(topic commun) campement de malades H3

DRAGONS DU NORD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; soirée 84

CAMPEMENT DES MALADES H3

- Ouais... Ouais, ce con en est capable.

Ce n'était pas vraiment drôle, mais un rire lui glissa tout de même des lèvres lorsqu'il imagina son ami saisissant l'occasion. Il fut vite rattrapé pour ça, son souffle se bloquant dans sa gorge et sa toux redoublant alors qu'il tentait de reprendre des respirations lentes. Pourquoi tout devait-il être si compliqué ? Même son petit doigt semblait tressauter sous la douleur, une sensation vraiment étrange. Il faudrait qu'il en parle à Chrom lorsqu'il rentrerait, lui aurait sans doute un truc intelligent à dire sur le sujet. Il se raccrocha de son mieux au pull qu'elle lui avait posé sur les épaules, appréciant les efforts qu'elle faisait pour lui tenir chaud.

- On leur dira que tu m'as remis sur le droit chemin.

Sur le moment, cela lui semblait logique. Dans la réalité, il se doutait bien que cela ne changerait pas la donne. Ils sauraient qu'il plaisantait, n'est-ce pas ? Ses potes comprenaient l'humour, alors il supposa que oui. Sauf Elain. Elle ne connaissait que le premier degré avec lui. Elle sauterait sur l'occasion de l'enfoncer, mais ce n'était pas si grave, il comprenait. En quelque sorte.

- J'avais soif. On pourrait croire que le sang...hydraterait...

L'eau fraîche était beaucoup plus plaisante lorsqu'elle lui passait dans la gorge. Il faillit bien tout recracher sur la blonde parce qu'il avait trop bu pour le temps qu'il pouvait rester sans respirer dans cet état, mais il parvint à tout avaler au dernier moment. L'honneur était sauf. Et les vêtements de Draco secs.

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JAGUARS DU SUD

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A41 SI J85 (journée)

campement de malades H3

Au moins, les instructions étaient claires. Avec sa permission, je m'empressais de farfouiller dans son sac et disposais ce qu'elle avait demandé à nos côtés. Ensuite, je lui installais son sac pour qu'elle puisse s'y appuyer. J'essayais de me concentrer sur les choses pratiques que je pouvais faire pour éviter de laisser mon esprit s'emballer. Son état n'allait clairement pas en s'améliorant et je ne pouvais m'empêcher de craindre la suite. Supposant que le tissu était pour ça, je l'humidifiais et le fis glisser doucement sur sa peau.

« - Je me doute que tu préférerais que ce soit quelqu'un d'autre, mais je ferais tout ce qu'il faut pour t'aider jusqu'à ce que t'ailles mieux. Je te lâche pas. »

Je n'avais pas pu m'empêcher de le glisser, espérant faire plus de bien que de mal. Je voulais qu'elle puisse se sentir soutenue dans ce moment difficile. Tâchant de sourire, je lui avais serré la main quelques instants. Un rappel de plus de ma présence.

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LOUTRES DE L'EST

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« Mes potes sont autour, je peux garder un œil dessus. Parfois, vaut mieux éviter de courir dans tout le sens. » Je l'avais vu grimacé juste avant qu'il ne me réponde ça et je sentais que j'avais merdé d'une façon ou d'une autre. C'était plus fort que moi, mes parents ne s'étaient jamais réellement fait de souci pour moi et les débuts chez les Jaguars furent compliqués. J'avais pris progressivement le courant mais les mauvaises habitudes d'une éducation stricte restaient très souvent bien ancrés dans la tête et ce même si j'avais toujours détesté leur mentalité particulièrement archaïque. Forcément, en comparaison, il était beaucoup trop avenant.

« Personne veut être seul dans un moment pareil. C'est pas une question de faiblesse. On est humains avant tout. » Il n'avait pas tort, je le savais bien. Au fond de moi, j'avais peur de me retrouver toute seule face à la mort et même face si je n'y passais pas, j'étais tellement mal que j'avais peur. Peur d'être abandonnée. Seulement, on ne disait pas ce genre de choses. On m'avait formatée à ne pas exprimer quelque chose d'aussi essentiel, je devais être forte et courageuse. « Merci. » J'avais à peine osé ce mot, un poil trop timide, rien à voir avec la fille grincheuse que j'étais habituellement.

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JAGUARS DU SUD

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

J'entendais bien qu'elle chipotait dans mon sac et je n'étais pas étonnée qu'elle s'applique aussi rapidement, elle avait été rapide pour me trouver et me ramener jusque-là, c'était donc une suite logique. Pouvoir m'appuyer sur mon sac me fit du bien et le moindre petit soulagement était le bienvenu pour le moment. Le tissu humide me fit également beaucoup de bien le temps que le contact a duré.

« Je me doute que tu préférerais que ce soit quelqu'un d'autre, mais je ferais tout ce qu'il faut pour t'aider jusqu'à ce que t'ailles mieux. Je te lâche pas. » Elle agissait dans ce sens en me serrant la main. Je n'aurais pas pu rêver d'un meilleur soutien, même si ça apportait forcément un peu de peur, la peur qu'elle me lâche tôt ou tard. Je m'étonnais même à lâcher prise, un tout petit peu mais un peu quand même. Je lui souris timidement, ayant peur d'y laisser la peau mais au moins, j'aurais été entourée durant les derniers instants. « Merci. »

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DRAGONS DU NORD

CAMPEMENT DES MALADES H3
Année 41 - saison intermédiaire (nuit 85)

« Violette, merci. Ça compte beaucoup pour moi que tu sois là. Je t'aime. » C'est surprenant. Pas anormal tu supposes. Alecto n'a jamais réellement caché cette part d'elle. Il y avait eu des signes. Pas de mots depuis si longtemps mais elle était restée. Elle avait pris la place que tu lui avais donné sans jamais réclamer plus mais sans jamais prendre moins non plus. Elle avait accepté ce besoin de distance que tu avais eu et c'était sans doute le signe le plus évident. Contrairement à trop de gens elle avait pris la peine de respecter tes limites. Même si elle en souffrait. Tu ne mérites pas tous les efforts qu'elle a eu à faire pour rester dans ta vie. « Je partirais plus. » Respecter ça est sans doute la meilleure chose que tu pourrais faire. Lui donner la place qu'elle mérite et ne jamais la lui retirer. Cesser de t'enfermer alors qu'elle n'avait jamais été une menace. Et même si les autres le sont, qu'importe. Tu n'es plus une gamine. Ni même cette adolescente cherchant la lumière. Tu peux te protéger et la protéger elle. Il n'y a plus à choisir. Tu te penches un instant pour embrasser son front. Doucement. Un geste que tu n'as jamais vraiment fait. Et même si les mots ne passent pas, tu espères qu'elle comprendra tout de même que toi aussi tu l'aimes même si tu as été si mauvaise à le montrer.

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It’s always right person and wrong way. on again, off again. I don't know what to say or do. On again, off again. You don’t know what I’d do for you.
Love you like oxygen

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Il s'était presque endormi. Trop épuisé, son corps si douloureux qu'il en avait même perdu la bataille contre lui-même, incapable de garder ses paupières ouvertes. Il avait pas l'esprit tranquille pourtant, c'était pas le sommeil réparateur dont il aurait rêvé. Pas de repos pour les glandeurs, quelle vaste blague. Il aurait du refuser ce foutu voyage, que de la merde qu'il en avait retiré. En plus, voilà qu'il se mettait à halluciner. Il aurait juré entendre la morveuse mais ce n'était probablement que son esprit qui lui jouait des tours. Il l'avait cherchée, elle et puis la belette aussi, plus inquiet qu'il le montrait mais il était comme ça, Kaz. Il jouait les connards mais il avait un peu trop tendance à s'attacher aux parias et autres chiens galeux. Il s'en fichait que ce soit pas toujours réciproque, c'était pas non plus comme s'il se tuait vraiment à la tâche. Attaché mais pas martyr non plus. Alors il doutait que ce soit vraiment la Johanne. En plus, il était pas con. Il avait bien remarqué qu'elle l'avait jamais approché de trop près, c'était pas possible que soudainement, elle s'y mette. Lâche-moi la grappe, qu'il marmonna. Il allait pas lui rendre le travail plus facile à l'illusion de la chieuse, ça fallait pas compter dessus. Secoué par une nouvelle quinte de toux, il rouvrit les yeux, peinant à tourner la tête vers la voix qui venait de résonner à nouveau. C'est que ça sonnait exactement comme la morveuse. Quel putain de talent, apparaître exactement quand ça le saoulait le plus. Péniblement redressé, Kaz tenta d'examiner la gamine. Même si elle avait l'air d'être dans un meilleur état que lui, il devait le confirmer par lui-même. Il en connaissait des abrutis finis qui cachaient leurs problèmes pour aider les autres. C'était pas le genre de la Johanne mais il était comme ça, Kaz, un mentor de merde mais pas non plus le plus gros bâtard de la planète. Moi, j'vais t'achever, tu vas voir...La menace manquait totalement de crédibilité, il toussa de plus belle, crachant du sang par la même occasion. Il était borné, Kaz, suffisait de voir ses tentatives ridicules de se remettre debout, soldées par un échec assourdissant. Parce qu'il refusait de s'appuyer sur la morveuse...elle avait peut-être fait l'effort de dépasser l'une de ses limites mais Kaz ne comptait pas la pousser à plus. Je t'ai vraiment rien appris, ma parole. Pourquoi t'es encore là ? Va prendre l'air. Loin des malades, qu'il entendait.

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Darkness is your candle.

stars eternal ☽ I belong to the stars and only the stars and no matter how much you try to dull the sun it will shine and you will burnand i will find my way back home again.

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« Je partirais plus. » Forcément, j'avais envie de la croire. C'était totalement inespéré, j'avais presque cru que ça n'arriverait jamais, mais c'était bien réel. Je ne l'imaginais pas me mentir sur quelque chose d'aussi gros, pas après avoir fait un effort pareil, pas après avoir pris un tel risque pour moi, juste parce que j'étais dans cet état. Elle aurait pu me surveiller de loin, comme elle l'avait fait d'une certaine façon jusque-là.

Quand elle m'embrassa le front, je souris avant de cracher dans mes vêtements. Si cette maladie me rendait complètement folle et me vidait de toute mon énergie, elle m'en insufflait à sa façon. Ça me fit un bien fou. Je priais pour qu'on ne vienne pas nous déranger. Ce moment était trop précieux.

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Leçon apprise, il valait mieux éviter de faire rire quelqu'un qui pouvait cracher ses poumons à tout moment. Qu'il réagisse positivement était peut-être rassurant...ou peut-être pas parce qu'il n'y avait pas de quoi s'esclaffer pour si peu. Mais Moacir semblait garder le moral pour le moment et ça, c'était positif car le mental comptait dans la récupération. Il avait même encore la force de répondre. Quelque part, elle n'aurait pas du être étonnée, il ne fallait pas s'écrouler à la moindre difficulté quand on faisait partie de l'équipe des fines lames. Elle ne put retenir le sourire se dessinant au coin de ses lèvres, légèrement teinté de son lot d'autodérision. Parce qu'on ne pensait pas forcément à Draco quand on parlait de droit chemin. C'était déjà rare qu'on y pense tout court. Tu devrais apprendre à mieux mentir, mon pauvre. Personne n'y croira. Il était trop honnête pour ça et ça valait peut-être mieux pour elle. Pour un clan appelé dragon, ils avaient tous les traits qu'on pouvait attribuer aux vipères. Elle ne crachait pas sur l'occasion qu'il lui offrait de pouvoir baisser la garde un minimum. Rire dans un moment pareil était si malvenu mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Mais on va dire que tu te rattrapes sur l'humour. T'as pas intérêt à y passer mec. Hors de question que tu t'étrangles avec ton sang. Elle lui laissa la gourde en main, au cas où il souhaitait boire encore un peu. J'ai pas envie qu'un petit con de seize ans prenne ta place, tu sais comment ils sont.

AVENGEDINCHAINS

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I always worried someone would notice me, and then when no one did, I felt lonely.

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Année 41, saison intermédiaire (jour 85)
« Lâche-moi la grappe. » Tch. Tu es en train d'essayer de lui sauver la peau et il t'envoi chier. Tu ne devrais pas être étonnée. Cette ingratitude. « Moi, j'vais t'achever, tu vas voir... » « C'est toi qui est en train de crever alors me donne pas des idées. » Aucune morsure ou sincérité dans ta voix. Ce n'est qu'une réflexion facile dans cette conversation. Une façon de garder ton esprit sur autre chose. De ne pas trop t'attacher au fait que tu ne lui veux vraiment pas de mal. Que tu essayes de l'aider parce qu'il compte à sa façon. Que tu serais paumée sans lui dans les parages. Il gigote encore et tu grommelles. Tu bougonnes autant que lui. « Je t'ai vraiment rien appris, ma parole. Pourquoi t'es encore là ? Va prendre l'air. » L'idée serait tentante. En temps normal. Mais tu n'es pas aussi garce que tu le prétends. Tu n'as jamais eu le cœur fait de pierre. C'est le problème. Ce qui t'a rendue cruelle parfois. T'es pas très au clair. Ce que tu sais par contre c'est qu'il t'a bien appris. Qu'il ne peut vraiment pas parler. Lui, il t'a pas lâché. Aussi chiante que tu sois, il t'a gardé dans son sillage. Il y avait l'ordre bien sûr mais il aurait sans doute pu trouver des façons de se débarrasser de toi. De te rendre plus silencieuse et docile. Mais il ne l'a pas fait. Alors toi tu comptes pas rester les bras croisés. Même si c'est dur d'être dans son espace et que tu dois prendre sur toi. « Putain me complique pas plus la tâche. Laisse-moi t'aider pour qu'on aille ailleurs. J'lâcherais pas l'affaire. »

JAGUARS DU SUD

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Année 41 - saison intermédiaire (jour 85)
« Elle est pas en grande forme mais on est plusieurs à s'occuper d'elle. » Malade aussi. L'annonce ajoute un poids supplémentaire sur ta poitrine. Tu es toujours aussi partagé. Mais fondamentalement inquiet pour deux personnes désormais. Les mots ne te viennent pas tout de suite. Elle reprends déjà avant que tu ais réussi à te forcer à parler plus. « Bois, si tu en as la force, c'est important. » Même si c'est dur tu obtempères. C'est plus simple que de faire le difficile. En plus tu as soif. Tu t'en rends d'autant plus compte lorsque la première goutte touche ta langue. Tu avales deux gorgées goulues avant d'être arrêté par l'irritation dans ta gorge et une nouvelle toux que tu parviens à cacher dans le col de ta veste. « Ella va mal c'est ça ? » Tu finis par souffler. Assez sûr de toi. Elle te l'aurait dit tout de suite si ta sœur était en forme. Et puis c'est aussi sans doute elle qui t'aurait trouvé ici.

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement de malades H3

Premier bon signe, il se laissait faire, me laissait l'aider dans l'épreuve, même si ça n'avait rien de particulièrement étonnant, il était quelqu'un de mature et, par conséquent, ne compliquait pas la tâche de ceux qui l'aidaient volontiers. C'était pour ça aussi que j'avais été le rechercher pour l'aider. « Ella va mal c'est ça ? » J'avais pincé les lèvres, l'air soudainement beaucoup plus sérieux. Je ne pouvais pas lui mentir sur un sujet aussi sensible. En plus, il n'était pas con. A moins que ce ne soit le potentiel d'un grand frère ou tout ça combiné. « Thiago s'occupe d'elle. Il ne la lâche pas d'une semelle. Il ne laisserait personne prendre sa place. Même pas moi. Je lui fais confiance pour ça. Il nous a prouvé combien il était sensible. » Je lui avais offert un sourire, c'était tout ce que je pouvais pour lui au sujet de sa petite sœur. Je ne pouvais rien lui promettre mais au moins le rassurer. Le géant était têtu, il ne la laisserait pas abandonner trop facilement.

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Quand on le voyait pour la première fois, ce qu'on remarquait avant tout, même avant sa belle gueule, c'était qu'il était un géant, le con. C'était bien pratique pour repérer les problèmes de loin, il toisait le monde comme un putain de roi. En fin ça, c'était quand il était pas à deux doigts de crever d'une maladie surprise. Avec ses longues jambes et ses longs bras, il dirait pas qu'il était gracieux mais déjà plus qu'en ce moment. Fatigué, putain, qu'est-ce qu'il était fatigué. Il pouvait même pas se redresser tout seul. Et la Johanne, elle allait galérer la pauvre avec son gabarit de fillette. Il était même pas surpris qu'elle ait choisi ce moment précis pour dépoussiérer sa conscience... ça, juste pour le faire chier, elle avait le chic. Il était injuste, il savait mais c'était naturel, presque. Qu'est-ce qu'elle allait faire si cette merde qu'il avait chopée s'attaquait à elle après ? T'sais que la Noâ est pas là pour t'surveiller? Il savait que c'était pas non plus pour ça, ou peut-être que si, il était pas devin, ça l'empêchait pas de raconter des salades parce qu'il était incapable d'accepter l'aide de quelqu'un sans sourciller. Mais elle faisait des efforts alors il devait en faire aussi. Plus vite il lâcherait l'affaire, plus vite ils en auraient fini. Et ça, la Johanne avait tout intérêt à profiter parce que ça ne se reproduirait plus. Cette fois, sa tête de mule, il comptait l'utiliser pour la bonne cause. La Noâ, elle avait choisi les deux cons les plus bornés de la ville, ça tombait bien. Le restant de ses forces, il l'avait utilisé pour se remettre debout. Et tout ça, presque gâché parce que ses poumons se vengeaient sur lui. Aussi cons de pas comprendre qu'ils étaient dans la même équipe que le cerveau. Il avait les jambes lourdes et faibles et il tanguait au moins aussi fort que quand il avait trop d'alcool dans le nez mais il était plus à faire le mort à terre. Contente, la mioche? Il s'trouve où ton palace? Il essayait, le Kaz, il essayait vraiment et de là-haut, il voyait bien qu'elle s'en sortait pas mal. Dommage qu'il gâche tout parce qu'il avait plus la force de garder l'équilibre, bien obligé de prendre appui sur les épaules de la gamine.

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Année 41, saison intermédiaire (nuit 85)

« Faudra pas revenir sur ta parole. » Comme si c'était possible. Tu n'as pas cette fourberie. Encore moins ici. Avec Esfir si mal en point. Mais tu acceptes ce signe. Ce point positif. C'est une bonne chose qu'elle ait la force de parler. Elle l'ouvre toujours. C'est toujours face au silence qu'il faut s'inquiéter. Pas pour les mêmes raisons qu'aujourd'hui néanmoins. Tu préférerais de loin qu'elle soit en train de te préparer un sale coup. Qu'importe le nombre de pots cassés qu'il aurait fallu ramasser. « Zorah va être tellement jalouse. » Elle t'arrache un rire. Un petit son provenant du nez. Pas réellement joyeux. C'est un peu nerveux. Tu imagines aussi sans mal la réaction de Zorah dans ces circonstances. « J'crois pas que Zorah aurait survécu à ça. Elle aurait sans doute préféré s'étouffer avec son sang plutôt que de prendre le risque de le cracher sur ses vêtements. » Tu en lèves les yeux au ciel. Brièvement. Toujours un peu dépitée que ta cadette ait viré de la sorte. Tu l'aimes mais tu apprécierais que ses priorités soient ailleurs. Tu t'assures qu'Esfir est bien calée dans tes bras avant de te redresser pour faire route vers le feu que vous aviez colonisé avec le reste de la famille. Les mouvements le plus régulier possible pour ne pas trop la secouer mais la démarche empressée. Peu soucieuse pour le coup de tous les malchanceux que tu croises. Tu as mieux à faire.

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DISCIPLINE EQUALS FREEDOM

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Année 41, saison intermédiaire (jour 85)
« T'sais que la Noâ est pas là pour t'surveiller? » Comme si t'as besoin de ça. Comme si sa présence compte à l'instant. Tu t'en fous de Noâ et de sa puissance. De l'importance qu'elle a sur ta vie. Là, vraiment tu t'en balances pas mal d'elle tout court. T'as mieux à penser. Tu réagis pas. Même si t'aurais envie de le bousculer. Que tu l'aurais fait si les conditions avaient été différentes parce qu'il t'emmerde avec ses répliques. Mais il se rattrape un peu. Il décide de coopérer. Tu penses. Au moins il se met debout. Il vous facilite la tâche. « Contente, la mioche? Il s'trouve où ton palace? » « Tu mérites pas mieux qu'un trou à rats. » Tu grommelles avant d'accueillir son poids avec un grognement. Il n'est pas léger le bougre. Mais t'as de l'entraînement, t'es pas si faible que ça. Tu adaptes ta position pour pouvoir le soutenir correctement. Vous devez avoir l'air ridicule vu la différence de taille. Tu dois paraître minuscule. T'y penses pas trop. Il y a plus urgent que ton ego. Vous marchez et faut que tu reconnaisses que tu sues un peu à l'instant. « Tu bouffes trop pour un loser. » Tu mords sans conviction. Pour qu'il te parle. Lui donner autre chose que ce qu'il vit pour s'occuper l'esprit. Même dans la panique les Jaguars sont pas difficiles à repérer. Tu reconnais des têtes dans les groupes. Des gens qui ont mieux à faire que de se soucier de vous. Tu continues. Il vous faut un peu de place. Mieux, un sous-infirmier dont c'est le job après tout. Tu vas vite apprendre que rêver te réussit vraiment mal.

JAGUARS DU SUD

campement des malades h3
Année 41 - saison intermédiaire (jour 85)
L'ambiance change. Elle n'est pas glorieuse il ne faut pas s'imaginer des choses. Tu es trop mal et il y a ce chaos autour. Mais c'est différent. Le sujet est si personnel. Si sensible pour toi. Et Leonor le sait. « Thiago s'occupe d'elle. Il ne la lâche pas d'une semelle. Il ne laisserait personne prendre sa place. Même pas moi. Je lui fais confiance pour ça. Il nous a prouvé combien il était sensible. » Tu pourrais te méfier. Avoir le jugement facile après ce qu'il a fait. Ce serait légitime. Malgré tout tu ne peux ignorer cette pointe de soulagement en toi, celle qui malgré tout est si petite au milieu de l'inquiétude. Thiago ne la lâchera pas. Tu peux le croire parce que Ella n'a pas manqué de confiance lorsqu'on parle de lui. Que si elle croit en lui, tu dois croire en elle. En son jugement. Vaguement tu te demandes ce que Len a compris avant que ta propre situation te rattrape en une énième quinte de toux. Tu reprends avec peine. « Merci de me l'avoir dit. D'être là. Même si ça m'étonne pas. »

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« Merci de me l'avoir dit. D'être là. Même si ça m'étonne pas. » J'avais souri, un sourire plutôt discret mais sincère. Je devais garder ce sourire, garder de l'optimisme pour deux et même pour trois et plus encore parce que si je craquais, si j'étais sombre à mon tour, je ne donnais pas cher de leurs nerfs. Je devais leur offrir toute ma force pour qu'ils puissent être soutenus. Qu'il me remercie n'était pas étonnant, Grey reconnaissait la valeur des autres et les petits gestes qu'ils faisaient. Un mec bien, ce qui ne courait pas les rues. Les Jaguars gardaient de trop bons éléments pour eux.

« Tu veux qu'on les rejoigne ? Quand tu le sens. » L'idée n'était pas de précipiter les événements, c'était toujours dans ce genre de cas qu'on faisait pire que mieux. De mon côté, j'étais prête à l'aider, prête à le soutenir jusqu'au petit campement de fortune du grand groupe que nous formions.

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