(topic commun) campement de malades H3

JAGUARS DU SUD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; jour 85

campement de malades H3

L'angoisse lui rongeait le ventre, mais il n'avait pas été capable de faire quoi que ce soit à ce sujet. Il était impuissant face à la maladie et encore plus au côté du nouveau petit ami d'Ella qui, contre toute attente, se révélait plutôt doué au sein d'une situation de crise. S'il était toujours resté proche, surveillant chaque fait et geste et restant prêt à intervenir, il n'en avait pas fait plus. Même si la pensée restait étrange, ce n'était pas tout à fait sa place. Pas durant un tel moment. Elle était sa partenaire, son amie, mais lui était plus, il n'avait tout simplement pas à empiéter sur ses plate-bandes, mais cela restait dur et il avait saisi l'occasion de bouger et de se rendre utile lorsque l'eau était venue à manquer. Il s'était littéralement jeté sur la gourde avant de décoller en espérant rejoindre rapidement les bidons des Jaguars. Il n'aurait même pas dû être étonné de rencontrer un obstacle sur sa route, la foule était nombreuse et les malades semblaient se multiplier. Pourtant, il n'avait pas vu cette fille avant de buter sur elle après qu'elle se soit écroulée. Il s'était baissé dans un réflexe, attrapant son épaule pour la maintenir en position verticale.

- T'es une Jaguar, toi.

Effectivement, cette tête lui était familière et il l'associait au quartier général, cela ne pouvait donc dire qu'une chose. Il avait beau jouer très souvent les bougons, il n'avait jamais été du genre à abandonner qui que ce soit derrière lui, encore moins une alliée. Il n'avait pas été choisi comme patrouilleur pour rien, les gens de leur espèce semblait avoir cette mauvaise habitude de ramasser tout ce qui traînait et semblait un peu malmené par la vie.

- Tu dois pas rester ici, c'est dangereux.

Sans réellement lui demander son avis, il la bascula contre son épaule et passa les bras sous ses fesses pour la hisser contre lui. La position n'était probablement pas très orthodoxe, mais il avait paré au plus urgent. Le mieux restait encore de la ramener dans le petit campement où il restait, la présence de nombreux Jaguars assurant une certaine sécurité. En plus, il n'était pas décidé à abandonner Ella de si tôt.

LOUTRES DE L'EST

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Je m'étais saisie quand on m'avait attrapé l'épaule, ne pensant pas une seconde qu'on me remarquerait, encore moins qu'on m'aiderait dans une situation pareille. Entre les douleurs au crâne, la toux, le sang et les yeux irrités, il aurait mieux valu me fuir si on voulait s'assurer de ne pas attraper ce que j'avais mais il fallait croire que certains étaient trop gentils et trop bienveillants que pour me laisser sur le côté. Je n'allais pas cracher sur cette gentillesse mais je m'en voulais de m'être approchée de quelqu'un si c'était pour risquer sa sécurité. J'étais idiote, complètement folle mais surtout un peu désespérée. A cause de mes vieux réflexes et de mes mauvais souvenirs, j'étais persuadée que je ne pouvais pas tomber sur un Dragon. Ils ne s'occupaient que d'eux-mêmes, éventuellement des leurs mais pas des autres.

« T'es une Jaguar, toi. » Pour en être si sûr, ça devait être lui-même un Jaguar. A moins que mon esprit ne me joue des tours, ce qui n'aurait pas été une surprise, on pouvait délirer quand on avait trop de fièvre, surtout si j'étais à peine consciente. « Tu dois pas rester ici, c'est dangereux. » Il ne m'avait pas laissé réagir, il avait décidé qu'il devait suivre son propre conseil et je n'étais pas en état de le contredire. Je me laissais faire sans broncher, n'ayant même pas la force de lutter contre ce qui ne me correspondait pas. Je n'avais jamais été très tactile, pas du tout même, mais c'était une question de survie, je n'avais pas le droit de jouer les difficiles quand quelqu'un qui ne me connaissait pas m'aidait volontiers, prenant le risque que je le contamine ou que je lui crache dessus. « Merci de prendre ce risque pour une inconnue. » Je n'allais pas prétendre que j'étais contraire mais ça ne m'empêchait pas d'avoir quelques remords. Je détestais tellement être aussi vulnérable.

AVENGEDINCHAINS

VIPERES DE L'OUEST

campement des malades h3
Année 41 - saison intermédiaire (jour 85)
La pensée est injuste mais libératrice. Pourquoi sa fichue binôme n'est pas avec elle ? Elle t'a habituée à se comporter comme une véritable sangsue avec ta sœur mais dès l'instant où sa présence est demandée, nulle trace de Sofia ? C'est pour le moment la seule façon que tu as trouvé pour rediriger l'angoisse qui était venue te mordre. C'était plus facile que de te flageller pour ce temps que tu avais passé au côté de quelqu'un d'autre alors que June souffrait. Ta propre sœur était malade et tu avais trouvé le moyen de te disperser et d'aller jouer les héroïnes avec un inconnu. Tes dents s'enfoncent douloureusement dans ta lèvre inférieure alors que tu trouves enfin le courage de venir à ses côtés. Honteuse et perturbée de la voir dans cet état. Elle qui était habituellement si forte et dégageait un tel charisme que l'on en oubliait sa carrure. Maintenant tu ne peux plus le nier. A quel point June est humaine et pas si différente de toi. Une année vous sépare. Autant dire rien du tout. « Pourquoi tu restes toute seule alors que t'es dans cet état ?! » Ta voix est un peu plus cassante que prévu. Tu ne peux pas t'en empêcher parce que c'est une bonne façon de couvrir les émotions que tu ressens vraiment. Tu chasses sa main pour venir sentir son front. Brûlant bien sûr. « Faut que tu boives. » Tu as beau ne pas être sous-infirmière, tu as suffisamment vécu de fièvre pour savoir comment les gérer. Une fois ta gourde en main tu ne la fais pas boire tout de suite, tu commences d'abord par en faire couler un peu sur ta main pour rafraîchir son visage et laver un peu de ce sang qui s'était étalé. Après seulement tu portes le goulot à ses lèvres. Tu n'es peut-être pas très délicate mais elle aurait à se suffire de toi.

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VIPERES DE L'OUEST

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« Pourquoi tu restes toute seule alors que t'es dans cet état ?! » Zoya m'avait saisie et je sentais mon cœur s'accélérer, ce que je pensais impossible, vu ce qu'il pompait depuis que j'étais dans cet état. J'aurais dû savoir que je ne pouvais pas réussir à les leurrer éternellement, elle et Sofia, pourtant c'était tout ce que je voulais, pour ne pas ajouter un poids sur ma conscience. Le mieux aurait sûrement été que j'y passe pour ne pas avoir à vivre avec tout ça plus longtemps. Non, c'était trop égoïste, je leur devais de tenir debout avec ce mensonge, tant pis si m'en rappeler tous les jours risquait de me bousiller petit à petit.

J'avais à peine relevé la tête, dans un bien piteux état mais mon regard la fuyait. C'était trop douloureux de la savoir inquiète. Derrière ses remarques cassantes, je devinais de l'angoisse. Je n'aurais certainement pas mieux agi, on avait ça dans le sang. La délicatesse n'était toujours pas son fort. Elle avait dégagé ma main pour sentir mon front et je n'avais aucune issue de secours. « Faut que tu boives. » Elle avait raison, je le savais bien mais j'avais préféré crever dans un coin dès le départ. Faible et lâche, je l'avais laissé agir sans broncher, que ce soit quand elle m'avait essuyé le visage ou fait boire. Après une première gorgée, petite, je m'étais décidé à me reprendre, même si les mots étaient restés coincés lors de deux premières tentatives. « Merci et désolée. Mais je suis solide, je t'abandonnerai pas si facilement. Mais toi ? Tu vas bien ? » J'étais régulièrement interrompue par la toux et je prenais soin de cracher du sang là où ça ne la gênerait pas. La fièvre me donnait parfois l'envie de dormir pour l'oublier mais je n'y arrivais pas et, depuis qu'elle était là, je ne le voulais pas.

AVENGEDINCHAINS

DRAGONS DU NORD

CAMPEMENT DES MALADES H3
Année 41 - saison intermédiaire (nuit 85)

« Oui, merci. » Ton sourire s'attendri un peu. Ce n'est pas tous les jours que tu occupes cette place. Celle de la protectrice. Celle qui qui procure de la douceur et du soin. C'est même la première fois que tu agis comme ça avec elle. Les occasions ne s'étaient pas présentées avant la cassure. A l'époque tu n'étais de toute façon qu'une gamine trop fragile. Les chances auraient été plus grandes que ce soit elle qui ait eu à s'occuper de toi. Agir de la sorte avec Alecto n'est étrangement pas dérangeant. Ce n'est pas tout à fait normal mais bien loin de la gêne que tu aurais pu ressentir avec quelqu'un d'autre. « Tu devrais peut-être essayer de te reposer. » Tu glisses, la main écartant quelques mèches de son visage pour qu'elle ne soit pas dérangée. « Je veille sur toi t'inquiète pas. Personne t'approchera. » Tu n'es pas certaine que cela sera suffisant pour la rassurer. Quel poids aura réellement ta parole. Mais tu tentes. Ta main trouve la sienne pour la serrer doucement comme pour donner plus de force à ce que tu dis. Pour ancrer ta présence.

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It’s always right person and wrong way. on again, off again. I don't know what to say or do. On again, off again. You don’t know what I’d do for you.
Love you like oxygen

DRAGONS DU NORD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

J'avais une chose en tête, ce même rappel qui tournait en boucle et qui criait suffisamment fort pour que je ne puisse pas le nier, celui de ne pas donner à Violette de raison de regretter son acte. Il fallait que j'accepte son choix, s'il était mûrement réfléchi et me foutre dans la tête que je n'étais pas qu'une gêne, que si elle avait décidé que c'était le moment, ça signifiait qu'elle acceptait le risque d'être vue en ma présence. Ça aurait dû être simple mais cette distance n'avait rien arrangé et je marchais sur des œufs depuis trop longtemps pour ne pas avoir en tête qu'elle m'évitait parce que j'étais, moi aussi, un fardeau qu'elle devait supporter malgré elle.

« Tu devrais peut-être essayer de te reposer. » C'était un bon conseil mais je luttais avec le peu de force qu'il me restait parce qu'on passait un moment ensemble mais aussi parce que j'avais beaucoup de mal à lâcher prise. Beaucoup de Dragons connaissaient ça. On nous éduquait à la dure et toute occasion était bonne pour faire chuter quelqu'un. J'étais au bas du classement, si un Dragon visait ma place, c'était l'occasion rêvée. « Je veille sur toi t'inquiète pas. Personne t'approchera. » Mes lèvres s'étirèrent dans un sourire, bien que pas mal sonnée, ça ne devait pas ressembler à grand-chose. « Violette, merci. Ça compte beaucoup pour moi que tu sois là. Je t'aime. » J'aurais dû me retenir mais je craignais de ne pas avoir d'autre occasion dans un futur proche ou lointain. Elle serait trop occupée une fois qu'on serait de retour à Paris.

AVENGEDINCHAINS

JAGUARS DU SUD

campement des malades h3
Année 41 - saison intermédiaire (jour 85)
Tes certitudes sont peu nombreuses. Tu es certain de ne pas t'être arrêté pour faire un somme. Tes souvenirs de votre arrivée à destination sont claires. La suite un peu moins. Tu avais commencé à faire un inventaire des restes de vos stocks avec d'autres Jaguars. Puis tu avais cherché Ella. Mais est-ce que tu l'avais trouvée ? Le blanc à ce sujet était particulièrement angoissant. Tu ne pouvais qu'espérer qu'elle soit restée avec ses amis ou même avec Thiago. Tant qu'elle n'était pas seule. Mais pourquoi est-ce que cela comptait à ce point là ? Pourquoi avais-tu cette inquiétude en toi ? Plus que celle que tu ressentais naturellement lorsqu'il s'agissait de ta petite soeur que l'on s'entende bien. Le sol en dessous de toi était vraiment dur et froid. Et quelque chose coulait au niveau de ton visage comme de l'eau qui ruisselait. Bouger ne fit qu'accentuer cette impression d'inconfort. Des trucs te rentraient dans la joue. Comme du gravier. Tes yeux s'ouvrent péniblement mais tu ne vois pas grand chose. Tout est flou et tu as la sensation que tes paupières sont bien trop lourdes. Les cils un peu empâtées et tirant douloureusement alors que tu tentes de cligner des yeux pour éclaircir ta vision. Tu es définitivement allongé sur le sol. Une tentative de te retourner t'informe que tu as encore ton sac à dos mais tu n'as pas la force de faire quoi que ce soit à ce sujet. Tu te contentes donc de rester comme ça. Avachi sur le côté. La bouche sèche et emplie d'un goût de fer et de poussière. Tu commences à te dire que tu t'es évanoui sans trouver l'énergie de t'en inquiéter vraiment. Le savoir ne changera rien à ta situation de toute façon. Lorsque quelque chose passe à proximité de toi tu as ce réflexe de tendre la main. Tes doigts s'accrochent au bas du pantalon de quelqu'un. C'est un petit exploit que tu as accompli là même si tu ne sais pas exactement pourquoi tu t'es donné la peine de déranger quelqu'un.

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please, be brave • I aim to be lionhearted, but my hands still shake and my voice isn't quite loud enough.© endlesslove.

VIPERES DE L'OUEST

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement de malades H3

Je m'étais assurée d'amener Yulia près des siens, y retrouvant Thiago, occupé avec Ella et Oksana, occupée avec une fille que je ne voyais pas bien de là où je me tenais mais aucune trace ni d'Esfir, ni d'Anya. J'espérais qu'elles allaient bien, autant pour elles que pour le moral de Yulia. Je l'avais posée, la tête sur mon sac à dos, ce qui ne fut pas forcément facile, avais disposé une couverture sur elle, avant de me concentrer sur un détail qui m'avait frappée et qui revenait en avant-plan. Avec Yulia saine et sauve et entourée, la suite devenait évidente. Grey. Le temps de passer, il était absent mais j'avais du mal à imaginer qu'il dormait au beau milieu de ce bordel. Je savais que Yulia ne le laisserait pas en retrait et j'avais appris à le connaître et il n'avait rien d'un gars qu'on laissait de côté. Il n'avait rien de Kahlan, d'un gars qui brisait le cœur des filles. Si ça n'avait été que ça... Je ne valais pas beaucoup mieux, d'une certaine façon. Non, ce qui me dérangeait, c'était qu'il lui ait fait du mal, à elle.

J'étais revenue sur mes pas et, à peine arrivée à son niveau, il m'avait attrapé le bas de pantalon. Il était réveillé, ce qui allait me faciliter la tâche. Mais, comme prévu, il ne s'était pas simplement assoupi, c'était pire que ça. Je m'étais accroupie pour ne pas lui donner le vertige et je l'avais redressé, le temps de récupérer son sac que je mis sur mon dos. Après quoi, je pris la peine de le redresser à nouveau pour le faire s'appuyer sur moi, assise dans son dos. « C'est moi, Leonor. Tu sais, la pote de Yu. Est-ce que t'es en état de rejoindre le petit campement ? Ella et Yu sont là-bas. » Dans la précipitation, j'avais complètement oublié ma gourde mais je fouillais dans son sac, certaine qu'il ne chipoterait pas.

AVENGEDINCHAINS

VIPERES DE L'OUEST

campement des malades h3
Année 41 - saison intermédiaire (jour 85)
La scène est douloureusement familière. Tu ne l'as pas vue mais tu l'as vécue. Tu as encore certaines sensations gravées dans le corps. Ce n'est pas exactement pareil mais tu peux imaginer un peu de ce qu'elle vit lorsque tu sens sa peau brûlante. Sa souffrance te met mal à l'aise car tu ne souhaites ça à personne. Encore moins à elle. Tu as un peu honte de cette brusquerie contre laquelle tu ne peux pourtant pas lutter. Tu n'as jamais su comment aimer correctement. Être tendre. Le peu de précautions dans tes gestes est tout ce que tu peux faire pour casser ton tranchant. « Merci et désolée. Mais je suis solide, je t'abandonnerai pas si facilement. Mais toi ? Tu vas bien ? » Elle est incroyable. Tu n'es pas vraiment en posture de la juger sur le sujet mais cela ne t'empêche pas de le faire. Idiote. L'envie de la frapper au sommet de la tête serait sans doute venue si elle n'avait pas parue si faible. « T'as pas besoin de jouer les fortes. J'suis plus une gamine. J'en ai vu d'autres et je suis capable de te soutenir. » Bien sûr que tu ne veux pas la perdre. Mais tu ne veux pas qu'elle en fasse trop pour préserver tes sentiments. Tu n'étais pas débile non plus. Tu le voyais bien qu'elle tenait à peine le choc.

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VIPERES DE L'OUEST

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

C'aurait été beaucoup plus simple de lui expliquer que j'avais ma part de responsabilité dans ce bordel général et que j'étais prête à courir ce risque, aussi fort et important soit-il, seulement, je ne pouvais rien lui dire parce que c'était secret. J'aurais largement préféré qu'elle m'en veuille d'avoir pris un tel risque et qu'elle prenne la décision de ne pas se faire de mouron pour moi mais, même dans ce cas de figure, je n'étais pas certaine qu'elle m'abandonnerait pour autant à mon funeste sort. J'aurais pu taire ma conscience. Non, j'étais trop lâche, j'avais accepté de vivre avec tous ces morts sur ma conscience et son inquiétude aussi. C'était le prix à payer quand on acceptait de telles directives.

« T'as pas besoin de jouer les fortes. J'suis plus une gamine. J'en ai vu d'autres et je suis capable de te soutenir. » Elle était à mille lieux de s'imaginer la raison qui me poussait à l'éloigner de moi et à éloigner tout le monde de moi. Les choses auraient été plus supportables si elle ne m'avait pas trouvée. Je lui offris un sourire aussi fort que possible. « J'sais bien tout ça mais c'est difficile en ce moment de se reposer sur les autres. » Je jouais autant franc-jeu que la situation me le permettait. Je n'avais pas beaucoup de marge de manœuvre mais je ne mentais pas, j'omettais de préciser certains détails, là était la nuance.

AVENGEDINCHAINS

JAGUARS DU SUD

campement des malades h3
Année 41 - saison intermédiaire (jour 85)
Tu ne comprends pas bien ce qu'il se passe autour de toi. Même si le visage au-dessus de toi est familier, tu peines à y mettre un nom. En temps normal tu n'aurais pas ce problème mais ton cerveau semble être en bouillie et toute réflexion devient un véritable parcours du combattant. Tu te laisses manipuler comme un pantin manquant de vie. Toussant lorsque ton corps change de position. Tu es assis et cela change un peu les choses. Ta respiration prends un autre rythme, se fait plus aisée même si ce n'est qu'un tout petit peu. « C'est moi, Leonor. Tu sais, la pote de Yu. Est-ce que t'es en état de rejoindre le petit campement ? Ella et Yu sont là-bas. » Leonor. Leonor, la pote de Yu. Les associations se font lentement. Et avec elles une nouvelle inquiétude. Yulia. Comment allait Yulia ? « Comment- » Tu tousses à nouveau, grimaçant sous le goût d'une nouvelle remontée de sang. « Yul- Yulia va bien ? » Tu arrives à forcer hors de tes lèvres. Tu t'inquiètes sincèrement pour elle mais il y a autre chose. Si Yulia va bien, tu es sûr qu'elle prendrait grand soin de Ella.

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement de malades H3

« Comment- » Il essayait vainement de parler mais la toux l'en empêchait et je me sentais bien démunie. Le temps qu'il reprenne son souffle et qu'il arrive à prononcer la suite, je me mettais à la recherche d'une gourde dans son sac, la manœuvre n'était pas forcément évidente si je voulais éviter de trop le secouer. Il me fallut pas mal de torsion et le tout en ne perdant pas le fil de ce qu'il tentait de me dire. « Yul- Yulia va bien ? » Naturellement, il se faisait de la bile pour Yulia, qui était également son amie, particulièrement du temps où elle vivait encore chez les Jaguars. Je ne savais pas trop comment m'y prendre mais j'étais certaine que lui mentir ne servirait à rien. Donner trop de détails n'arrangerait pas nos affaires non plus. « Elle est pas en grande forme mais on est plusieurs à s'occuper d'elle. » Pendant un instant, j'avais voulu lui dire qu'on s'occupait d'Ella aussi mais dans un premier temps, j'avais préféré ne pas en rajouter une couche tant qu'il ne posait pas de lui-même la question. Tant qu'il savait qu'elle était avec nous, c'était tout ce qui comptait. Après une petite bataille avec son sac, je lui tendis sa gourde. « Bois, si tu en as la force, c'est important. » Je soutenais toujours sa gourde, prête à l'aider dans n'importe quel geste, aussi idiot puisse-t-il paraître.

AVENGEDINCHAINS

JAGUARS DU SUD

campement de malades H3
Année 41 - saison intermédiaire (nuit 85)

« Sloan, un Jaguar, il a un signe distinctif sur la manche droite de son manteau, un genre de rond blanc. Il a les cheveux foncés et courts. » Bingo ! Tu n'aurais donc pas à jouer les Infirmières jusqu'à ce qu'elle se remette ou trépasse. Le nom ne t'évoque pas grand chose mais elle ne se montrait pas totalement inutile en t'offrant un descriptif. Des mecs bruns avec les cheveux courts se comptaient par paquet de dix dans cette ville mais qu'importe. « Je vais voir ce que je peux faire. Toi, en attendant, essaye de dormir un peu. Je ne te lâche pas. T'inquiète. » Pour faire bonne figure, tu poses la main sur son bras que tu serres légèrement. Un sourire qui se veut réconfortant aux lèvres. « Essaye aussi de boire si tu en as l'énergie. » La gourde est revenue à ses côtés. Juste à portée de main. Tu vois mal ce que tu pourrais d'autre. Maintenant ne restait plus qu'à mettre la main sur ce type pour qu'il puisse venir prendre ses responsabilités.

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CAUSE YOU'RE A NATURAL
A beating heart of stone. You gotta be so cold to make it in this world. Just another product of today. Rather be the hunter than the prey.

VIPERES DE L'OUEST

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Il arrivait que la vie vous joue des tours, ces histoires de karma qui étrangement se confirmaient toujours quand elle était si loin de ses mères. Esfir qui n'avait pas tenu compte des premiers symptômes et qui n'arrivait même plus à tenir debout. Elle était recroquevillée, à terre, le corps secoué de frissons alors qu'il lui semblait que sa peau s'enflammait. Quelque part au fond d'elle, il y avait toujours cette petite voix, habituée à la douleur, qui lui disait que ça passerait. C'était difficile à croire quand ressentir de la douleur n'avait rien de familier. C'en était effrayant. Et Esfir donnerait tout pour que ça s'arrête. Coincée dans cette position, sans la moindre énergie pour bouger, la vipère ignorait combien de temps s'était écoulé. Ce qui était certain, c'était que malgré tout ce brouillard mental, Esfir reconnaîtrait la voix autoritaire d'Anya parmi des milliers. Elle avait l'air énervé ou agité, c'était difficile à dire quand l'idée même d'ouvrir les yeux la rebutait. L'important, c'était bien qu'elle soit là! La sensation des mains froides d'Anya sur son visage la poussa à ouvrir les yeux, juste pour confirmer qu'il s'agissait bien de sa sœur. Évidemment que de toute sa fratrie, celle dont elle n'aurait jamais du douter du sort, c'était bien elle. Bien sûr qu'elle lui foutait la trouille parfois et qu'elle jouait aussi facilement avec ses nerfs mais il y avait aussi toujours ce sentiment de sécurité qui la berçait encore aujourd'hui. C'était particulièrement absurde de penser comme ça mais l'absurdité avait toujours fait partie intégrante de la vie d'Esfir. Elle y croyait dur comme fer qu'avec Anya, tout irait bien. Karma pouvait la faire tomber aussi malade qu'il le voulait mais si la mort venait frapper à sa porte, il suffirait d'un regard meurtrier de sa grande sœur pour la refouler illico-presto. Il lui fallut un moment de concentration de plus pour déchiffrer ce qu'elle racontait et instinctivement, Esfir laissa rouler sa tête sur l'épaule de sa sœur. Faudra pas revenir sur ta parole. C'est le soulagement qui la fait presque rire à la dernière réplique de la jaguar avant qu'une nouvelle toux vienne lui couper le sifflet. Zorah va être tellement jalouse.

AVENGEDINCHAINS

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never gonna let you down

JAGUARS DU SUD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; jour 85

campement de malades H3

La petite était amorphe, un détail qui lui facilitait bien la tâche, mais qui n'annonçait rien de bon pour elle. Elle semblait affaiblie, plus encore que Ella, sans doute car elle errait dans cet état plutôt que de se reposer sous les couvertures, au côté d'un feu. Il lui faudrait aussi boire. Il n'avait rien d'un spécialiste en la matière, mais il avait assez observé les autres pour savoir quoi faire dans cette situation.

- T'es pas une inconnue, t'es l'une des nôtres.

Même s'il n'était pas le Membre le plus vocal, il avait toujours été profondément attaché et fidèle à son clan. Dans cette situation, il aurait même aidé un crétin sous prétexte qu'il était du Sud. Ce n'était pas que du patriotisme aveugle, il pensait sincèrement qu'il fallait que les Jaguars restent soudés dans tout ce bordel. C'était une occasion de plus de prouver aux autres clans qu'ils valaient beaucoup plus que ce que l'on ne disait, qu'importe qu'ils ne soient pas une puissante armée ou qu'ils ne puissent pas se reposer sur des poisons mortels. La brune chargée dans les bras, il s'était empressé de traverser la zone pour l'installer là où il trouva de la place, à proximité des autres. Il essuya un ou deux regards curieux, mais personne ne le questionna sur cette nouvelle addition.

- Tu seras en sécurité ici, au moins. Il y a des Vipères, mais ce sont des amies. Les autres sont des Jags. Ella, Thiago, Oksana,... Tu les connais ? Et, moi, c'est Lorin.

Il ne parlait pas autant d'habitude, mais il lui avait semblé important de lui fournir des informations pour éviter qu'elle prenne peur face à tout ce monde. Peut-être que tout ça l'aiderait. Il la déposa le plus délicatement possible, la débarrassant de son sac et fouillant à l'intérieur pour en sortir sa couverture et sa gourde, l'aidant à boire un peu ensuite.

JAGUARS DU SUD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Mais quelle vie de merde. Mais qu'est-ce qu'il foutait là, le Kaz? S'il avait pas l'impression que son cerveau avait fondu, il se serait bien demandé comment il en était arriver là mais réfléchir était vraiment difficile en ce moment. Pas qu'en ce moment penseraient certains mais il en avait rien à foutre, Kaz. Presque plié en deux, forcé de s'arrêter tous les deux pas, il galérait à traîner sa carcasse de géant. Il pouvait juste pas s'arrêter. Il avait si mal de tête, pire qu'un lendemain de beuverie, et il était pas con au point de pas reconnaître du sang quand il en avait dans la bouche. Il crevait d'envie se trouver un coin où pieuter, juste fermer les yeux et souffrir en silence mais il arrivait pas à mettre la main ni sur la belette, ni sur la Johanne et ça, ça le faisait chier. Il lui suffisait de peu pourtant, un regard, juste pour s'assurer qu'elles allaient bien. Après, il pourrait même crever, ça passerait. Pas qu'il voulait mourir, ça le ferait chier de mourir comme ça, fallait pas déconner...de toute façon, ce n'était pas le propos. S'il survivait à cette maladie, il la raterait pas, la Johanne parce qu'il avait pas que ça à faire de jouer les babysitters alors qu'il crachait ses poumons toutes les deux minutes. Quant à la belette, elle pouvait s’asseoir sur son prénom si elle avait pas d'excuses valables à lui fournir. A la énième bousculade, parce que les gens en forme avaient l'air d'adorer lui rentrer dedans, comme si le mot « souffrance » était pas tatoué sur son front, il se laissa tomber, faisant l'étoile à même le sol. C'était plus possible, il était trop épuisé, on pouvait l'écraser, il dirait rien. Kaz, le branleur, il branlerait vraiment plus rien jusqu'à ce que ça passe.

AVENGEDINCHAINS

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Darkness is your candle.

stars eternal ☽ I belong to the stars and only the stars and no matter how much you try to dull the sun it will shine and you will burnand i will find my way back home again.

LOUTRES DE L'EST

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année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« T'es pas une inconnue, t'es l'une des nôtres. » D'une certaine façon, ses mots avaient quelque chose de rassurant et c'était d'autant plus important quand on perdait un peu de sa maîtrise sur son corps. On ne se connaissait pas personnellement mais on s'était croisés dans le quartier général, je me trompais peut-être en disant que ça faisait malgré tout de nous des inconnus. Je ne détestais pas les Jaguars, j'adorais même mon clan mais c'était un vieux reste de comportement typiquement Dragon, quoi que je veuille nier et si je voyais l'ensemble des Membres comme un groupe de potes - et les groupes de potes avaient des qualités et des défauts -, j'avais conscience que mon sale caractère ne m'aidait pas à me faire énormément de relations. J'avais donc beaucoup de chance d'être des Jaguars, justement et d'être tombée sur un bon élément - les bons éléments étaient plus visibles chez nous que chez les Dragons - parce qu'on aurait pu tout aussi bien me laisser agoniser dans mon coin. Kaz ne l'aurait pas fait mais Kaz n'était pas dans les environs.

« Tu seras en sécurité ici, au moins. Il y a des Vipères, mais ce sont des amies. Les autres sont des Jags. Ella, Thiago, Oksana,... Tu les connais ? Et, moi, c'est Lorin. » Des noms que je connaissais. Oksana. Thiago. Ella. Le sien, moins, mais je connaissais Ella de nom et Thiago et Oksana pour les avoir croisés avec Anya. Je n'étais pas tombée que sur quelqu'un de bien mais plutôt sur quelqu'un de miraculeux, quelqu'un qui n'avait pas conscience de m'avoir rapprochée de celle qui avait joué les mentors pour moi. En leur présence, j'allais pouvoir me détendre un tout petit peu, je savais que je ne courrais pas le moindre danger. « Anya est tout près, alors. Elle n'est jamais loin d'Oksana. Merci, Lorin. Moi, c'est Nell. » A peu près à chaque fois que je parlais, je toussais la seconde d'après, une toux qui vous faisait regretter d'être encore éveillé tellement elle vous brûlait la gorge. Sans parler du sang qui me donnait des nausées monstrueuses. Je souriais faiblement mais je souriais quand même, un effort incroyable qui signifiait que je lui étais reconnaissante.

AVENGEDINCHAINS

JAGUARS DU SUD

campement des malades h3
Année 41, saison intermédiaire (jour 85)
« J'ai souhaité que tu crèves deux trois fois mais putain fallait pas le prendre au sérieux. » Ta voix est plus malmenée par l'émotion que tu ne le voudrais. La vérité c'était que tu avais la trouille pour de multiples raisons. Les premières heures dans l'angoisse de sentir la toux monter et de voir du sang dans ta main ne t'avaient pas bien réussi. Ô joie pourtant tu n'avais pas manifesté de symptôme. Cela ne signifiait pas que ça n'arriverait pas mais tu t'étais sentie assez à l'abri que pour chercher et te débarrasser d'une autre crainte. Même si tu ne pouvais pas le saquer tu ne souhaitais pas tant de mal que ça à ton mentor et tu aurais préféré le savoir vivant et dans les parages. Tu détestais le dire mais il était devenu un point d'ancrage dans ce voyage. L'un des seuls que tu avais. Il était bien forcé de s'occuper de toi et ça te rassurait. Aussi pitoyable que cela puisse sonner. Tes émotions étaient donc partagées. D'un côté tu étais presque heureuse de le trouver, de l'autre tu ne savais pas trop quoi faire de cette forme épuisée qu'il formait sur le sol. Un truc était sûr : t'allais devoir le toucher et ce n'était pas pour te plaire. Au moins une chance existait qu'il n'ait pas été se bécoter et plus avec une de ses dindes depuis qu'il était parti du territoire. « Faut pas que tu restes là. On serait tenté de t'achever. » Tu t'étais forcé à compter dans ta tête. Un. Deux. Trois. Et puis encore une fois parce que tu n'avais pas pu t'y résoudre tout de suite avant de l'attraper sous les épaules pour l'aider à se redresser. Si après ça Noâ disait encore que tu étais incapable de penser aux autres et de faire des efforts, tu allais te suicider avec la corde de ton arc.

VIPERES DE L'OUEST

topic commun
A41 SI J85

campement des malades h3

On la blâmerait sans doute pour ça, mais, au milieu du chaos, elle était bien incapable de ne se soucier que des Vipères. Elle aurait pourtant dû avoir des priorités plus claires, mais trop de gens souffraient et elle était en état d'aider, disposait même des connaissances. Il lui était donc impossible de simplement fermer les yeux lorsqu'elle apercevait un nouveau malade dont personne ne s'occupait. Charlotte lui dirait sans doute qu'elle se chargeait trop, qu'elle croulerait sous la pression et le travail, mais elle n'était pas là pour la voir et pour la juger. Pour la première fois, elle devait fonctionner dans la crise entièrement seule et elle le ferait à sa façon. Qu'importe les répercussions qu'elle subirait.

- Hé. Tu m'entends ?

A deux reprises, elle avait claqué des doigts devant le visage de la fille, tâchant d'attirer son attention alors qu'elle tâtait son poignet pour vérifier son pouls. Trop rapide, comme chez tous les autres.

- Tu ne peux pas rester seule comme ça. Il faut que tu t'allonges, ton corps a besoin de toute l'énergie qu'il pourra trouver.

La situation semblait s'empirer depuis des heures, si personne n'était à ses côtés après tout ce temps, c'était probablement qu'elle n'avait pas de camarades pour l'accompagner. Elle avait pu l'observer, à force. Les solitaires sortaient de plus ne plus du lot, même si certains valides cherchaient encore leurs proches. C'était aussi une des raisons qui la poussait à aider tout le monde. Personne ne méritait d'affronter ça seul.

- On va devoir marcher quelques mètres, mais je vais t'aider.

Vérifiant que son propre sac était toujours en bandoulière autour de son torse, elle passa les brettelles de celui de l'étrangère, et la saisit par les bras, pesant de tout son poids pour réussir à la relever.

- Doucement. On va éviter de se casser la gueule si tu as la tête qui tourne.

AVENGEDINCHAINS

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I can't think of any better representation of beauty than someone who is unafraid to be herself.

DRAGONS DU NORD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

Il doit pas être bien loin, t'inquiète, dit-elle pour le rassurer. La vérité, c'est qu'elle ignorait tout de l'endroit où pouvait se terrer ce deuxième géant qu'était Niles. Elle ne pouvait qu'espérer qu'il aille effectivement aussi bien qu'elle le décrétait car rien de tout ça n'augurait quelque chose de bon pour son équipe et pour les dragons en général. Sûrement aussi galant que d'habitude à aider une demoiselle en détresse, continua-t-elle pour combler le vide et atténuer les râles de douleur qui résonnaient un peu partout au sein du campement. Elle était pour ainsi dire perdue. La dernière fois qu'elle était tombée malade remontait à si loin qu'elle n'en avait plus aucun souvenir. Les situations n'étaient de toute façon pas comparables. Elle se sentait tout de même impuissante et elle détestait ça. Elle n'avait juste aucune idée de ce qu'elle pouvait faire pour soulager la souffrance de son coéquipier. Et c'était en partie de sa faute, Draco n'avait jamais porté attention aux conseils que pouvaient procurer les infirmiers. Ses connaissances se limitaient à comment bien désinfecter et bander une plaie. Il n'y avait pas de quoi être fière et elle ne pouvait même pas appliquer son savoir dans ces circonstances. Moacir aurait mieux fait de tomber sur quelqu'un de plus capable qu'elle. Sans savoir la marche à suivre, Draco craignait lui faire plus de mal que de bien. Elle avait pu sentir la peau brûlante du spécialiste lorsqu'elle l'avait entraîné à l'écart mais elle chercha tout de même un gros pull dans son sac qu'elle posa maladroitement sur les épaules du numéro huit, essuyant une nouvelle fois le sang au coin de sa bouche, avant de frictionner ses bras comme il avait tenté de le faire en vain. Le crie pas sur tous les toits, faudrait pas qu'on te prenne pour un traître après. Humour vaseux, elle savait. Elle savait aussi qu'il n'était de toute façon pas dans le bon état pour réagir. La boutade visait plus à se détendre elle-même qu'à le dérider lui. Tiens, bois un peu d'eau, ça peut pas te faire du mal. Elle l'espérait tout de moins, lui présentant sa gourde, prête à l'aider au besoin.

AVENGEDINCHAINS

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I always worried someone would notice me, and then when no one did, I felt lonely.

DRAGONS DU NORD

campement des malades h3
Année 41 - saison intermédiaire (après-midi 85)
« Hé. Tu m'entends ? » Ton attention s'était brutalement concentrée lorsqu'un claquement résonna tout proche de ton visage. Tu avais sursauté, ton dos cognant contre la parois. Quelqu'un se trouvait à tes côtés. Te parlait même. Mais ton esprit peinait à saisir ses paroles. Le brouillard était trop épais. « Tu ne peux pas rester seule comme ça. Il faut que tu t'allonges, ton corps a besoin de toute l'énergie qu'il pourra trouver. » Seule. T'allonger. L'idée de t'allonger est presque tentante mais pour se faire il faut bouger et tu n'es pas certaine d'en avoir la force. « On va devoir marcher quelques mètres, mais je vais t'aider. » Non. Ta voix avait marmonné ce mot dans ta tête mais tu n'étais pas certaine d'avoir parlé. Peut-être un petit son inintelligible était-il sorti. Quelque chose de misérable. Mais on ne t'avait pas laissé le choix. Tu t'étais sentie tirer en avant, ton corps bien forcé de suivre le mouvement. « Doucement. On va éviter de se casser la gueule si tu as la tête qui tourne. » Malgré ses paroles une fois à la verticale tu avais pourtant été incapable de maintenir la position et tu t'étais sentie t'affaisser contre un corps chaud, tes jambes faibles sous toi. « Désolée. » Tu avais marmonné contre sa veste avant d'y étouffer une quinte de toux. Le goût du sang à nouveau omniprésent dans ta bouche. « Tu ferais mieux de me laisser là. »

JAGUARS DU SUD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; jour 85

campement de malades H3

Il n'avait jamais été doué pour camoufler ses émotions. Ce n'était pas pour rien que l'on voyait souvent comme un type au caractère mauvais, un ours mal léché qu'il ne fallait pas aller piquer. Autant dire qu'il ne parvint pas à camoufler sa grimace lorsqu'elle se rassura de la présence d'Anya. Il avait jeté un regard autour de lui, pour vérifier si elle n'était pas revenue entre temps, mais l'aînée de cette famille de barge n'avait pas l'air d'être là. L'idée de mentir à ce sujet ne lui vint même pas. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas préserver Nell, simplement qu'il était trop conscient qu'il ne parviendrait pas à lui faire avaler son bobard. Même dans cet état. Il mentait horriblement mal, quelque part, c'était logique.

- Elle n'est pas encore là, mais je suis sûre qu'elle va bien. Elle doit juste chercher les autres.

Il ne voyait pas quoi dire d'autre. Il existait une chance que Anya soit en mauvaise posture, mais il ne pouvait rien y faire. Aller se perdre à nouveau dans la masse n'apporterait rien de bon à personne. Il valait mieux qu'il continue à aider ici, qu'il ne se disperse plus.

- Je te le dirais dès que je la vois. Promis.

Elle avait l'air de tenir à elle, savoir l'aiderait donc sans doute. Il essayait aussi à sa façon de lui changer les idées de cette toux qui ne s'améliorait pas.

LOUTRES DE L'EST

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; nuit 85

campement des malades h3

« Elle n'est pas encore là, mais je suis sûre qu'elle va bien. Elle doit juste chercher les autres. » Je ne pouvais pas nier que j'étais inquiète parce qu'elle aurait très bien pu attraper cette foutue maladie d'un instant à l'autre, sans qu'il ne sache et ça expliquerait qu'elle ne soit pas avec le reste de sa famille. Dans mon état je ne pouvais malheureusement rien faire, j'arrivais à peine à garder la tête en-dehors de l'eau, je n'avais donc pas d'énergie pour qui que ce soit, même pour celle qui avait été ma mentor à mes débuts.

« Je te le dirais dès que je la vois. Promis. » J'avais pincé mes lèvres, dans un petit sourire discret mais maladroit, ne pouvant taire cette petite voix qui me rappelait que j'étais inutile. Je n'étais pas foutue d'aller aider mon ancienne mentor, ni même de trouver Kaz. Le néant. « Merci. Mais t'embête pas pour moi si tu as des amis à retrouver. J'suis une grande fille. » Je m'en voulais encore plus de bloquer quelqu'un. J'avais bien compris que, dans cet état, j'avais de vraies limites mais c'était encore plus dérangeant d'emmerder quelqu'un. On ne vous y habituait pas chez les Dragons. J'avais beau y avoir vécu dix ans, j'avais gardé certaines mauvaises habitudes.

AVENGEDINCHAINS

JAGUARS DU SUD

topic commun

année 41 ; saison intermédiaire ; jour 85

campement de malades H3

Il esquissa une grimace avant de soupirer. Accepter l'aide de quelqu'un n'était pas toujours facile, d'autant plus quand on ne le connaissait pas. Il avait même eu l'impression qu'elle avait fait un effort à ce sujet, à sa façon, indépendamment du fait qu'elle manquait d'options. Qu'elle tente encore de l'épargner alors qu'elle était dans cet état ne lui plaisait pourtant pas beaucoup. Il était capable de décider de ses priorités par lui-même et il n'agissait pas à cause d'un excès de pitié qu'il pouvait ressentir pour elle.

- Mes potes sont autour, je peux garder un œil dessus. Parfois, vaut mieux éviter de courir dans tout le sens.

Les premiers signes commençaient à dater. Il pensait, en tout cas, garder une notion du temps dans ces circonstances n'était pas facile. En partant, il aurait pu faire plus de mal que de bien en n'étant pas prêt à aider l'une des personnes de leur petit campement, tout ça pour poursuivre l'espoir d'aider peut-être quelqu'un d'autre. Il préférait rester réaliste.

- Personne veut être seul dans un moment pareil. C'est pas une question de faiblesse. On est humains avant tout.

C'était peut-être maladroit de sa part, mais il brillait toujours par sa franchise. Il espérait juste qu'elle ne serait pas de ceux qui le prenaient mal.

VIPERES DE L'OUEST

topic commun
A41 SI J85

campement des malades h3

Il fallait toujours qu'elle parle trop vite. Ou trop tard. Elle n'était pas certaine dans ce cas-ci. Elle aurait dû s'attendre à ce que cela se produise très rapidement, cette fille n'était clairement pas réceptive. Avec un peu de chance, elle ne tarderait pas à sombrer dans l'inconscience dès qu'elle aurait trouvé une position plus confortable. Avec ce qu'elle avait vu en bougeant dans le campement, elle ne pouvait que le lui souhaiter. Elle dû forcer un peu pour les maintenir toutes les deux debout et l'effort était loin d'être fini, mais elle se félicita de ne pas avoir profité de son emploi du temps chargé pour sauter les entraînements.

- Ça n'arrivera pas, ma jolie.

Ils étaient sans doute nombreux ici à ne pas prendre cette peine ou même à ne pas la comprendre, mais elle ne comptait pas se défiler de si tôt. Rester fidèle à ses valeurs avait toujours été dans ses forces. Si elle était devenue sous-infirmière, c'était pour aider les autres, les sortir du pétrin lorsqu'ils ne pouvaient pas le faire d'eux-même. Exactement ce qu'elle faisait là.

- Je suis aussi collante que... Euh... Qu'un...

Comment disait-on encore ? Elle l'avait sur le bout de la langue. Mima le répétait souvent, mais le mot était compliqué et elle ne semblait pas fichue de le retenir.

- Enfin, bref, t'as compris. Tout ça pour dire que je te lâche pas.

Lui parler était une bonne façon de la garder consciente. Elle ne pouvait pas se permettre de la laisser partir tout de suite, d'abord il fallait l'installer et elle tenait vraiment à réussir à la faire boire un peu. Elle continua donc à débiter tout ce qui lui passait par la tête tout en la traînant jusqu'à une zone un peu à l'écart où elle avait commencé à ramener des malades solitaires. Elle la fit s'asseoir sur le sol, espérant qu'elle pourrait au moins tenir droite pendant quelques instants, et fouilla son sac pour sortir des couvertures. Avec les moyens du bord, elle lui improvisa une paillasse, glissant le bagage en guise d'oreiller pour tenter de lui surélever la tête.

- Je peux pas te promettre que ça va vite aller mieux, mais on va faire tout ce qu'on peut pour.

Après avoir bataillé pour lui retirer sa veste, elle tâcha de l'installer au mieux et de bien la couvrir. Ensuite seulement elle sortit sa gourde et tenta de la faire boire.

- Essaye de prendre quelques gorgées. Tout doucement. Ça pourra qu'aider.

AVENGEDINCHAINS

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(topic commun) campement de malades H3

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