de cette belle vigueur qui me poussait à courir partout, à m'agenouiller près du moindre obstacle pour vérifier que quelqu'un n'était pas caché en dessous, à me glisser sans délicatesse parmi les groupes pour étudier leurs visages,... Bref, j'avais cessé de me comporter comme une folle. Cette espèce de pause, presque physique, m'ayant poussée à me laisser porter par les autres. A croire que c'était ce qu'il fallait. J'avais cru rêver durant quelques secondes avant de me jeter en avant, portée par une force nouvelle. Quelqu'un ! Alors que j'avais eu l'impression d'être seule au monde depuis une éternité, je retrouvais enfin une personne capable de m'ancrer. La pensée était curieuse car l'addition à la famille était récente. Toute nouvelle qu'elle était, je considérais déjà Lena comme l'une des nôtres. Il n'y avait jamais eu aucun doute à ce sujet.

« - Eh, eh, Lena. »

La voir dans cet état là me faisait mal au cœur. Elle semblait minuscule dans la maladie. Une gosse solitaire. Peut-être n'était-ce pas la première fois qu'elle affrontait la souffrance sans une présence réconfortante. Même si faire des promesses était malavisé et que je gardais cela pour moi, je me promis que ce serait la dernière fois. Personne ne devait être laissé derrière. Personne ne méritait ça, elle encore moins.

« - Est-ce que tu peux bouger ? »

Notre petit bout de campement serait plus sécurisé. Toute la famille s'y était installée et j'avais l'espoir que nous nous y retrouverions à un moment ou à un autre. Je l'espérais en tout cas.

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JAGUARS DU SUD

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« Eh, eh, Lena. » Cette voix m'avait presque l'air de sortir d'un rêve. J'étais trop enfoncée dans ma solitude physique et dans la galère, en plus d'avoir l'habitude de gérer mes problèmes toute seule dans ce genre de situation. Alors, forcément, je ne m'étais pas attendu à ce que quelqu'un fasse attention à moi au point de chercher à attirer mon regard. A force de cracher et de maux de tête, ma vue n'était pas idéale mais j'avais reconnu la voix et l'allure d'Oksana. Oksana ? Je ne comprenais pas bien ce qu'elle faisait là. Ce n'était pas tant que je ne reconnaissais pas son altruisme mais dans ma tête, je n'étais pas une priorité. C'était sa famille avant tout.

« Est-ce que tu peux bouger ? » J'avais relevé la tête, un peu étonnée par la question avant d'acquiescer. Ce serait difficile mais pas impossible. Je ne comprenais juste pas bien le but derrière tout ça. Je m'étais appuyée à son bras, l'observant pour remarquer un éventuel refus avant d'essayer de tenir sur mes jambes, réellement patraque, assommée par tous les symptômes. « Pourquoi tu es ici ? Tu devrais être auprès de ta famille. » Je n'avais pas pu me retenir plus longtemps parce qu'elle ne méritait pas de perdre du temps avec moi. Elle était trop bien pour ça.

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JAGUARS DU SUD

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« Hé tiens le coup. » J'avais l'impression que ça faisait des heures que j'étais coincée dans cette position, à cracher, quand on avait buté contre moi et qu'une voix avait fait son chemin dans ce brouillard interne. J'avais relevé la tête, non sans une douleur qui irradiait ma tête. Je regrettais presque de faire cet effort. Je devinais qu'elle fouillait dans un sac, le mien apparemment, mais je n'avais ni la force, ni l'envie de la rabrouer. Si elle volait mes affaires, ça n'avait rien de si dérangeant parce que je me voyais déjà claquer et je ne luttais pas vraiment. Je ne voulais pas faire ça à Sloan mais je n'avais pas le sentiment de mériter quoi que ce soit. Les séquelles de la vie aux côtés de Baba avaient la vie dure.

J'étais d'autant plus surprise qu'elle prenne la peine d'essuyer mon visage. Tout ça n'avait aucun sens. Des altruistes, il y en avait sur Paris mais elle devait avoir mieux à faire, d'autres personnes sur lesquelles veiller. Je n'étais personne. C'était ancré dans ma tête. « Tu veux que je t'aide à boire un coup ? » Je ne pouvais pas être un fardeau. Alors, naturellement, j'aurais refusé mais chipoter aurait été certainement encore pire, encore plus dérangeant. J'avais hoché pitoyablement de la tête, embêtée malgré tout. « Mer...ci mais tu n'as pas quelqu'un à aider ? » Quelqu'un que je ne suis pas.

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JAGUARS DU SUD

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A41 SI J85 (journée)

campement de malades H3

Je pensais déjà à la suite, à tout ce que j'aurais pu essayer de faire pour lui faciliter la vie. Dans notre petit campement privé, elle pourrait prendre la paillasse que je m'étais installée un peu plus tôt. Un peu d'eau lui ferait sans doute du bien. Ce sang aurait aussi mérité d'être nettoyé pour qu'elle se sente un peu moins encombrée. Il s'agissait de petites actions, mais agir me donnait l'impression de ne pas être totalement démunie durant quelques instants. Si on regardait l'image entière, ce n'était pas grand chose, mais, au moins, je ne la regarderais pas simplement souffrir. Qu'elle soit capable de faire l'effort de tenter de se relever me semblait être une bonne chose. Au moins, elle avait encore cette énergie, voire cette motivation. Autour de nous, d'autres semblaient être déjà à un stade plus avancé où il ne pouvait que gémir misérablement alors qu'il gisait sur le sol. Par réflexe, je passais le bras sous son aisselle pour la soutenir, prenant un maximum de son poids. Il n'aurait pas fallu en plus qu'elle fasse une mauvaise chute. Dans cette position, impossible de nier l'évidence. Elle semblait frêle, son corps irradiant d'une chaleur qui n'était pas naturelle. J'avais fait un premier pas, lui laissant le temps de s'habituer au mouvement et de bouger à son tour. Cela prendrait le temps que cela prendrait.

« - Tu es ma famille. »

J'avais répondu distraitement, parce que c'était la vérité pour moi. Je le pensais comme ça et je n'avais pas ressenti le besoin de le cacher. Cela aurait mérité une conversation, mais ce n'était pas le moment pour ça. Il y avait plus urgent.

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« Tu es ma famille. » Je savais que j'étais dans un état instable et fragile et, à partir de là, c'était beaucoup plus simple de mettre ma réaction sur ce compte-là plutôt que d'accepter que quelqu'un était capable de m'atteindre avec tant d'aisance. Même elle, même si elle était loin d'être la pire dans le tas, parmi ceux que j'avais appris à découvrir. Non, découvrir était un grand mot, un bien trop grand mot. Ils ne me connaissaient pas et je ne les connaissais pas non plus. J'étais plus solide que ça. En temps normal, il aurait été tellement plus facile de me montrer mordante et de lui renvoyer que je préférais ne pas être intégrée dans une famille sans mon accord mais je n'en avais pas la force, alors, j'étais obligée de me dominer le plus possible afin de ne pas laisser trop facilement les murs s'effriter. J'avais préféré garder le silence et si la question se posait, les larmes, c'était à cause de la douleur, rien de plus. « Où on va ? » C'était tout ce que j'avais réussi à glisser.

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JAGUARS DU SUD

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A41 SI J85 (journée)

campement de malades H3

« - Mes affaires ne sont pas loin, j'avais déjà installé ma paillasse. Vu ce qu'il se passe, il vaut mieux rester parmi des têtes connues. »

C'était encore mieux lorsque les dites têtes connues appartenaient à notre famille. J'avais sciemment omis ce détail par peur qu'elle ne se rebiffe à cette idée. Après tout, dans cette famille, il y avait Yulia et je me doutais bien qu'elle n'avait aucune envie de la fréquenter pour le moment. Mais rien n'était certain, ce qui était certain par contre était que les choix n'étaient pas nombreux et que nous avions besoin de solidité. Notre force se révélait toujours dans ces moments là, qu'importe les crises ou disputes en cours, on oubliait tout pour un temps lorsqu'il s'agissait de survivre et de se protéger. Cela ne s'appliquerait peut-être pas tout de suite à Lena, mais j'espérais que les autres se montreraient décents au vu de son état.

En approchant, je fus soulagée de constater l'imposante silhouette de Iago. Miracle, quelqu'un avait enfin pu rejoindre le campement. Actuellement, il restait difficile de voir dans quel état il se trouvait, mais il semblait avoir la force de se déplacer tout seul. Pour la deuxième fois, je pu cocher un nom de la liste, le stress restant présent, mais l'occupation permettant de le laisser en toile de fond, comme un signal d'alarme qui n'aurait cessé de hurler mais auquel j'avais fini par m'habituer.

« - Iago ! Un coup de main ? »

J'avais fini par l'interpeller d'une voix affectée par l'effort dès qu'il avait été suffisamment proche. Ses traits tordus par l'angoisse s'étaient légèrement détendus alors qu'il s'approchait rapidement pour se glisser au côté de Lena.

« - Heureusement que tu vas bien, Sana. J'ai eu peur en te voyant pas revenir. Ella est dans le même état.
- Personne d'autre ? »

Je comprenais mieux qu'il soit aussi agité. D'un hochement de tête, il répondit que non et je poussais très loin une nouvelle vague d'angoisse. Trois personnes manquantes.

« - Je me permet. »

Je n'avais compris que quelques secondes plus tard, lorsqu'il s'était déplacé pour hisser Lena dans ses bras et terminer le chemin. L'idée était bonne, je n'allais pas m'en plaindre même si je n'étais pas certaine que la sous-infirmière apprécierait. Je les suivis rapidement, indiquant ma paillasse où il pu la poser avec délicatesse.

« - Je retourne près de Ella. Appelle-moi si tu as besoin d'aide.
- Merci. Tu as trop chaud ? Pas assez ? »

Je m'étais directement tournée vers Lena avant de fouiller dans mon sac à la recherche de choses qui auraient pu se révéler utiles. Avant de rapidement abandonner. Le problème de cette histoire était bien que, de nous deux, elle était la mieux formée pour cette situation.

« - Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ? »

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JAGUARS DU SUD

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« Mes affaires ne sont pas loin, j'avais déjà installé ma paillasse. Vu ce qu'il se passe, il vaut mieux rester parmi des têtes connues. » J'en connaissais des têtes à force de travailler dans l'infirmerie et à l'hôpital, ce ne serait donc pas bien difficile de trouver quelqu'un de familier. J'espérais simplement qu'elle avait pris en compte que je ne voulais pas me rapprocher de Yulia en pareilles circonstances. Ce serait prendre le risque qu'elle apprenne qui j'étais et je n'y tenais vraiment pas. Mon père voulait que je les rencontre, ça ne signifiait pas que je devais le faire quand ça arrangeait les autres. A la rigueur, j'aurais préféré qu'elle me laisse en dehors de tout ça plutôt que de tomber sur elle. Je n'avais plus qu'à espérer qu'une bonne étoile veille sur moi. La bonne blague. Je n'avais jamais eu de chance.

« Iago ! Un coup de main ? » Iago ? J'avais relevé la tête, ce qui réveilla encore plus la douleur, et découvris Thiago. Je n'avais pas de mauvais souvenirs avec lui, si ce n'était encore une fois qu'il faisait partie de la famille dont j'avais entendu parler, avant tout le reste. Je les écoutais d'une oreille, n'ayant pas suffisamment d'énergie pour me concentrer trop longtemps. Il fallait donc faire des choix et tant qu'il ne parlait pas de morts parmi leurs proches, je les laissais s'énerver à deux.

« Je me permet. » Je ne m'étais pas attendu à ça. Heureusement pour lui, je n'étais pas en état de râler ou de le dégager. Je ne pouvais que le laisser faire et me laisser porter, un peu contre mon gré. Je ne savais même pas s'il avait fait le lien entre la fille du père de Yulia et moi. J'aurais préféré me dire qu'il n'avait rien compris mais il aurait pu tout aussi bien ne rien dire parce que la situation était trop urgente. Tant qu'il ne venait pas pleurer mon sort, je pouvais gérer la situation. Je m'étais préparée à mourir dans un coin, pas au côté de personnes qui pourraient me pleurer. C'était plus facile à gérer.

« Merci. Tu as trop chaud ? Pas assez ? » Je ne comprenais pas qu'elle s'énerve à ce point pour moi, c'était à l'encontre de l'entendement. Elle en faisait trop. A moins que ce ne soit mon père qui n'en ait jamais fait assez. « Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ? » La marche à suivre était simple quand ça concernait les autres, mais ça l'était beaucoup moins quand ça me concernait. Elle me demandait de lutter contre mes instincts primaires. Il me fallut du temps pour reprendre mes esprits. « Tu trouveras un bout de tissu dans mon sac et de l'eau. Pour le moment, c'est le mieux qu'on puisse faire. Quand tu as tout, tu peux poser mon sac parterre, je déposerai ma tête dessus. Je n'ai plus qu'à espérer que les maux de tête passent et le reste aussi. » Mes phrases étaient hachées, interrompues trop souvent par une toux détestable.

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DRAGONS DU NORD

CAMPEMENT DES MALADES H3
Année 41 - saison intermédiaire (nuit 85)

Le sentiment est déplaisant. Fait grossir cette boule dans le creux de ton ventre qui s'est logée là dès l'apparition des premiers symptômes. Tu te sens complètement démunie. La tête en pagaille et les idées peu efficaces. Toute gradée que tu sois rien ne t'a formée pour ça. Qu'est-ce que tu es censée foutre alors que des gens se vident de leur sang par tous les orifices ? Tu en as vu de la violence, de l'hémoglobine et parfois pire encore mais jamais comme ça. Dans cette pagaille tu ne vaux pas mieux qu'un autre. Les Dragons ont beau se tourner vers toi pour obtenir des ordres ou être rassuré, tu ne peux rien pour eux. Tu t'es contentée de quelques directives générales à l'occasion. La base. Rester ensemble. Prendre soin des siens et les protéger. Quelque chose qui devrait être naturel mais ne venait pas toujours comme un réflexe chez les Dragons. Tu ne peux pas les juger sur ce point là. Toi aussi tu as encore des efforts à faire sur le sujet. Les heures s'écoulant et avec la nuit venant tout n'avait fait que s'empirer. Trop de gens manquaient à l'appel. Tu avais dit aux autres de veiller sur les leurs mais tu n'avais pas été fichue de dénicher les tiens. Alecto, Fitz, Icare, Bellamy,... Yulia. Identifier quelqu'un semblait être aussi difficile ici qu'en temps de guerre. Peut-être parce qu'ici aussi tout le monde luttait pour sa vie ou celle de quelqu'un qu'il aimait. « Qu'est-ce- » On s’appuie sur toi et ton premier réflexe est de dégager cette main gênante. Mais ton geste se bloque tout aussi vite. Toute forme de brutalité oubliée. Alecto. C'est elle qui t'a trouvée. Tu pivotes rapidement pour la soutenir, la panique montant d'un cran. Elle est malade. Pourquoi elle ? Tu aurais préféré que cela te tombe dessus. Encore que rien n'assure que tu ne finiras pas par développer les mêmes symptômes. « Ça va aller. » Tu n'en sais rien en vérité. Mais tu as besoin de te l'entendre dire pour te rassurer. Elle ira bien. Quoi que ce soit elle survivra. Elle est trop solide et bornée. Ta seule certitude est désormais que tu ne laisseras personne abuser de sa faiblesse passagère. Si quelqu'un décidait d'en profiter il devrait passer par-dessus ton foutu cadavre. Tu agis dès que sa toux se calme en passant un bras sous ses cuisses, l'autre s'enroulant dans son dos. Maintenant que tu l'as dans les bras tu peux te déplacer sans risque pour trouver un endroit où elle pourra se reposer. Auprès des Dragons semble pour le moment être la meilleure solution. Après tout se rassembler était l'un des seul ordre que tu leur avais donné.

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It’s always right person and wrong way. on again, off again. I don't know what to say or do. On again, off again. You don’t know what I’d do for you.
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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« Qu'est-ce- » Je l'avais bien entendue mais je ne me sentais pas bien, pas suffisamment que pour réagir en conséquence. En plus, j'étais persuadée que la maladie me jouait des tours et me faisait espérer sa présence. Peu de temps après ses premiers mots, je me sentais partir en arrière et il s'en fallut de peu pour que je ne m'écroule. Lors des premières secondes, je n'aurais pu dire ce qui m'avait permis de me tenir droite et de ne pas m'écrouler mais c'était évident quand elle avait décidé de me faire face. Violette. Je n'aurais pu rêver meilleure personne. Pourtant, je n'arrivais pas à faire taire cette petite voix qui me soufflait que j'étais un fardeau. A cause de tout ça, de mon mauvais plan, on risquait de faire le lien en nous voyant l'une près de l'autre. J'étais faible et inconsciente. Un problème de plus dans sa vie.

« Ça va aller. » Elle avait l'air d'être sûre d'elle et de moi. C'était tout ce que je nous souhaitais parce que je n'étais pas prête à laisser ma peau, là, en plein milieu d'un grand bordel et parce que je ne voulais pas lui infliger ça. Rien que pour ça, je comptais tenir le coup. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'elle me prenne dans ses bras, prenant un plus grand risque encore que notre relation soit découverte par les Dragons et par d'autres personnes. « Violette... Je peux marcher. Tout le monde va nous voir et les Dragons vont savoir... » A ce moment là, mon état ne comptait plus. Je ne pouvais pas la laisser ruiner tous ses efforts en vain. Je la regardais dans le blanc des yeux, la suppliant du regard de me laisser tomber pour son propre bien.

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DRAGONS DU NORD

CAMPEMENT DES MALADES H3
Année 41 - saison intermédiaire (nuit 85)

« Violette... Je peux marcher. Tout le monde va nous voir et les Dragons vont savoir... » Tu bloques un instant. Soudain immobile au milieu d'une foule qui n'en finit pas de bouger. Cela te force à continuer mais le choc est toujours là. Dans une telle situation, dans cet état, c'est à ça qu'elle pense ? Au secret qu'est votre lien familial ? Ce serait mentir que de prétendre que tu ne le prends pas en plein dans le cœur. Ça t'affecte plus que ça ne le devrait. Si même maintenant cette logique ressort inutile de se demander à quelle point elle est ancrée. Pense-t-elle vraiment que sa propre vie vaut moins que cette stupide protection que tu as instauré des années plus tôt ? Si tu dois choisir entre sa sécurité et révéler cette brèche dans ton armure, le choix est vite fait. Ce sera elle. Toujours. « Non tu peux pas. Tu tiens à peine debout. » Que tu grognes en accélérant un peu dès que l'occasion se présente. « Et je m'en fiche. Qu'ils fassent le lien si ça les chante. Ils peuvent toujours essayer d'en profiter. » Tu n'es plus la fragile adolescente craignant toute faiblesse. Ce n'est même pas tellement que tu te relâches désormais que tu es Lieutenant. Non. Tu sais simplement ce que tu vaux. Quelle piètre Fine Lame tu ferais si tu n'étais pas apte à protéger les tiens des vautours de ton clan. Tu as la peau dure et les griffes acérées et il en va de même pour Alecto. Dans la portion du campement réservée par les Dragons l'ambiance n'est pas bien différente qu'ailleurs. Panique et affolement dans un concert de toux. Tu ignores les quelques tentatives de communication pour rejoindre tes affaires abandonnées dans un coin. Même dans tout ce bordel personne n'a été assez stupide pour en profiter. Tu la déposes doucement au côté de ton sac, son dos contre le mur pour la soutenir pendant que tu fouilles pour dénicher une couverture et un linge. La couverture est aussitôt drapée au-dessus d'elle avant que tu n'humidifies le tissu pour le passer sur son visage. Effaçant le sang mais aussi rafraîchissant sa peau surchauffée. « Est-ce que ça te fait du bien ? »

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Ça aurait été compliqué de ne pas remarquer cet arrêt qui n'allait pas dans l'ambiance générale, arrêt qui m'avait surprise alors que ce n'était pas bien étonnant quand on y réfléchissait bien. J'avais dû toucher un point sensible, sans aucun doute, alors que je pensais bien faire. Evidemment que je crevais d'envie qu'elle s'occupe de moi comme elle le faisait mais c'était plus fort que moi, je refusais d'être une épine dans le pied de mes proches, Skylar en faisant naturellement partie. C'était différent mais je n'avais jamais voulu être un problème ni dans sa carrière, ni dans sa vie personnelle.

« Non tu peux pas. Tu tiens à peine debout. » Elle n'y avait pas été de main morte. Je ne l'avais pas souvent vue dans un état pareil ou, en tout cas, jamais dans la sphère personnelle. La numéro un, oui, parce que à ce moment là, elle ne faisait déjà pas de cadeau aux plus fainéants et problématiques de l'équipe. « Et je m'en fiche. Qu'ils fassent le lien si ça les chante. Ils peuvent toujours essayer d'en profiter. » L'envie de répondre était là, bien présente, mais je n'avais pas envie d'aggraver mon cas et, de toute manière, je n'étais pas en état de batailler des heures durant, surtout quand elle s'affichait aussi ferme. Aussi bornée que je puisse être, je ne ferais pas long feu, j'en avais conscience. Alors, partagée entre ce sentiment de m'être fait gronder et un véritable sentiment de fierté et de bonheur, je regardais ailleurs, les joues rouges mais uniquement à cause de mon état.

Malgré tout ça, elle continuait d'être si attentionnée. J'avais le sentiment d'être privilégiée et d'être devenue soudainement plus qu'une Spécialiste, quelqu'un d'encore plus important que ça. « Est-ce que ça te fait du bien ? » Elle me chouchoutait, pendant que je m'enroulais autant que possible dans cette couverture. « Oui, merci. » J'étais moins catégorique et moins fière que quelques instants avant, et je profitais, un peu trop à mon goût, de ce moment d'intimité. Si j'en avais été capable, j'aurais jeté un regard foudroyant au premier qui viendrait nous déranger. Je savais qu'il ne faudrait pas longtemps pour que ce besoin de la pousser à s'occuper d'elle ne revienne, non pas par fierté mais par peur d'abuser de sa gentillesse.

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LOUTRES DE L'EST

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Ca m'avait frappée d'un coup alors que je tentais de dormir. Une toux soudaine et violente et cette sensation foudroyante dans le dos et dans la tête. Ce qui avait débuté par une simple migraine virait à peu de choses près au cauchemar et il était difficile de nier l'état des autres. Je n'étais pas la seule à cracher du sang et à tenir trop difficilement sur mes jambes. Mon corps me lâchait et plus que jamais, j'espérais ne croiser aucun Dragon capable de reconnaître ma tête. C'était rancunier, ces choses-là. On vous en voulait d'avoir quitté le clan le plus fort, préférant un clan qui était forcément moindre. Les Vipères n'atteignaient pas leur niveau, selon certains puristes, mais les Jaguars, c'était encore pire. Et c'était mon choix. A vrai dire, j'étais même mitigée au sujet des Jaguars. Ce n'était pas une question de les détester - ceux-là, je m'en moquais bien - mais je ne voulais pas inquiéter inutilement Kaz ou Anya, par exemple. Pourtant, cette boule au ventre me forçait à traîner mon corps dans le but de les retrouver et prier pour qu'ils ne soient pas eux-mêmes malades.

Un pas, puis un autre. J'avais l'impression que ma tête allait exploser et je toussais avant de m'essuyer le visage, il devenait poisseux. Mes jambes tremblaient, alors je me retrouvais obligée de faire des pauses régulières. J'avais l'impression que je ne reprendrais jamais mon souffle, comme si j'avais fait au moins cinq fois le tour du lac des Jaguars. J'étais beaucoup trop diminuée à mon goût et comble du mauvais goût, ma vue était brouillée à force de me frotter le visage et d'irriter mes yeux. J'étais pitoyablement tombée aux pieds de quelqu'un, cherchant à attirer son regard avant d'abandonner presque trop facilement. Je m'étais connue beaucoup plus combative.

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JAGUARS DU SUD

campement de malades H3
Année 41 - saison intermédiaire (nuit 85)

Un hochement de tête c'est tout ce qu'il te faut. Tu détaches la gourde, un petit coup d’œil rapide vers son fond t'apprenant qu'elle appartenait bien aux Jaguars. Ou en tout cas c'était le cas de l'objet en lui-même. Elle aurait pu la piquer à un crétin incapable de veiller sur ses affaires. Pour le moment tu partirais du principe que ce n'était pas le cas et qu'elle était bien dans ton camp. A choisir tu aurais préféré le contraire. Maintenant il n'était plus question de la laisser crever là. « Mer...ci mais tu n'as pas quelqu'un à aider ? » Une sincérité déguisée semble de rigueur. « Je n'ai personne. » Tu glisses simplement. Un tout petit peu plus affectée que tu ne l'es vraiment. La solitude ne t'a jamais dérangée et ça t'arrange bien de ne pas avoir à te soucier de quelqu'un en ces temps difficiles. Mais la April que les Jaguars connaissent ne peut pas être de cet avis. Tu lui poses le goulot de la gourde contre les lèvres faisant couler le liquide dès qu'elle avait eu le réflexe d'ouvrir la bouche. Juste un tout petit peu avant de recommencer pour qu'elle puisse prendre plusieurs gorgées. Cette délicatesse n'a beau pas être la tienne, tu as suffisamment appris pour que ce soit une sorte de réflexe. « Il y a quelqu'un que je pourrais retrouver pour toi ? » Cela vaut le coup de tenter.

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CAUSE YOU'RE A NATURAL
A beating heart of stone. You gotta be so cold to make it in this world. Just another product of today. Rather be the hunter than the prey.

JAGUARS DU SUD

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« Je n'ai personne. » Je ne pouvais pas partir du principe qu'elle était une fille solitaire parce qu'elle pouvait tout aussi bien être seule pendant ce voyage, éloignée d'éventuels amis. Je n'avais de toute façon pas la force de batailler à ce sujet. Au contraire, je me laissais aller alors qu'elle m'aidait à boire, ce qui était la meilleure solution pour le moment. M'endormir était tentant mais je n'y arrivais pas. Je me sentais à l'aise en sa présence, oubliant presque cette petite voix qui me rappelait que je n'étais rien et que je ne méritais pas toute cette attention. Je la dérangeais sûrement. De temps en temps, je sentais que je devais tousser et pour ne pas être encore plus dérangeante, je tournais la tête. Il ne fallait pas la salir. « Il y a quelqu'un que je pourrais retrouver pour toi ? » Il y avait bien Sloan mais il fallait encore réussir à le décrire. « Sloan, un Jaguar, il a un signe distinctif sur la manche droite de son manteau, un genre de rond blanc. Il a les cheveux foncés et courts. »

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JAGUARS DU SUD

CAMPEMENT DES MALADES H3
Année 41, saison intermédiaire (nuit 85)

A quoi bon être forte si ce n'est pour protéger ? Ce n'est pas la première fois que cette question te frappe. Que tu ressens cette frustration qui roule dans tes veines, les enflamme. Tu as comme une main qui se serre autour de ta gorge à la simple pensée que tu ne pourras pas protéger les tiens de cette calamité. La confiance aveugle en ce que tu es n'est plus. La même chose s'est produite durant la rébellion. Après en fait. Sur le moment tu n'avais pu être que dans l'instant. Mais après, oh après. La mort de Zoé avait été un coup de poing en plein visage. Elle t'avait forcé à remettre les choses en perspective. La perte de Anton peu de temps après n'avait rien arrangé. Tu étais profondément impuissante. Tu avais été incapable de protéger cette pauvre gamine, incapable d'aider ton cousin. Tout comme tu n'avais rien pu faire à l'époque où ta mère vous avait quitté. Toute gosse que tu étais la blessure restait présente. Tes émotions sont peu contenues à l'intérieur de ton corps. Tu es comme un taureau qui n'admet aucun obstacle. Tu fouilles le camp depuis ce qui semble être des heures. Les valides dans le chemin se faisant éjecter sans une once de délicatesse. Tu n'as pas le temps pour eux. Esfir, Oksana, Yulia, Thiago. Tu dois les retrouver. Au moins eux. Roxanne s'ajoute à la liste déjà trop longue de tes échecs. Nell aussi. C'est trop et tu n'as pas assez d'yeux pour ça. Mais la paire dont tu disposes est suffisante à cet instant. Esfir. Tu reconnaîtrais cette touffe de cheveux au milieu de nulle part même si sa position n'a rien d'habituel. Ta tornade de soeur ne se recroquevillait pas souvent de la sorte. Encore moins aux pieds d'une inconnue. Ton premier réflexe est d'écarter l'intruse d'une violente bourrade. Elle aurait pu être Chef que ça n'aurait rien changé. « Casse-toi ! » Aussitôt tu tombes à genoux au côté de ta petite soeur, les mains passants sur son visage pour écarter ses mèches collantes de sueur. Elle est vivante. Et elle le restera, tu en rugis entre les quatre murs de ta tête. « On va trouver quelqu'un qui va réparer ça. Tiens le coup, petite brute. » La délicatesse n'est pas ton fort mais tu fais de ton mieux pour la prendre dans tes bras. « Tu peux me cracher dessus. Je me fâcherais pas. »

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DISCIPLINE EQUALS FREEDOM

DRAGONS DU NORD

campement des malades h3
Année 41 - saison intermédiaire (après-midi 85)
Ce maudit corps. Quand arrêterait-il de se moquer de toi ? Responsable de déjà trop de tes échecs il avait fallu qu'il te trahisse au pire endroit. Un dangereux voyage, trop d'ennemis potentiels autour de toi et trop peu d'alliés. Le moment avait décidément été choisi avec beaucoup de mauvais goût. Trop faible pour s'élever. Trop faible pour lutter. Les premiers symptômes t'avaient conduit dans un état apathique et clouée dans un coin. A l'écart des autres pour ne pas être un obstacle de plus. Tes pensées étaient chaotiques. Sûrement étais-tu trop difficile avec toi-même. Mais les vieux monstres avaient saisi l'occasion pour resurgir et faire la fête dans ton crâne sans que tu ne puisses trouver l'énergie de les en chasser. Et avec eux était venu une envie que tu n'avais pas le droit d'avoir. Même au fond du trou tu ne voulais voir que Lou en sachant pertinemment qu'elle ne voulait rien avoir à faire avec toi. Trop d'erreurs avaient été commises. Des erreurs. La bonne blague. Il n'y avait rien eu d'accidentel dans ton attitude. Chaque mot avait été choisi avec soin pour blesser. Pour son bien. Il y avait cette petite voix qui tentait de s'élever au-dessus du bruit. Sans réel succès. Si c'était vrai que tu avais vraiment agis dans ce but, n'aurais-tu pas dû être heureuse de la voir réussir ? Elle appartenait après tout à une équipe plus difficile à rejoindre encore que la précédente. Si un tel changement avait été fait cela devait être parce que l'on pensait qu'elle avait les capacités pour appartenir aux meilleurs et tenir sous les ordres de Violette. Ce n'était pas anodin. Mais de tout ça tu ne savais pas trop quoi penser. Aujourd'hui et tous les autres jours avant eux. Le sang est de retour après une nouvelle toux particulièrement douloureuse. Ta gorge est comme râpée après tout ça. Mais qu'est-ce que c'est que cette saleté que tu as été chopée ? Tu ne penses pas avoir un jour creusé aussi bas. Ce voyage était la pire des idées. Il n'a fait que te rappeler que tu n'étais pas faite pour ça et est venu trop souvent gratter ton ego. Tu t'étais crue plus solide, plus forte. N'importe quoi. Non seulement tu étais fragile mais tu te brisais seule. Et pour ça tu ne pouvais que te blâmer.

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